Accueil🇫🇷Chercher

Meteor Crater

Meteor Crater est un cratère d'impact situĂ© environ 60 km Ă  l'est de Flagstaff, en Arizona (ouest des États-Unis). Il est aussi appelĂ© cratère Barringer, en souvenir de l'ingĂ©nieur des mines Daniel Moreau Barringer qui acheta le site en 1903. Il avait antĂ©rieurement Ă©tĂ© nommĂ© cratère Canyon Diablo, nom qui est restĂ© celui de la mĂ©tĂ©orite Ă  l'origine du cratère.

Meteor Crater
Cratère Barringer
Image illustrative de l'article Meteor Crater
Vue aérienne du Meteor Crater.
Localisation
CoordonnĂ©es 35° 01′ 38″ N, 111° 01′ 21″ O
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Arizona
Comté Coconino
GĂ©ologie
Ă‚ge 50 000 ans
Type de cratère Météoritique
Dimensions
Diamètre 1,2 km
Profondeur 190 m
DĂ©couverte
Éponyme Daniel Moreau Barringer
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Meteor Crater
GĂ©olocalisation sur la carte : Arizona
(Voir situation sur carte : Arizona)
Meteor Crater

Le cratère, en forme de bol, mesure entre 1 200 et 1 400 mètres de diamètre, et sa profondeur est de 190 mètres[1]. Il s'est formĂ© il y a environ 50 000 ans[2], Ă  la suite de l'impact d'une mĂ©tĂ©orite d'environ 50 mètres de diamètre et d'une masse de 300 000 tonnes. La majeure partie de la mĂ©tĂ©orite s'est vaporisĂ©e ou dispersĂ©e, mais on dispose d'environ 30 tonnes de fragments, principalement composĂ©s de fer et de nickel, les composants usuels du fer mĂ©tĂ©orique.

Formation du cratère

Meteor Crater vu de l'espace.

Le cratère s'est formĂ© il y a environ 50 000 ans, au PlĂ©istocène, alors que le climat du plateau du Colorado Ă©tait plus frais et plus humide qu'aujourd'hui. Ă€ cette Ă©poque, la rĂ©gion Ă©tait recouverte par une vĂ©gĂ©tation de savane ouverte et peuplĂ©e de mammouths laineux, de paresseux terrestres gĂ©ants et de camĂ©lidĂ©s. En revanche, les ĂŞtres humains ne peuplaient probablement pas encore la rĂ©gion.

L'objet qui est à l'origine de la formation du cratère était une météorite ferreuse riche en nickel d'un diamètre d'environ cinquante mètres. Sa vitesse au moment de sa collision avec la Terre était de plusieurs kilomètres par seconde.

Ă€ l'origine, les modĂ©lisations donnaient une vitesse de 20 km/s[3] mais les Ă©tudes les plus rĂ©centes[4] - [5] avancent une vitesse plus faible, de 12,8 km/s. On estime que la mĂ©tĂ©orite a perdu la moitiĂ© de sa masse initiale, qui Ă©tait de l'ordre de 300 000 tonnes, au cours de sa traversĂ©e de l'atmosphère terrestre. Une partie de la roche constituant la mĂ©tĂ©orite s'est en effet vaporisĂ©e au cours de cette traversĂ©e.

La météorite est entrée en collision avec le sol suivant un angle de 80 degrés.

La collision a dĂ©gagĂ© une Ă©nergie considĂ©rable Ă©quivalente Ă  2,5 mĂ©gatonnes de TNT[6] - [7] ou encore Ă  celle d'une explosion thermonuclĂ©aire environ 150 fois plus puissante que celle de la bombe d'Hiroshima. L'explosion Ă©jecta du sol 175 millions de tonnes de roche.

Des blocs de roche calcaire pesant plus de trente tonnes ont Ă©tĂ© projetĂ©s au-delĂ  du cratère ; des dĂ©bris rocheux formĂ©s au moment de l'impact ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s sur une Ă©tendue de 260 km2.

La chaleur et le souffle engendrĂ©s par la collision ont probablement dĂ©truit instantanĂ©ment toute forme de vie dans un rayon de quatre kilomètres. Dans un rayon de dix kilomètres, la chaleur dĂ©gagĂ©e par la boule de feu a provoquĂ© de sĂ©vères brĂ»lures sur tous les organismes vivants. Dans un rayon de quatorze Ă  vingt-deux kilomètres, une onde de choc se dĂ©plaçant Ă  la vitesse de 2 000 km/h a tout balayĂ© sur son passage.

Cependant, l'impact ne projeta pas une quantité de poussière suffisante dans l'atmosphère pour pouvoir modifier notablement le climat de la Terre. La zone de la collision fut entièrement recolonisée par la faune et la flore en l'espace d'un siècle.

La mĂ©tĂ©orite fut en grande partie vaporisĂ©e au moment de la collision. Des fragments de fer et nickel, de la taille d'un grain de gravier Ă  celle de gros blocs pesant jusqu'Ă  650 kilogrammes, ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s dans la zone de dĂ©bris entourant le cratère. Des gouttelettes de fer et de nickel de la taille d'un grain de sable sont retombĂ©es dans et autour du cratère après la condensation de la vapeur mĂ©tallique.

Image panoramique du cratère.

DĂ©couverte et investigations

Le cratère est connu depuis le XVIIIe siècle[6]. Les premières investigations scientifiques pour expliquer l'origine du cratère eurent lieu au XIXe siècle peu de temps après sa dĂ©couverte par les premiers colons europĂ©ens. Dans un premier temps, on pensa que le cratère Ă©tait d'origine volcanique. Mais cette explication Ă©tait difficilement plausible. Les terrains volcaniques les plus proches, ceux de San Francisco, sont en effet situĂ©s 64 km plus Ă  l'ouest.

En 1891, le géologue Grove Karl Gilbert effectua des recherches et en déduisit que le cratère était en fait un maar.

En 1903, un homme d'affaires et ingĂ©nieur des mines du nom de Daniel Moreau Barringer suggĂ©ra que le cratère avait Ă©tĂ© produit par l'impact avec la Terre d'une mĂ©tĂ©orite de fer gĂ©ante. Sa compagnie, la Standard Iron Company, acheta les terrains comprenant le cratère et ses alentours. Il effectua des investigations de 1903 Ă  1905 et publia en 1906 un article qui dĂ©montrait que le cratère Ă©tait bien d'origine mĂ©tĂ©oritique. Mais les arguments de Barringer se heurtèrent Ă  un scepticisme gĂ©nĂ©ral car l'importance du rĂ´le qu'avaient jouĂ© les mĂ©tĂ©orites dans la gĂ©ologie de notre planète Ă©tait alors mĂ©connue. Barringer pensait que les restes de la mĂ©tĂ©orite pouvaient ĂŞtre retrouvĂ©s sous le sol du cratère. Il ignorait que la mĂ©tĂ©orite avait Ă©tĂ© entièrement vaporisĂ©e au moment de la collision. Les connaissances que l'on avait en physique sur ces phĂ©nomènes de collisions Ă©taient en effet Ă  l'Ă©poque encore très rudimentaires. Il essaya pendant 27 ans de trouver du fer mĂ©tallique et creusa un puits jusqu'Ă  419 m de profondeur sous le cratère.

L'hypothèse de Barringer fut confirmée par Eugene M. Shoemaker en 1960. C'est la découverte de la présence dans le cratère de coésite et de stishovite, des formes rares et denses de silice qui ne se rencontrent qu'en des endroits où des minéraux de quartz ont été violemment choqués à la suite d'un impact dû à une météorite, qui permit de lever le doute sur l'origine du cratère[8].

Meteor Crater aujourd'hui

Vue aérienne de Meteor Crater.

Meteor Crater est au début du XXIe siècle une attraction touristique populaire ; l'accès au site est payant. Malgré l'importance du site sur le plan géologique, il ne peut bénéficier d'une protection en tant que monument national car il n'est pas propriété de l'État fédéral américain. En effet, le cratère appartient encore aujourd'hui aux membres de la famille Barringer.

Durant les années 1960, le cratère a servi de terrain d'entraînement aux astronautes de la NASA devant participer aux missions sur la Lune[6].

GĂ©ologie

Le soubassement rocheux se compose de[9] :

  • grès de Coconino ;
  • calcaire de Kaibab ;
  • grès de Moenkopi.

Culture

Dans Starman, film américain réalisé par John Carpenter et sorti en 1984, un extra-terrestre (Jeff Bridges) prend l'apparence du défunt mari de Jenny Hayden (Karen Allen) et l'oblige à l'accompagner jusqu'au lieu, le Meteor Crater, où ses congénères doivent le récupérer.

Notes et références

Sources de l'article

Références

  1. Collectif 2004, p. 143.
  2. (en) D. J. Roddy, « Meteor Crater (Barringer Meteorite Crater), Arizona: summary of impact conditions », Meteoritics, vol. 30, no 5,‎ , p. 567.
  3. (en) « Shock melting of the canyon diablo impactor: constraints from nickel-59 contents and numerical modeling », Science, .
  4. (en) « Meteor Crater formed by low-velocity impact », Nature du .
  5. (fr) « Le mystère du Meteor Crater enfin levé », Futura-sciences.com du .
  6. Collectif 2004, p. 144.
  7. « Géologie de Terrain dans l'Ouest des États-Unis, 22 mai 2004 ; Meteor Crater, Grand Falls, Volcan Sunset » (consulté le ).
  8. « Meteor Crater », Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  9. Collectif 2004, p. 142.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Ouvrages et revues en français

  • Collectif, Le commentaire de paysages en gĂ©ographie physique, Armand Colin, (ISBN 2-200-26554-9) : fiche n°32, « Les temps instantanĂ©s du paysage : Meteor crater (Arizona, États-Unis) », pp. 142–145
  • Alain Carion, Les mĂ©tĂ©orites et leurs impacts, Paris, Masson, , 222 p. (ISBN 2-225-82845-8)

Ouvrages et revues en anglais

  • Eugene M. Shoemaker et Susan W. Kieffer, Guidebook to the Geology of Meteor Crater, Arizona, Tempe, Arizona, Center for Meteorite Studies, Arizona State University,
  • Stan Gaz, Sites of Impact : Meteorite Craters Around the World, Princeton Architectural Press, (ISBN 978-1-56898-815-3 et 1-56898-815-X)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.