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Melchior Ndadaye

Melchior Ndadaye, nĂ© le Ă  Murama, dans la commune de Nyabihanga, de la province de Muramvya au Burundi, et mort assassinĂ© au cours d'un coup d'État le Ă  Bujumbura, est un homme d'État burundais appartenant au groupe ethnique des Hutus. Premier prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu au Burundi, investi le , il fut assassinĂ© après 102 jours de pouvoir[1].

Melchior Ndadaye
Illustration.
Melchior Ndadaye en 1993.
Fonctions
Président de la république du Burundi
–
(3 mois et 11 jours)
Élection
Premier ministre Sylvie Kinigi
Prédécesseur Pierre Buyoya
Successeur François Ngeze (intérim)
Cyprien Ntaryamira
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Murama, commune de Nyabihanga (Ruanda-Urundi)
Date de dĂ©cès (Ă  40 ans)
Lieu de décès Bujumbura (Burundi)
Nature du décès Assassinat
SĂ©pulture Bujumbura
Nationalité burundaise
Parti politique Front pour la démocratie du Burundi
Parti des Travailleurs du Burundi
Conjoint Laurence Ndadaye
Diplômé de Conservatoire national des arts et métiers
Université nationale du Rwanda

Melchior Ndadaye
Présidents de la république du Burundi

Jeunesse

Fils de Pie Ndadaye et Thérèse Bandushubwenge, Melchior Ndadaye était l'aîné de dix enfants, dont sept étaient encore en vie au jour de son assassinat (trois frères et quatre sœurs). Il était marié à Laurence Nininahazwe, avec laquelle il a eu trois enfants : Guéva, Tika et Libertas.

De 1966 à 1972, il a fréquenté l'École normale de Gitega, qu'il a dû quitter en 1972 à la suite des événements dramatiques qui secouaient son pays natal, pour se réfugier au Rwanda, où il a parachevé ses études secondaires à Butare, jusqu'en 1975, avant de fréquenter la Faculté des Sciences de l'Éducation de l'Université Nationale du Rwanda, toujours à Butare.

De 1987 à 1992, alors qu'il était en pleine activité professionnelle, Melchior Ndadaye a suivi une formation bancaire à l'Institut des Techniques de Banque du Conservatoire national des arts et métiers, en France.

Itinéraire politique

Melchior Ndadaye a participé à la création, le , du Mouvement des Étudiants Progressistes Barundi au Rwanda (BAMPERE), dont il a été président jusqu'en 1979.

En août 1979, il participe à la fondation du Parti des Travailleurs du Burundi (UBU), qu'il quittera en 1983, à la suite de divergences de vue sur les stratégies à adopter pour renforcer le mouvement démocratique au Burundi.

En 1986, Melchior Ndadaye fut l'un des principaux membres fondateurs, du Front pour la démocratie du Burundi (FRODEBU) (Sahwanya-Frodebu), parti à l'origine clandestin, officialisé en 1991, qu'il présida jusqu'à sa victoire électorale aux élections présidentielle et législatives des 1er et .

Premier Secrétaire de l'Union des Travailleurs du Burundi (UTB) dans la province de Gitega, il est emprisonné, pour des motifs politiques, du 28 octobre au , à la suite de son intervention au cours d'une réunion convoquée par le gouverneur de Gitega, le , au sujet des troubles de Ntega et Marangara.

Désigné le , lors d'un Congrès extraordinaire comme candidat de son parti à l'élection présidentielle, Melchior Ndadaye sera soutenu par trois autres partis : le PP, le RPB et le PL.

Le , Melchior Ndadaye (FRODEBU) remporte, dès le premier tour, la première élection présidentielle au suffrage universel de l'histoire du Burundi, en ayant obtenu 64,79 % des suffrages, contre 32,47 % au candidat de l'UPRONA l'Union pour le progrès national, Pierre Buyoya et seulement 1,44 % au candidat du PRP, Pierre-Claver Sendegeya, arrivé en troisième position.

Présidence de la République

Melchior Ndadaye s'exprimant lors d'un rassemblement du FRODEBU après son élection à la présidence du Burundi.

Premier président élu du Burundi, Melchior Ndadaye était de l'ethnie Hutu, alors que le pays était dominé de longue date par la minorité Tutsi. Dépossédés de leurs pouvoirs, les Tutsis avaient gardé le contrôle de l'armée. Cependant, Ndadaye a nommé une Tutsi, Sylvie Kinigi, comme Premier ministre de son gouvernement qui a pris très à cœur sa mission de mettre en place l'unité entre les deux groupes ethniques qu'elle considérait comme prioritaire. C'était la première femme à accéder aux fonctions de Premier ministre au Burundi.

Sur le plan international, Ndadaye a assisté à la signature des accords d'Arusha, un accord de paix destiné à mettre fin à la guerre civile rwandaise, le 4 août. Ses relations avec le président rwandais Juvénal Habyarimana étaient ténues. En septembre, il s'est rendu au siège des Nations unies et s'est adressé à l'Assemblée générale. Le 18 octobre, il a participé à un sommet des pays francophones à Maurice.

Assassinat et début de la guerre civile

Inhumation de Melchior Ndadaye

Melchior Ndadaye est assassiné au cours d'un coup d'État sanglant dans la nuit du 20 au . À l'aube de cette journée, des soldats attaquent le palais présidentiel, d'où Ndadaye arrive à s'enfuir. Le palais quasiment détruit, la traque du président s'achève dans le camp militaire où il est arrivé à se réfugier[2].

Au cours de ce coup d'État, Pontien Karibwami, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, Gilles Bimazubute, vice-prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, et JuvĂ©nal Ndayikeza, ministre de l'Administration du Territoire et du DĂ©veloppement communal, trouvent Ă©galement la mort. Ce coup de force va dĂ©chaĂ®ner des violences inter-ethniques dans tout le pays, dĂ©clenchant une guerre civile, qui fera, selon les estimations, entre 50 000 (chiffre avancĂ© par la Commission internationale d'enquĂŞte des ONG) et 100 000 (chiffre avancĂ© par les dĂ©lĂ©guĂ©s du Haut commissariat aux RĂ©fugiĂ©s), voire 200 000 morts (chiffre avancĂ© par certains rescapĂ©s burundais).

Quelques jours après sa mort, le vice-président radical du Rwanda voisin, Froduald Karamira lance un appel pour prendre les armes et éliminer les Tutsis.

Notes et références

  1. Mehdi Ba, « Burundi : Melchior Ndadaye, l’espoir assassiné », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  2. Jean-Philippe Rémy, « Les fantômes des présidents africains assassinés », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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