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Mela (Corse-du-Sud)

Mela est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. On la nomme fréquemment Mela-di-Tallano. Situé dans la vallée du Fiumicicoli, le village appartient à la piève de Tallano, en Alta Rocca.

Mela
Mela (Corse-du-Sud)
Vue de Mela-di-Tallano
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Corse-du-Sud
Arrondissement Sartène
Intercommunalité Communauté de communes de l'Alta Rocca
Maire
Mandat
Albert Mondoloni
2020-2026
Code postal 20112
Code commune 2A158
DĂ©mographie
Gentilé Mélais
Population
municipale
28 hab. (2020 en diminution de 3,45 % par rapport Ă  2014)
Densité hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 41° 41′ 48″ nord, 9° 05′ 41″ est
Altitude 663 m
Min. 137 m
Max. 908 m
Superficie 4,63 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Sartenais-Valinco
Localisation
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    GĂ©ographie

    Localisation et relief

    Limites territoriales de Mela par rapport aux 3 communes limitrophes

    Mela, commune de moyenne montagne au climat mĂ©diterranĂ©en comportant des Ă©tĂ©s tempĂ©rĂ©s, se situe dans la rĂ©gion de l'Alta Rocca, entre le col de Bavella et la Rocca (rĂ©gion de Sartène, traditionnellement dĂ©nommĂ©e la Plaine), Ă  39 km au sud-est d'Ajaccio. Elle est historiquement rattachĂ©e au canton de Tallano, dont tous les autres villages dominent la moyenne vallĂ©e du Rizzanese, de l'autre cĂ´tĂ© du col Saint-Roch et sa chapelle. Son territoire, d'une superficie de 462 hectares, est bordĂ©, d'ouest en est et du nord au sud, par ceux des communes de Sainte-Lucie-de-Tallano, Altagène et Levie. Bâti sur une Ă©minence Ă  663 mètres d'altitude[1], en contrebas de la route dĂ©partementale 268, le village de Mela Ă©tale ses maisons anciennes de granit surplombant la vallĂ©e du Fiumicicoli et jouxte la piève de Carbini (Levie, Zonza). Il est sĂ©parĂ© de son hameau Foce-di-Mela, aux constructions Ă©tagĂ©es sises Ă  une altitude n'excĂ©dant pas 300 mètres, par le Fiumicicoli qui les Ă©loigne de 4 kilomètres Ă  vol d'oiseau et de 18 kilomètres par la route.

    Mela-di-Tallano, village de moyenne montagne faisant face Ă  la Punta di a Vacca Morta (1 314 m)

    Hydrographie

    La commune est traversée par la rivière du Fiumicicoli, ainsi que par les ruisseaux de San Polu, de Mezzane, de Petra grossa, de Casavecchia et de Culumbella.

    Minéralogie

    Si Mela n'a pas la chance de compter sur son territoire la merveilleuse curiosité qu'est la diorite orbiculaire, roche qui est, au niveau insulaire voire européen, l'apanage de la seule commune limitrophe de Sainte-Lucie-de-Tallano, sa minéralogie ne manque cependant pas d'intérêt. La nature de son terrain est granitique, entrecoupé de masses de grünstein, et l'ingénieur des mines Emile Gueymard y observe, dès 1820, la présence de granit syénitique à longs cristaux d'amphibole noir, pierre qui sert à l'érection des tombeaux et mausolées[2].

    Flore

    Composée de petites montagnes boisées de chênes verts et de maquis, la vallée offre un bel environnement verdoyant de pâturages et de cultures en terrasses.

    Faune

    L'Inventaire National du Patrimoine Naturel[3] recense dans la commune les espèces suivantes :

    Nom valideNom vernaculaireDernière observationStatut
    Anguilla anguilla (Linnaeus, 1758)Anguille européenne1985Présent
    Salmo trutta fario (Linnaeus, 1758)Truite de rivière1985Présent
    Sus scrofa (Linnaeus, 1758)Sanglier1985Présent

    Phénomènes naturels

    • Bien que situĂ©e sur une zone Ă  très faible sismicitĂ©, plusieurs sĂ©ismes ont Ă©tĂ© ressentis Ă  Mela au fil des ans[4].
    1. Le , un séisme de magnitude 4, dont l'épicentre est dans le Sartenais, est ressenti à 5 h 20 dans tout l'Alta Rocca.
    2. Le , un séisme de magnitude 5, dont l'épicentre est à Cauro dans le pays d'Ajaccio, est également ressenti, à 23 h, à Sainte-Lucie-de-Tallano et Levie.
    3. Le , un séisme de magnitude 6, dont l'épicentre est en Sardaigne, est ressenti à 9 h 52 dans le Sartenais et l'Alta Rocca.
    4. Le , un séisme de magnitude 6, dont l'épicentre est à Cervione en Castagniccia, est ressenti à 6 h 26 dans toute la Corse.
    5. Le , un séisme, dont l'épicentre est à l'est de la Sardaigne, est ressenti à 13 h 37 dans le Sartenais et l'Alta Rocca.
    • Mela a Ă©tĂ© touchĂ©e Ă  plusieurs reprises par des inondations reconnues comme des catastrophes naturelles.
    1. Le , les eaux du Fiumicicoli, gonflées par une tempête que les contemporains qualifièrent de véritable "ouragan", ont submergé et détruit le pont de Cutulla, qui permet de relier Mela à Foce-di-Mela par un sentier pédestre [5].
    2. Du au , la crue du Fiumicicoli et la coulée de boue qui en a résulté ont endeuillé et endommagé les bains d'eau sulfureuse de Caldane, situés sur la commune limitrophe de Sainte-Lucie-de-Tallano et ont emporté, pour la seconde fois en cent ans, le pont de Cutulla[6].
    3. Du 29 au , se sont produits une inondation par crue et débordement de cours d'eau, ainsi que par ruissellement et coulée de boue[7].
    • Mela, inscrite sur la liste des communes exposĂ©es aux feux de forĂŞt, a connu sur son territoire, le , un incendie qui a ravagĂ© 0,02 hectare de maquis[8].

    Voies de communication et transports

    Mela et son hameau de Foce-di-Mela, séparés par la vallée du Fiumicicoli, sont reliés entre eux et au reste de l'île par les voies suivantes.

    Voies routières

    • Mela est connectĂ©e Ă  la route dĂ©partementale no 268, qui, depuis l'est, commence Ă  Sari-Solenzara, franchit le col de Bavella, passe notamment par Zonza, Levie et Sainte-Lucie-de-Tallano et rejoint, peu avant Propriano, la route nationale no 196 qui relie Ajaccio Ă  Bonifacio.

    Sur le plan historique, le rĂ©seau routier de l'Ă®le Ă©tait, jusqu'au milieu du XIXe siècle, peu dĂ©veloppĂ© ou, en tout cas, guère carrossable. Les rapports et dĂ©libĂ©rations du conseil gĂ©nĂ©ral de la Corse permettent cependant de constater que, curieusement, celui qui menait Ă  Mela fut en relatif bon Ă©tat avant beaucoup d'autres. Il est ainsi notĂ©, en 1862, que dans l’arrondissement d’Ajaccio, il n’y a pas un seul chemin praticable de bout en bout pour les voitures et que dans l’arrondissement de Sartène, il n’y a que les chemins d’intĂ©rĂŞt commun no 55 d’Olmiccia Ă  Poggio, d'une longueur de 1 370 mètres et no 54 de Mela Ă  Altagene, d'une longueur de 2 450 mètres qui soient ouverts sur une largeur de 4,50 m et qui ne nĂ©cessitent que des dĂ©penses d’entretien. Ces deux chemins sont fusionnĂ©s en 1864 pour devenir le chemin d'intĂ©rĂŞt commun no 44 d'Olmiccia Ă  Mela, ancĂŞtre de la portion de la route dĂ©partementale no 268 qui relie toujours Mela au reste du canton. Son tracĂ© commence sur la route forestière no 4 borne 58,870 km, passe par Olmiccia, Poggio-di-Tallano, oĂą il rencontre Ă  700 mètres de Poggio le chemin de grande communication no 6 qu’il emprunte jusqu’à Sainte-Lucie-de-Tallano. Il emprunte ensuite la route forestière no 4 entre les bornes 57,550 km et 56,100 km, passe par Saint-AndrĂ©-de-Tallano et se termine Ă  Altagène. L’embranchement de Mela qui commence sur la route forestière no 4 et se termine Ă  Mela fait partie de ce chemin. En 1866, le descriptif relatif Ă  cette voie se fait lĂ©gèrement moins enthousiaste que quatre ans auparavant puisqu'il est constatĂ© que le chemin no 44 est ouvert sur une longueur de 3 kilomètres et en lacune sur un kilomètre. Le Conseil gĂ©nĂ©ral, qui se montre Ă©tonnĂ© qu’une ligne de 4 kilomètres de parcours seulement ne soit pas encore ouverte bien que classĂ©e depuis longtemps, explique nĂ©anmoins ce retard par le fait que les propriĂ©taires demandent Ă  ĂŞtre indemnisĂ©s prĂ©alablement Ă  l’occupation des terrains. Il faut attendre le rapport prĂ©sentĂ© Ă  l'assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante en 1880 par le service vicinal pour se rĂ©jouir enfin de l’achèvement des travaux qui a complĂ©tĂ© l’ouverture du chemin no 44, dĂ©sormais livrĂ© Ă  la circulation sur toute sa longueur.

    • Le hameau de Foce-di-Mela se situe sur la route dĂ©partementale no 548, qui continue la route dĂ©partementale no 148 venant de Sartène, qui rejoint Ă  la hauteur de Tirolo la route dĂ©partementale no 248 venant de Chialza et qui, sous ce dernier numĂ©ro, se raccorde, vers Foce d'Olmo, Ă  la route dĂ©partementale no 59 qui, au sud depuis Sotta va vers Carbini.

    Les voies devancières des actuelles routes départementales no 548 et no 248 furent percées plus tardivement que celle qui menait à Mela et il est à considérer que de simples chemins pédestres permettaient de rejoindre Foce-di-Mela avant la fin du XIXe siècle. En effet, ce n'est que lors de la séance du Conseil général du que M. Giacomoni, représentant du canton de Sainte-Lucie-de-Tallano, dépose le dossier relatif à la construction d’un chemin de grande communication partant des bains de Sainte-Lucie (Caldane) et passant par les hameaux de Foce-di-Mela, Tirolo, Pantano, par la commune de Carbini et aboutissant à la route forestière de Marghese, chemin dont le début des travaux d’ouverture n'est pas attesté avant le . En ce qui concerne l'actuelle route départementale no 248, ce n'est que lors de la séance du que le conseiller général Orsatti émet le vœu que l’administration des chemins vicinaux mette à l’étude le tracé d’un chemin destiné à desservir les hameaux de Casabianca, Matra, Orio, Chialza, Campoli et Bisè, avec prolongement sur Foce-di-Mela et le classement de ce chemin comme embranchement du chemin d’intérêt communal no 28 et qu'il est spécifié que ces hameaux, dont plusieurs constituent à l'époque des agglomérations importantes, sont dépourvus de toute voie de communication.

    Sentiers

    Mela et son hameau de Foce-di-Mela sont reliĂ©s par un sentier muletier qui franchit le Fiumicicoli Ă  la passerelle de Cutulla. Cette dernière a Ă©tĂ© dĂ©truite par deux fois dans l'Histoire. La première destruction fait suite Ă  ce que les contemporains ont qualifiĂ© d'"ouragan", qui a occasionnĂ© une crue du Fiumicicoli le . Les rapports et dĂ©libĂ©rations du Conseil GĂ©nĂ©ral de la Corse nous montrent que sa reconstruction fut de longue haleine. En dĂ©pit d'une première subvention de 250 francs accordĂ©e en 1893 par le DĂ©partement et de la rĂ©union d'une somme de 200 francs prĂ©levĂ©e dans le budget de la commune de Mela et de 150 francs dans celui de la commune de Sainte-Lucie de Tallano, dont le hameau de Bisè est desservi par cette passerelle, l'argent manque pour restaurer l'ouvrage. Il faut dire que les devis Ă©tablis par le service vicinal prĂ©voient une dĂ©pense de 3 100 francs dans le cas d'une passerelle en maçonnerie et de 2 100 francs dans celui d'une passerelle en simple charpente. La commune de Mela, qui n'est pas en mesure d'obĂ©rer davantage son budget, cherche Ă  se tourner, en vain, vers les Ă©tablissements de crĂ©dit. Par quatre fois, en 1896, 1897, 1901 et 1902, le conseiller gĂ©nĂ©ral Arrii Ă©met le vĹ“u que l'État ou la collectivitĂ© locale vienne en aide Ă  la commune. Les archives ne permettent malheureusement pas de prĂ©ciser Ă  quelle date exacte le problème a pu enfin trouver une solution. Ce qui est sĂ»r est que la passerelle a bien Ă©tĂ© reconstruite au XXe siècle puisqu'elle a Ă©tĂ© une seconde fois emportĂ©e par la crue centennale du Fiumicicoli qui a eu lieu du au . L'Ă©quipe municipale, alors conduite par Gisèle Chiaverini, semble nĂ©anmoins avoir connu moins de dĂ©boires que ses prĂ©dĂ©cesseurs de la Belle Époque pour rĂ©unir les financements utiles Ă  une nouvelle reconstruction, la passerelle Ă©tant de nouveau empruntable depuis lors.

    Urbanisme

    Typologie

    Mela est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [9] - [10] - [11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12] - [13].

    Hameau de Foce-di-Mela

    L'Inventaire général du patrimoine culturel recense 61 bâti INSEE sur le territoire de la commune, qui se répartissent entre Mela et Foce-di-Mela. Les maisons sont, pour l'immense majorité d'entre elles, construites en granite, avec des toits couverts de tuiles. L'aspect pittoresque qu'elles confèrent au village, tant prisé par les photographes, est renforcé par leur ancienneté, puisque 12,5 % d'entre elles datent du XVIIIe siècle, 81,25 % du XIXe siècle et seulement 6,25 % du XXe siècle. Ainsi, les majestueuses maisons dites Galli et Villanova, toutes deux attestées sur le cadastre de 1858, remontent, pour la première, à la seconde moitié du XVIIIe siècle et, pour la seconde, à la première moitié du XIXe siècle.

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (81 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (85,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (81 %), zones agricoles hétérogènes (9,6 %), prairies (9,4 %)[14].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[15].

    Toponymie

    Le nom de Mela se réfère, dans les langues italo-romanes auxquelles appartient le corse et notamment le dialecte oltramontano parlé dans l'ensemble méridional de l'île, à la pomme, dont l'arbre producteur pousse sur le territoire de la commune. Une autre hypothèse, formulée par l'archiviste du département de la Corse dans les années 1960, Pierre Lamotte, envisage que le terme se rapporterait à un toponyme des anciens Ligures qui signifierait une "éminence". Ce mot se trouve surtout dans les langues plus anciennes, comme l'akkadien, pour désigner une "hauteur", une "éminence" "melu", comme le prouve la colline devant les maisons de ce village, une forme parfaite rappelant les tumulus étrusques qui dans les temps anciens provoquaient des réactions à caractère religieux. En Corse, on peut citer plusieurs lieux qui portent ce nom, comme le lac de Melu, où il y a peu de chance d'y voir pousser des pommiers, ainsi qu'au col de Mela vers l'Ospidale, au-dessus de Mela di Portivecchju.

    Les habitants de Mela sont dénommés, en français les Mélais et en corse les Milesi.

    Histoire

    Période médiévale

    Sa fondation se perd dans les brumes médiévales

    Située non loin du site torréen de Cucuruzzu qui date de l'Âge du Bronze, Mela voit sa fondation se perdre dans les brumes médiévales. L'Histoire de l'île, en cette période qui succède à la chute de l'Empire romain d'Occident est particulièrement mal connue, en raison d'une cruelle absence de sources fiables. Tout au plus sait-on que la Corse devient une terre d'évangélisation sous le pontificat de Grégoire le Grand (590-604), qui y fixe les six diocèses d'Aléria, Mariana, Ajaccio, Nebbio, Sagone et Accia[16]. C'est encore la papauté qui, après les incursions des Maures qui, durant les IXe et Xe siècles, avaient capturé une grande partie de la population pour la mener en esclavage outre-Méditerranée et contraint au retrait dans les montagnes de l'Alta Rocca et d'ailleurs celle qui demeurait en faible nombre sur l'île, tente comme elle le peut d'arbitrer les conflits qui naissent pour la possession de la Corse entre Pisans, Génois et Aragonais du XIe au XVe siècle. Le pape Innocent II partage ainsi, en 1133, l'investiture des évêchés de Corse entre l'archevêque de Pise (pour les évêchés d'Ajaccio, Aléria et Sagone) et l'archevêque de Gênes (pour ceux de Nebbio, Mariana et Accia). Cette politique de bascule est pleinement suivie par les seigneurs locaux, notamment les Cinarchesi du pays de l'Au-Delà-des-Monts (sud de l'île), dont les allégeances aux états extérieurs qui se disputent la souveraineté insulaire oscillent en fonction de leurs intérêts politico-financiers du moment et des réussites guerrières de chacune des puissances maritimes. C'est d'ailleurs au service du dernier de ces tumultueux seigneurs, Rinuccio Della Rocca, qu'un enfant du village, le prêtre Polino da Mela, s'illustrera à la fin du XVe siècle, à une époque où Gênes s'assure définitivement le contrôle de l'île.

    Période génoise

    L'existence de Mela est attestée dès le XVe siècle puisqu'elle figure sur la plus ancienne carte terrestre de la Corse, qui est datée de 1449 et conservée au musée Correr de Venise. Comme chaque village de la période génoise, Mela est incluse dans le traditionnel système administrativo-religieux des pievi, qui sont au nombre de 70 dans la Corse du milieu du XVe siècle. La pieve, qui est l'équivalent territorial d'une actuelle micro-région et dont l'étymologie dérive du latin plebs (= peuple), regroupe une communauté à la fois dirigée, sur un plan religieux, par un abbé piévan, assisté de vicaires qui officient en qualité de curés dans les parrochie (= paroisses), qui célèbre dans l'église piévane les cérémonies principales du district, et sur un plan fiscal et judiciaire par un podestà, les deux fonctions étant souvent cumulées. Mela appartient sans conteste à la pieve de Tallano, qui dépend de l'évêché d'Ajaccio, même si, comme l'indique Antoine-Marie Graziani, monseigneur Agostino Giustiniani (1470-1536) oublie de mentionner ce rattachement dans sa Description de la Corse[17]. La paroisse constitue elle-même une subdivision communale où les affaires communes sont soumises, en principe, à une assemblée populaire (veduta ou consulta). Il convient cependant de ne pas exagérer un égalitarisme communal qui, comme dans les systèmes observables en Italie continentale ou même dans la France de langue d'oc, est largement atténué par un exercice hiérarchique du pouvoir, si limité que puisse être ce dernier en milieu rural, tant dans son ampleur que dans l'éventail de ses compétences. Le podestà, chargé de l'ordre public et juge de paix, ainsi que le père du commun, administrateur des biens communaux, procèdent de l'élection[18]. Ces fonctions entrent cependant souvent dans un système de quasi hérédité, les élections étant fréquemment contrôlées, sur l'île et même si dans une bien moindre mesure sur le périmètre de l'ancienne Terra dei Signori, par les caporali, notables qui concentrent à leur profit des terres qui, de communes à l'origine, deviennent de plus en plus privées avec le temps.

    Si le souvenir précis des titulaires du pouvoir civil dans la commune, à la période génoise, s'est perdu, sur un plan religieux, Mela s'enorgueillit, le , d'une visite apostolique effectuée par Monseigneur Nicolo Mascardi, évêque d'Aléria et délégué du Pape, qui visite l'église paroissiale qu'est alors Santa Maria Assunta. Cent ans plus tard, le , dans le cadre de la visite apostolique effectuée en Corse par Monseigneur Giovanni Battista Spinola, évêque de Luni et Sarzana, l'abbé piévan d'Orezza, Giuseppe Pietri, qui remplit la fonction de visiteur subdélégué, se rend à l'église paroissiale Santo Pietro qui, située au cœur du village et ayant succédé dans l'intervalle à celle de Santa Maria Assunta, n'en souffre pas moins d'un état délabré, que le visiteur justifie par l'état de grande pauvreté d'une communauté qui est, par ailleurs, notée comme majoritairement constituée de gardiens de troupeaux qui demeurent en dehors du village et permettant tout juste, à Pâques, la communion de vingt-cinq personnes[19]. . Au XVIIIe siècle, c'est un cortège royal qui peut être admiré des villageois. Profitant des troubles persistants sur l'île depuis la révolte fiscale de 1729, l'aventurier Théodore de Neuhoff a, en effet, ceint une couronne de chêne et de laurier et été proclamé, sous le nom de Théodore Ier, éphémère Roi de Corse, le . Durant l'été de la même année, cherchant à consolider un pouvoir personnel bien évanescent, il entreprend d'aller à la rencontre des populations du Delà des Monts. Partant de Porto-Vecchio, il souhaite se rendre à Sartène, où il sera d'ailleurs acclamé par la foule à son arrivée[20]. Le chemin qu'il emprunte pour rallier sa destination le fait passer par l'Ospedale. Bloqué deux jours par l'orage à Zonza, il poursuit par Quenza, silencieusement observé par les habitants restés fidèles au parti de Gênes, avant d'être accueilli, le , avec des cris d'allégresse par le village de Mela qui, selon un témoin de l'époque, supplée le faible nombre de ses habitants par des clameurs redoublées[Note 2].

    .

    Période française

    Le traité de Versailles du , qui transfère de Gênes à la France la souveraineté de la Corse, n'opère pas, durant tout le gouvernement royal, de bouleversement majeur dans l'organisation administrative et la vie quotidienne des communautés rurales auxquelles Mela appartient. Cette dernière était d'ailleurs administrée, en 1788, par le Podestà Rocco Mattei et par le Père du commun Susino Chiaverini. Il faut attendre la Révolution pour assister à la volonté de mailler le pays par des structures uniformes sur tout le territoire national. Les lois des , et remplacent les anciennes communautés par des départements, divisés en districts, cantons et communes.

    Si le découpage administratif de la période révolutionnaire est avant tout affaire de géographes, l'intermède du Royaume anglo-corse de 1794-1796 connaît une opposition frontale entre villageois de Mela et de Levie pour le rattachement de certaines parcelles à leurs communautés respectives. Les archives en conservent le savoureux récit, par le biais d'une supplique adressée par les officiers municipaux et le Conseil municipal de Mela au Vice-Roi. Il semble que l'affaire se soit principalement soldée par une réponse dilatoire de l'administration vice-royale, leur enjoignant de présenter leur requête dans les formes prescrites. La brièveté du gouvernement anglais n'a sans doute pas permis de pousser plus avant la résolution de cet épineux conflit territorial[Note 3].

    Ce n'est cependant qu'à la suite de la grande loi du 28 pluviôse an VIII () que Mela est définitivement érigée en commune, rattachée au canton de Tallano, dénommé canton de Santa Lucia di Tallano en 1828 et devenu, par fusion, depuis 1973 canton de Tallano-Scopamène. La paroisse, quant à elle, continue de dépendre de l'évêché d'Ajaccio qui, à partir du Concordat du , demeure l'unique siège épiscopal de Corse. L'administration de la commune est assurée par ses habitants, selon la législation qui se met en place à partir du Consulat. Ainsi, de 1800 à 1831, le maire et les conseillers municipaux sont nommés par le préfet, à partir d'une liste de confiance. La loi du permet l'élection au suffrage censitaire des conseillers municipaux, parmi lesquels le maire continue d'être désigné par le préfet. Le conseil municipal de Mela se voit néanmoins accorder, grâce à la loi adoptée sous la monarchie de Juillet le , le droit de prendre des décisions exécutoires, renforçant par là même la participation de ses citoyens élus à la vie de la commune. La IIe République consolide cette caractéristique en établissant, entre 1848 et 1851, le suffrage universel masculin pour l'élection du conseil municipal qui désigne, en son sein, le maire. La nomination du maire par le préfet est cependant restaurée sous le Second Empire, avant que la loi votée le sous le régime de la IIIe République n'instaure définitivement l'élection du maire par le conseil municipal. La séparation de l’Église et de l’État, qui intervient en 1905, ne semble pas modifier l'attachement des habitants à son clergé, dans la mesure où Bernardin Chiaverini, curé de Talasani, originaire de la paroisse, réussit à être élu conseiller municipal aux élections du .

    Durant le XIXe siècle, certains habitants de la commune enrichissent, de temps à autre, la pratique de la vendetta et illustrent la réputation de caractère ombrageux et sanguin des insulaires, caractéristiques auxquelles la vision romantique de Prosper Mérimée confère, au milieu du siècle, leurs lettres de noblesse.

    1. Ainsi, le , le laboureur Susino Chiaverini règle une dispute en tirant à bout portant, à Luogo Chiuso, sur le maire Antoine Baptiste Chiaverini, qu'il ne parvient qu'à blesser sans trop de gravité au ventre. Immédiatement arrêté, il est condamné à une peine de onze mois de prison[21].
    2. Le , l'ex-militaire Jacques Toussaint Peroni est accusé d'avoir assailli et tenté de violer, sur un chemin, Marie Rosalinde Peroni, qu'il libère de son étreinte en raison de l'arrivée de passants. Elégiaque, il nie toute volonté délictuelle, en expliquant qu'il a emporté le mouchoir qui couvrait la tête de la jeune femme, manifestant par là même, selon une coutume locale, sa volonté de l'épouser qui interdit à quiconque d'autre d'espérer à sa main jusqu'à ce que le mouchoir ne soit rendu[22].
    3. Entre 1840 et 1841, Antono Santalucia, Giacomo-Antono Giacomoni et son demi-frère Giuseppo Quilichini, surnommé Buccino, en guerre contre les clans Poli et Quilichini, agissant depuis les villages d'Altagène et de Mela, font régner la terreur sur toute la micro-région, se rendant coupables de diverses exactions contre leurs ennemis. Après un court exil en Sardaigne, en 1842, ils reviennent sur le lieu de leurs crimes. Le premier des trois finit par partir pour l'Amérique, où il meurt en 1856, le deuxième, devenu contrebandier, est retrouvé mort en 1848 et le troisième est condamné à six mois de prison en 1844[23].
    4. Le , les bandits Santa- Lucia et Giacomoni, de Sainte-Lucie de Tallano, prennent le temps d'abattre Michel Peroni, qui avait osé témoigner contre eux, deux ans plus tôt, devant la Cour d'Assises[Note 4].
    5. Le , François Mattei, dit Cecco, jeune propriétaire de 19 ans, assassine, en l'atteignant par balle au-dessus de la hanche droite, Antoine Baptiste Chiaverini, dit Chichio, propriétaire âgé de 34 ans qui avait fait fonction de maire deux ans auparavant, et blesse d'une balle en bas de l'omoplate droit Jean-Paul Peroni, propriétaire de 46 ans. Le procès-verbal de la gendarmerie expose en détail les circonstances pittoresques de ce méfait[Note 5].
    6. Paul Bourde évoque, en l'exagérant, la vendetta qui oppose les Mattei aux Chiaverini[Note 6]. Bien que violente, cette vendetta, qui fait les titres de la presse locale en 1887[Note 7] et en 1889[Note 8], ne débouche heureusement sur l'extermination d'aucune des deux familles. Comme souvent, la vendetta semble s'éteindre par la conclusion d'un traité de paix entre les deux parties, pratique courante sur l'île depuis des temps anciens. Ces traités de paix sont souvent passés dans l'église, sous l'égide de Dieu, devant notaire et ont parfois comme témoins les autorités civiles, tant génoises que françaises[Note 9].
    7. Le , l'irascibilité d'Antoine Pasquin Mattei gâche une fête de fiançailles, par la blessure que cet aïeul de la fiancée inflige par balle à Michel Peroni, qui participe avec enthousiasme à la tradition du charivari, bangagliacciu ou franghillacciu en corse, qui suit la cérémonie et consiste en une sérénade jouée au nouveau couple avec des bruits de corne et un fracas de pots et de casseroles[Note 10].
    8. Bien moins excusable et dénuée du charme suranné d'un monde ancien qui place l'honneur au-dessus de toute autre préoccupation est l'affaire qui conduit, en 1901, le bandit Brico Tramoni, ulcéré que Thomas Tramoni lui refuse la main de sa fille pour la réserve à un parti plus honorable, à abattre froidement sur la place du village de Mela, où il joue avec d'autres enfants, le petit-fils de celui-ci, âgé de sept ans[24]. Suscitant la réprobation générale par cet acte odieux, contraire à la tradition corse d'immunité accordée aux enfants en cas de vendetta, et abandonné par sa famille, il est obligé de fuir en Sardaigne, lieu classique d'exil des criminels réprouvés.

    Le premier siècle de présence française ne modifie pas fondamentalement les us et coutumes, tant paisibles que parfois belliqueuses, de la population locale qui continue, pour tous les aspects de la vie, à s'exprimer en corse ou en toscan. C'est la raison pour laquelle, en dépit du décret du 19 ventôse an XIII () qui impose pour la Corse la rédaction en français de l'ensemble des actes publics ainsi que le recrutement de seuls officiers publics qui soient de langue française, les registres d'état civil de Mela, à l'instar de ceux de la plupart des autres communes de l'île, continuent d'être rédigés en italien jusqu'en 1850.

    Il faut attendre les conflits qui viennent souder la Nation, en faisant se côtoyer sous un même uniforme des citoyens français qui demeurent, jusqu'à la IIIe République, majoritairement ruraux et patoisants, pour que la francisation et une relative uniformisation des habitudes quotidiennes ne triomphent. Mela a, en effet, activement participé aux guerres que la France a menées contre ses ennemis[Note 11], contribuant pleinement à "l'impôt du sang" acquitté par l'île sur les différents théâtres d'opération, comme l'attestent les noms des "enfants" de la commune tués au combat. Dès la guerre de 1870-1871, onze hommes du village sont incorporés dans les troupes et l'un d'entre eux, Antoine Dominique Chiaverini, meurt en captivité à Rastadt, dans le Grand-Duché de Bade. La Grande Guerre fauche six combattants mélais que sont Dominique Antoine Chiaverini, Antoine Padoue Mattei, Charles Peroni, Jacques Peroni, Paul Peroni et Philippe Traversari[Note 12]. L'Entre-Deux-Guerres voit grandir le sentiment patriotique qui, face aux revendications irrédentistes du régime mussolinien, mène les insulaires au Serment de Bastia pour la défense de la Corse française. Pris dans cette ferveur nationaliste, le Conseil municipal n'hésite pas à voter une résolution qui demande au Gouvernement de mettre en œuvre une politique nataliste, afin d'opposer à l'Italie populeuse d'alors une démographie suffisamment vaillante[25]. Durant la Seconde Guerre mondiale, le territoire de la commune voit, le , une attaque qui est menée par les Résistants à l'encontre d'un convoi allemand, sur la route qui mène de Mela à Levie. Le conflit n'a pas permis le retour dans leurs foyers d'Ange Toussaint Chiaverini, Antoine Marie Chiaverini, Antoine Pasquin Marcellesi, et Antoine Peroni[Note 13].

    Le village dans la première moitié du XXe siècle

    Après 1945, Mela est frappée de plein fouet par le phénomène de la désertification rurale, qui abaisse drastiquement le nombre de ses résidents permanents et diminue les cultures et exploitations d'élevage qui constituent son activité économique depuis sa fondation. Le village, depuis lors, se repeuple essentiellement à la période estivale. Une foule particulièrement nombreuse s'est néanmoins réunie, le , lors de la visite pastorale de monseigneur André Lacrampe, évêque de Corse, durant laquelle l'église s'est retrouvée trop étroite pour accueillir l'ensemble des fidèles venus participer à la messe, qui fut pour le coup célébrée sur la place du village.

    Politique et administration

    Circonscriptions de rattachement

    • Sur le plan administratif, Mela est rattachĂ©e Ă  la rĂ©gion Corse (prĂ©fecture d'Ajaccio), au dĂ©partement de la Corse-du-Sud (prĂ©fecture d'Ajaccio), Ă  l'arrondissement de Sartène, au canton du Sartenais-Valinco et Ă  la communautĂ© de communes de l'Alta Rocca.
    • Sur le plan juridictionnel, les justiciables dĂ©pendent du Tribunal de première instance d'Ajaccio, avec nĂ©anmoins l'existence d'un point d'accès au droit Ă  Sartène, du Tribunal de grande instance d'Ajaccio, du Tribunal de commerce d'Ajaccio, de la Cour d'appel de Bastia, du Tribunal administratif de Bastia, de la Cour administrative d'appel de Marseille.
    • Sur le plan acadĂ©mique, Mela est rattachĂ©e Ă  l'Inspection acadĂ©mique de Corse-du-Sud et au Rectorat de l'AcadĂ©mie de Corse.
    • Sur le plan militaire, Mela est comprise dans la Zone de dĂ©fense du Sud.
    • Sur le plan religieux, la paroisse de Mela est rattachĂ©e au diocèse d'Ajaccio, appartenant Ă  la province ecclĂ©siastique de Marseille.

    Municipalité actuelle

    La municipalité, composée d'un maire et de deux adjoints, assistés de quatre conseillers municipaux, est issue des élections du .

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1800 1807 Paolo Sant'Andrea
    1808 1815 Rocco Francesco Mattei
    1815 1837 Anton Battista Chiaverini
    1837 1860 Paul Nicolas Mattei
    1860 1878 Dominique Noël Peroni
    1878 1881 Roch Mattei
    1881 1881 Antoine Baptiste Chiaverini
    1881 1888 Don Jean Peroni
    1888 1888 Paul Marie Chiaverini
    1889 1892 Antoine Louis Galli
    1892 1896 Don Jean Peroni
    1896 1908 Antoine Louis Galli
    1908 1921 Dominique Peroni
    1921 1943 Don Jacques Mattei
    1943 1948 Jean Galli
    1948 1959 Simon Casanova
    1959 1965 Henri Casanova
    1965 1977 Pierre Debene
    1977 1990 Roch Mattei
    1990 2001 Gisèle Chiaverini
    2001 2008 Ivan Chiaverini
    2008 2014 Antoine Peroni[26]
    2014 En cours Albert Mondoloni DVG Retraité Fonction publique

    Historique des Ă©lections municipales

    De nombreux recours contre les élections municipales ont émaillé l'histoire de la commune depuis le XIXe siècle et ont permis d'enrichir la jurisprudence du Conseil d'État.

    • Ă€ la suite des Ă©lections du , le sieur Peroni a introduit un recours en annulation, en arguant que l'assemblĂ©e Ă©lectorale s'Ă©tait tenue dans une maison particulière, que les Ă©lecteurs auraient Ă©tĂ© empĂŞchĂ©s de stationner dans la salle du scrutin oĂą ils n'auraient Ă©tĂ© admis Ă  entrer que l'un après l'autre et que des substitutions frauduleuses de bulletins se seraient produites. Le Conseil d’État a nĂ©anmoins rejetĂ© la requĂŞte, faute de preuve sĂ©rieuse apportĂ©e par le requĂ©rant (Conseil d’État, , no 53 333, Élections de Mela)[27].
    • Lors des Ă©lections du , les sieurs Peroni ont contestĂ© la validitĂ© de l'Ă©lection comme conseiller municipal du sieur Chiaverini qui, ayant obtenu un nombre de suffrages moindre que le sieur Paul Peroni, avait substituĂ© Ă  son profit de nouveaux rĂ©sultats au procès-verbal initialement dressĂ©. Le Conseil d’État a fait droit Ă  la requĂŞte, en annulant l'Ă©lection du sieur Chiaverini et en proclamant celle du sieur Peroni (Conseil d’État, , no 58 532, Élections de Mela)[28].
    • Les sieurs Peroni ont attaquĂ© les Ă©lections du , en soulignant que les scellĂ©s avaient Ă©tĂ© apposĂ©s sur l'urne en dehors de la prĂ©sence des Ă©lecteurs et que ladite urne avait ensuite Ă©tĂ© laissĂ©e sans surveillance dans la maison du maire. Les opĂ©rations Ă©lectorales ont Ă©tĂ© annulĂ©es sur ce moyen (Conseil d’État, , no 63 792, Élections de Mela)[29].
    • Les griefs soulevĂ©s dans le recours introduit Ă  l'encontre des Ă©lections du , dont ni le dĂ©tail ni les auteurs ne sont connus, ont, quant Ă  eux, Ă©tĂ© jugĂ©s comme non justifiĂ©s et sans influence sur le rĂ©sultat (Conseil d’État, , no 89 849, Élections de Mela)[30].
    • Le Conseil d’État, saisi d'un appel formulĂ© par le sieur Dominique Peroni Ă  l'encontre d'un jugement du conseil de prĂ©fecture qui avait annulĂ© les Ă©lections du 0 en invalidant les bulletins de trois Ă©lecteurs, a cassĂ© le jugement et validĂ© ces Ă©lections, en retenant que l'inscription de ces Ă©lecteurs sur les listes n'avait fait l'objet d'aucune radiation ni par la commission municipale, ni par le juge de paix, ni par la Cour de Cassation (Conseil d’État, , no 37 095, Élections de Mela)[31].
    • Après une plainte pour fraude, dĂ©posĂ©e par la liste de FrĂ©dĂ©ric Graziani contre la liste Ă©lue d'Antoine Peroni, les Ă©lections du ont Ă©tĂ© annulĂ©es, au motif d'un dĂ©faut d'affichage prĂ©alable de la liste Ă©lectorale (Conseil d’État, , no 317 919, Élections de Mela)[32].
    • Les Ă©lections du ont reconduit la liste Peroni. Ă€ nouveau saisis sur le grief tirĂ© de l'existence de prĂ©tendus signes de reconnaissance sur les bulletins de vote[33], les juges ont cette fois-ci dĂ©boutĂ© les plaignants (Conseil d’État, , no 328 129, Élections de Mela)[34].

    Résultats des différentes élections

    Contrairement à sa population de résidents permanents, Mela connaît, depuis 2002, une légère augmentation du nombre des électeurs inscrits sur ses listes électorales.

    20022004200520072008200920102012201420152017
    6462656064696870797877

    Mela ne semble pas remplir, jusqu'à présent, les critères pour être éligible à la Marianne d'or du civisme, créée en 2007 par la Fédération nationale des associations d'anciens maires et adjoints de France (FAMAF) en collaboration avec l'Association des maires de France (AMF) pour récompenser les hauts taux de participation des électeurs aux élections nationales. En comparaison avec les moyennes nationales de participation aux différents scrutins organisés depuis 2002, les taux observés dans la commune[35], à quelques exception près, s'avèrent globalement inférieurs pour les consultations nationales et supérieurs pour celles locales, manifestant ainsi la plus grande préoccupation des électeurs pour les enjeux de proximité.

    ÉlectionNombre de votants à MelaTaux participation à MelaTaux de participation nationaleNombre d'abstentions à MelaTaux d'abstention à MelaTaux d'abstention nationale
    Élection présidentielle 2002 1er tour 21/04/20023351,56 %71,60 %3148,44 %28,40 %
    Élection présidentielle 2002 2e tour 05/05/20023351,56 %79,71 %3148,44 %20,29 %
    Élections législatives 2002 1er tour 09/06/20023453,97 %64,40 %2946,03 %35,60 %
    Élections législatives 2002 2e tour 16/06/20023555,56 %60,30 %2844,44 %39,70 %
    Élections territoriales (régionales reste de la France) 2004 1er tour 21/03/20044166,13 %60,84 %2133,87 %39,16 %
    Élections territoriales (régionales reste de la France) 2004 2e tour 28/03/20044267,74 %65,66 %2032,26 %34,34 %
    Élections européennes 13/06/20042132,81 %42,79 %4367,19 %57,21 %
    Référendum sur le Traité constitutionnel européen 29/05/20054366,15 %69,40 %2233,85 %30,60 %
    Élection présidentielle 2007 1er tour 22/04/20074270,00 %83,78 %1830,00 %16,22 %
    Élection présidentielle 2007 2e tour 06/05/20075083,33 %83,97 %1016,67 %16,03 %
    Élections législatives 2007 1er tour 10/06/20074066,67 %60,40 %2033,33 %39,60 %
    Élections législatives 2007 2e tour 17/06/2007Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour60,00 %Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour40,00 %
    Élections cantonales 2008 1er tour 09/03/20086093,75 %64,89 %46,25 %35,11 %
    Élections cantonales 2008 2e tour 16/03/2008Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour56,45 %Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour44,55 %
    Élections municipales 2008 1er tour 09/03/20086093,75 %64,50 %46,25 %35,50 %
    Élections municipales 2008 2e tour 16/03/2008Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour69,00 %Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour31,00 %
    Élection municipale partielle 15/02/2009 ? ?Sans objet ? ?Sans objet
    Élections européennes 07/06/20092840,58 %40,63 %4159,42 %59,37 %
    Élections territoriales (régionales reste de la France) 2010 1er tour 14/03/20103957,35 %46,36 %2942,65 %53,64 %
    Élections territoriales (régionales reste de la France) 2010 2e tour 21/03/20104261,76 %50,50 %2638,24 %49,50 %
    Élection présidentielle 2012 1er tour 22/04/20124361,43 %79,48 %2738,57 %20,52 %
    Élection présidentielle 2012 2e tour 06/05/20124665,71 %80,34 %2434,29 %19,66 %
    Élections législatives 2012 1er tour 10/06/20123955,71 %57,22 %3144,29 %42,78 %
    Élections législatives 2012 2e tour 17/06/20124057,14 %55,41 %3042,86 %44,59 %
    Élections municipales 2014 1er tour 23/03/20147189,87 %63,55 %810,13 %36,45 %
    Élections municipales 2014 2e tour 30/03/2014Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour62,13 %Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour37,87 %
    Élections européennes 25/05/20144354,43 %42,43 %3645,57 %57,57 %
    Élections départementales 2015 1er tour 22/03/20155265,82 %50,17 %2734,18 %49,83 %
    Élections départementales 2015 2e tour 29/03/2015Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour49,98 %Élection pourvue au 1er tourÉlection pourvue au 1er tour50,02 %
    Élections territoriales (régionales reste de la France) 2015 1er tour 06/12/20154355,13 %49,91 %3544,87 %50,09 %
    Élections territoriales (régionales reste de la France) 2015 2e tour 13/12/20154861,54 %58,41 %3038,46 %41,59 %
    Élection présidentielle 2017 1er tour 23/04/20174862,34 %77,77 %2937,66 %22,23 %
    Élection présidentielle 2017 2e tour 07/05/20174457,14 %74,56 %3342,86 %25,44 %
    Élections législatives 2017 1er tour 11/06/20174457,14 %48,70 %3342,86 %51,30 %
    Élections législatives 2017 2e tour 18/06/20174254,55 %42,64 %3545,45 %57,36 %

    Population et société

    DĂ©mographie

    Française depuis le traitĂ© de Versailles du , la Corse est soumise Ă  l'application de l'ordonnance prise par le Roi Louis XV le prescrivant un recensement de l'ensemble des maisons du royaume, afin de faciliter le logement des troupes. Mela est comptabilisĂ©e, de façon commune avec Zoza avec laquelle elle paraĂ®t former un ensemble dans la pieve, dans le recensement Choiseul qui est effectuĂ© en 1769. L'ensemble des deux villages comprend alors 170 habitants, dont 36 hommes, 41 femmes, 58 garçons et 35 filles. Sous la RĂ©volution, la loi du prĂ©voit un recensement nominatif. OrganisĂ© tous les cinq ans Ă  partir de 1801, bien que parfois retardĂ© ou supprimĂ© en raison des guerres, sa pĂ©riodicitĂ© est allongĂ©e Ă  partir de 1946 pour des raisons d'Ă©conomie. La loi de dĂ©mocratie de proximitĂ© du , qui introduit un système gĂ©nĂ©ral de recensement permanent par sondage, conserve un recensement exhaustif tous les cinq ans pour les communes de moins de 10 000 habitants. La commune, dont la population, comptabilisĂ©e sans l'adjonction de Zoza Ă  partir de 1801, a augmentĂ© tout au long du XIXe siècle jusqu'Ă  atteindre 269 habitants en 1886, a vu sa dĂ©mographie stagner, au grĂ© de quelques dĂ©parts vers l'Empire colonial, jusqu'Ă  la Seconde Guerre mondiale, avant de dĂ©cliner depuis lors en raison d'un phĂ©nomène gĂ©nĂ©ral et massif de dĂ©sertification rurale.


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[37].

    En 2020, la commune comptait 28 habitants[Note 14], en diminution de 3,45 % par rapport Ă  2014 (Corse-du-Sud : +6,04 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    508599152150178182191210
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    222227240255226269260218201
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    21220121722522224510112959
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
    565148304033323129
    2020 - - - - - - - -
    28--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[38] puis Insee Ă  partir de 2006[39].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations culturelles et festivités

    La fête de la commune, organisée par l'Association pour la Défense du Patrimoine de Mela, se déroule le , jour de l'Assomption. Elle consiste en un repas qui réunit sur la place du village les résidents permanents et les expatriés qui passent leurs vacances dans le lieu de leurs racines, ainsi que dans l'organisation de jeux destinés aux enfants.

    Le prix Polino da Mela, créé en 2003, récompense une œuvre inédite à caractère littéraire, historique, sociologique ou autre, rédigée en français, en italien ou en corse, qui a un rapport avec l'Alta Rocca. Financé par le mécénat privé, il est attribué par un jury composé de personnalités locales. Il a successivement été décerné à :

    Année d'attributionBénéficiaireŒuvreÉditeurISBN
    2004Vannina Marchi-Van CauwelaertRinuccio della Rocca (vers 1450-1511) Vie et mort d'un seigneur corse à l'époque de la construction de l'État moderneColonna Edition (ISBN 2-915922-04-7)
    2010Francesca Weber-ZucconiLa Dormeuse de l'Alta Rocca (Nouvelles)Colonna Edition (ISBN 978-2915922479)
    2011Association Korsi Alta RoccaAscolta ascolta (Poèmes) ? ?

    Enseignement

    Un enseignement primaire est dispensé à Mela, dès le premier tiers du XIXe siècle. Achevé en 1887, le bâtiment qui abrite la mairie et l'école primaire de Mela a vu la fermeture de cette dernière en 1962, lorsque la commune s'est mise à voir sa population diminuer de plus de la moitié. La présence d'un instituteur et d'un groupe scolaire à Foce-di-Mela, dont les dates exactes d'institution et de disparition ne sont pas connues, est même attestée par le conseiller Arrii, lors d'une discussion intervenue à la séance du du conseil général de la Corse [40]. Les élèves en âge d'être scolarisés le sont désormais à l'école maternelle et à l'école primaire de Levie, au collège Jacques-de-Rocca Serra-de-Levie et au lycée Georges-Clemenceau de Sartène. Les étudiants de la commune peuvent s'inscrire à l'Université Pascal-Paoli de Corte.

    Santé

    L'établissement de santé le plus proche est le centre hospitalier Antoine Benedetti de Sartène.

    Économie

    Mela, village de moyenne montagne, a développé au cours des siècles une économie fondée sur le pastoralisme et de certaines cultures en terrasses, autour notamment de l'olivier, du châtaignier, de la vigne et de quelques céréales, comme l'atteste le dénombrement royal de 1769. La commune abrite aujourd'hui une exploitation d'élevage de bovins et d'ovins.

    L'artisanat et le commerce, attestés au XIXe siècle, qui s'articulaient autour d'ateliers de maçonnerie, de menuiserie, de cordonnerie, de ferronnerie, d'une épicerie et même d'une buvette, mentionnée explicitement en 1883, tenue par Matthieu Santoni, n'ont pas résisté à la désertification rurale d'Après-Guerre qui a privé le village de toute boutique.

    Curiosités locales et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Les vestiges de l'ancienne Ă©glise Santa-Maria-Assunta sont visibles dans le petit cimetière, en lĂ©ger contrebas de la route dans le lieu-dit de Furciulonu, oĂą apparaĂ®t le bas des murs, pas plus haut que les herbes au printemps, qui permet de visualiser facilement le plan et les dimensions de l'Ă©difice. FondĂ©e, selon la tradition, au IXe siècle, elle aurait Ă©tĂ© rebâtie au Xe siècle dans le style du Premier Art roman. Les restes qui sont actuellement visibles datent du XVIe siècle, reconstruction au cours de laquelle son plan primitif Ă  nef unique avec une abside semi-circulaire percĂ©e d'une meurtrière en son centre a Ă©tĂ© conservĂ©. Trop Ă©loignĂ©e du village et très abĂ®mĂ©e, comme le mentionne le rapport de la visite apostolique effectuĂ©e en 1587 par monseigneur Mascardi, elle a Ă©tĂ© abandonnĂ©e dans le premier quart du XVIIe siècle, au profit de l'Ă©glise Saint-Pierre. Elle est inscrite Ă  l'Inventaire gĂ©nĂ©ral du patrimoine culturel[41].
    • Ruines de l'Ă©glise Santa-Maria-Assunta
      Ruines de l'Ă©glise Santa-Maria-Assunta
    • Ruines de l'Ă©glise "Santa-Maria-Assunta"
      Ruines de l'Ă©glise "Santa-Maria-Assunta"
    • L'Ă©glise paroissiale de l'Assomption, situĂ©e au centre du village, a Ă©tĂ© construite entre 1865 et 1870, sur l'emplacement de l'Ă©glise Saint-Pierre qui, Ă©difiĂ©e au XVIIe siècle, avait Ă©tĂ© dĂ©truite en raison de son mauvais Ă©tat. Les travaux sont entrepris Ă  la suite d'une demande du curĂ© de la paroisse au prĂ©fet de la Corse, en date du , qui mentionne que « malgrĂ© toutes les rĂ©parations qui ont Ă©tĂ© faites en diffĂ©rentes Ă©poques, on n'a jamais rĂ©ussi Ă  la mettre en santĂ© par la suite de la mauvaise construction Â» et propose « d'autoriser M. Casanova, agent voyer dĂ©partemental rĂ©sidant Ă  Sartène Ă  se rendre Ă  Mela pour lever les plans de la nouvelle Ă©glise Â»[42]. Le chantier, dont l'achèvement nĂ©cessite un secours du ministère des Cultes, est rĂ©alisĂ© avec l'intervention de l'architecte diocĂ©sain AndrĂ©, les maĂ®tres maçons Jean-Michel Galli et Dominique Serra et le menuisier Bernadin Chiaverini. Les travaux de gros Ĺ“uvre, qui utilisent granite, moellon et pierre de taille, sont terminĂ©s en 1865 et ceux de second Ĺ“uvre en 1869. Un clocher carrĂ© surmontĂ© d'un lanternon est accolĂ© en 1870 par le maĂ®tre maçon Jean-Michel Galli. L'Ă©glise, de plan allongĂ© formĂ© d'une nef unique prolongĂ©e par une abside voĂ»tĂ©e en cul-de-four et Ă©clairĂ©e par une baie axiale cintrĂ©e, est, dans les annĂ©es 1980, restaurĂ©e et pourvue de trois beaux vitraux reprĂ©sentant la Vierge, saint Pierre et saint François d'Assise.

    Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[43].

    Église de l'Assomption
    • La mairie-Ă©cole, caractĂ©ristique de la scolarisation en milieu rural qui suit les lois votĂ©es Ă  l'initiative de Jules Ferry au dĂ©but de la IIIe RĂ©publique, a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e en 1887, selon les plans dressĂ©s en 1882 par l'architecte François Istria.
    Mairie-Ă©cole
    • Le monument aux morts, Ă©rigĂ© Ă  la droite de l'Ă©glise sur la place du village, consiste en une plaque de marbre portant l'inscription des noms des combattants originaires de la commune tombĂ©s au champ d'honneur durant les deux guerres mondiales, vissĂ©e Ă  une pierre dressĂ©e de granite, en forme de petit menhir. Une mitrailleuse de calibre 30 millimètres de l'armĂ©e amĂ©ricaine, parachutĂ©e dans le nord de l'Ă®le en 1943 et ayant servi au maquis, posĂ©e sur un bipied parachève le monument.
    Le monument aux morts de Mela

    HĂ©raldique, logotype et devise

    L'héraldiste Demartini a composé, dans la seconde moitié du XXe siècle, le blason de la commune qui reprend les éléments traditionnels des armoiries des Cinarchesi, famille à laquelle se rattachaient les seigneurs della Rocca, à savoir le château et la balance, qui symbolisent respectivement la force militaire et le droit de rendre justice. La reprise de ces éléments historiques rappelle l'appartenance de Mela à l'ancienne Terra dei Signori (= Terre des Seigneurs)qu'était le Pays de l'Au-delà des Monts, dont, contrairement à la Terra del Comune du Nord de l'île, le fonctionnement seigneurial s'opposait à l'exercice d'un pouvoir trop direct par la République de Gênes, en dépit des alliances précaires qui étaient souvent conclues entre les Seigneurs du Sud et la Superbe. La trop grande autonomie que souhaitaient conserver sur leurs terres les Seigneurs Cinarchesi devait d'ailleurs conduire Gênes à les éradiquer entre la fin du XVe siècle et le tout début du XVIe siècle. Par cet hommage rendu aux perdants magnifiques que furent les Cinarchesi, la commune de Mela renoue la chaîne des temps en honorant les structures politiques qui présidaient aux destinées de son territoire lors de l'époque probable de sa fondation. En termes héraldiques, le blason de Mela se définit comme étant : "Parti de sinople et d'argent, le premier à la tour d'argent, le second à la balance de sable".

    Blason de la commune de Mela

    Personnalités liées à la commune

    • Polino da Mela fut, tout Ă  la fin du XVe siècle, chapelain et chancelier de Rinuccio della Rocca, dernier reprĂ©sentant de la famille seigneuriale corse des Cinarchesi. ChargĂ© par ce dernier d'ambassades auprès de GĂŞnes et conscient de la puissance de cette RĂ©publique maritime, il Ĺ“uvra en faveur d'une alliance de son seigneur avec la Superbe. Il lui conseilla de participer, de commun avec les GĂ©nois, Ă  l'Ă©limination des Leca. Echouant Ă  obtenir la mitre pour l'Ă©vĂŞchĂ© d'Ajaccio qu'il convoitait, sa prĂ©sence n'est plus mentionnĂ©e lorsque Rinuccio della Rocca se retourne contre les GĂ©nois, qui le vainquent et le tuent en 1511.
    • Monseigneur Jean-Baptiste Galli, docteur en thĂ©ologie et en droit canon, secrĂ©taire de son Eminence le cardinal Tommaso Maria Zigliara[44] - [45], est Ă©levĂ© le Ă  la dignitĂ© de CamĂ©rier secret surnumĂ©raire par Sa SaintetĂ© le pape LĂ©on XIII[46].

    Mela dans la littérature

    • Ivan Chiaverini, ancien haut fonctionnaire et maire de la commune entre 2001 et 2008, Ă©voque, dans la nouvelle Les NaĂŻades de son recueil Nouvelles sudistes, paru en 1990 aux Ă©ditions CLR (ISBN 2-908585-00-6), une rencontre onirique que fait, Ă  la cascade Pisciacorvu qui ponctue le ruisseau Petra grossa, affluent du Fiumicicoli, un paysan avec de mystĂ©rieuses et ravissantes crĂ©atures mythologiques. Un autre de ses livres, Les Potins de la Funtana, paru en 2006 aux Ă©ditions du Journal de la Corse, non moins onirique que le prĂ©cĂ©dent, conte la geste de deux enfants et d'un lutin dans un village qui n'est pas sans rappeler Mela.
    • Son frère, Philippe Chiaverini, ancien magistrat et auteur Ă©galement originaire de la commune, envisage, dans son ouvrage La Corse et le procès du Comte LĂ©on, paru en 2013 aux Ă©ditions Anima Corsa (ISBN 978-2-919381-13-5), que Mela constitue le siège d'un Ă©vĂŞchĂ©, au sein d'une Ă®le devenue indĂ©pendante depuis 1906. Tuer l'Empereur, paru en 2016 chez le mĂŞme Ă©diteur (ISBN 978-2-919381-44-9), quant Ă  lui, figure un enfant mythique de Mela qui, engagĂ© dans le dĂ©sastre de l'expĂ©dition de Sardaigne de 1793, Ă©prouve un fort ressentiment contre le parti français et surtout Bonaparte, que le sort finit par le faire de nouveau cĂ´toyer, vingt ans plus tard, sur l'Ă®le d'Elbe.
    • Neveu et fils des prĂ©cĂ©dents, Damien Chiaverini prend le village comme toile de fond de son recueil de nouvelles Les FantĂ´mes de Mela, autoĂ©ditĂ© auprès d'Amazon en 2021, qui Ă©voque plusieurs Ă©pisodes de l'Histoire du l'Ă®le, des Shardana de la Haute AntiquitĂ© jusqu'Ă  la secte des Giovannali et la domination gĂ©noise, par les rencontres qu'y effectuent certains habitants et visiteurs aussi prestigieux que Nicolo Mascardi ou Prosper MĂ©rimĂ©e, avec des personnages issus du passĂ©. Son roman Un NoĂ«l corse, paru chez Dutan en 2022, y brosse, sur le ton de l'humour et de l'espĂ©rance, les soubresauts engendrĂ©s par la loi de SpĂ©ration de l'Eglise et de l'Etat, lors des fĂŞtes de la NativitĂ© 1905.
    • Philippe Franchini, romancier et historien, montre le hĂ©ros de son roman Les Chemins de granit - I Ghjuvannali, paru en 2011 chez Colonna Ă©dition (ISBN 978-2-915922-69-1), fonder, au milieu du XIVe siècle, une commune libre sur un site "situĂ© entre Santa Lucia et Le Vie, sur une sorte de dorsale de granit, Ă  quelque six cents mètres d'altitude" qui pourrait figurer l'emplacement de Mela.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La scène est rapportée par le grand Chancelier du Roi de Corse, Sebastiano Costa, dans ses Mémoires 1732-1736, aux pages 616 à 619 de l'édition critique bilingue qu'en a faite Renée Luciani : "A l'entrée de la piève de Tallano, qui était assez proche, le premier village, Mela, donna le signal des cris d'allégresse, suppléant au petit nombre des habitants - car c'était un très petit village - par des clameurs redoublées ; le couvent des Révérends Pères Franciscains, à un mille de distance, commença à faire carillonner ses cloches, fort estimées dans le pays pour la suavité et l'harmonie de leurs sons. Ces cloches éveillèrent les villages situées tout autour, à peu de distance, et tous coururent au couvent, où le Roi descendit pendant qu'éclataient décharges et vivats. Il alla à l'église s'incliner devant le Saint Sacrement, puis entra au couvent, où il trouva deux chambres convenablement aménagées pour son usage. Chaque membre de la Cour reçut sa chambre, pendant que l'on préparait le repas, qui se rendit agréable par l'abondance de certaines figues, de grandeur et saveur peu ordinaires." Le récit trouve confirmation dans les Mémoires de l'abbé Charles Rostini, dont la publication et la traduction ont été assurées par l'abbé Letteron, dans les numéros d'avril 1882 à juillet 1883 du Bulletin des Sciences Historiques et Naturelles de la Corse, réunis en un tome unique consultable sur le site en ligne de la Bibliothèque Nationale de France. Le passage figure aux pages numérotées 188 à 191 : "Après avoir séjourné trois jours à Porto-Vecchio, le matin du quatrième il prit la route de Zonza, et à midi il était arrivé sur les hauteurs qui dominent un endroit appelé l'Ospedale. Il poursuivit son voyage, et le ciel devenant orageux, on pressa la marche ; le plus maltraité par la pluie fut Franceschino de l'Agata, qui avec les déserteurs pris à solde, accompagnait les bagages. À Zonza, Giudicelli fut pour le Roi un hôte aimable ; il fut gratifié de privilèges dont il n'a pas encore joui, et resta dans sa maison avec le titre de chevalier. Tous les habitants des villages par où il passait, (le titre de Roi étant fort retentissant par lui-même), accouraient curieux et soumis. Ceux de Zonza voulaient le voir, et comme il faisait déjà nuit, ils allumèrent, malgré la pluie, de grands feux. Il ne partit de Zonza que vers le milieu du deuxième jour. En débouchant dans une plaine, au bout de laquelle s'élève une montagne qui domine le village de Quenza, pays toujours infestés de Génois stipendiés, il rencontra le capitaine Panzani, frère du colonel du même nom, avec une escorte bien armée ; il y eut des vivats et des décharges de mousqueterie. Les gens de Quenza, réunis sur la montagne, observaient tout silencieusement. Le petit village de Mela poussa des cris de toutes ses forces, jusqu'à ce qu'ils fussent couverts par le son doux, harmonieux et bien cadencé des cloches du couvent d'Attalà, où résident les Révérends Pères Observantins. À ce son, tous les habitants du voisinage se mettent en mouvement ; tous accourent au couvent, où les appelle le son des cloches. On passa la nuit au couvent. Au point du jour, le bruit courut que la ville de Sartene ne voulait pas recevoir le Roi ; alors sous le prétexte plausible de fêter ce jour, qui était la Nativité de la Vierge, on proposa, afin de gagner du temps et de mieux se renseigner sur ce bruit, d'entendre la messe dans l'église du couvent. Après la messe, les femmes, vêtues de leurs beaux habits et toujours curieuses, demandèrent le baise-main.»
    3. Il peut être consulté aux archives départementales les pièces relatives à cette affaire. Le texte de la lettre adressée au Vice-Roi est le suivant : "Excellence, les officiers municipaux et le Conseil de la communauté de Mela s'adressent à Son Excellence pour lui dire que depuis la fin de la Révolution française et la liberté, certains particuliers de la communauté de Levie ont tenté d'usurper avec violence des terres appartenant à l'Église de Mela ; mais repoussant la force par la force, les habitants de ladite communauté l'ont défendue et ont fait rester au loin les violents usurpateurs. Maintenant que c'est le temps où la justice triomphe sur notre terre, ils ont encore clandestinement entrepris, avec une ardeur hors de propos, de démaquiser une parcelle de terre dénommée il Chioso di Prete Polino. Toutes ces choses étant exposées à Son Excellence, les exposants demandent que leur soit donnée l'autorisation de saisir le tribunal des violences faites pour que soit donné l'ordre de se retirer des terres susdites. Sinon les habitants de cette pauvre communauté seront contraints, même contre leur gré, de les défendre l'arme à la main, ce qu'ils regretteraient car contre les règles de la justice et ainsi ce faisant fera raison." Sont consultables, dans Il Rigestro della Corrispondenza del Segretario di Stato del Regno di Corsica a contare del 23 agosto 1795, deux renvois à l'Avocat général du Roi de la Juridiction de la Rocca. Le premier, en date du 22 septembre 1795, indique : "Vous trouverez, ci-joint, un mémoire de la Commune de Mela, présenté à Son Excellence le Vice-Roi. Je vous prie d'inviter les officiers municipaux de cette commune à envoyer unanimement au Gouvernement une délibération de leur corps et du Conseil municipal, signée et motivée, dans laquelle ils exposeront leurs droits et leurs prétentions afin qu'ils puissent obtenir cette autorisation qui sera justice. Ne manquez pas d'insinuer des sentiments de calme et de tranquillité auprès de ces gens, assurez-les de la justice qui leur sera rendue par Son Excellence le Vice-Roi et persuadez-les tous de l'obéissance à la loi et de l'amour pour leur patrie." Le second, en date du 17 octobre 1795, insiste sur les règles de forme : "Je regrette de devoir vous renvoyer encore la supplique de la Municipalité de Mela, vu que pour qu'elle puisse obtenir l'homologation du Vice-Roi pour ester en justice, il est nécessaire que ladite Municipalité prenne une délibération, non pas sous forme de supplique, sur laquelle Son Excellence pourra apposer son homologation.»
    4. Il peut être lu, dans l'édition du 20 mars 1842 du journal parisien La Presse, la relation du meurtre, qui résonne comme la mécanique d'une vengeance implacable, dans un style qui n'est pas sans rappeler celui des romans feuilletons si appréciés de ce temps : "Les bandits Giacomoni et Santa Lucia poursuivent leurs barbares exploits ; ils ont dernièrement menacé de mort, par un écrit placardé à l'église de Carbini, un garde forestier de Levie, et ordonné sous la même peine au Sieur Peratti, desservant d'Altagène, de quitter sa résidence, ce qu'il a fait ponctuellement, de façon que depuis près d'un mois les habitants de ce hameau sont privés de l'office divin. On attribue aux mêmes bandits l'assassinat commis le 12 du mois dernier à Mela sur le nommé Michel Peroni, un des vingt-sept témoins qui ont déposé contre eux aux Assises, et dont ils ont juré la mort. On assure qu'ils portent sur eux une sorte d'agenda sur chaque page duquel est écrit le nom d'un de ces témoins, et la note de ce qu'ils lui reprochent ; malheur à qui a un compte ouvert sur ce registre : le chiffre n'en peut être débattu, il faut payer, et ne se solde qu'avec du sang. Un de leurs débitteurs tué, ces terribles créanciers déchirent, par forme de quittance, la page où était son nom, et la jettent aux vents. Ce livre funèbre a encore vingt-et-un feuillets !" Le Journal des Débats politiques et littéraires, dans son édition du 5 avril 1840, vient nous renseigner sur le fond de la ténébreuse affaire qui avait conduit à présenter devant la Cour d'Assises, des 14 au 18 mars 1840, pour complicité d'assassinat le prêtre Don Jean Santa-Lucia et Giudice Giacomoni, respectivement frère et père des deux auteurs du crime. L'Histoire peut-être résumée de la manière suivante : A Sainte-Lucie, la guerre faisait rage entre, d'un côté les familles Poli et Quilichini, et de l'autre les Santa-Lucia et les Giacomoni. Une paix avait finir par se conclure. Le prêtre Santa-Lucia souhaitait marier sa sœur à un Quilichini et Giudice Giacomoni sa fille à un Poli. Ils essuyèrent tous deux un refus, au profit d'autres partis. Rendus furieux par la double rebuffade, ils excitèrent leur parentèle à trouver vengeance dans l'assassinat de Jacques Quilichini et Pierre-François Poli. Les meurtriers prirent rapidement la fuite mais la rumeur publique désigna vite les véritables commanditaires. Seul le prêtre Don Jean Santa-Lucia fut néanmoins reconnu coupable et condamné à dix ans de réclusion, Giudice Giacomoni étant relaxé.
    5. Procès-verbal de la Gendarmerie nationale, rĂ©digĂ© le 1er octobre 1883 par le brigadier Joseph Battini de la brigade de Sainte-Lucie-de-Tallano (archives dĂ©partementales de Corse du Sud. [...] Nous avons entendu les tĂ©moins qui nous ont dĂ©clarĂ© : 1) Peroni Jean-Paul, âgĂ© de 46 ans, propriĂ©taire demeurant Ă  Mela dĂ©clare "Hier, trente du courant, vers les sept heures du soir, en arrivant chez moi, ma femme me dit que la dame Santoni Marie Dominique, ma belle-sĹ“ur et sĹ“ur de Mattei Don Jacques et Cecco, s'Ă©tait introduite furtivement et pendant l'absence de ceux-ci dans leur maison d'habitation et qu'elle y avait soustrait une certaine quantitĂ© de linge qui se trouvait dans une malle. EspĂ©rant les concilier, je me suis rendu dans la maison de ces derniers. En arrivant sur leur place, j'ai trouvĂ© Mattei Cecco qui se promenait. Lui ayant demandĂ© ce qui se passait, il a rĂ©pondu que sa sĹ“ur Marie Dominique leur avait soustrait des objets en leur absence et que sa belle-sĹ“ur Mattei Perle Ă©tait tombĂ©e dans le dĂ©lire Ă  la suite de ce fait. Je suis rentrĂ© Ă  la maison et j'y ai trouvĂ© son mari Mattei Don Jacques et autres ; et j'ai vu que ma belle-sĹ“ur et mon beau-frère Ă©taient très surexcitĂ©s. Je suis sorti et, arrivĂ© sur la route, j'ai rencontrĂ© Chiaverini Antoine Baptiste qui s'en allait chez lui. Nous avons marchĂ© ensemble environ cinquante mètres et, arrivĂ©s devant le dĂ©bit de Santoni Matthieu, nous nous sommes entretenus sur le vol en question, et pendant cet entretien Chiaverini Antoine Baptiste avait le dos tournĂ© vers le jardin dit Fiamali, situĂ© en contrebas de la route et moi j'avais le dos tournĂ© vers le mur du dĂ©bit. En ce moment, une dĂ©tonation se fit entendre et Chiaverini, qui venait sans doute d'ĂŞtre atteint, se sauva du cĂ´tĂ© de la porte d'entrĂ©e de sa maison, en criant : Je suis mort. AussitĂ´t, une nouvelle dĂ©tonation suivit la première. Craignant d'ĂŞtre atteint aussi, je me suis prĂ©cipitĂ© dans la buvette, en ouvrant la porte et en la refermant (reste de la phrase illisible). Et dès ma rentrĂ©e, divers consommateurs qui s'y trouvaient se sont refoulĂ©s dans la chambre Ă  coucher, ce que j'ai fait Ă  mon tour. Après avoir dĂ©sarmĂ© Santoni Jean, qui tenait un fusil Ă  la main. Santoni Matthieu, frère de ce dernier, qui Ă©tait couchĂ©, se leva et pendant qu'il voulait sortir dans la pièce d'entrĂ©e se trouvant en face de moi, j'ai reçu Ă  mon tour un coup d'arme Ă  feu par derrière. Je me suis tournĂ© et j'ai remarquĂ© que toutes les ouvertures Ă©taient fermĂ©es et une forte fumĂ©e produite par la poudre existait dans l'intĂ©rieur de la salle, ce qui me porte Ă  croire que la blessure dont vous voyez m'a Ă©tĂ© faite par un de ceux qui se trouvaient dans le dĂ©bit." [...] 2) Santoni Marie Dominique, nĂ©e Mattei, âgĂ©e de 21 ans, nĂ©e et demeurant Ă  Mela dĂ©clare : « Hier, entre huit et neuf heures du soir, me trouvant dans mon dĂ©bit, j'ai entendu une dĂ©tonation d'arme Ă  feu devant la porte de mon habitation. Ensuite après, j'ai vu paraĂ®tre Peroni Jean Paul qui a fermĂ© la porte derrière lui. Six consommateurs qui jouaient aux cartes sont rentrĂ©s dans la chambre Ă  coucher, Peroni entrant Ă©galement. Et c'est en ce moment que j'ai vu la lueur d'un coup d'arme Ă  feu du cĂ´tĂ© de la porte principale d'entrĂ©e. Peroni me dit aussitĂ´t : Serrez-moi, je suis blessĂ©, conduisez-moi chez moi. Â» [...] 3) Santoni Matthieu, âgĂ© de 28 ans, dĂ©bitant, nĂ© Ă  Ciamannacce et demeurant Ă  Mela, dĂ©clare : « Entre huit et neuf heures du soir, le 30 septembre et pendant que j'Ă©tais couchĂ©, j'ai entendu deux dĂ©tonations d'arme Ă  feu sur la place de mon magasin. Et, aussitĂ´t, ceux qui se trouvaient dans la salle attenante Ă  la chambre Ă  coucher se sont refoulĂ©s prĂ©cipitamment vers la chambre oĂą je me trouvais. C'est alors que j'ai entendu Peroni Jean Paul dire : On a tirĂ© sur moi et sur Chichio. C'est aussitĂ´t qu'une autre dĂ©tonation a retenti et Peroni a dit : Je suis blessĂ©. Â» [...] 4) Santoni Jean, âgĂ© de 18 ans, Ă©tudiant, nĂ© Ă  Olmeto et demeurant Ă  Mela dĂ©clare : "Je me trouvais dans la buvette de mon frère, avec Mattei François Marie, Serra Martin, Mattei Charles, Peroni Padoue et d'autres dont le nom m'Ă©chappe, lorsque j'ai entendu deux coups successifs se produire sur la place. Et, presque aussitĂ´t, Peroni Jean Paul s'est introduit dans la buvette, en disant : on a tirĂ© sur moi et sur Chichio. Alors, tous ceux qui se trouvaient avec moi se sont refoulĂ©s vers la chambre Ă  coucher de mon frère, tandis que je prenais un fusil qui se trouvait dans un coin et me mettais en Ă©tat de dĂ©fense. Ce voyant, Peroni Jean me l'a Ă´tĂ© des mains et l'a remis Ă  sa place. C'est alors qu'un troisième coup d'arme Ă  feu a retenti et que Peroni a dit : Serrez-moi, je suis blessĂ©. La lampe Ă©tant Ă©teinte, je ne puis prĂ©ciser la place oĂą se trouvait Peroni oĂą il a Ă©tĂ© blessĂ©." [...] »
    6. Paul Bourde raconte en 1887, aux pages 231 et 232 de son livre En Corse réédité chez Laffite Reprints en 1983 (ISBN 2-7348-0103-5) : « On m'a communiqué un recueil de lamenti d'une funèbre authenticité. Il a été pris par les gendarmes sur le corps du bandit Jean Pietri qu'ils venaient de tuer. Ce Pietri était de cette famille dont je vous ai raconté l'inimitié avec les Nicoli. Il était en dernier lieu intervenu dans l'inimitié des Mattei et des Chiaverini de Mela de Tallano à la suite d'une très romanesque aventure. Les Mattei accusaient l'un des Chiaverini d'avoir poussé leur sœur à se marier contre leur gré. Cecco Mattei l'exécuta. Ce Cecco devint un bandit fameux ; la vendetta ayant été déclarée entre les deux familles, il extermina successivement cinq Chiaverini. D'autres membres de cette malheureuse maison étant morts de leur mort naturelle, il n'y resta plus de mâles pour poursuivre la vengeance. Une jeune fille de dix-huit ans s'en chargea ; la force de la haine et du point d'honneur l'emporta au plus grand sacrifice : pour se procurer le bras dont elle avait besoin, elle se donna au bandit Pietri et devint sa maîtresse. »
    7. Le quotidien Bastia Journal, publie dans ses éditions des 9 juin et 10 juin 1887 les comptes-rendus d'audience des Assises. Il est noté, pour l'audience du 8 juin : "L'affaire qui est soumise à l'appréciation du jury est une des plus graves de la session ; il s'agit d'un assassinat et d'une tentative d'assassinat commis dans des circonstances toutes spéciales : les membres de la famille Chiaverini, parents de l'accusé, étaient à sa recherche pour conclure un traité de paix au sujet d'attentats antérieurs, lorsqu'un des frères Chiaverini fut frappé mortellement. On se souvient que cette affaire, qui était venue à la précédente session ((26 février 1887), a été renvoyée afin de contrôler certaines dispositions qui établiraient l'alibi invoqué par l'accusé Mattei. Depuis plusieurs années, les familles Mattei et Chiaverini de Male de Tallano vivaient en inimitié. François Mattei, dit Cecco, avait assassiné l'un des frères Chiaverini, prétendant que celui-ci avait poussé sa sœur à épouser un certain Santoni, mariage qui n'avait pas son approbation. Depuis cette époque, le meurtrier gardait la campagne, les frères Chiaverini en faisaient à peu près autant, surtout Don Jacques, lequel, autre des Mattei, avait blessé l'accusé Don Jacques et tué un de ses parents. Dans la matinée du 4 juin 1885, Charles Chiaverini, Antoine Padoue Chiaverini et Paul Chiaverini se rendaient à Sainte Lucie de Porto-Vecchio, en passant par la montagne. Ils traversaient la forêt de Zonza et étaient sur le point d'arriver sur la crête de la montagne, lorsqu'à un endroit, désigné sous le nom de Castetelluccio, où le chemin est entouré de masses rocheuses, ils furent assaillis par des coups de fusil tirés d'un massif de rochers situés à la droite du chemin. Paul Chiaverini, qui marchait le premier, tomba mortellement blessé, ses frères réussirent à se sauver. Le surlendemain, il succombait des suites de sa blessure à Mela, où il s'était fait transporter. Les frères Chiaverini ont très énergiquement accusé les frères François, dit Cecco, et Don Jacques Mattei d'avoir été les auteurs de cet attentat. Cecco Mattei a été tué par la gendarmerie le 29 décembre 1885. Son frère Don Jacques a donc à répondre seul devant la justice de l'assassinat de Paul Chiaverini. L'accusé, dans son interrogatoire, nie les faits qui lui sont reprochés. Plusieurs témoins sont reprochés. Plusieurs témoins sont entendus à l'audience d'hier ; ils confirment leurs dépositions écrites. Vu l'heure avancée, la séance est renvoyée à aujourd'hui pour l'audition des derniers tépoins, le réquisitoire et les plaidoiries. Concernant l'audience du 9 juin, le journal écrit : "A l'ouverture de l'audience, on procède à l'audition des témoins qui n'ont pas été entendus hier. Tous confirment leurs dépositions recueillies à l'instruction. Dans un réquisitoire très énergique, M. Angeli, substitut du procureur général, s'appuyant sur les faits de la cause, demande au jury de retenir l'accusé coupable du triple crime qui lui est reproché. Il importe que par un verdict exemplaire l'ordre et la paix soient rétablis dans cette commune de Mela, où cette inimitié des Mattei et des Chiaverini a déjà fait couler tant de sang. Maître Pierre de Casabianca d'abord, maître H. de Montera ensuite font valoir les moyens de défense qui militent en faveur de l'accusé. L'un et l'autre mettent en lumière la partie de la déclaration qui est faite par le gendarme Bianchini, lequel avec une assurance qui ne s'est jamais démentie, a toujours affirmé qu'au moment du crime l'accusé était à Porto-Vecchio et que, par suite, il n'était pas à Castelluccio où les frères de la victime, n'écoutant que leur haine, prétendent l'avoir reconnu. Les honorables défenseurs démontrent que l'alibi est indiscutable et que les dépositions des témoins de Porto-Vecchio le confirment malgré les contradictions apparentes qui existent entre leurs dires et ils sollicitent du jury un verdict d'acquittement. Le jury, après une assez longue délibération, rapporte un verdict par lequel il reconnaît l'accusé coupable comme complice de la mort de Chiaverini Paul, avec la seule circonstance aggravante de la préméditation et comme auteur principal des tentatives de meurtre avec préméditation commises sur Chiaverini Charles et Chiaverini Antoine Padoue. Le verdict du jury est affirmatif sur les questions de concomitance et admet en faveur de l'accusé les circonstances atténuantes. La Cour condamne Don Jacques Mattei à la peine de vingt années de travaux forcés. L'accusé proteste vivement de son innocence.» Déporté à Cayenne, il y meurt le 26 juin 1907.
    8. .Le quotidien Le Petit Bastiais rapporte, dans son édition du 20 novembre 1889, l'audience de la Cour d'assises de la veille : "La commune de Mela a été souvent éprouvée par de sanglantes inimitiés qui divisaient les Chiaverini et les Mattei. Mais depuis plusieurs années, à la suite de traités de paix intervenus entre les parties belliqueuses, la tranquillité la plus absolue avait succédé à un état de choses éminemment regrettable. Le 11 avril dernier, un événement fortuit a amené la mort d'un homme ; un autre, celui qui l'avait occasionné fut lui-même mortellement blessé. Comme conséquences, les nommés Chiaverini Jean-Louis, âgé de 22 ans, Mattei Don Jacques, dit Gambetta, âgé de 21 ans, et Mattei Don Jacques, âgé de 61 ans, comparaissent en Cour d'assises sous l'inculpation, le premier de meurtre, les deux autres de tentative de ce crime. L'acte d'accusation est ainsi conçu : Les familles Chiaverini et Mattei, de Mela, vivaient en mésintelligence depuis le jour, où, sur la dénonciation de Mattei Antoine Pasquin, Chiaverini Paul-Marie avait été arrêté comme receleur de bandits. Cette mésintelligence s'était encore aggravée à la suite d'un dissentiment relatif à une rigole qui servait à l'irrigation de la propriété de Mattei, limitrophe de celle de Chiaverini. Le 19 août 1889, une dispute s'était élevée à ce sujet entre Virginie Chiaverini et Mattei Marie. Le soir, la querelle reprit avec plus de vivacité entre les hommes, et Jean-Louis Chiaverini ainsi que son père adressèrent des paroles injurieuses et menaçantes à Antoine Pasquin Mattei. Le lendemain, Jean-Louis Chiaverini se rendit, armé de son fusil, chez Galli Antoine-Louis, maire de la commune, pour le prier de mettre un terme au différend, en faisant intervenir la gendarmerie. Il n'y trouva que son frère Galli François et s'assit près de lui, sur la place de l'église. Ils étaient occupés à lire ensemble un journal, lorsque Mattei Antoine-Pasquin arriva et interpella Chiaverini en ces termes :"Pourquoi m'as-tu, hier au soir, traité de cornard?" Chiaverini se leva aussitôt et, le fusil abattu dans les deux mains, lui répondit : "N'avancez pas." Et, en même temps, il marcha à reculons, devant son adversaire. Voulant prévenir un malheur, Galli François se jeta sur Mattei et chercha à l'entraîner. Mais soudain apparut Mattei Jean-Jacques, fils d'Antoine Pasquin, qui, la main sous sa veste, se dirigea vers Chiaverini. Celui-ci lui cria : "Retourne sur tes pas !" Et comme il ne tenait aucun compte de cette observation, il fit feu. Atteint à la région ombilicale, Jean-Jacques Mattei tomba foudroyé, la face contre terre. Chiaverini prit la fuite. Pendant qu'il s'éloignait, il essuya quatre coups de fusil qui furent tirés par Mattei Don Jacques, dit Gambetta, et Mattei Don Jacques de Jean-Jacques, tous deux parents de la victime, et un des projectiles le blessa grièvement au cou. Les accusés soutiennent bien qu'ils se sont trouvés en état de légitime défense. D'ailleurs, depuis ils se sont tous sincèrement réconciliés, et aussi n'assistons-nous pas à des récriminations qui se produisent toujours alors qu'il s'agit d'accusés ayant des intérêts opposés. Les témoins confirment leurs dépositions écrites. M. Angeli, substitut du procureur général, soutient l'accusation. Il requiert la condamnation des trois accusés, nonobstant l'existence d'un de ces traités de paix qui ne sont jamais sincères, et que d'ailleurs ils ne sauraient mettre obstacle à l'accomplissement de l'œuvre de la justice. Maître Pierre de Casabianca réclame l'acquittement de Chiaverini. Maître Joseph de Montera soutient qu'un verdict de culpabilité ne pourrait atteindre Jean-Jacques Mattei. Maître Hyacinthe de Montera fait valoir que jamais accusé ne s'est trouvé dans un cas de légitime défense mieux caractérisé que Mattei dit Gambetta. M. le président pose d'office pour chaque accusé la question d'excuse. Le jury a retenu la culpabilité des trois accusés et admis l'excuse, en conséquence la Cour a condamné Chiaverini à quatre ans d'emprisonnement, Mattei dit Gambetta à trois ans et Mattei Jean-Jacques à un an de la même peine.»
    9. Paul Bourde donne en exemple, aux pages 151 à 153 de son livre précité En Corse, un traité de paix, signé le 10 octobre 1879 à San Gavino di Carbini, entre les familles Nicoli et Pietri, en présence de MM. Charles Abbatucci, député, Séverin Abbatucci et le sous-préfet de Sartène Bonfanti, représentant le préfet de la Corse Delasalle.
    10. Le journal Le Petit Bastiais, dans son édition du 26 mai 1895, relate l'audience de la Cour d'assises de la veille : "L'accusé qui comparait aujourd'hui devant le jury est âgé de 73 ans ; il se serait rendu coupable du crime qui lui est reproché dans les circonstances suivantes relatées par l'acte d'accusation. Dans la soirée du 21 février 1895, à Mela-de-Tallano, divers jeunes gens de la localité avaient organisé un charivari à l'occasion des fiançailles de Rose Santarelli avec un veuf, le nommé Verduschi Jean. Celui-ci accueillit fort bien la plaisanterie et il venait de se montrer sur le perron de la maison lorsqu'un détonation retentit. L'un des manifestants, Michel Peroni, venait d'être blessé par un coup de feu. L'auteur de cet attentat n'était autre que Mattei Antoine Pasquin, aïeul maternel de la fiancée. D'un caractère violent, il avait sans doute jugé offensante à son égard la manifestation à laquelle avaient donné lieu les fiançailles de sa petite-fille et de Jean Verduschi. Aussitôt son crime commis, Mattei prit la fuite et, bien que septuagénaire, garda près d'un mois la campagne. Arrêté, il a essayé de nier, mais il résulte des dépositions de Landi Térence et Verduschi Jean que, rencontré par eux, il leur a demandé des nouvelles du blessé et, apprenant qu'il allait mal, il a ricané et s'est écrié :"Avez-vous vu comme le charivari a cessé aussitôt, je regrette qu'il n'y en ait qu'un de touché". La blessure de Peroni, quoique non mortelle, est très grave, puisque après 45 jours de traitement, l'homme de l'art ne croyait pas encore devoir se prononcer sur la durée de l'incapacité de travail. Dans son interrogatoire, l'accusé prétend n'avoir pas fait feu sur Michel Peroni. M. Arrighi, substitut du procureur général, soutient l'accusation. Il s'appuie sur les dépositions des témoins entendus pour réclamer une peine que la sagesse de la Cour saura rendre conforme aux faits reprochés à Mattei. Maître Charles Decori soutient, dans une chaleureuse plaidoirie, l'innocence absolue de son client. La Cour pose, d'office, au jury, la question de provocation violente, résultant des coups ou violences graves envers les personnes. Le verdict du jury étant négatif, Mattei Antoine Pasquin est immédiatement mis en liberté. »
    11. Outre les trois guerres contre l'Allemagne et ses alliés entre 1870 et 1945, certains Milesi ont, comme l'attestent les registres matricules militaires de la période, participé aux opérations coloniales de l'Expédition de Tunisie de 1881, de la Seconde Expédition du Tonkin de 1883-1885, de la Campagne du Soudan de 1886-1888, de la Seconde Expédition de Madagascar de 1894-1895, ainsi que de la Campagne du Maroc de 1907-1914.
    12. La réglementation relative à l'inscription des noms sur les Monuments aux Morts n'ayant pas imposé de conditions drastiques de rattachement administratif à la commune, y figurent aussi bien des résidents que des personnes liées familialement au village. Appartiennent à la première catégorie : Dominique Antoine CHIAVERINI, né le 2 juin 1894, soldat au 173e régiment d'infanterie, évacué sur l'hôpital de Vichy et mort le 29 décembre 1915 ; Charles Augustin Peroni, né le 28 août 1882, soldat au 58e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le 29 août 1914 à Rehainviller, mort pour la France ; Paul François Peroni, né le 12 décembre 1891, soldat au 173e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le 29 octobre 1914 à Bethincourt, mort pour la France ; Philippe Traversari, né le 15 juin 1890, soldat au 7e régiment d'infanterie coloniale, décédé des suites de ses blessures le 3 juillet 1916 à Creil, mort pour la France. Se placent dans la seconde catégorie, par leur filiation, celui inscrit sous le prénom erroné d'Antoine Padoue Mattei, connu à l'état civil sous le nom de Don Jacques Padoue Mattei, né le 2 septembre 1891 à Ajaccio, soldat au 21e régiment d'infanterie coloniale, disparu le 22 août 1914 à Neufchâteau, mort pour la France ; Jacques Antoine Peroni, né le 1er avril 1884 à Ajaccio, sergent major au 2e régiment mixte de tirailleurs, décédé le 27 avril 1916 à Douaumont, mort pour la France.
    13. Les noms du Monument aux Morts pour la Seconde Guerre mondiale concernent : Ange Toussaint Chiaverini, né le 13 juillet 1894 à Foce di Mela, marin déclaré perdu en mer le 27 avril 1941 ; Antoine Marie Chiaverini, né le 7 mai 1898 à Foce di Mela, Sous-Inspecteur de la Garde indochinoise, confronté au coup de force japonais de 1945 contre l'Indochine, interné le 10 mars et exécuté le 15 mars 1945 à Thakhek, chef-lieu de la Province de Cammon dans le Protectorat du Laos, mort pour la France, son nom figure également sur la plaque commémorative des soldats français tués en 1945 fixée sur l'ambassade de France à Vientiane ; Antoine Pasquin Marcellesi, né le 29 janvier 1912 à Figari, soldat au 2e régiment de tirailleurs marocains, tué par un éclat d'obus le 19 avril 1944 en Italie, mort pour la France ; Antoine Jean Peroni, né le 24 janvier 1903 à Mela, affecté au 17e bataillon de tirailleurs sénégalais, tué au combat le 17 juin 1940 à Châteauneuf sur Loire, mort pour la France.
    14. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

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