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Megazostrodon

Megazostrodon est un genre Ă©teint de Mammaliaformes de la famille Ă©galement Ă©teinte des Megazostrodontidae. Il vivait Ă  la fin du Trias et au dĂ©but du Jurassique, il y a environ 200 millions d'annĂ©es. Il prĂ©sente les caractĂ©ristiques typiques des Mammaliaformes, intermĂ©diaires entre les cynodontes et les mammifères.

Megazostrodon
Description de cette image, également commentée ci-après
Reconstitution de Megazostrodon au Musée d'histoire naturelle de Londres

Genre

† Megazostrodon
Crompton & Jenkins[1], 1968

Historique

L'espèce type, Megazostrodon rudnerae, fut découverte en 1966 dans la formation Elliot, au Lesotho, par la paléontologue Ione Rudner, et décrite par A.W. Crompton et F.A. Jenkins en 1968. Le nom de genre Megazostrodon signifie littéralement grande dent à ceinture (du grec mega, grand, zostros, ceinture, et don, dent), en référence aux grandes cingula externes des molaires supérieures. L'épithète spécifique rend hommage à la découvreuse Ione Rudner[1].

Une seconde espèce, Megazostrodon chenali, fut décrite en 2015 sur la base de restes fossiles trouvés à Saint-Nicolas-de-Port, en Meurthe-et-Moselle, en France. Son nom rend hommage au paléontologue français Emmanuel Chenal[2].

Description

L'apparence de Megazostrodon était celle d'une musaraigne. Il mesurait 10 à 12 centimètres de long et se nourrissait probablement d'insectes et de lézards. Il était probablement nocturne.

Son cerveau était plus développé que celui de ses ancêtres cynodontes. L'étude du crâne et plus particulièrement de la cavité encéphalique montre que les aires du cerveau consacrées à l'odorat et à la vue étaient très développées. Il devait cependant être la proie des premiers dinosaures carnivores, apparus au Trias supérieur.

Megazostrodon présente le caractère unique chez les Mammaliaformes de ne pas avoir d'os épipubis, tout comme les mammifères placentaires[3].

Histoire Ă©volutive

Les Mammaliaformes descendent des cynodontes probainognathiens. À l'image des futurs mammifères, les Mammaliaformes possèdent des dents spécialisées (incisives, canines, prémolaires, molaires). Cependant, les Mammaliaformes possèdent une double articulation de la mandibule : l'une entre la mandibule et le squamosal, comme chez les mammifères, l'autre entre les os articulaire et carré, comme chez les reptiles et les thérapsides. Par conséquent, puisque le marteau et l'enclume des mammifères dérivent des os articulaire et carré, l'oreille moyenne des Mammaliaformes demeure archaïque et semblable à celle des reptiles.

Megazostrodon fait partie de la famille des Megazostrodontidae, dont il est le représentant emblématique. Avec Morganucodon, qui lui ressemble beaucoup, il appartient à l'ordre des Morganucodonta (en). Par rapport aux Mammaliaformes plus basaux, comme Sinoconodon, les Morganucodonta ont des dents diphyodontes, c'est-à-dire deux séries de dents successives, les dents de lait puis les dents d'adulte, comme chez les mammifères[4].

Megazostrodon était probablement ovipare, comme le sont les monotrèmes.

Phylogénie

Le cladogramme ci-dessous montre la position de Megazostrodon parmi les Mammaliaformes, selon Roger A. Close et al. (2015)[5] :

Mammaliaformes

† Adelobasileus




† Sinoconodon





† Morganucodon



† Megazostrodon





† Megaconus





† Haldanodon



† Castorocauda










Liste des espèces

Notes et références

  1. (en) A. W. Crompton et F. A. Jenkins, Molar occlusion in Late Triassic mammals, Biological Reviews, volume 43, p. 427-458, 1968
  2. (en) M. Debuysschere, E. Gheerbrant et R. Allain, « Earliest known European mammals: a review of the Morganucodonta from Saint-Nicolas-de-Port (Upper Triassic, France) », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 13, no 10,‎ , p. 825–855 (DOI 10.1080/14772019.2014.960486, lire en ligne)
  3. (en) Jason A. Lillegraven, Zofia Kielan-Jaworowska, William A. Clemens, Mesozoic Mammals, The First Two-Thirds of Mammalian History, University of California Press, décembre 1979, 321 p.
  4. (en) E. Panciroli, Fossil Focus: The First Mammals, lire en ligne, 2017
  5. (en) Roger A. Close, Matt Friedman, Graeme T. Lloyd et Roger BJ Benson, « Evidence for a mid-Jurassic adaptive radiation in mammals », Current Biology, vol. 25, no 16,‎ , p. 2137–2142 (DOI 10.1016/j.cub.2015.06.047)

Voir aussi

Liens externes

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