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Maurice Barrard

Maurice Barrard, né le [1] à Paris et mort le sur le K2, est un alpiniste, himalayiste et éducateur spécialisé français.

Maurice Barrard

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Biographie
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance ,
Paris 18e
Décès ,
K2
Carrière
Disciplines alpinisme, himalayisme
Compagnons de cordée Liliane Barrard
Ascensions notables Première ascension de la face sud-ouest du Hidden Peak, Gasherbrum II, Nanga Parbat, K2

Biographie

Couple le plus haut du monde

Maurice Barrard découvre l'alpinisme dans un camp d'initiation[E 1]. Il fourbit ses premières armes dans les Alpes avant de faire partie de campagnes au Groenland et en Amérique du Sud notamment[E 1]. Plus tard, il sera élu président du Comité de l'Himalaya des expéditions françaises[E 1]. En 1973, il rencontre sa future femme Liliane à la faveur de l'organisation d'une expédition au Pérou[E 1]. Mais ne connaissant pas ses capacités en montagne, et bien que son diplôme de kinésithérapeute tout frais puisse être utile, il décline sa collaboration, lui proposant de participer à une course moins périlleuse dans le même pays mais sans lui[E 1]. Maurice et Liliane se revoient et leur passion commune pour les ascensions extrêmes les rapproche[E 1]. Ils se marient et s'installe à Francourville en 1977[E 1].

En 1979, Maurice Barrard fait partie de l'expédition nationale française au K2, équipe encadrée par Bernard Mellet et composée de Pierre Beghin, Dominique Chaix (médecin), Patrick Cordier, Jean Coudray, Xavier Fargeas, Marc Galy, Ivano Ghirardini, Thierry Leroy, Daniel Monacci, Jean-Claude Mosca et Yannick Seigneur.

En 1980, en compagnie de Georges Narbaud, il fait la première ascension du Hidden Peak Sud (7 069 m) par une voie assez raide de la face sud-ouest, puis de-lĂ  la première traversĂ©e de cinq kilomètres environ jusqu'au Hidden Peak (8 068 m), principalement avec des skis de fond[2] (plus lĂ©gers et plus rapides que les skis de raid). Cette expĂ©dition ultra-lĂ©gère de seulement deux alpinistes, sans oxygène, sans assistance sauf le cuisinier restĂ© au camp de base, rompt avec les expĂ©ditions traditionnelles. Elle est dĂ©crite dans l'ouvrage Deux pour un 8 000, qui prĂ©sente l'intĂ©rĂŞt de comporter dans ses annexes une description complète des formalitĂ©s et du matĂ©riel employĂ© pour une des premières expĂ©ditions de taille si rĂ©duite.

Une première rĂ©ussite au Gasherbrum II amène les Barrard Ă  se fixer l'objectif de devenir le couple le plus haut du monde en gravissant le Nanga Parbat sans oxygène[E 2]. L'obstacle est de taille car, avant eux, seulement deux expĂ©ditions ont vaincu ce sommet du Pakistan[E 2]. MontĂ© avec deux compagnons qui abandonnent en cours de route, le couple s'obstine avant de baisser les bras au bout de 19 jours, minĂ© par le mauvais temps[E 2]. Ils perdent respectivement treize et dix kilos et leurs doigts ont gelĂ©[E 2]. Un an plus tard, en 1984, après une prĂ©paration physique et mentale intensifiĂ©e, ils retentent leur chance avec deux autres personnes dont un mĂ©decin[E 2]. La mĂ©tĂ©o est meilleure que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, la tĂŞte et les jambes aussi[E 2]. En quatre jours, les Barrard deviennent le premier couple Ă  monter un « 8 000 Â»[E 2].

Un an plus tard, c'est au Makalu que les Barrard s'attaquent[E 3]. Après quatorze jours d'approche jusqu'au camp de base Ă  6 700 m, ils gardent leurs crampons au profit des skis[E 3]. Ils confirment et bonifient ainsi leur dĂ©nomination de couple le plus haut du monde[E 3]. Plus que l'Everest, c'est Ă  la montagne des montagnes, le K2, dont les Barrard rĂŞvent dĂ©sormais[E 3].

Mort au K2 (1986)

Le , les Barrard oublient la sacoche contenant les 100 000 francs finançant la moitiĂ© de l'expĂ©dition dans un taxi entre Rawalpindi et Islamabad[E 3]. Ils font des pieds et des mains par tĂ©lĂ©phone pour se faire prĂŞter l'argent perdu par un organisme new-yorkais[E 3]. Devant l'engouement que prĂ©sente cette ascension de la deuxième plus haute montagne du monde, il faut attendre son tour pour monter le versant sud, le moins difficile : neuf expĂ©ditions s'affairent[E 3]. Maurice et Liliane font Ă©quipe avec la polonaise Wanda Rutkiewicz et le reporter de RTL Michel Parmentier[E 4]. Aux conditions techniques s'ajoutent des conditions mĂ©tĂ©o gĂ©nĂ©ralement exĂ©crables et font du K2 la montagne la plus dangereuse du monde[E 4]. La caravane des Barrard et leurs amis progresse[E 4]. Au bout de cinq jours d'efforts extrĂŞmes, ils sont aux portes de l'Ă©puisement lorsqu'il parviennent Ă  8 400 mètres[E 4]. Pour les 211 derniers mètres restant Ă  gravir, le groupe prend le pari de bivouaquer dans une seule tente, sans duvet, sans espĂ©rer dormir compte tenu du froid et du manque d'oxygène[E 4]. Ă€ midi le lendemain, ils atteignent le sommet[E 4].

Ensuite, il faut redescendre[E 4]. Le lendemain, c'est une sorte de chacun pour soi qui s'instaure[E 4]. Les quatre ne sont plus assez lucides pour agir avec toute la solidaritĂ© qui sied aux montagnards[E 4]. Parmentier, le moins Ă©puisĂ©, est en tĂŞte et devance les autres pour rejoindre le camp 3[E 4]. Puis Wanda y parvient, pensant que le couple suit[E 4]. Mais la tempĂŞte se lève sur le K2 et les Barrard n'arrivent pas. La nuit tombe et un mètre de neige s'accumule[E 4]. Aux premières lueurs du jour, Parmentier, inquiet, reprend l'ascension, brave l'enfer pour aller Ă  la rencontre de ses amis qui ont sans doute Ă©tĂ© contraints de bivouaquer[E 4]. La neige a recouvert toute trace humaine[E 4]. En liaison radio avec BenoĂ®t Chamoux, d'une expĂ©dition italienne, celui-ci finit par le convaincre, non sans mal, de redescendre le , deux jours après[E 4]. Maurice avait 45 ans[E 5]. Son corps n'est retrouvĂ© qu'en , au pied du K2, dans une crevasse[E 5] - [3].

Ascensions

Notes et références

Notes

    Ouvrage de référence

    • Les exploits des sportifs d'Eure-et-Loir : 1965-2015

    Autres références

    1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
    2. Maurice Barrard, Deux pour un 8 000, SIPE, , 143 p., p. 40 Ă  42
    3. Charlie Buffet, Douze ans après au K2, Libération, 20 juillet 1998.

    Annexes

    Bibliographie

    • GĂ©rald MassĂ© et Romain LĂ©ger, Les exploits des sportifs d'Eure-et-Loir : 1965-2015, Dreux, Antipodes, , 336 p. (ISBN 978-2-9553628-0-8) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    • Maurice Barrard, Deux pour un 8 000, Ă©dition SIPE,
    • Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la montagne, Paris, Place des Ă©diteurs, , 883 p. (ISBN 978-2-258-08220-5, lire en ligne), Barrard (Maurice)

    Liens externes

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