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Matthias Buchinger

Matthias Buchinger (parfois appelé Matthew Buckinger[1]), né à Ansbach, dans la principauté d'Ansbach, le et mort à Cork, en Irlande, en ou le [note 1], est un artiste, magicien et calligraphe allemand, nain et malformé, né sans jambes ni bras. Il est particuliÚrement connu pour ses micrographies, illustrations constituées de trÚs petits textes.

Matthias Buchinger
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  65 ans)
Cork
Époque
Génération du XVIIe siÚcle (d)
Activités

Biographie

Matthias Buchinger est nĂ© le Ă  Ansbach, prĂšs de Nuremberg dans la principautĂ© d'Ansbach ; c'est le benjamin d'une famille de neuf enfants, dont une seule fille[1]. Atteint de nanisme et d'une trĂšs grave malformation par phĂ©nocopie, la phocomĂ©lie, il a des membres atrophiĂ©s, dont les supĂ©rieurs sont dĂ©crits comme « deux excroissances poussant des omoplates, qui ressemblent plus aux nageoires d'un poisson qu'aux bras d'un homme »[3], sans mains, ni pieds ; adulte il atteint une taille de 29 pouces, soit 73,5 cm. En dĂ©pit de son handicap, ses parents l'encouragent Ă  faire des Ă©tudes et il apprend Ă  Ă©crire et Ă  dessiner avec une minutie Ă©tonnante et Ă  jouer de plusieurs instruments de musique en utilisant les courts appendices qui lui tiennent lieu de doigts[4] - [1].

Artiste et performer, pour Ă©chapper Ă  l'emprise de ses parents qui veulent l'orienter vers le mĂ©tier de tailleur — Matthias est mĂȘme capable d'enfiler une aiguille —, il se produit dans les foires en Allemagne, notamment Ă  Nuremberg[5], et « voyage Ă  travers toute l'Europe du nord pour divertir rois et aristocrates ainsi que les peuples grĂące Ă  ses prouesses de dextĂ©ritĂ© physique ». Il est connu, de son vivant, comme « le plus Grand Allemand Vivant » et « le Petit Homme de Nuremberg »[6] - [7].

Lors d'un voyage en Angleterre, il essaye de se produire devant le roi George Ier. N'y parvenant pas, il se rend en Irlande oĂč il se produit publiquement Ă  Dublin en 1720 et Ă  Belfast en 1722.

Buchinger s'est mariĂ© quatre fois et a eu au moins quatorze enfants, de huit femmes diffĂ©rentes[8]. Selon certaines rumeurs il aurait eu des enfants avec plus de 70 maĂźtresses[9]. Sa renommĂ©e est telle que dans les annĂ©es 1780, le terme Buckinger's boot (en français « botte de Buckinger Â») sert d'euphĂ©misme au terme vagin (le seul membre de Buchingher Ă©tant son pĂ©nis)[10]. Buchinger meurt Ă  Cork, en Irlande.

Portrait de Matthias Buchinger avec treize scĂšnes montrant ses performances.

ƒuvres et performances

Détail d'un autoportrait de Matthias Buchinger montrant les boucles de cheveux tracées en microcalligraphie.

Ses gravures sont incroyablement détaillées. Une d'entre elles, un autoportrait, est si détaillée qu'un examen attentif des boucles de ses cheveux a révélé qu'il s'agissait en fait de sept psaumes bibliques et du Notre PÚre, inscrits en lettres miniatures[9] - [6].

Malgré son handicap, Buchinger est un magicien accompli, faisant disparaßtre des balles sous des tasses et apparaßtre des oiseaux de nulle part. Il est aussi connu comme étant un joueur de cartes imbattable et d'une précision au tir exceptionnelle. Buchinger aime construire des modÚles réduits en bouteille[11]. Le musée de Snowshill Manor conserve un diorama en bouteille de sa fabrication, représentant une mine sous-marine sur deux niveaux[12] - [5].

Matthias Buchinger est capable de jouer d'une demi-douzaine d'instruments de musique, parmi lesquels le hammered dulcimer, le hautbois, la trompette, la flûte, et plusieurs instruments de son invention[13].

Postérité

Le Metropolitan Museum of Art a prĂ©sentĂ© seize de ses Ɠuvres graphiques dans une exposition historique intitulĂ©e « Wordplay : les dessins de Matthias Buchinger de la collection de Ricky Jay ». Jay, magicien « collectionneur de merveilles antiques », chine les Ɠuvres de Buchinger depuis plus de 30 ans. Il a fait la chronique de sa quĂȘte des objets de Buchinger dans un livre intitulĂ© Matthias Buchinger: ‘The Greatest German Living’[2] - [14].

Notes et références

Notes

  1. Les sources divergent au sujet de sa date de dĂ©cĂšs, l'annĂ©e 1722 est mĂȘme parfois avancĂ©e, mais dĂ©mentie par Ray[2].

Références

  1. (en) Philip H. Highfill, Kalman A. Burnim et Edward A. Langhans, A Biographical Dictionary of Actors, Actresses, Musicians, Dancers, Managers and Other Stage Personnel in London, 1660-1800, t. 2, Southern Illinois University Press, (ISBN 978-0-8093-0518-6 et 0-8093-0518-6, lire en ligne), p. 385.
  2. Ray 2016.
  3. (en) Edward J. Wood, Giants and Dwarfs, Londres, Richard Bentley, , 472 p. (lire en ligne), p. 287-300.
  4. (en) « Matthew Buchinger », Dublin Penny Journal (conservĂ© Ă  la BibliothĂšque nationale d’Irlande),‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. « L’incroyable talent de Matthias Buchinger », XVIIIe siĂšcle, sur Savoirs d'histoire, (consultĂ© le ).
  6. (en-US) Ken Johnson, « Astounding Feats in Pen, Ink and Magnifying Glass », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. (en) J. T. Penaud, « Human Marvels:Matthew Buchinger – The Little Man of Nuremberg » (consultĂ© le ).
  8. (en) Darryl P. Domingo, « Fasten’d by the eyes: popular wonder, print culture, and the exhibition of monstrosity », dans The Rhetoric of Diversion in English Literature and Culture, 1690–1760, , 122-177 p. (prĂ©sentation en ligne).
  9. (en) Holbrook Jackson, The Anatomy of Bibliomania, University of Illinois Press, (ISBN 0-252-07043-7, lire en ligne) :
    « Matthew Buchinger, who possessed neither hands nor legs, yet he married four times, 
 the lines being composed of seven Psalms and the Lord's Prayer. 
 »
    .
  10. (en) Francis Grose, The Vulgar Tongue, (lire en ligne).
  11. (en) Kraven, « Time Travel Part 1: Matthew Buchinger » [archive du ], Magician (consulté le ).
  12. (en) Claire Reeves & team, « Diorama of mining bottle, Matthew Buchinger (b.1674) », sur nationaltrustcollections.org.uk/ (consulté le ).
  13. (en-US) Ricky Jay, « Opinion | Desperately Seeking Susan », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le ) :
    « Buchinger demonstrated his skill on more than a half-dozen musical instruments (some of his own invention), danced a hornpipe, and performed conjuring tricks with cups and balls, cards and dice. In front of the lord provost he fashioned a pen and with it produced a fine calligraphic document of the coat of arms of the city. The year was 1726. Buchinger was 52 years old, 29 inches tall — and, he had neither legs nor arms
 »
  14. (en) Peter Schjeldahl, « Seeing and Believing: The Mysteries of Matthias Buchinger », The New Yorker,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Ricky Jay, Matthias Buchinger : ‘The Greatest German Living’ : by Ricky Jay Whose Peregrinations in Search of the "Little Man of Nuremberg" Are Herein Revealed, Siglio, , 160 p. (ISBN 978-1-938221-12-5 et 1-938221-12-5).
  • (en) James Randi, Conjuring, 1992 (ISBN 0-312-09771-9).
  • (en) David Blaine, Mysterious Stranger, 2002 (ISBN 0-7522-1989-8).

Article connexe

Liens externes

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