Marine Serre
Marine Serre, née le à Brive-la-Gaillarde, est une styliste française, lauréate, notamment, du prix 2017 LVMH.
Biographie
Fille d'un contrôleur de la SNCF, elle est, adolescente, un espoir du tennis, mais elle échoue aux pré-sélections du tournoi de Roland-Garros. Marine Serre grandit à Sainte-Féréole (Corrèze), « à 475 kilomètres et plusieurs années-lumières de la capitale de la mode »[1]. Elle finit cependant par se découvrir un intérêt pour la mode : « J'ai intégré un pensionnat d'arts appliqués, j'étais jeune, je devais me débrouiller seule. Comme toutes les ados, j'étais en représentation permanente, habillée de fripes bariolées de l'Emmaüs d'Aurillac ou des vêtements de fond de placard de mes parents […] Le chic, c'était ma mère qui portait des tailleurs La City. Je lui ai tout volé : les sous-pulls lilas, les imprimés pied-de-poule, les petites chaussures à bout carré. Quelle tristesse que l'enseigne ait fermé ! »[2].
Après sa formation en arts appliqués au lycée Raymond-Loewy de La Souterraine[3] - [4], elle poursuit par une formation approfondie au lycée professionnel La Calade à Marseille où elle obtient son BTS, puis à l'école de La Cambre de Bruxelles.
Elle effectue des stages dans des maisons bien connues. Le premier de ces stages est chez Alexander McQueen. Lorsqu'elle y travaille, Alexander McQueen, qu'elle a eu au téléphone et qui lui a donné envie de poursuivre vers ce métier, vient de mourir, laissant une équipe londonienne meurtrie. Puis elle effectue d'autres stages, notamment chez Dior, et chez Margiela[2].
En , la jeune styliste réalise une campagne de financement participatif sur KissKissBankBank[5] pour financer une collection présentée dans le cadre de son master : 10 silhouettes femme. Diplômée en 2016, elle retient vite l'attention, renforcée par l'attribution en 2017 du prix des jeunes créateurs LVMH[2] - [6] - [7] - [8] - [9].
Elle devient designer stagiaire chez Balenciaga (« les stages dans ce secteur sont interminables », dit-elle), tout en développant aussi ses propres collections, mettant à profit le montant du prix du jeune créateur LVMH, 300 000 euros[10]. Elle se choisit pour ces collections personnelles un logo en croissant de lune, et opte pour un style radical : tee-shirts microscopiques, robes imperméables transparentes, combinaisons intégrales en seconde peau, etc. Ses créations évoquent également l'univers du sportswear[2] - [11] - [12]. Elle pratique aussi l'upcycling dans son processus de création et de production[13] : « elle hybride autant qu’elle confectionne », écrit de son travail la journaliste Marie Ottavi[14]. Une de ses collections est présentée à la Fashion Week parisienne de 2018[15].
En mars 2022, elle organise sa première exposition à Lafayette Anticipations autour de l'exploration des matérieux et du processus créatif[16].
Références
- Constance Dovergne, « Effets de serre », Vanity Fair n° 85, décembre 2020 - janvier 2021, p. 90-95.
- Émilie Faure, « Marine Serre, le meilleur espoir féminin », Le Figaro,‎
- « L'hommage de la styliste corrézienne Marine Serre à une « friperie fantastique » de la Creuse », sur La Montagne, (consulté le ).
- « Marine Serre, la styliste passée par le lycée Loewy de La Souterraine (Creuse), inspire la papesse de la mode Anna Wintour », sur La Montagne, (consulté le ).
- KissKissBankBank, « Présentation de la prochaine collection Marine Serre, Master La Cambre », sur KissKissBankBank (consulté le )
- Alexandra Pizzuto, « 5 choses à savoir sur Marine Serre, lauréate du prix LVMH », Marie Claire,‎ (lire en ligne)
- (en) « Marine Serre Wins the 2017 LVMH Prize », Vogue,‎ (lire en ligne)
- (en) « Marine Serre », Vogue Italia,‎ (lire en ligne)
- Sabrina Champenois, « Marine Serre, moteur hybride », Libération,‎ (lire en ligne)
- Maud Darbois, « Ce qu'il faut savoir sur Marine Serre, nouvelle tête des défilés parisiens », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
- (en) Elizabeth Paton, « Marine Serre Wins LVMH Prize for Young Designers », The New York Times,‎ (lire en ligne)
- (en) Christopher Morency, « Marine Serre's Elegant Sportswear Disruptions », The Business of Fashion,‎ (lire en ligne)
- Corinne Jeammet, « "L'apocalypse est déjà là " : la créatrice de mode Marine Serre interpelle sur le climat à la Paris Fashion Week », France Info,‎ (lire en ligne)
- Marie Ottavi, « Passer notre dressing à l’ « upcycling » », Libération,‎ (lire en ligne)
- Hélène Guillaume, « Marine Serre, l'étoffe d'une grande », Le Figaro,‎
- « Marine Serre : une première première exposition à la Paris Fashion Week. », sur journalduluxe.fr (consulté le )