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Marguerite Teillard-Chambon

Marguerite Teillard-Chambon (alias Claude Aragonnès), née le à Clermont-Ferrand (France) et morte le à Saint-Flour (France) est une écrivaine, biographe et femme de lettres française et la cousine de Pierre Teilhard de Chardin.

Marguerite Teillard-Chambon
Biographie
Naissance
Décès
Surnom
Claude Aragonnès
Nationalité
Activités
Autres informations
Genre artistique
Distinction
Ĺ’uvres principales
La Loi du faible (1925)
Madeleine de Scudéry, reine du Tendre (1934)
Marie d'Agoult, une destinée romantique (1935)
Lincoln, héros d'un peuple (1955)

Biographie

Enfance en Auvergne

Marguerite Teillard-Chambon est née le à Clermont-Ferrand, 34 rue des Gras, dans un vieil hôtel Renaissance à proximité de la cathédrale. Elle est la fille aînée d'une famille de six enfants de Cirice Teillard-Chambon (1847-1916) ingénieur de l'École centrale de Paris, et de Marie Déchelette. Son grand-père Jacques Amable Léon (1798-1879), juge au tribunal civil de Murat et membre du conseil municipal, avait épousé Anne-Victorine Teilhard, la sœur du grand-père de Pierre Teilhard de Chardin. Son arrière grand-père Cirice Bonaventure Teillard-Chambon, a été deux fois élu maire de Murat, sous la Révolution et sous le Consulat.

Elle est donc issue d'une vieille famille d'Auvergne scindée en deux branches : les Teillard-Chambon, branche de Haute Auvergne établie à Murat et au Chambon à Laveissière ; les Teilhard de Chardin, branche de Basse Auvergne établie à Orcines. Les deux familles se retrouvent souvent soit au Chambon (Laveissière) soit au château de Sarcenat (Orcines) et les enfants sont très proches. Marguerite se lie profondément d'amitié avec son cousin Pierre Teilhard de Chardin.

Engagement pour la reconnaissance de la femme

Marguerite va dĂ©couvrir Paris en 1900 Ă  l'âge de vingt ans. AgrĂ©gĂ©e de lettres en 1904, elle va se retrouver très vite engagĂ©e Ă  la direction de l'Institut Notre-Dame-des-Champs, nouvellement crĂ©Ă© pour les Ă©lèves des Dames de Sion Ă  Paris, interdites d'enseignement par les lois Combes. Elle va alors dĂ©velopper l'Institut, pendant plus de quinze ans, avec l'ambition d'offrir un enseignement de très grande qualitĂ© pour porter les jeunes filles au plus haut dans leurs Ă©tudes. 

Au dĂ©but des annĂ©es 1920, Ă©puisĂ©e, elle se retire de la direction de l'Institut et part en Italie, puis passe l'hiver Ă  Rome et le printemps Ă  Sienne oĂą elle Ă©crit La Loi du faible sous le pseudonyme de Claude Aragonnès (du nom d'une de ses aĂŻeules, amie de Catherine de Rambouillet, de Madame de La Fayette et de Madeleine de ScudĂ©ry) qui obtiendra le prix Montyon. En 1934, elle publie Madeleine de ScudĂ©ry, reine du Tendre recevant le prix Marcelin GuĂ©rin. En 1938, elle se penche sur l'Ă©ducatrice Madame Louis XIV, Françoise d'AubignĂ©, marquise de Maintenon, dans un essai. La mĂŞme annĂ©e, elle publie la biographie Marie d'Agoult, une destinĂ©e romantique recevant le Prix Femina Vacaresco, qui lui ouvrira ainsi plus tard l'entrĂ©e au ComitĂ© du Prix Femina, avant de rejoindre son cousin lors d'une traversĂ©e en bateau pour les États-Unis

Ă€ son retour, elle continue Ă  enseigner la littĂ©rature, Ă  l'Institut Notre-Dame-des-Champs. Elle est aussi secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l'Union des maisons de jeunes filles de l'enseignement libre. Elle y dirige la revue Studia et organise un congrès annuel. Dans Studia, Marguerite tient une rubrique d'actualitĂ© des livres, du cinĂ©ma, du théâtre. Pour ses Ă©lèves, elle publiera en 1933 Les romanciers du XIXe siècle et en 1950 Les auteurs français par la dissertation. En 1947, elle Ă©crira une pièce de théâtre pour les Ă©lèves de l'École normale catholique, Esther Ă  Saint-Cyr. Marguerite trouve le temps de s'intĂ©resser aux « Ă‰quipes Sociales Â» lancĂ©es après la Première Guerre mondiale par Robert Garric rĂ©unissant ouvriers et intellectuels. Dans les annĂ©es 1930, elle participe activement Ă  l'Union nationale pour le vote des femmes, donne des confĂ©rences, Ă©crit des articles. Le ComitĂ© est prĂ©sidĂ© par EdmĂ©e de La Rochefoucauld, qu'elle retrouvera plus tard au jury Femina. Les rendez-vous avec ces « dames du Femina » seront certainement un de ses vrais plaisirs. Elle y rencontre Pauline Benda

Admiratrice d'Abraham Lincoln

En , Marguerite et son cousin Pierre Teilhard de Chardin feront ensemble la traversĂ©e en bateau pour les États-Unis, du Havre Ă  New-York. Lui repart pour PĂ©kin sans se douter qu'il y restera bloquĂ© pendant toute la guerre. Elle, de son cĂ´tĂ©, s'en va sur les traces de Lincoln, ami intime de Ward Hill Lamon, le père de Dorothy Lamon, la tante de Marguerite. Elle fait en 1939 une confĂ©rence Ă  Rosemont College, une universitĂ© fĂ©minine. Après avoir visitĂ© New-York et Washington, elle parcourt la Virginie, le Kentucky et l'Illinois, pour la prĂ©paration d'une histoire de Lincoln, « le plus grand des AmĂ©ricains ». Elle racontera son voyage dans Prises de vues amĂ©ricaines, publiĂ© en 1946. 

Marguerite publie Lincoln, hĂ©ros d'un peuple Ă  la mĂ©moire de sa tante qui prĂ©parait en 1894 l’édition des Souvenirs sur Lincoln, laissĂ©s par son père pour complĂ©ter la biographie. Marguerite va ainsi disposer de prĂ©cieux documents et des souvenirs personnels de sa tante pour complĂ©ter son enquĂŞte. Son ouvrage obtiendra le prix ThĂ©rouanne de l'AcadĂ©mie française, très soutenu par AndrĂ© Siegfried, grand spĂ©cialiste des États-Unis, premier prĂ©sident de la Fondation nationale des sciences politiques.  

Au service de la mémoire de son cousin

Mais en 1955, un Ă©vĂ©nement va bouleverser son existence : son cousin Pierre Teilhard de Chardin meurt Ă  New-York. Le choc est terrible. Marguerite Teillard-Chambon est certainement l’une de ceux qui l'ont le mieux connu et surtout le mieux compris. Une enfance commune en Auvergne, des retrouvailles, elle l'encourage Ă  passer son doctorat ès sciences, le fait entrer Ă  l'Institut catholique par l'intermĂ©diaire de son ami Emmanuel de Margerie, l'introduit dans la vie intellectuelle parisienne. Pendant toute la Première Guerre mondiale, elle sera sa correspondante, l'alter ego l'aidant Ă  faire Ă©merger et prĂ©ciser sa pensĂ©e. En 1956 et en 1957 sortiront Lettres de voyage 1923-1939 et Nouvelles lettres de voyage 1939-1955. L'Ă©tĂ© suivant au Chambon, elle poursuit son travail. DĂ©but septembre Marguerite participe Ă  une rencontre organisĂ©e Ă  Saint Babel, près d'Issoire, autour de la pensĂ©e du Père Teilhard. Le Marguerite reprend la route du Chambon et au dĂ©tour d'un tournant, Ă  quelques kilomètres de chez elle, un camion vient heurter de plein fouet la 2 CV qui la transporte. Elle s'Ă©teindra cinq jours plus tard le , Ă  l'hĂ´pital de Saint-Flour. Elle est inhumĂ©e au cimetière de Murat dans le caveau familial (puis plus tard transfĂ©rĂ© dans le caveau communal). Marguerite avait pu terminer l'introduction des lettres de guerre, 1914-1918, reçues de son cousin. Ces lettres seront Ă©ditĂ©es en 1961, sous le titre Genèse d'une pensĂ©e, par les soins de sa sĹ“ur Alice.  

Ĺ’uvres

  • La Loi du faible, 1925, Édition Calman Levy
  • Les romanciers du XIXe siècle, 1933, Édition Gigord
  • Madeleine de ScudĂ©ry, reine du Tendre, 1934, Édition Armand Colin
  • Marie d'Agoult, une destinĂ©e romantique, 1935, Édition Hachette
  • Madame Louis XIV, Françoise d'AubignĂ©, marquise de Maintenon, 1938, Édition la Bonne Presse
  • Prises de vues amĂ©ricaines, 1946, Édition de Gigord
  • Esther Ă  Saint-Cyr (pièce de théâtre en 3 actes), 1947
  • Les auteurs français par la dissertation, 1950, Édition Gigord
  • Lincoln, hĂ©ros d'un peuple, 1955, Édition Hachette
  • Introduction Ă  Lettres de voyage 1923-1939, de Pierre Teilhard de Chardin, Bernard Grasset, Paris, 1956
  • Introduction Ă  Nouvelles lettres de voyage 1939-1955, de Pierre Teilhard de Chardin, Bernard Grasset, Paris, 1957
  • Introduction Ă  Genèse d'une pensĂ©e, Lettres 1914-1919, de Pierre Teilhard de Chardin, Bernard Grasset, Paris, 1961 (Ă  titre posthume)

RĂ©compenses

Bibliographie et sources

  • « Claude Aragonnès Â», Revue Teilhard de Chardin, NumĂ©ros 1 Ă  2, 1960, p. 10.
  • « Ă€ la mĂ©moire de Marguerite Teillard-Chambon Â», dans Cahiers Pierre Teilhard de Chardin, Volume 4, Éditions du Seuil, 1963, p. 46 et suivantes.
  • Armand Boutillier du Retail, Dossiers biographiques Boutillier du Retail, « Documentation sur Claude Aragonnès (Marguerite Teillard-Chambon) », Paris, 1938.

Voir aussi

Liens externes

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