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Marcelino Bilbao Bilbao

Marcelino Bilbao Bilbao, né le à Bilbao[1] en Espagne, et mort le à Chùtellerault, en France[2], est un lieutenant du Bataillon « Isaac Puente » au sein de la Confédération nationale du travail du Pays basque (CNT, syndicat anarchiste). Il était l'un des derniers survivants parmi les rescapés des camps de concentration de Mauthausen et d'Ebensee (Autriche).

Biographie

La Guerre civile espagnole

Orphelin de naissance, il abandonne l'école à l'ùge de 12 ans. Il commence à travailler dans une mine à Castrejana, puis dans une usine de filature de jute. Bien que membre des Jeunesses socialistes unifiées durant la Seconde République espagnole, il rejoint l'Armée basque au sein du bataillon anarchiste Isaac Puente lorsqu'éclate la guerre civile espagnole.

En , il participe Ă  l'Offensive de Villareal. En fĂ©vrier et , son bataillon, intĂ©grĂ© au sein de la 1re Brigade expĂ©ditionnaire basque, est engagĂ© dans la conquĂȘte d'Oviedo. Devant l'offensive du gĂ©nĂ©ral Mola, il bat en retraite sur les fronts de Guipuzcoa. Marcelino est alors le tĂ©moin direct du bombardement de Guernica, avant d'ĂȘtre engagĂ© dans la bataille de Sollube. AprĂšs la chute de la Ceinture de fer de Bilbao, il se rend Ă  Santander, puis dans les Asturies oĂč il participe Ă  la bataille du Mazuco, pour laquelle son bataillon, par l'intermĂ©diaire de son commandant Antonio Teresa de Miguel, est dĂ©corĂ© de la MĂ©daille de la LibertĂ© (plus haute distinction de la Seconde rĂ©publique espagnole par le prĂ©sident du Conseil souverain des Asturies et LĂ©on, Belarmino TomĂĄs.

AprĂšs la chute du front nord, il rĂ©ussit Ă  embarquer Ă  AvilĂ©s sur un bateau Ă  destination de Bordeaux d'oĂč il est transfĂ©rĂ© en train vers la Catalogne. En , il rejoint la dĂ©fense anti-aĂ©rienne de l'ArmĂ©e populaire de la rĂ©publique dont il commande la « 63e compagnie de mitrailleuses Maxim ». En , son unitĂ© est engagĂ©e dans la bataille de Teruel, oĂč Marcelino rencontre ValentĂ­n GonzĂĄlez dit « El Campesino ». AprĂšs la dĂ©sastreuse offensive sur Teruel, son unitĂ© bat en retraite jusqu'Ă  LĂ©rida, oĂč il retrouve Valentin Gonzalez et Enrique LĂ­ster. À l’étĂ© 1938, son unitĂ© participe Ă  la bataille de l'Èbre et elle est dĂ©corĂ©e de la mĂ©daille de la Valeur. Fin 1938, Marcelino est transfĂ©rĂ© Ă  la batterie Oerlikon no 528 de la dĂ©fense anti-aĂ©rienne.

Le , il passe la frontiÚre au Perthus. En France, il est prisonnier dans les camps de concentration de Saint-Cyprien, ArgelÚs-sur-Mer et Gurs. C'est là qu'il fait la connaissance de José Maria Aguirré Salaberria, qui sera son compagnon de captivité à Mauthausen et son futur beau-frÚre.

À Gurs, Marcelino est affectĂ© Ă  la 26e compagnie de travail. AprĂšs un court passage au camp de concentration de Septfonds, il est transfĂ©rĂ© sur la ligne Maginot. Fait prisonnier par les nazis en , il est internĂ© au Stalag VD de Strasbourg (numĂ©ro d'identification 3293).

La déportation

Le , il est dĂ©portĂ© au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, avec le numĂ©ro matricule 4628. LĂ , il travaille durant deux ans dans la cĂ©lĂšbre carriĂšre oĂč il survit grĂące Ă  sa dĂ©brouillardise et Ă  sa jeunesse. Il y est Ă©galement l'un des cobayes du Docteur nazi Aribert Heim durant ses expĂ©rimentations. Des trente prisonniers qui se verront injecter des Ă©lĂ©ments toxiques, seuls sept survivront.

Le , il quitte le camp de Mauthausen pour le camp de concentration d’Ebensee. LĂ , fort de l'expĂ©rience acquise et de la solidaritĂ© au sein du groupe des rĂ©publicains espagnols, il rĂ©ussit Ă  se faire une place Ă  la cuisine du camp.

Face au retrait des troupes nazies sur tous les fronts, il participe au mouvement de résistance créé pour éviter le massacre des prisonniers. Le , le camp de concentration d'Ebensee est libéré.

AprĂšs une derniĂšre odyssĂ©e Ă  travers l'Autriche, il rĂ©ussit, avec quelques compagnons, Ă  rejoindre Paris Ă  pieds, grĂące au rĂ©seau d'infiltration d'agents communistes par la CGT, oĂč ils sont pris en charge par le Gouvernement français.

Le , il reçoit Ă  Bilbao (Espagne), aux cĂŽtĂ©s d'autres compagnons des milices confĂ©dĂ©rales basques, un vibrant hommage de la ConfĂ©dĂ©ration nationale du travail (CNT) espagnole. Il s'est installĂ© en France, oĂč il meurt Ă  Poitiers le .

Production littéraire

En 1969, il Ă©crit son histoire Ă  travers le gĂ©nocide de Mauthausen dans le livre « Triangle Bleu : Les RĂ©publicains espagnols Ă  Mauthausen » de Manuel Razola et Mariano Constante. En 2002, il livre son tĂ©moignage dans le documentaire « Esclaves basques du 3e Reich » de la TĂ©lĂ©vision basque « Euskal Telebista ». En 2004, il participe au reportage « Au-delĂ  des barbelĂ©s : la mĂ©moire de l’horreur » de Pau Vergara. Le , il raconte au journal « El mundo » son vĂ©cu avec le docteur Aribert Heim. En 2020, ses mĂ©moires ont Ă©tĂ© publiĂ©s sous le titre «Bilbao en Mauthausen: memorias de un deportado vasco»[3].

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France depuis 1970
  2. (es) ABC.com, « Muere Marcelino Bilbao, la Ășltima vĂ­ctima de los experimentos nazis en Mauthausen », sur abc.es, (consultĂ© le )
  3. Bilbao Bilbao, Marcelino., Bilbao en Mauthausen : memorias de supervivencia de un deportado vasco, CrĂ­tica, (ISBN 978-84-9199-178-6 et 84-9199-178-6, OCLC 1138882621, lire en ligne)


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