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Manufacture d'armes de Saint-Étienne

La manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS) est une ancienne entreprise française d'armement située à Saint-Étienne.

Manufacture d'armes de Saint-Étienne
Bâtiment de l'horloge
Présentation
Destination initiale
Manufacture d'armes
Destination actuelle
Construction
DĂ©molition
Patrimonialité
Coordonnées
45° 27′ 01″ N, 4° 23′ 05″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Saint-Étienne
(Voir situation sur carte : Saint-Étienne)

Architecture

Les bâtiments actuels datent de 1864 et s'étendent sur une surface de douze hectares près de la place Carnot. Conçue dans l'esprit des architectures rationalistes du XVIIIe siècle, dans la lignée des Salines de Claude Nicolas Ledoux et du Grand-Hornu près de Mons, la manufacture est un « palais » industriel et militaire, en briques rouges et pierres blanches, une représentation prestigieuse de la puissance du Second Empire. Une partie des bâtiments, dont l'hôtel des directeurs, ont été détruits pour la réalisation de la Cité du design.

Historique

Le début de la manufacture

La ville de Saint-Étienne Ă©tait rĂ©putĂ©e dès le Moyen Ă‚ge pour son artisanat de coutellerie. Près de 80 moulins produisaient des armes de guerre ou de chasse. En 1665, un magasin royal des armes, alimentĂ© par Saint-Étienne, est construit Ă  Paris pour permettre de rĂ©aliser des stocks en cas de conflit.

La Manufacture royale d'armes est créée en 1765[1], avec l’approbation du roi Louis XV, sous la direction de M. de Montbéliard qui était inspecteur de la manufacture de Charleville. Elle obtient le titre de « manufacture royale » qui lui permet d’être le fournisseur officiel des troupes françaises et étrangères. Le propriétaire est alors Jean Joseph Carrier de Montieu. Mêlé à un trafic d'armes lors de la réforme des armes voulue par Gribeauval, il est condamné à la prison, lors du « procès des Invalides ». Il sera gracié sous Louis XVI et reprendra une activité de soutien aux insurgés américains en collaboration avec Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Ils vont s'adresser à un armateur de Nantes : Jean Peltier Dudoyer.

Alors situĂ©e place Chavanelle, l'usine produit des armes de guerre et des armes civiles. Ă€ l'approche de la RĂ©volution, l’activitĂ© ne cesse d'augmenter avec une production supĂ©rieure Ă  12 000 armes par an. Cela nĂ©cessite le dĂ©mĂ©nagement dans plusieurs sites dispersĂ©s dans la ville et notamment des Ă©glises dĂ©saffectĂ©es, comme le couvent des Ursulines, l'Ă©glise des PĂ©nitents ou la Grand'Église.

Dès le début de la Révolution, la fabrication des armes prend une extension telle qu'on cherche par tout moyen à accélérer les fabrications. Saint-Étienne est reconnue comme commune d'armes et surnommée Armeville.

En 1838, Messieurs Jovin frères vendent au gouvernement la manufacture dont la production annuelle Ă  cette Ă©poque oscille entre 15 000 et 30 000 armes.

La nouvelle manufacture

La capacitĂ© de production Ă©tant insuffisante face aux commandes du second Empire, les entrepreneurs de la manufacture dĂ©cident alors la construction d'une nouvelle usine moderne utilisant l’énergie des machines Ă  vapeur. En , le conseil municipal stĂ©phanois engage l’édification d’une nouvelle manufacture. Les terrains retenus sont situĂ©s au niveau du champ de Mars entre la voie ferrĂ©e et la route de Roanne, sur une surface de 12 hectares.

Les premiers bâtiments sont construits en 1864 avec l'Ă©dification de la grande usine de 155 Ă— 130 mètres et d’un rĂ©servoir pouvant contenir 12 450 m3. Deux ans plus tard, elle est complĂ©tĂ©e par les bâtiments d'administration de la direction, les logements des diffĂ©rents directeurs et la forge.

En 1868, on achève l'usine des meules, l'atelier de précision et de réparation des machines, l'atelier de trempe des armes de sabre, le logements des officiers. Enfin les bureaux, l'atelier des monteurs de sabres baïonnettes et le bâtiment du montage sont finis en 1870.

La superficie originelle des usines est de 22 000 m2 au sol et la force motrice totale de 660 chevaux. Cette nouvelle installation permet de produire annuellement plus de 200 000 armes.

La manufacture traverse ensuite les difficultés de la guerre franco-prussienne de 1870. La commande d'armes rendue illimitée dès ne peut être menée à bien compte tenu des événements politiques et de la colère des ouvriers qui ne sont plus payés.

Dans les annĂ©es 1890, l’usine compte plus de 10 000 ouvriers et près de 9 000 machines ce qui permet de produire plus de 1 600 fusils par jour, ainsi que des revolvers, des carabines, des mousquetons, des Ă©pĂ©es et autres sabres-baĂŻonnettes. En 1894, la Manufacture devient un Ă©tablissement d'État dirigĂ© par le ministère de la Guerre.

Le déclin

Au XXe siècle, la fabrication des armes légères suit les époques de guerre, de paix, d'occupation, et selon les circonstances de crise, décolonisation et pacification. En 1963, la fabrication se diversifie vers trois secteurs d’activités, du matériel pour l'équipement des blindés (tourelles de véhicules blindés), la production d’armes antichars (lance-roquettes, grenades et éléments de missiles) et enfin du matériel de protection (matériel de détection, et de décontamination nucléaire et chimique).

Mais la baisse permanente des commandes entraĂ®ne une diminution des effectifs passant de plus de 11 000 en 1940 Ă  2 200 en 1981. GIAT industries reprend les rĂŞnes de la manufacture en 1989.

En 2001, la Manufacture d'armes de Saint-Étienne ferme définitivement ses portes.

Reconversion du site

Avec le dĂ©part de Giat, le site de 12 hectares est reconverti en diffĂ©rents projets :

Protection

Le bâtiment dit « de l'horloge », la grille, le portail, les jardins, les murs de soutènement, les balustres, le monument aux morts, la grande usine appelée « double H » avec sa salle des moteurs, l'ancienne usine des meules et l'atelier d'ajustage ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [3].

Les armes produites

  • Pistolet de cavalerie modèle An XIII
    Pistolet de cavalerie modèle An XIII
  • Chassepot 1866
    Chassepot 1866
  • revolver 1873
    revolver 1873
  • FSA - Mle 1917
    FSA - Mle 1917
  • FSA MAS 49
    FSA MAS 49
  • PA Modèle 1950
    PA Modèle 1950
  • AA52 ANF1
    AA52 ANF1
  • FR F1
    FR F1
  • PA MAS G1
    PA MAS G1
  • FA-MAS F1
    FA-MAS F1
  • FAMAS G2 FĂ©lin V1 prototype
    FAMAS G2 FĂ©lin V1 prototype

Notes et références

  1. Jérôme-Luther Viret, « L'industrie des armes portatives à Saint-Étienne,1777-1810. L'inévitable mécanisation ? »
  2. « France Bleu aura une antenne locale à Saint-Étienne en 2013 », leprogres.fr., 4 septembre 2012.
  3. « Ancienne manufacture nationale d'armes de Saint-Etienne », notice no PA42000025, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 21 juin 2012.
  4. Seuls les caissons et les glissières et freins sont réalisés à Saint-Étienne.
  5. Yves-Marie Dauxine, « La carabine de chasse MASn Modèle 47 », Cibles, no 608,‎ , p. 32 à 37 (ISSN 0009-6679)

Annexes

Bibliographie

  • Le Revolver rĂ©glementaire Chamelot-Delvigne Modèle 1873, par BastiĂ© et Casanova, Éditions H&L, 2001
  • Connaissance du revolver français Modèle 1873, par GĂ©rard Henrotin, Éditions H&L, 2011.
  • L'armateur prĂ©fĂ©rĂ© de Beaumarchais Jean Peltier Dudoyer, de Nantes Ă  l'Isle de France, par Tugdual de Langlais, Éd. Coiffard, 2015, 340 p. (ISBN 9782919339280).
  • Historique de la Manufacture d'Armes de Guerre de Saint-Etienne, par le Capitaine Raymond Dubessy, 1900

Lien externe

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