Manoel BenĂcio
Manoel BenĂcio (Vertentes de Taquaretinga, Pernambouc, 1861 — lieu et date de dĂ©cès inconnus) Ă©tait un notaire, enseignant, militaire, journaliste, Ă©crivain et dramaturge brĂ©silien.
Naissance |
Vertentes de Taquaretinga (Pernambouc) Brésil |
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Décès | date et lieu inconnus |
Activité principale |
Langue d’écriture | portugais |
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Ĺ’uvres principales
- O Rei dos jagunços (roman documentaire, 1899)
Après avoir commencĂ© des Ă©tudes de droit, puis une formation militaire, sans obtenir de titre dans aucun de ces domaines, il se lança dans le journalisme et assura notamment le reportage de la rĂ©volte de l'Armada et de la guerre de Canudos. En ce qui concerne ce dernier conflit, qui opposait en 1896-1897 la rĂ©publique brĂ©silienne et une communautĂ© millĂ©nariste dans le sertĂŁo bahianais, BenĂcio fit parvenir Ă sa rĂ©daction une sĂ©rie de lettres-reportages dans lesquelles il dĂ©nonça l’incompĂ©tence du haut commandement de l’armĂ©e rĂ©publicaine et les atrocitĂ©s qu’il permit complaisamment d’avoir lieu, et dĂ©monta quelques idĂ©es reçues relatives aux rebelles (jagunços) de Canudos, rĂ©futant notamment l’accusation de conspiration monarchiste que leur adressait rĂ©gulièrement la presse de l’époque. Ces articles de BenĂcio feront polĂ©mique et vaudront Ă son auteur d’être ostracisĂ© par l’armĂ©e. Plus tard, Canudos lui servira de matière Ă une « chronique historique » (en rĂ©alitĂ© fiction romanesque entrelardĂ©e de passages documentaires), intitulĂ©e O Rei dos jagunços, oĂą il fit valoir un point de vue en demi-teinte sur la rĂ©volte de Canudos, faisant en effet alterner des marques d’empathie avec des jugements fortement dĂ©nigrants contre les rebelles conselheiristes.
Biographie
Manoel (ou Manuel) BenĂcio naquit en 1861 dans le bourg de Vertentes de Taquaritinga, actuelle Taquaritinga do Norte, dans le Pernambouc, d’un père lieutenant-colonel. Il s’inscrivit en première annĂ©e Ă la facultĂ© de droit de Recife, mais abandonna ces Ă©tudes pour aller suivre les cours du Collège militaire de Rio de Janeiro, oĂą cependant il n’obtint pas davantage de diplĂ´me. Ayant Ă©lu domicile Ă NiterĂłi, non loin de la capitale Rio de Janeiro, il se fit alors enseignant dans la province homonyme et tint une Ă©tude de notaire. Il sut ensuite se faire engager comme reporter par le journal carioca O Tempo et rendit compte, dans le sud du pays, de la rĂ©volte de l'Armada dirigĂ©e contre le prĂ©sident Peixoto. En 1897, le Jornal do Commercio l’envoya comme correspondant de guerre Ă Canudos, dans le sertĂŁo bahiannais[1], oĂą se dĂ©roulait alors la quatrième campagne militaire contre les rebelles conselheiristes. BenĂcio, qui se trouvait sur le théâtre d’opĂ©rations en sa qualitĂ© de capitaine honoraire de l’armĂ©e, envoya du front une sĂ©rie d’articles qui lui assureront une rĂ©putation controversĂ©e. Le mĂŞme conflit lui inspirera le roman O Rei dos jagunços, qu’il fit paraĂ®tre en 1899.
Reporter Ă Canudos
Ă€ la diffĂ©rence d’Euclides da Cunha, lieutenant rĂ©formĂ©, qui, avant de plonger dans le sertĂŁo, avait sĂ©journĂ© tout le mois d’ Ă Salvador dans le but de collecter des informations sur la rĂ©gion, BenĂcio semble avoir Ă©tĂ© envoyĂ© directement au champ de bataille[2], ne pouvant, pour se recommander, faire Ă©tat, en fait d’expĂ©rience journalistique, que de ses quelques reportages sur la rĂ©volte de l'Armada. Contrairement Ă Da Cunha et aux autres auteurs, BenĂcio n’attendit pas la capitulation de Canudos pour dĂ©noncer vivement l’impĂ©ritie du haut commandement de l’armĂ©e rĂ©publicaine[3].
La première lettre-reportage de BenĂcio, datĂ©e du , dans laquelle il relate la maladroite attaque menĂ©e le par le gĂ©nĂ©ral Arthur Oscar, donne le ton de toute sa correspondance au journal et manifeste d’ores et dĂ©jĂ l’intention de l’auteur de porter Ă la connaissance du public toutes les bĂ©vues d’Oscar. La nonchalance coupable avec laquelle Ă©tait traitĂ© l’aspect logistique de la guerre, nĂ©gligence qui sera responsable de la sous-alimentation de la troupe, des maladies, de dĂ©cès stupides de soldats, de l’abandon et du dĂ©sespoir des soldats blessĂ©s, ainsi que la mort des sous-lieutenants Bezouchet et Cisneiros, tous deux encore fort jeunes, seront Ă©talĂ©s dans ses reportages, avec une certaine prĂ©dilection Ă montrer le cĂ´tĂ© hideux, sordide, nullement glorieux, de la guerre de Canudos. Son statut de capitaine honoraire lui fit participer au conflit non comme spectateur uniquement, mais aussi comme quasi-soldat, c’est-Ă -dire lui fit affronter les mĂŞmes dangers que les combattants, voir la mort de près, exposer sa propre vie etc. Cette circonstance explique sans doute le ton vibrant et Ă©motionnel de ses correspondances de guerre. BenĂcio ne lĂ©sine pas sur les dĂ©tails pour donner au lecteur une vision la plus complète possible des affrontements. Un autre trait qui le distingue de Da Cunha est le peu de soin qu’il mit Ă rĂ©diger ses textes, sans souci du style, ce que BenĂcio justifia par les conditions prĂ©caires dans lesquelles il eut Ă rĂ©diger ses lettres[4].
Dans les « notes dĂ©tachĂ©es » de sa lettre-reportage du , BenĂcio laisse entrevoir aussi les qualitĂ©s de l’ennemi, que son engagement Ă toujours dire la vĂ©ritĂ© le poussa Ă reconnaĂ®tre et Ă consigner — ce mĂŞme engagement qui lui fera d’autre part porter de graves accusations contre les commandants de l’armĂ©e. Pour BenĂcio, le jagunço se caractĂ©rise par son habiletĂ©, sa familiaritĂ© avec la caatinga, son courage et sa perspicacitĂ©[5]. Cette reconnaissance du sertanejo ne conduiront cependant pas BenĂcio Ă faire montre d’autre chose qu’une froide indiffĂ©rence chaque fois qu’il fera allusion Ă , ou notera laconiquement, la pratique de la cravate rouge (Ă©gorgement des rebelles faits prisonniers). Ces reportages seront recyclĂ©s par l’auteur dans la deuxième partie de son O Rei dos jagunços, intitulĂ©e Militares e PolĂticos[6].
Si l’on en croit ses lettres, BenĂcio s’éloigna de Canudos d’une part pour raisons de santĂ©, d’autre part parce qu’il Ă©tait empĂŞchĂ© d’accomplir son travail de reporter. Ses dĂ©nonciations systĂ©matiques contre le gĂ©nĂ©ral Oscar, le compte rendu des morts et blessĂ©s en porte-Ă -faux avec les notes officielles, faisaient que non seulement ses reportages Ă©taient censurĂ©s par l’armĂ©e, mais encore que l’auteur lui-mĂŞme se heurtait Ă d’innombrables difficultĂ©s pour remplir sa mission. En rĂ©alitĂ©, la raison pour laquelle BenĂcio ne resta sur les lieux qu’un peu plus d’un mois est le fait que sa vie mĂŞme Ă©tait en pĂ©ril. Horcades rĂ©vĂ©la que si BenĂcio n’avait pas quittĂ© Canudos trois heures avant l’heure qu’il avait annoncĂ©e, un tueur Ă gages engagĂ© Ă cet effet l’aurait violemment molestĂ© et « peut-ĂŞtre transformĂ© en rien (em nada) pour les mensonges qu’il avait envoyĂ©s dans ses correspondances au Jornal de CommĂ©rcio »[7]. Du reste, le journal jugea prudent de ne pas publier ses reportages avant le , c’est-Ă -dire le lendemain du dĂ©part de BenĂcio et le jour mĂŞme oĂą Bittencourt s’embarquait pour la Bahia, alors que le journal devait ĂŞtre en possession de ces correspondances bien avant ce jour, jusqu’à un mois plus tĂ´t[8].
ArrivĂ© Ă Salvador, sur le chemin du retour, BenĂcio craignit que ses reportages ne fussent pas crus et qu’ils seraient rĂ©futĂ©s par les journaux rĂ©publicains ; en outre, l’on pouvait s’attendre Ă ce que l’envoi prochain de renforts (5000 hommes), sous la supervision de Bittencourt, ne mĂ®t bientĂ´t fin au conflit, et qu’alors toutes les Ă©preuves qu’il avait eu Ă traverser comme reporter et ses mises en cause du haut commandement tomberaient rapidement dans l’oubli. De lĂ sans doute que BenĂcio conçut le projet d’écrire sa chronique romancĂ©e O Rei dos jagunços, comme une « Ĺ“uvre vengeresse »[9]. Quand le Jornal de ComĂ©rcio se mit, Ă travers les reportages de BenĂcio, Ă contester le point de vue d’Oscar, notamment sur l’aide que les conselheiristes prĂ©tendument recevraient de l’extĂ©rieur de leur rĂ©duit, le Clube Militar vota Ă l’unanimitĂ© l’adoption d’une rĂ©primande contre le journal et raya BenĂcio de ses cadres[10].
Il est vrai qu’au moment oĂą parut O Rei dos jagunços, en 1899, le climat Ă©tait devenu beaucoup plus propice Ă la publication d’écrits critiques sur la guerre de Canudos. Ă€ la suite de la tentative d’assassinat de Prudente de Morais le , et après enquĂŞte, qui Ă©tablit la responsabilitĂ© de hauts gradĂ©s de l’armĂ©e et du Clube Militar, celui-ci sera fermĂ© et BenĂcio ainsi partiellement vengĂ©[11].
Le roman O Rei dos jagunços
BenĂcio, malgrĂ© les espoirs qu’il avait mis dans les articles de Da Cunha, ne comptait pas attendre le grand ouvrage de ce dernier pour se tenir pour vengĂ© tout Ă fait des humiliations et souffrances endurĂ©es Ă Canudos, et fit donc paraĂ®tre lui-mĂŞme une version romancĂ©e de la guerre, O Rei dos jagunços[12]. PubliĂ© en 1899, aux presses du Jornal do ComĂ©rcio[13], le livre retomba ensuite dans l’oubli et ne fut rĂ©Ă©ditĂ© qu’en 1997, Ă l’occasion du centenaire de la guerre de Canudos. La question de savoir comment cataloguer cette Ĺ“uvre n’est pas aisĂ©e Ă rĂ©soudre ; si l’auteur lui-mĂŞme appelle son ouvrage une « chronique historique », c’en est alors une dans laquelle se sont insinuĂ©s deux genres diffĂ©rents, le documentaire et le commentaire. L’ouvrage prĂ©tend à « la prĂ©cision historique la plus grande », et le sous-titre laisse entrevoir un but d’authenticitĂ© et de vĂ©racitĂ© documentaires. La structure du livre et le titre des chapitres sont lĂ Ă©galement pour signaler un compte rendu objectif[14]. Le « ton romanesque », prĂ©cisa l’auteur, n’apparaĂ®t dans l’œuvre que pour « adoucir l’aspĂ©ritĂ© du sujet et l’ennui de descriptions fastidieuses faites par quelqu’un qui n’a pas de style »[12].
La première partie, conçue selon un plan systématique, relate les antécédents familiaux d’Antônio Maciel, dit Antônio Conselheiro, et décrit les traditions religieuses populaires du sertão. C’est à peine si ensuite, dès le troisième chapitre, l’on s’aperçoit qu’une fiction s’amorce, sans transition, qui dans le cours ultérieur du livre alternera avec les passages documentaires et traversera tout le restant du livre ; autrement dit, dans une mesure considérable, la partie documentaire se double d’une fiction littéraire. La seconde partie se développe chronologiquement et dépeint le déroulement de la guerre de la première à la quatrième expédition. L’exposé historique et l’intrigue romanesque alternent alors d’une manière plus décousue. L’auteur intervient inopinément çà et là à la première personne comme commentateur ou narrateur[15].
L’argument de la composante fictionnelle est semblable à celui d’Os Jagunços, le roman écrit sur le même thème par Afonso Arinos de Melo Franco. Une intrigue amoureuse, moins tragique que dans Os Jagunços, donne lieu à de petits tableaux érotiques et à des scènes de la vie quotidienne, au milieu de passages documentaires et de descriptions objectives[16].
Paru trois ans avant Os Sertões (titre français Hautes Terres) de Da Cunha, le livre de BenĂcio poursuivait la mĂŞme idĂ©e de base, Ă savoir interprĂ©ter Canudos comme un phĂ©nomène reprĂ©sentatif du sertĂŁo et prĂ©senter la guerre comme quelque chose de plus qu’un simple Ă©vĂ©nement national : comme un Ă©vĂ©nement de portĂ©e nationale. L’auteur supposa que la forme littĂ©raire Ă©tait la mieux Ă mĂŞme de servir ce dessein ; annoncĂ© comme un document, le texte fut cependant lu comme de la littĂ©rature et jugĂ© comme tel. La critique n’y voyant qu’un ramassis d’anecdotes mielleuses, le livre ne tarda pas Ă tomber dans l’oubli, en dĂ©pit de la rĂ©putation, certes assez controversĂ©e, que BenĂcio s’était acquise en tant que journaliste par ses reportages acĂ©rĂ©s et critiques sur la guerre de Canudos pour le compte du Jornal do CommĂ©rcio et par son Ă©loignement forcĂ© du lieu des opĂ©rations militaires, et en dĂ©pit du fait, ainsi qu’on peut le supposer, qu’une bonne partie de l’intelligentsia de l’époque lut le livre. L’historien Bartelt note toutefois que, pas davantage que Melo Franco, BenĂcio ne rĂ©ussit Ă donner forme de manière convaincante au tragique des Ă©vĂ©nements, Ă leur portĂ©e sociale et au potentiel qu’ils renfermaient pour l’avenir de la nation brĂ©silienne[17].
Dans les passages documentaires, la Canudos qu’il dĂ©crit offre une surprenante diversitĂ© ethnique et sociale, en attente d’intĂ©gration nationale. Les personnages sont façonnĂ©s selon des types socio-raciaux, sans toutefois dĂ©boucher dans le racisme biologique, ordinaire pour l’époque, avec l’idĂ©e concomitante de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence des mĂ©tis[18]. Comme dans Os Jagunços, mais plus systĂ©matiquement et plus radicalement, Canudos incarne le sertĂŁo comme sous-espace national. Au contraire du roman de Melo Franco, Canudos reprĂ©sente ici, loin des atours romantiques, la normalitĂ© enracinĂ©e du sertĂŁo. BenĂcio cependant procède de façon dĂ©sordonnĂ©e, en alternant les diffĂ©rentes perspectives et sĂ©mantiques, comme signe d’une ambivalence fondamentale oĂą l’action du roman et le nous rĂ©publicain se font face, se succèdent et se neutralisent partiellement. Ainsi des marques d’empathie alternent-elles avec des jugements fortement dĂ©nigrants contre les sertanejos. Maciel est dĂ©peint comme un fanatique insane, un exorciste rigoriste et un tacticien politique, pratiquant un catholicisme populaire acculturĂ©, et plus apte que le clergĂ© officiel dĂ©cadent Ă satisfaire les besoins religieux des campagnards[19]. Sa folie remonterait Ă son père Vicente Maciel, atteint d’une « dĂ©mence intermittente », dont son fils Ă©tait inexorablement prĂ©destinĂ© Ă hĂ©riter[20]. Le titre du livre, ainsi que plusieurs mĂ©taphores Ă l’intĂ©rieur du rĂ©cit (tels que calife de Canudos etc.), mettent en Ă©vidence la domination personnelle directe et autocrate exercĂ©e par Maciel. Le système politique se caractĂ©rise par la prĂ©dominance du pouvoir privĂ© et de codes d’honneur rigides, des traditions orales et d’une profonde religiositĂ©[21].
Toutefois, BenĂcio affirme que Canudos a Ă©tĂ© criminalisĂ© sans fondement. L’hostilitĂ© Ă toute forme de modernisation s’explique selon l’auteur par l’attitude conservatrice fondamentale du sertanejo, qui de plus voit dans tout changement la tentative subreptice d’introduire des hausses d’impĂ´t, et par son incapacitĂ© Ă saisir l’idĂ©e qui sous-tend les rĂ©formes politiques et sociales et le progrès ; en particulier, la sĂ©paration de l’Église et de l’État heurta leurs convictons[22].
Bibliographie
Écrits de Manoel BenĂcio
- Scena de sangue: poemeto a proposito do assassinato e suicidio, dados na praça do mercado de Nitheroy o 21 de outubro, Rio de Janeiro, 18M, ia-8°. Cosigné par Ricardo Barbosa.
- O rei dos jagunços: chronica de costumes e de guerra, Rio Janeiro 1899, in-8°. Réédition sur les presses de la Fondation Getúlio Vargas, Rio de Janeiro 1997, et aux éd. de l’université de São Paulo, São Paulo 2003.
- Origem da designação de alguns vocábulos e logares de Nitheroy, article paru dans la revue Fluminense en .
- Jornais nitheroyenses, article paru dans la revue Fluminense du et du (recensement des journaux publiés à Niterói depuis 1829 jusqu’à 1892).
- Os aventureiros, drame.
- O bicho, comédie.
Liens externes
- (pt) SĂlvia Maria Azevedo, Manuel BenĂcio: um correspondente da Guerra de Canudos, article paru dans Revista USP (de l’universitĂ© de SĂŁo Paulo), n°54, p. 82-95, juin/ (lire en ligne)
Références
- Sacramento Blake, Dicionário bibliográfico brasileiro, Imprensa Nacional, Rio de Janeiro 1900. vol. 6, p. 375 (lire en ligne (téléchargement long).
- SĂlvia Maria Azevedo, O Rei dos jagunços de Manuel BenĂcio. Entre a Ficção et a HistĂłria, prĂ©face Ă la rĂ©Ă©d. de O Rei dos jagunços aux Ă©d. de l’universitĂ© de SĂŁo Paulo, SĂŁo Paulo 2003, p. 13.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 14.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 14-16.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 17.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 18.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 18-19.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 19-20.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 22.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 25.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 26.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 34.
- Manoel BenĂcio, O Rei dos Jagunços, Ă©d. Fundação GetĂşlio Vargas, Rio de Janeiro, 2e Ă©dition 1997.
- Dawid Danilo Bartelt, Nation gegen Hinterland. Der Krieg von Canudos in Brasilien: ein diskursives Ereignis, Ă©d. Franz Steiner Verlag, Stuttgart 2003, p. 301-302.
- D. D. Bartelt, Nation gegen Hinterland, p. 301-302.
- D. D. Bartelt, Nation gegen Hinterland, p. 302.
- D. D. Bartelt, Nation gegen Hinterland, p. 303.
- D. D. Bartelt, Nation gegen Hinterland, p. 305.
- D. D. Bartelt, Nation gegen Hinterland, p. 304.
- S. M. Azevedo, Préface 2003, p. 37.
- D. D. Bartelt, Nation gegen Hinterland, p. 306.
- D. D. Bartelt, Nation gegen Hinterland, p. 304-306.