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Maladie des plantes ornementales

Les maladies des plantes ornementales affectent les diverses espèces de plantes cultivées à des fins ornementales : plantes à fleurs ou à feuillage décoratif de jardins, plantes d'appartement, arbustes et arbres d'ornement, plantes à gazon, etc. Ces plantes sont très diversifiées sur le plan botanique, souvent très éloignées par leur position dans la systématique, mais aussi par leurs exigences écologiques, et sont donc susceptibles d'être infectées par une grande variété d'agents pathogènes. Les maladies touchant ces plantes se classent en trois catégories principales en fonctions de l'agent phytopathogène concerné : maladies fongiques (champignons et oomycètes), maladies bactériennes (bactéries et phytoplasmes), maladies virales (virus et viroïdes).

Principales maladies

Plusieurs groupes de maladies très communes affectent de nombreuses espèces de plantes ornementales. On peut citer par exemple les oïdiums, les taches foliaires, les rouilles, les pourritures grises, les maladies de pourriture de la couronne, etc. Bien qu'elles puissent être causées par différents agents pathogènes, les stratégies de gestion sont souvent similaires au sein d'un même groupe de maladies[1].

Oïdium

L'oïdium, ou maladie du blanc, est une maladie cryptogamique qui se reconnaît à la présence de mycélium blanc ou gris-blanc formant un feutrage qui finit par recouvrir entièrement les organes atteints par la maladie, principalement les feuilles mais aussi les tiges et les fleurs. Ce feutrage réduit la vigueur des plantes et entrave leur croissance, et rend généralement les plantes invendables. Cette maladie est favorisée par la chaleur et l'humidité. Elle est causée par diverses espèces de champignons ascomycètes de la famille des Erysiphaceae (notamment dans les genres Erysiphe, Phyllactinia, Podosphaera, Sphaerotheca, etc[2]. Cette maladie très répandue attaque de nombreuses espèces de plantes ornementales, en particulier dans les genres : Aquilegia, Azalea, Begonia, Cornus, Euonymus, Hydrangea, Lagerstroemia, Liriodendron, Magnolia, Malus, Nandina, Quercus, Phlox, Rhododendron, Rosa, Sedum, Syringa, Verbena, Vitis, Zinnia, etc[1].

Pourriture grise

Symptômes de pourriture grise sur une rose (Rosa sp.).

La pourriture grise est une maladie cryptogamique due à une espèce de champignons ascomycètes, Botryotinia fuckeliana (dont la forme anamorphe est Botrytis cinerea). Elle se manifeste par des moisissures gris-brun sur les parties malades de la plante, qui peuvent être aussi bien les tiges, les feuilles que les fleurs et les boutons floraux. Elle attaque presque toutes les plantes ornementales, herbacées ou ligneuses, et est favorisée par un temps nuageux, frais et humide. C'est une maladie particulièrement dangereuse pour les cultures en serre qui lui offrent des conditions climatiques favorables à son développement.

Rouille

Pustules de Puccinia malvacearum sur feuille de rose trémière (Alcea rosea).

Les rouilles sont des maladies cryptogamiques qui se manifestent par l'apparition de pustules pulvérulentes, de couleur variable, jaune vif, orange, brun rougeâtre ou brun chocolat, à la face inférieure des feuilles. Les agents pathogènes responsables de ces maladies sont des champignons basidiomycètes de l'ordre des Pucciniales, notamment de la famille des Pucciniaceae. Les plantes -hôtes sont très diversifiées. On en trouve en particulier dans les genres Alcea, Amelanchier, Antirrhinum, Arisaema, Aster, Azalea, Calendula, Cedrus, Crataegus, Cydonia, Dianthus, Gladiolus, Hemerocallis, Fuchsia, Geranium, Helianthus, Ipomoea, Iris, Lilium, Limonium, Juniperus, Malus, Pelargonium, Pinus, Podophyllum, Poinsettia, Potentilla, Pyrus, Quercus, Tsuga, Viola ainsi que chez les Poaceae (graminées)[1] - [3].

Bactérioses

Galle du collet (Agrobacterium tumefaciens) sur des plants du genre Euonymus.

Les maladies bactériennes affectant les plantes ornementales se manifestent par des symptômes variés que l'on peut regrouper en quatre catégories : nécroses, flétrissements, pourriture molles, malformations (galles, fasciations)[2]. Les nécroses se traduisent par des taches foliaires, souvent entourées d'un halo translucide (par ex. Xanthomonas hortorum pv. pelargonii sur Pelargonium, Xanthomonas axonopodis pv. begoniae sur Begonia). Les flétrissement résultent de l'attaque des faisceaux vasculaires ou trachéobactérioses (Erwinia sp. sur Kalanchoe, Pseudomonas cichorii sur chrysanthème). Des galles sur les racines sont causées par exemple par Agrobacterium tumefaciens sur rosier et chrysanthème. Ces symptômes peuvent toutefois être facilement confondus avec ceux similaires causés par d'autres agents phytopathogènes, comme les champignons ou les nématodes. Par exemple, la galle causée par Agrobacterium tumefaciens est souvent prise pour une attaque de nématodes à galles du genre Meloidogyne[4].

Viroses

Spécimen d'Abutilon pictum présentant des symptômes du virus de la mosaïque de l'Abutilon (AbMV).

De nombreuses espèces et variétés de plantes ornementales sont sensibles aux virus végétaux. On recense parmi les virus susceptibles d'infecter les plantes ornementales environ 260 espèces appartenant à une trentaine de genres, dont les principaux sont les Potyvirus, Rhabdovirus, Carlavirus et Potexvirus[5]. Les maladies virales se caractérisent par des symptômes externes très variés, en général spécifiques d'un type de virus, mosaïque, marbrures, mouchetures, taches annulaires, chlorose des nervures, lésions nécrotiques des tiges, panachure des fleurs, anomalies de croissance des feuilles (vrillage, enroulement ou croissance filiforme), rabougrissement, croissance en rosette de la plante (balai de sorcière), piqûres de la tige, etc[6].

La dissémination des virus de plante à plante se fait surtout par des vecteurs biotiques, principalement des insectes piqueurs-suceurs, tels que pucerons, cicadelles, aleurodes, thrips, cochenilles, etc. mais aussi par la multiplication végétative (boutures) et par le greffage facteurs particulièrement importants dans le cas des plantes ornementales. Le commerce des plantes sous forme de boutures, plants, bulbes, rhizomes, etc, est, lorsque ces éléments sont infectés, l'un des principaux modes de dissémination de ces maladies à longue distance.

Les dégâts imputables aux viroses sont difficiles à évaluer. Ces maladies, dont les symptômes sont parfois très discrets, peuvent avoir un effet quantitatif, en réduisant la vigueur des plantes et le rendement, mais aussi un effet qualitatif réduisant leur valeur commerciale, notamment sur les fleurs (décoloration des pétales, déformation des pièces florales, avortement des boutons floraux, etc.) et sur le feuillage.

Dans certains cas, des symptômes de viroses, comme la panachure des fleurs ou des feuilles, peuvent présenter un intérêt ornemental. Un exemple bien connu est celui de la panachure de la tulipe. Cependant la culture de ces plantes virosées n'est pas souhaitable car les virus affectent la croissance et la vigueur des plantes, et peuvent affecter gravement d'autres cultures[5].

Notes et références

  1. (en) Alan Windham, Mark Windham, « Diagnosis of Ornamental Plant Diseases », University of Tennessee Institute of Agriculture, (consulté le ).
  2. Michel-André Tracol, Gérald Montagneux, Les maladies des plantes ornementales, MAT, , 6e éd., 410 p. (ISBN 9782902646227).
  3. (en) « Rust Diseases of Ornamental Crops », sur Center for Agriculture, Food, and the Environment, University of Massachusetts Amherst (consulté le ).
  4. « Directives sur la bonne pratique phytosanitaire - Plantes ornementales sous abri - PP 2/13(1) », Bulletin OEPP, Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP), no 28, , p. 363-385 (lire en ligne).
  5. Jean-Claude Devergne, Josette Albouy, Maladies à virus des plantes ornementales, Quae, , 492 p. (ISBN 9782759213603).
  6. « Principales maladies des plantes de serre », dans Guide de la floriculture en serre - Publication 370F, Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales (Ontario), (lire en ligne), p. 97-114.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Michel-André Tracol, Gérald Montagneux, Les maladies des plantes ornementales, MAT, , 6e éd., 410 p. (ISBN 9782902646227).
  • Jean-Claude Devergne, Josette Albouy, Maladies à virus des plantes ornementales, Quae, , 492 p. (ISBN 9782759213603).
  • (en) Paul E. Tilford, Diseases of Ornamental Plants, Ohio Agricultural Experiment Station, , 82 p. (lire en ligne).
  • (en) Vaibhav Kumar Singh, Yogendra Singh, Prabhat Kumar, « Diseases of Ornamental Plants and their Management », dans V.K. Singh, Y. Singh, A. Singh, Eco-friendly Innovative Approaches in Plant Disease Management, New Delhi, International Book Distributors and Publisher, , 682 p. (ISBN 81-7089-375-5, lire en ligne), p. 543-572.
  • « Directives sur la bonne pratique phytosanitaire - Plantes ornementales sous abri - PP 2/13(1) », Bulletin OEPP, Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP), no 28, , p. 363-385 (lire en ligne).
  • (en) Margery L. Daughtrey & D. Michael Benson, « Principles of plant health management for ornamental plants », Annual Review of Phytopathology, vol. 43, , p. 141–169 (DOI 10.1146/annurev.phyto.43.040204.140007, lire en ligne).
  • (en) Rodrigo A. Valverde, Sead Sabanadzovic, John Hammond, « Viruses that Enhance the Aesthetics of Some Ornamental Plants: Beauty or Beast? », Plant Disease, vol. 96, no 5, , p. 600-611 (DOI 10.1094 / PDIS-11-11-0928-FE, lire en ligne).

Liens externes

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