Maison de la photographie (Lille)
La Maison de la photographie est un lieu de rencontre autour de l’art visuel basé dans le quartier de Fives à Lille (Nord). Créée en 2003, elle a pour vocation d'assurer la promotion de la création régionale et sa diffusion.
Surface |
600 m² |
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Site web |
Collections |
Lieu d'exposition de photographie contemporaine et vidéo |
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Pays | |
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RĂ©gion | |
Commune | |
Adresse |
18 rue Fremy 59000 Lille |
Coordonnées |
50° 37′ 55″ N, 3° 05′ 07″ E |
À ce titre, elle accueille et organise tout au long de l’année des expositions, des débats et des projections.
Par ailleurs, la Maison de la Photographie organise le Festival Transphotographiques, qui propose une sélection thématique d'expositions pendant un mois dans les principaux lieux de patrimoines de la métropole lilloise.
La Maison de la Photographie est dirigée depuis 2003 par Olivier Spillebout.
International
La Maison de la photographie exerce également une activité dite "Hors les Murs" et à l'international. Elle a ainsi organisé ou a participé à l'organisation de différentes expositions en Belgique et en Pologne :
- La Collection Transphotographiques, Stary Browar - Grazyna Kulczyk Foundation Poznań (Pologne), 2008
- Walter Carone RĂ©trospective, Cultuurcentrum De Spil, Roulers (Belgique), 2008
- le festival Transfotografia Ă Gdansk (Pologne) de 2006 Ă 2012
Histoire
Histoire de la photographie Ă Lille
Le personnage emblématique de la photographie à Lille au début du XIXe siècle est Louis Désiré Blanquart-Evrard. C'est après le second centenaire de sa naissance qu'est créée la Maison de la Photographie de Lille.
Historique du lieu
La Maison de la Photographie est installée dans une ancienne usine à papier réhabilitée, construite aux numéros 18 et 20 de la rue Frémy, dans le quartier lillois de Fives. Ce bâtiment n’a pas fait l’objet de recherches soutenues, et son histoire est assez peu connue. Le quartier populaire dans lequel il se trouve a été durement touché par la désindustrialisation. Or, si la fermeture de grosses structures, telle l’usine géante Fives-Cail-Babcock, a suscité de vives émotions, et le besoin de conserver la mémoire de ces lieux, les sites plus modestes n’ont pas forcément bénéficié de cette même prise de conscience. Il a toutefois été possible d’obtenir quelques informations sur les premières années d’existence de l’usine, grâce à l’annuaire local Ravet-Anceau, qui contient à la fois les adresses et les professions des personnes, mais aussi un répertoire des activités et une brève description des rues mentionnées. Il signale l’existence d’un Office général du papier, rue Frémy, depuis 1933 et jusqu’en 1973.
En 1857, cet emplacement est occupé par un blanchisseur et un ouvrier des chemins de fer. La rue dont il est question est une « rue particulière, ouverte en 1857 par Philibert-Joseph Frémy ». Elle se trouve à proximité du chemin de fer. Il semble que la construction d’entrepôts de papiers dans la rue Frémy ait été lancée en 1933 par Emile Merveille et M. Degroote, gérants de l’Office Général du Papier, et déjà propriétaires de bureaux et de locaux de stockage dans le quartier de Fives, rue Pierre Legrand.
Jusqu’en 1937, un blanchisseur continue de résider sur place ; l’extension des entrepôts au numéro 20 de la rue Frémy a sans doute été exécutée ultérieurement. Durant la période 1931-1937, les activités de l’Office Général du Papier concernent à la fois l’acquisition par achat de papiers, d’archives privées, et de leur destruction, mais aussi leur recyclage, et la vente des produits qui en sont issus. Il réalise du papier destiné au secteur de l’alimentation (nappes en papier, emballage pour l’étalage et la confiserie), ainsi que des articles de papeterie (blocs-notes, rangements). En 1937, les locaux de la rue Frémy changent de propriétaires et deviennent les établissements A. Ledru et Cie. Lille, qui comptent alors trois ou quatre établissements dont l’activité repose sur traitement des « vieux papiers ». L’Office ne s’intéresse plus alors qu’à la destruction de ces documents et semble avoir abandonné la production de papiers spéciaux. Sans doute l’affaire était-elle moins florissante, car les annonces publiées dans l’annuaire Ravet-Anceau sont nettement plus petites que celles émises, plus tôt, par Merveille et Degroote. L’entrepôt fonctionne toujours en 1939, lorsque s’engage la Seconde Guerre Mondiale. À la fin des combats, soit entre 1947 et 1949 , J. Plantade, négociant en « vieux papiers » qui résidait au numéro 22 de la rue Frémy, prend la succession de Ledru et Cie. Il reste gérant des lieux jusqu’en 1960. L’activité semble toutefois connaître des difficultés dans la seconde moitié des années cinquante et jusqu’en 1957 : l’encadré publicitaire de l’entreprise disparaît de l’annuaire Ravet-Anceau en 1955 puis, l’année suivante le même ouvrage indique qu’il n’y a plus rien aux numéros 18 et 20 de la rue Frémy. Dernier propriétaire de l’entreprise en activité, Jean Delmotte exerce les mêmes fonctions que son prédécesseur jusqu’en 1973.
Lorsque l’Office Général du Papier cesse de fonctionner, ses locaux sont repris par un ferrailleur, André-Maurice Nefroot. Celui-ci ne touche ni au bâtiment, ni à ce qui se trouve dedans. Avec le temps, l’ensemble se dégrade peu à peu. Le propriétaire y stocke des ferrailles et y développe son activité. Le bâtiment tombe en ruine petit à petit.
En 1989, la Communauté urbaine de Lille (CUDL) exerce son droit de préemption sur l’ancienne usine pour le compte de la mairie de Lille. Quatre ans plus tard, le , la mairie de Lille dépose une demande de permis de démolir portant sur les dépendances de l’usine, c’est-à -dire sur les entrepôts commerciaux. Ceux-ci, restés à l’abandon, sont désormais beaucoup trop dangereux pour être conservés. Deux photographies jointes au permis de démolir, montrent l’importance des dégradations : le toit ainsi que certains murs ont commencé à s’effondrer. Par mesure de sécurité, les ouvertures du bâtiment encore debout sont murées. Cela ne suffit cependant pas à empêcher les intrusions : l’usine, qui reste inutilisée pendant quinze ans, devient un « squat ».
En 1997, Olivier Spillebout se propose de faire de la vieille usine en friche, un projet culturel. C’est la naissance de l’association Atelier de la Photo. Il retrouve dans le bâtiment quelques traces des activités passées : de la ferraille et des bandes de papier passé à la déchiqueteuse. Il y réalise les aménagements nécessaires au fur et à mesure de ses possibilités.
En 2001, L’Atelier de la Photo devient le siège de la première édition du festival Transphotographiques.
En 2003, l’usine devient la Maison de la Photographie, et y accueille sa première exposition.
Histoire récente (2001 à ...)
Au fur et à mesure des années, des travaux de réhabilitation améliorent le lieu : aménagement sténographique, accessibilité, chauffage, jusqu’à aujourd’hui, où le bâtiment retrouve sa forme et ses volumes initiaux : entrée par le 28 rue Pierre Legrand et le 18 rue Frémy, plafonds hauts et cour intérieure. Aujourd’hui, La Maison de la Photographie, au-delà d’être un lieu structurant et ouvert sur son quartier, accueille des expositions d’artistes régionaux et des projets participatifs, tout comme des expositions d’envergure internationale.
en 2004, Le bâtiment a accueilli entre autres une installation-exposition de Georges Rousse, à l’occasion de la Capitale Européenne de la Culture
puis Paolo Ventura, François-Marie Banier, mais aussi plus récemment, des expositions de William Klein, ou Charlotte Rampling.
En 2013, à l’occasion des 10 ans de la Maison de la Photographie, s’ouvre l’exposition Berlin du grand photographe Peter Lindbergh, comme un clin d’œil puisqu’il était l’invité d’honneur des Transphotographiques en 2003 au Palais de Beaux Arts de Lille.
en 2016, la Maison Photo a accueilli, entre autres, l’artiste new-yorkais, Julian Lennon.
Extraits du Mémoire réalisé par Gaëlle Cardon :Étudiante à Lille3 en 2e année de master professionnel «Monde du travail, mémoire et patrimoine»