Magnum Force (film)
Magnum Force est un film américain réalisé par Ted Post et sorti en 1973. C'est le deuxième épisode de la saga L'Inspecteur Harry. On y retrouve Clint Eastwood dans le rôle de l'inspecteur Harry Callahan.
Titre québécois | À coups de magnum |
---|---|
Titre original | Magnum Force |
RĂ©alisation | Ted Post |
Scénario |
John Milius Michael Cimino |
Musique | Lalo Schifrin |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
The Malpaso Company Warner Bros. |
Pays de production | États-Unis |
Genre | policier |
Durée | 118 minutes |
Sortie | 1973 |
SĂ©rie L'Inspecteur Harry
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Résumé
Alors que San Francisco est secouée par une série de mystérieuses exécutions punitives de criminels, Harry Callahan se voit assigné par son supérieur, le lieutenant Neil Briggs, un nouveau coéquipier, un débutant prénommé Early Smith. Briggs a également changé de poste Callahan et l'a mis à la surveillance, prétendant une intervention trop violente lors d'une arrestation. Harry, le croyant simplement jaloux, n'hésite pas à le contrarier et à intervenir quand même dans diverses affaires.
En allant voir un ancien équipier devenu serveur à l'aéroport de San Francisco, Harry remarque qu'une prise d'otage dans un avion prêt à décoller est en train de se dérouler, il en profite pour agir et parvient facilement à neutraliser les agresseurs. Cependant il désobéit au lieutenant Briggs l'ayant affecté au poste de surveillance.
Callahan fait en même temps connaissance de quatre jeunes recrues, se montrant très bons tireurs, presque du même niveau que lui. Il devient vite intrigué par cette bande de « bleus ».
Pendant ce temps, les meurtres se multiplient, tous commis par un motard de la police, au visage énigmatique, et ne ratant jamais sa cible. Un motard lance une bombe dans une piscine en plein air bondée, puis mitraille toutes les personnes présentes sur la terrasse. Un peu plus tard, un proxénète ayant assassiné une prostituée dans un taxi se fait tuer le lendemain.
Lors d'une réunion, Briggs demande à Harry, en le remettant officiellement à la criminelle, de ne pas hésiter à faire usage de violence en procédant à l'arrestation de Frank Palanzio, un tueur autrefois engagé par Carmine Rica, impliqué dans 23 affaires de meurtre. Briggs le soupçonne d'être responsable des meurtres, laissant Harry assez sceptique.
Une autre intervention se passe alors qu'un des policiers motards se prépare à tuer des personnes dans un appartement. Après l'avoir fait, une patrouille arrive au sous-sol, d'où il redescend et se fait tuer. On remarque qu'il s'agit de Charlie McCoy, un collègue de Harry, dépressif et suicidaire.
Un concours de tir de la police est organisé dans San Francisco. Harry et Davis (un des nouveaux) y participent. Davis l'emporte et à la fin du concours, Harry a l'idée d'emprunter l'arme de Davis pour l'essayer et rate un tir volontairement. Il revient le soir même pour récupérer une des balles qu'il a laissée dans le châssis d'un des décors du concours. Après analyse, il en vient à la conclusion que Davis est coupable du meurtre de son ancien collègue McCoy.
Une intervention musclée est préparée pour arrêter Palanzio et sa bande à l'entrée d'une usine. Harry est accompagné de deux des nouveaux policiers. Juste avant que la police arrive, Palanzio reçoit un appel anonyme prévenant que des « faux policiers » viendront pour les tuer. Une fois la police arrivée, une fusillade se déclenche où tous les malfrats sont tués, ainsi qu'un des jeunes policiers.
Alertant Briggs sur le cas de ses jeunes collègues, Callahan n'est pourtant pas soutenu, malgré des preuves plus qu'évidentes.
Peu après, Harry tombe nez à nez avec les trois jeunes motards qu'il reconnait. Considérant que ses méthodes sont proches des leurs, ils lui proposent de se joindre à eux. Après avoir refusé et jugeant qu’ils sont aussi criminels que les gens qu'ils ont assassinés, Callahan se retrouve alors dans leur ligne de mire.
Un peu plus tard, Harry découvre sa boîte à lettres piégée par une bombe. Il va d'abord essayer de prévenir Smith mais n'arrive pas à le joindre. Il alerte alors Briggs qui décide de venir chez lui.
Briggs le prend en otage, laissant comprendre à Harry qu'il est à la tête de toute cette organisation avec la corruption des trois motards policiers et le fait de se mettre contre leur politique fait de lui la prochaine victime. Parvenant à le désarmer, Harry doit alors affronter toute l'équipe de l'escadron de motards policiers. Après les avoir éliminés un par un, Harry Callahan se fait surprendre par Briggs qui veut le remettre aux autorités. Ayant activé la minuterie de la bombe restée dans la voiture, Callahan laisse partir Briggs dans sa voiture qui explose peu après.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre original et français : Magnum Force
- Titre québécois : À coups de magnum
- Titre de travail : Vigilance[1]
- Réalisation : Ted Post, assisté de Buddy Van Horn
- Scénario : John Milius et Michael Cimino, d'après une histoire de John Milius, d'après les personnages créés par Harry Julian Fink et R. M. Fink
- Musique : Lalo Schifrin
- Photographie : Frank Stanley
- DĂ©cors : John Lamphear
- Montage : Ferris Webster
- Production : Robert Daley
- Sociétés de production : The Malpaso Company et Warner Bros.
- Distribution : Warner Bros.
- Pays de production : États-Unis
- Format : Technicolor (couleur, son mono)
- Genre : policier, thriller
- Durée : 118 minutes
- Dates de sortie[1] :
- États-Unis :
- France :
- Classification[2] :
Distribution
- Clint Eastwood (VF : Jean-Claude Michel) : l'inspecteur Harry Callahan
- Hal Holbrook (VF : Jacques Thébault) : le lieutenant Neil Briggs
- Mitch Ryan (VF : Francis Lax) : Charlie McCoy
- David Soul (VF : Michel Bedetti) : John Davis
- Tim Matheson (VF : Gilles Guillot) : Phil Sweet
- Kip Niven (VF : Yves-Marie Maurin) : Red Astrachan
- Robert Urich : Mike Grimes
- Felton Perry (VF : Serge Sauvion) : l'inspecteur Earlington « Early » Smith
- John Mitchum (VF : Pierre Collet) : l'inspecteur Frank DiGiorgio
- Albert Popwell (VF : Albert Augier) : Gigi « Pimp » Wilson, le maquereau (Sidney en VF)
- Christine White (VF : Nelly Vignon) : Carol McCoy
- Margaret Avery (VF : Évelyne Séléna) : la prostituée
- Jack Kosslyn (VF : Michel Gudin) : Walter
- Bob McClurg (VF : Georges Aubert) : le chauffeur de taxi
- Tony Giorgio (VF : Michel Barbey) : Frank Palancio
- Clifford A. Pelow (VF : Jean Michaud) : Lou Guzman
- Richard Devon (VF : André Valmy) : Carmine Ricca
- Maurice Argent (VF : Albert de MĂ©dina) : Nat Weinstein
- Russ Moro (VF : Michel Barbey) : Gino, le chauffeur de Ricca
- Bob March (VF : Jean Berger) : Estabrook
- Adele Yoshioka (VF : BĂ©atrice Bruno) : Sunny
- Joe Miksak (VF : André Valmy) : Avery (non crédité)
- Robert Feero (VF : Dominique Collignon-Maurin) : le braqueur de la superette (non crédité)
- Craig Kelly (VF : Robert Dalban) : le serveur à l'aéroport (non crédité)
- Will Hutchins : un policier (non crédité)
- Joseph Whipp (VF : Daniel Gall) : Nickle (Nick Royale en VF), l'homme de main de Palancio (non crédité)
- Ray Saunders (VF : Georges Atlas) : le docteur de l'infirmerie (non crédité)
- Ben Niems (VF : Jacques Ferrière) : le manifestant en colère (non crédité)
- Art Brown (VF : Georges Aubert) : un journaliste (non crédité)
- Suzanne Somers : la femme blonde dans la piscine (non créditée)
Production
Genèse et développement
Lors de la réalisation de L'Inspecteur Harry (1971), aucune suite n'est prévue. Le film propose d'ailleurs une fin bouclant le parcours de Harry lorsque celui-ci jette son insigne de police. Ce serait les attaques de la critique, notamment l'article de Pauline Kael dans le New Yorker qui qualifie le film de fasciste et d'immoral[3], qui aurait motivé la mise en production d'une suite[4].
Clint Eastwood a alors l'idée de reprendre la trame d'une des quatre ébauches de script qu'il avait proposées à Don Siegel pour L'Inspecteur Harry. Dans cette version écrite par Terrence Malick, l'antagoniste n'est pas un tueur psychopathe qui tue pour le plaisir mais un adepte de l'auto-justice qui tue les criminels ayant échappé à la justice[5]. John Milius est chargé du développement du scénario mais abandonne en cours d'écriture et est remplacé, à la demande d'Eastwood, par Michael Cimino. Celui-ci poursuivra son association avec Clint Eastwood l'année suivante en mettant en scène Le Canardeur, dont il signe également le scénario.
Distribution des rĂ´les
Albert Popwell tient ici le rôle de Gigi « Pimp » Wilson, un proxénète cruel qui assassine une prostituée en lui faisant ingérer de la soude après avoir récupéré l'argent des passes qu'elle tentait de dissimuler dans ses sous-vêtements. Il apparaît dans les quatre premiers films de la saga, dans un rôle à chaque fois différent.
Tournage
Le tournage a eu lieu principalement Ă San Francisco, mais Ă©galement Ă Oakland, Richmond et Tiburon[6].
Musique
The Original Score
Sortie |
1974 [7] (CD) |
---|---|
Genre | musique de film |
Compositeur | Lalo Schifrin |
Critique |
Albums de Lalo Schifrin
Bandes originales de L'Inspecteur Harry
La musique du film est composée par Lalo Schifrin, qui a travaillé sur tous les films de la saga, à l'exception de L'inspecteur ne renonce jamais (1976).
Sortie et accueil
Accueil critique
Pour Télérama, le film « reprend avec bonheur les ingrédients qui avaient fait le succès de L'Inspecteur Harry », avec « un scénario en béton qui multiplie les rebondissements, un suspense de tous les instants » et « un rythme haletant ponctué par des morceaux de bravoure d'une rare efficacité »[9].
Dans sa critique pour L'Obs, François Forestier estime que « cette suite du film de Don Siegel est une réponse directe aux critiques taxant de fasciste le personnage de Clint Eastwood »[10].
Jacques Siclier, du Monde, est du même avis : « Dirty Harry remet en cause, ici, sa propre attitude de justicier individuel et se trouve confronté à une forme de fascisme américain, implicitement dénoncé dans ce thriller sociologique[11]. »
Box-office
- États-Unis : 39 768 000 dollars[12]
- France : 738 335 entrées[13]
Citation célèbre
« L'homme sage est celui qui connaît ses limites. » (Harry Callahan) qui revient trois fois dans le film, et constitue la dernière réplique.
Autour du film
- S'il manifestait un cynisme évident dans le premier film, le personnage de Harry a été nettement adouci dans cette suite. Il se voit même affublé d'un aspect plus sentimental envers les femmes (entre autres Carol McCoy et Sunny, sa voisine d'immeuble, avec qui il entame une relation).
- Un plan remarquable lors de l'assassinat de Carmine Rica (un syndicaliste du crime) par l'escadre : le motard se gare derrière le véhicule des truands et la caméra embarquée sur la moto donne un plan incliné sur la droite quand la moto est posée sur béquille.
- Dans le stand de tir, lorsque l'inspecteur Harry parle avec les quatre jeunes recrues, il avoue tirer avec des cartouches de .44 Magnum, mais rechargées de manière légère (le minimum que la tabelle de .44 Magnum conseille) qui génèrent moins de recul et lui permettent selon ses dires : « un meilleur contrôle ». Il ne s'agit pas d'un allègement en poudre mais d'une ogive moins lourde permettant de diminuer le recul et donc améliorer la précision et le confort de tir tout en conservant une forte puissance de tir.
- Un épisode de la série Hooker réutilisera la trame principale du film, également utilisé dans un épisode de la série Les Rues de San Francisco.
- C'est en le voyant jouer dans ce film que les producteurs de la série télévisée Starsky et Hutch eurent l'idée d'embaucher David Soul pour interpréter le rôle de Hutch. L'un des épisodes de la série reprend d’ailleurs la trame des policiers-justiciers.
- Petite erreur lors du générique de fin, le nom de l'inspecteur Harry est orthographié « Calahan » au lieu de « Callahan ».
Notes et références
- (en) Release infos sur l’Internet Movie Database
- (en) Parental guide sur l’Internet Movie Database
- (en) Pauline Kael, « Dirty Harry: Saint Cop », sur The New Yorker, (consulté le ).
- Bernard Benoliel, Jean-Baptiste Thoret, « Dirty Harry est-il devenu démocrate ? », sur franceinter.fr/, (consulté le )
- (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
- (en) Filming locations sur l’Internet Movie Database
- (en) Lalo Schifrin – Magnum Force (The Original Score) Magnum Force sur Discogs
- (en) « Lalo Schifrin - Magnum Force: The Original Score », sur AllMusic (consulté le )
- « Magnum Force - Film de Ted Post (Magnum Force, USA, 1973) », sur Télérama, (consulté le ).
- François Forestier, « « Magnum Force », Harry, ce démocrate solitaire », sur L'Obs, (consulté le ).
- Jacques Siclier, « Magnum Force », sur Le Monde, (consulté le ).
- (en) Box-office - Box Office Mojo. Consulté le .
- (fr) Box-office - Jp's Box-office. Consulté le .
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- (en) Metacritic