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Le Canardeur

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot) est un film américain réalisé par Michael Cimino et sorti en 1974.

Le Canardeur

Titre original Thunderbolt and Lightfoot
RĂ©alisation Michael Cimino
Scénario Michael Cimino
Acteurs principaux
Sociétés de production The Malpaso Company
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre action, comédie dramatique
DurĂ©e 110 min
Sortie 1974

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Clint Eastwood et Jeff Bridges y tiennent les rĂ´les principaux.

Synopsis

Le braqueur de banque John « Thunderbolt » Doherty (adaptĂ© en le « Canardeur », interprĂ©tĂ© par Clint Eastwood), se lie d'amitiĂ© avec « Pied de Biche Â» (Lightfoot en version originale, jouĂ© par Jeff Bridges), un jeune aventurier, qui lui sauve la vie involontairement. Ensemble, ils dĂ©cident de rĂ©cupĂ©rer un magot d'un demi-million de dollars qu'un complice de Thunderbolt a planquĂ© dans une vieille Ă©cole. Mais celle-ci a Ă©tĂ© dĂ©truite. Thunderbolt et Lightfoot, rejoints par les anciens complices du premier, mettent donc au point le braquage d'une autre banque. On dĂ©couvre Ă  cette occasion pourquoi Thunderbolt (« Coup de tonnerre Â») est ainsi surnommĂ© : il utilise un canon de 20 millimètres des surplus de l'armĂ©e pour dĂ©molir la porte blindĂ©e des coffres-forts.

Fiche technique

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

Production

Genèse et développement

Selon l'ouvrage American Rebel: The Life of Clint Eastwood (2009) de Marc Eliot, c'est l'agent Stanley Kamen de la William Morris Agency qui suggère les prémices de l'intrigue à Michael Cimino, pour un éventuel projet mettant en vedette Clint Eastwood. Ce dernier reçoit le scénario via son agent, Leonard Hirshan. Clint Eastwood accepte le rôle, au détriment du film Tuez Charley Varrick ! de son mentor Don Siegel[2].

Clint Eastwood voulait initialement le réaliser mais décide de donner sa chance à Michael Cimino, qui n'a alors réalisé aucun long métrage. L'acteur-réalisateur avait été satisfait de son travail de scénariste pour Magnum Force (1973), le second opus de la saga L'Inspecteur Harry[2].

Michael Cimino s'inspire ici de l'un de ses films préférés, Capitaine Mystère (1955) de Douglas Sirk, dans lequel les personnages principaux sont les capitaines Thunderbolt et Lightfoot[2].

Tournage

Le tournage a lieu en dans le Montana (forĂŞt nationale Lewis et Clark, Hobson, Fort Benton, Augusta, Choteau et Great Falls)[3].

Bande originale

La musique du film est composée par Dee Barton. La chanson du générique de fin Where do I go from here est cependant interprétée et composée par Paul Williams.

Accueil

Le film rĂ©colte 21 700 000 $ aux Etats-Unis[4]. En France, il attire 531 947 spectateurs en salles[1].

Selon l'ouvrage Final Cut de Steven Bach, Clint Eastwood fut très déçu des résultats du film au box-office. Il reprocha à United Artists leur mauvaise promotion du film. Malgré un contrat pour deux films, il ne travailla plus jamais avec ce studio[2].

Distinctions

Aux Oscars 1975, Jeff Bridges est nommé à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle[5].

Analyse

Alain Paucard prĂ©cise que le « titre idiot, racoleur [en français], causa le plus grand tort Ă  ce film tendre » ; mais « Eastwood, satisfait du travail de Cimino, scĂ©nariste de Magnum Force, lui donna sa chance comme rĂ©alisateur[6]. » Il s'agit en effet du premier film rĂ©alisĂ© par Michael Cimino, qui rĂ©unit Ă  l'Ă©cran la grande star qu'Ă©tait dĂ©jĂ  Clint Eastwood et Jeff Bridges, encore jeune acteur promis Ă  un bel avenir. Le film est Ă  la fois un road movie et un film policier, film de casse, confirmant dĂ©jĂ  le soin tout particulier apportĂ© par Cimino Ă  la façon dont il filme les paysages naturels, en l'occurrence ceux du Montana. Dans un entretien, Cimino Ă©voque d'ailleurs comme rĂ©fĂ©rence en la matière John Ford, rĂ©alisateur qu'il admire tout particulièrement pour son goĂ»t des grands espaces[7]. Ă€ l'image des propos, dans le film, de Clint Eastwood au jeune Jeff Bridges, « tu arrives dix ans trop tard Â», le film se teinte d'une nostalgie Ă©vocatrice Ă  la fois d'une AmĂ©rique perdue et du cinĂ©ma des westerns. Le film commence d'ailleurs par un long plan d'ensemble sur une petite Ă©glise perdue dans la campagne ; on entend alors un cheval hennir, mais au lieu de le voir, c'est une voiture qui surgit Ă  l'Ă©cran et s'approche dans un nuage de poussière. S'ensuit une fusillade, une poursuite et la rencontre fortuite, et pour le moins amusante, des deux personnages principaux dans une parodie de rodĂ©o (automobile).

Dans son analyse du film, Jean Douchet insiste sur cette « ironie masquĂ©e Â», mĂŞlant des Ă©lĂ©ments ou Ă©vocations de l'AmĂ©rique des annĂ©es 1970 et d'un passĂ© rĂ©volu, le tout sur fond de violence sèche, rappelant le cinĂ©ma de Sam Peckinpah. Au-delĂ  du scĂ©nario, finalement assez simple, c'est donc tout un fond de rĂ©flexions Ă  la fois sur le cinĂ©ma et sur la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine que porte le film, avec une vision nostalgique sous-jacente du cinĂ©ma et de l'AmĂ©rique. Jean Douchet rapporte aussi les propos de Cimino, selon lesquels ce sont les personnages qui l'intĂ©ressent avant tout (« Je ne commence jamais Ă  Ă©crire un scĂ©nario avec une idĂ©e. Je ne commence Ă  Ă©crire qu'avec une idĂ©e du personnage ») et constituent la matrice de ses films[8]. Avec les aventures de ce duo formĂ© par un ancien braqueur de banques un peu fatiguĂ© et un jeune aventurier fringant, prĂŞt Ă  tout et un peu naĂŻf, Cimino dĂ©voile aussi de nouvelles relations apparues dans la sociĂ©tĂ© entre les hommes et les femmes, omniprĂ©sentes dans le film par le biais de plusieurs personnages qui ne font que passer, mais Ă©chappent Ă  l'emprise des deux hommes, montrant Ă  l'Ă©vidence que « le hĂ©ros de l'ouest Â» n'est plus aussi irrĂ©sistible ; car le fĂ©minisme est aussi passĂ© par lĂ  et a changĂ© les relations entre les sexes. L'ironie du rĂ©alisateur transparaĂ®t aussi Ă  travers l'incarnation d'un duo de gangsters incarnĂ©s Ă  contre-emploi par George Kennedy (acteur fĂ©tiche de Clint Eastwood) et Geoffrey Lewis (habituĂ© aux rĂ´les de durs et mĂ©chants), qui apparaissent ici particulièrement comiques, dans plusieurs scènes humoristiques, faisant rĂ©fĂ©rence au cinĂ©ma muet.

Novélisation

Le scénario a fait l'objet d'une novélisation, sous le même titre, par Joe Millard (Série noire no 1710)

Notes et références

  1. « Le Canardeur », sur JP's Box-office (consulté le )
  2. (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
  3. (en) Locations sur l’Internet Movie Database
  4. (en) « Thunderbolt and Lightfoot », sur Box Office Mojo (consulté le )
  5. (en) Awards sur l’Internet Movie Database
  6. Jean Tulard (sous la dir. de), Guide des films, vol. 1, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2005, p. 488.
  7. « Pour l'amour des personnages Â», entretien audio avec Michael Cimino, inclus dans les supplĂ©ments de l'Ă©dition DVD Carlotta, 2014.
  8. « Une ironie masquĂ©e Â», analyse du film par Jean Douchet, incluse dans l'Ă©dition DVD Carlotta, 2014.

Liens externes

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