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Madame de Villemomble

Mademoiselle Le Marquis dite Madame de Villemomble, née le 26 décembre 1737 à Langrolay-sur-Rance près de Dinan et morte le à Paris, est une aristocrate française du siècle des Lumières. Elle fut la maîtresse successivement de Gabriel Louis François de Neufville (1731-1794), marquis de Villeroy et de Louis Philippe d'Orléans (1725-1785) duc d'Orléans, Premier Prince du sang.

Madame de Villemomble
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  68 ans)
Paris
SĂ©pulture
Activité
Appartenance ethno-culturelle
Seigneur de Villemomble, 1767-1789
Enfant

de son union avec Louis Gabriel de Neufville, marquis de Villeroy : Anne-Camille de Neufville, 1753

de son union avec le duc d'Orléans : Louis-Étienne de Saint-Farre, 1759 Louis-Philippe de Saint-Albin, 1761

Marie Perrine Étiennette d'Auvilliers, 1761
Buste de Mlle Le Marquis - Musée de l'ermitage - Saint-Petersbourg - Russiei
Mlle Le Marquis - Buste la représentant en Diane chasseresse - Musée de l'Ermitage - Saint-Petersbourg - Russie
Actes paroissiaux de Langrolay

Biographie

Étiennette Marie Périne Le Marquis voit le jour le 26 décembre 1737 à Langrolay-sur-Rance près de Dinan, en Bretagne[1]. Elle est la fille de Pierre Le Marquis, capitaine de vaisseau, né à Dinan, en 1701 et de Gilette Anne GIRARD, née à Saint-Servan en 1706 et morte à Paris en 1753. Son père décède vers 1742, vraisemblablement tué dans un combat. Elle est élevée au couvent des Ursulines à Dinan, qui se consacre à l'éducation des jeunes filles. À l'âge de 13 ans elle se rend à Paris avec sa mère, rue du Champ-Fleury.

Gabriel Louis François de Neufville de Villeroy, né le l'entretient ainsi que son frère et le 23 juin 1753, leur fille Anne-Camille nait (future comtesse de Vassan) qui portera le nom de Neufville.

C'est en 1757 que mademoiselle Le Marquis, que l'on appelle par dĂ©rision « Marquise Â», attire l'attention du duc d'OrlĂ©ans. Il la remarque Ă  l'OpĂ©ra au cours d'un spectacle. Mademoiselle Le Marquis quitte ses appartements, rue de Richelieu, pour le Château de Bagnolet (Paris). Devenue la favorite en titre du duc d'OrlĂ©ans, le Ă  Paris, un garçon naĂ®t de leur union. Il est appelĂ© Louis Étienne de Saint-Farre, futur abbĂ© de Cour et dernier abbĂ© de l'abbaye Notre-Dame de Livry sous le nom de Saint-Phar. Étiennette communique Ă  son amant le goĂ»t de la comĂ©die. C'est sur l'initiative de cette dernière que le duc fait amĂ©nager le petit théâtre qu'il inaugure en 1761. Elle est aussi Ă  l'origine du remaniement de l'Ermitage construit en 1734 par l'architecte Sorin, lui donnant son aspect que nous lui connaissons aujourd'hui, 148, rue de Bagnolet Ă  Paris. Étiennette donne des spectacles et des parades rĂ©alisĂ©s en grande partie par Charles CollĂ© et Carmontelle, oĂą se produit le prince en compagnie de la noblesse. Elle organise avec son complice des pièces nouvelles et mĂŞme licencieuses. C'est chez elle qu'on joue pour la première fois en 1762 La Partie de chasse de Henri IV. Le , Mademoiselle Le Marquis donne naissance Ă  des jumeaux. On appellera le garçon, Louis-Philippe, futur comte-abbĂ© de Saint-Albin, et la fille, Marie Perrine Étiennette d'Auviliers, future comtesse de Brossard. Ils sont baptisĂ©s Ă  l'Ă©glise paroissiale Saint-Maurice de Charenton. Le duc d'OrlĂ©ans s'y rend pour reconnaĂ®tre ses enfants. Les trois enfants de Mademoiselle Le Marquis reçoivent une Ă©ducation soignĂ©e dans un univers de luxe et de tendresse. Les annĂ©es passent et Madame de Montesson devient sa rivale, appuyĂ©e par madame de Genlis.

Louis-Philippe offre Ă  Mademoiselle Le Marquis, le , la seigneurie de Villemomble. Comme il souhaite continuer Ă  rencontrer « amicalement Â» Étiennette, il l'autorise Ă  ouvrir une porte dans le mur de clĂ´ture du parc du château du Raincy qu'il va acquĂ©rir en 1769. Mademoiselle Le Marquis, dite « Marquise Â» devient alors dame de Villemomble et autres lieux, c'est-Ă -dire, Noisy-le-Sec et Avron.

Charlotte-Jeanne-Béraud de la Haye du Rioux de Montesson, arrive à ses fins et épouse secrètement le duc d'Orléans, le .

Avec ses revenus et ceux qui lui proviennent de la seigneurie de Villemomble, Madame de Villemomble Ă©lève ses enfants d'une façon digne de leur origine. Devenue « haute et puissante dame de Villemomble Â», elle fait raser ce qui reste du vieux manoir construit par Florimond Robertet, ancien seigneur de Villemomble sous le règne de François Ier et se fait construire un Ă©lĂ©gant château par l'architecte Alexandre-ThĂ©odore Brongniart, en 1769, qu'elle fera dĂ©corer avec soin par Henri Piètre. L'hiver, elle rĂ©side dans son hĂ´tel particulier, 14, rue Grammont Ă  Paris et l'Ă©tĂ© Ă  Villemomble, oĂą elle mène une vie de châtelaine respectable.

Madame de Villemomble n'a pas nĂ©gligĂ© sa fille nĂ©e de son union avec le duc de Villeroy. Elle obtient de lui qu'elle soit reconnue comme Ă©tant une Neufville et puisse porter ce nom. Bien dotĂ©e, Anne Marie Camille de Neufville Ă©pouse en 1776, le comte de Vassan. En , c'est son autre fille, Marie Perrine Étiennette, dite Mademoiselle de Villemomble ou Mademoiselle d'Auvilliers, qui prend pour Ă©poux, François Constantin, comte de Brossard, en prĂ©sence de la maison d'OrlĂ©ans au grand complet. Ses fils, cĂ©dant aux prières de leur père, deviennent les comtes-abbĂ©s de Saint-Farre et de Saint-Albin. Reconnus de Louis-Philippe d'OrlĂ©ans, ils sont prĂ©sentĂ©s Ă  la Cour du Roi Louis XVI et aux princes et princesses de la famille royale. Ils se distinguent par leur goĂ»t pour la dĂ©pense et la magnificence. La duchesse de Bourbon, princesse lĂ©gitime du duc d'OrlĂ©ans les traite comme des frères, elle appelle l'un son frère blond « Saint-Farre Â», et l'autre son frère brun « Saint-Albin Â». Leurs laquais portent la livrĂ©e des OrlĂ©ans.

Au matin du , Mademoiselle Le Marquis apprend que son ancien amant mais toujours ami, Louis-Philippe d'Orléans, est décédé la veille au château de Sainte-Assise. Il avait auprès de lui son épouse, ses deux enfants ainsi que les abbés de Saint-Farre et de Saint-Albin et la comtesse de Brossard, les enfants que lui avait donnés Étiennette.

Durant la Terreur, Madame de Villemomble quitte la France. Elle séjourne à Berne, puis à Hambourg, tandis que les abbés de Saint-Farre et de Saint-Albin se réfugient dès 1792 à Londres. Saint-Farre est hébergé, par la suite, à Barcelone chez la duchesse de Bourbon. Sa fille se cantonne dans son fief des Isles Bardel.

Lorsque Madame de Villemomble revient en France, fin 1794, elle retrouve intacts son hĂ´tel parisien et son château de Villemomble, mais sa fortune est fortement entamĂ©e et elle se voit contrainte de vendre ses terres de Villemomble au banquier Ernest Lang. En 1800, elle lui rachète ses terres afin de les revendre aussitĂ´t Ă  Nicolas Bourelle de Sivry, pour 1 222 kilogrammes d'argent fin, poinçon de Paris.

Le (an treize), Mademoiselle Le Marquis rédige son testament et le dépose chez son notaire parisien, maître Marchoux.

Le , mademoiselle Le Marquis, autrefois baronne de Villemomble, meurt dans son hôtel de la rue Grammont à Paris et est inhumée au cimetière du Père Lachaise.

Tableaux et sculptures

Annexes

Bibliographie

  • Guy Martignon, Le Grand livre de Villemomble des origines Ă  nos jours, Les Amis du château de Villemomble.
  • Guy Martignon, Marquise, dame de Villemomble, La Lampe de mĂ©moire, Les Amis du château de Villemomble
  • Guy Martignon, Madame de Villemomble, Le Pays de Dinan
  • Guy Martignon, Villemomble, la mĂ©moire du passĂ©, AACV
  • Guy Martignon, Yannick Lelardoux, Villemomble, 1500 ans d'Histoire, BD, Les amis du château, 2011
  • Guy Martignon, "Le Grand Livre de Villemomble" 2006, Les Amis du Château
  • Guy Martignon, "Le Patrimoine de Villemomble", 2010, Les Amis du Château
  • Journal des inspecteurs de M. de Sartines. Première partie. 1761-1764, Paris, Dentu, 1863
  • Bachaumont, MĂ©moires secrets [lire en ligne]
  • Charles CollĂ©, Journal historique ou MĂ©moires littĂ©raires, Paris, 1807, 3 volumes in-8, t. 3, p. 111 [lire en ligne]
  • François Metra, Correspondance secrète, politique et littĂ©raire
  • Camille Piton, Rapports de police destinĂ©s au roi Louis XV, Mercure de France, 1906, p. 27 [lire en ligne]
  • Gaston Sirjean, EncyclopĂ©die gĂ©nĂ©alogique des maisons souveraines, vol. 8, Les illĂ©gitimes, chez l'auteur, 1963, p. 279 ; 360
  • Bibliothèque de l'Arsenal - Archives de la Bastille - (Dossier Lemarquis)

Articles connexes

Références

Liens externes

  • Naissance de Etiennette Le Marquis - AD 22 - Registres paroissiaux de Langrolay
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