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Maciej Kalenkiewicz

Maciej Kalenkiewicz (–); nom de guerre Kotwicz) est un ingĂ©nieur militaire polonais, lieutenant-colonel de l'ArmĂ©e polonaise. Pendant la DeuxiĂšme Guerre mondiale il suivit l'entraĂźnement des Cichociemni et fut envoyĂ© dans la Pologne occupĂ©e oĂč il prit en charge le commandement de l'Armia Krajowa sur la zone de NowogrĂłdek. Il fut l'un des chefs polonais de l'opĂ©ration TempĂȘte et de l'opĂ©ration Ostra Brama. Comme les 39 soldats de l'AK qui Ă©taient alors sous son commandement, il fut tuĂ© le par le NKVD au cours de la bataille de Surkonty.

Maciej Kalenkiewicz
Biographie
Naissance

Pacavičy (d)
DĂ©cĂšs
(Ă  38 ans)
Surkonty (en)
Nationalité
Formation
School of Sappers Cadet (d)
École polytechnique de Varsovie
Activités
Autres informations
Armes
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Liste détaillée
Croix de l'ordre de persévérance (d) ()
Croix de l'Armia Krajowa
Croix de la Valeur
Gold Cross of Merit with Swords (d)
Croix d'argent de l'ordre militaire de Virtuti Militari

Biographie

Jeunesse

Maciej Kalenkiewicz est nĂ© le Ă  Pacewicze, prĂšs de Wilno. Son pĂšre, Jan Kalenkiewicz, Ă©tait un membre appauvri de la noblesse polonaise et un politicien paysan. Sa mĂšre, Helena, avait pour nom de jeune fille Zawadzka. Il fut scolarisĂ© dans un collĂšge de Wilno (appelĂ©e aujourd'hui Vilnius) et entra au Corps des Cadets de Modlin. En 1924, il fut admis Ă  l’École d'officiers ingĂ©nieurs Ă  Varsovie, oĂč il participa au coup d’État de 1926 du cĂŽtĂ© du gouvernement. En 1927, il reçut son diplĂŽme d'ingĂ©nieur, avec les meilleures notes de sa promotion. AprĂšs une annĂ©e de pratique au prestigieux 1er rĂ©giment d'ingĂ©nieurs basĂ© Ă  Modlin, il s'inscrivit Ă  la facultĂ© d'ingĂ©nierie de l'École polytechnique de Varsovie. En 1934, il Ă©pousa Irena (nom de jeune fille, Erdman) et obtint son diplĂŽme d'ingĂ©nieur qualifiĂ©.

Il retourna au service actif et fut rattachĂ© Ă  l’École des sous-officiers de Modlin en tant que chef de peloton. En 1936, il monta au grade de capitaine et, en 1938, il fut autorisĂ© Ă  rejoindre la Grande École de guerre de Varsovie. Cependant, ses Ă©tudes furent interrompues quand la guerre Ă©clata.

Parmi les premiers résistants de la Seconde Guerre mondiale

Pendant la campagne de septembre 1939, Kalenkiewicz servit Ă  l'Ă©tat-major de la brigade de cavalerie Souwalki, une unitĂ© du Groupe OpĂ©rationnel Independant Narew. Il participa, dans ses unitĂ©s, Ă  des actions de retardement dans le Nord du pays mais, Ă  la mi-septembre, il se portait volontaire pour un rĂ©giment improvisĂ©, le 110e rĂ©giment de Uhlans commandĂ© par le lieutenant-colonel Jerzy Dąbrowski Ɓupaszko. En tant que membre de la Brigade de rĂ©serve de cavalerie, le rĂ©giment prit part Ă  la dĂ©fense de WoƂkowysk contre les attaques allemandes.

AprĂšs l'invasion de la Pologne par les SoviĂ©tiques le , le rĂ©giment fit route vers le nord en direction de la frontiĂšre avec la Lituanie. Il marcha vers Grodno et la forĂȘt d’AugustĂłw, oĂč il mena quelques escarmouches contre l’armĂ©e allemande et prit part Ă  la Bataille de Grodno contre l’ArmĂ©e rouge. AprĂšs deux jours de durs combats contre les SoviĂ©tiques supĂ©rieurs en nombre, Grodno tomba le et trois jours plus tard le gĂ©nĂ©ral de brigade WacƂaw PrzeĆșdziecki, commandant de la zone de dĂ©fense de Grodno, ordonna Ă  toutes ses troupes de se retirer en Lituanie neutre. Le 110e RĂ©giment fut la seule unitĂ© Ă  ne pas obĂ©ir Ă  cet ordre. Les soldats menĂ©s par Dąbrowski refusĂšrent de quitter le pays et, au contraire, se dirigĂšrent vers Varsovie assiĂ©gĂ©e.

L’unitĂ© fut rejointe par les restes de plusieurs rĂ©giment dĂ©faits et se fraya un chemin vers Varsovie. Elle fut encerclĂ©e par l’ArmĂ©e rouge dans la zone de la riviĂšre Biebrza et subit de lourdes pertes, mais elle parvint Ă  percer les dĂ©fenses adverses. À la suite de quoi, le lieutenant-colonel Dąbrowski, commandant le rĂ©giment, dĂ©cida sa dissolution. Le major Henryk DobrzaƄski prit la tĂȘte d’environ 180 hommes qui dĂ©cidĂšrent de poursuivre leur route vers Varsovie assiĂ©gĂ©e. Parmi ces hommes, Maciej Kalenkiewicz devint le chef d’état major de l'unitĂ© dĂ©tachĂ©e de l’ArmĂ©e polonaise, ainsi que s’était intitulĂ©e l’unitĂ©. Quand Varsovie capitula, le , DobrzaƄski dĂ©cida de continuer le combat contre l'occupation Ă©trangĂšre de la Pologne. PrĂšs de 50 hommes se portĂšrent volontaires pour rester dans l'armĂ©e, tandis que le reste recevait l'autorisation de quitter les rangs. Le , ils traversĂšrent la Vistule prĂšs de Dęblin et entamĂšrent une marche vers les monts Sainte-Croix. Le mĂȘme jour, son unitĂ© mena sa premiĂšre escarmouche contre les Allemands. À la suite de quoi il dĂ©cida de rester dans les environs de Kielce attendant avec son unitĂ© l’arrivĂ©e des AlliĂ©s qu’il escomptait au printemps 1940. Deux jours plus tard, Kalenkiewicz devint le commandant en second de ce qui allait devenir la premiĂšre unitĂ© de partisans de la Seconde Guerre mondiale. Il prit pour nom de guerre "Kotwicz", d'aprĂšs le nom du blason de sa famille.

En , Kalenkiewicz rejoignit Varsovie avec la mission, confiĂ©e par DobrzaƄski, de rejoindre le gĂ©nĂ©ral MichaƂ Karaszewicz-Tokarzewski, commandant de SƂuĆŒba Zwycięstwu Polski, premiĂšre organisation importante de rĂ©sistance formĂ©e dans la Pologne occupĂ©e par les Nazis comme par les SoviĂ©tiques. Cependant, il ne retourna pas dans l'unitĂ© de DobrzaƄski, mais dĂ©cida plutĂŽt de prendre la route de la France, oĂč l'ArmĂ©e polonaise Ă©tait en train de se reformer sous l'impulsion du gĂ©nĂ©ral Sikorski.

A l'Ouest

À la fin de l'annĂ©e 1939, Ă©tant passĂ© par la Hongrie et la Yougoslavie, Kalenkiewicz arriva en France. LĂ , le , il rejoignit le centre de formation des officiers du gĂ©nie basĂ© Ă  Versailles. Reconnu spĂ©cialiste en gĂ©nie militaire, depuis le , il y fut aussi instructeur. Il proposa Ă  plusieurs reprises au gĂ©nĂ©ral Kazimierz Sosnkowski d’organiser une unitĂ© parachutiste destinĂ©e Ă  ĂȘtre acheminĂ©e en Pologne pour faciliter les contacts avec la RĂ©sistance. DĂ©but mai, Sosnkowski prit Kalenkiewicz dans son Ă©tat major et le tous deux furent Ă©vacuĂ©s vers le Royaume-Uni Ă  la suite de la capitulation française.

ConsidĂ©rĂ© comme faisant partie d’un groupe informel de jeunes officiers dĂ©sireux de rĂ©former l’ArmĂ©e Polonaise en exil en une force spĂ©cialisĂ©e Ă  haut niveau d’entraĂźnement plutĂŽt que de la “chair Ă  canon”, Kalenkiewicz cosigna plusieurs mĂ©morandums pressant les autoritĂ©s polonaises de transformer les unitĂ©s d’infanterie classiques en unitĂ©s aĂ©roportĂ©es capables Ă  la fois de mener des opĂ©rations de reconnaissance armĂ©e et de diversion et d’apporter une aide Ă©ventuelle au soulĂšvement national en perspective. L’un de ces mĂ©morandums fit remarquer Kalenkiewicz par le gĂ©nĂ©ral WƂadysƂaw Sikorski, lequel le fit transfĂ©rer en au Service des Ă©tudes et de l’entraĂźnement parachutiste, nouvellement crĂ©Ă© Ă  l’État-Major GĂ©nĂ©ral polonais. Une des retombĂ©es directes des activitĂ©s de ce service fut la crĂ©ation de la Brigade indĂ©pendante de parachutistes placĂ©e sous le commandement du gĂ©nĂ©ral StanisƂaw Sosabowski. Kalenkiewicz se porta Ă©galement volontaire pour ĂȘtre acheminĂ© vers la Pologne occupĂ©e pour aider l'ArmĂ©e de l'IntĂ©rieur polonaise.

La Pologne occupée par l'Allemagne

Le , il fut convoyĂ© en Pologne par pont aĂ©rien dans le cadre de l’opĂ©ration Jacket[1]. Malencontreusement, le pilote atterrit dans une zone annexĂ©e au TroisiĂšme Reich et non sur un territoire dĂ©pendant du Gouvernement GĂ©nĂ©ral et tous les membres de la mission furent immĂ©diatement arrĂȘtĂ©s dĂšs leur arrivĂ©e. Cependant, pendant le transport vers un poste allemand, l’équipage parvint Ă  rĂ©cupĂ©rer ses armes et s’échappa en tuant tous les Allemands. Kalenkiewicz et son Ă©quipe parvinrent Ă  traverser le territoire du Gouvernement GĂ©nĂ©ral et Ă  rejoindre Varsovie.

LĂ , Kalenkiewicz rencontra le gĂ©nĂ©ral Stefan Rowecki (Grot), qui l’accepta dans le Service OpĂ©rations de l’état-major de l’Association pour la Lutte ArmĂ©e, prĂ©dĂ©cesseur de l'Armia Krajowa (AK, ArmĂ©e de l’IntĂ©rieur).

Comme la rĂšgle voulait que tous les Cichociemni avançaient d'un grade Ă  leur arrivĂ©e en Pologne, Kalenkiewicz fut promu major. Le , il reçut aussi la mĂ©daille de la Virtuti Militari, la rĂ©compense militaire la plus Ă©levĂ©e en Pologne. En tant qu'officier d'Ă©tat-major, il avait en charge diffĂ©rentes tĂąches, la plupart dans le domaine de la formation Ă  la guerre de partisans, au sabotage et communications. Il fut aussi l'auteur du plan W, un plan d'insurrection nationale sur la base duquel fut conçue l'opĂ©ration TempĂȘte. En , Kalenkiewicz participa aussi Ă  des opĂ©rations sur le front puisqu'il fut dĂ©signĂ© comme chef de l'opĂ©ration Ceinture, une opĂ©ration Ă  large Ă©chelle visant tous les postes allemands sur la ligne de dĂ©marcation entre le Gouvernement GĂ©nĂ©ral et le Reich.

Sources

  • Jan Erdman : Droga do Ostrej Bramy, Varsovie 1990
  • Roman Korab-Ć»ebryk : Operacja wileƄska AK, PWN, Varsovie 1988, (ISBN 83-01-08401-4)
  • Bohdan Urbankowski : Antysowieckie powstania. Polska, [w:] Encyklopedia BiaƂych Plam, Radom 2000
  • Rocznik Oficerski z 1928, p. 569 et p. 606

Notes et références

  1. C'est au cours de cette mĂȘme opĂ©ration que fut parachutĂ© Tadeusz Chciuk, un autre Cichociemni

Voir aussi

Liens externes

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