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MĂ©thode GF

La méthode GF de Wilson, parfois appelée méthode FG, est une méthode de mécanique classique d'obtention de certaines coordonnées internes pour une molécule semi-rigide vibrante, les coordonnées normales Qk. Les coordonnées normales décomposent les mouvements classiques de vibrations de la molécule et permettent ainsi d'obtenir des amplitudes vibrationnelles des atomes en fonction du temps. On postule, dans la méthode GF de Wilson, que l'énergie cinétique moléculaire est due seulement aux vibrations harmoniques des atomes, c'est-à-dire que l'énergie globale de rotation et translation est ignorée. Les coordonnées normales apparaissent aussi dans la description quantique des mouvements de vibration de la molécule et dans le couplage de Coriolis entre rotations et vibrations.

Il en découle qu'aprÚs application des conditions d'Eckart que la matrice G-1 donne l'énergie cinétique en termes de coordonnées internes linéaires arbitraires, alors que F représente l'énergie potentielle (harmonique) en fonction de ces coordonnées. La méthode GF donne la transformation linéaire des coordonnées internes générales à l'ensemble spécial de coordonnées normales.

La méthode GF

Une molĂ©cule non-linĂ©aire de N atomes possĂšde 3N-6 degrĂ©s de libertĂ© internes, car localiser une molĂ©cule dans un espace tridimensionnel nĂ©cessite trois degrĂ©s de libertĂ© et son orientation spatiale nĂ©cessite trois autres degrĂ©s de libertĂ©. Ces degrĂ©s de libertĂ© doivent ĂȘtre soustraits des 3N degrĂ©s de libertĂ© d'un systĂšme de N particules.

Les atomes d'une molécule sont « liés » par une surface d'énergie potentielle (SEP) (ou un champ de force dans une approche classique)[1] qui est une fonction de 3N-6 coordonnées.

Les degrés internes de liberté q1, ..., q3N-6 décrivant la SEP de façon optimale sont parfois non-linéaires, comme les coordonnées de valence telles que les angles de liaison, de torsion ou les étirements de liaisons. Il est possible d'écrire l'opérateur d'énergie cinétique quantique pour de telles coordonnées curvilignes, mais il est difficile de formuler une théorie générale applicable à toute molécule. C'est pourquoi E.B. Wilson[2] linéarisa les coordonnées internes en postulant des déplacements minimes. La version linéarisée de la coordonnée interne qt est notée St.

La SEP V peut ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e en sĂ©rie de Taylor au voisinage de son minimum en termes de St. Le troisiĂšme terme (le hessien de V), Ă©valuĂ© au minimum, est une matrice 'F dĂ©rivĂ©e de la force. Dans l'approximation harmonique, la sĂ©rie de Taylor s'achĂšve avec ce terme. Le deuxiĂšme terme, contenant les dĂ©rivĂ©es premiĂšres, est nul car Ă©valuĂ© au minimum de V. Le premier terme peut ĂȘtre inclus dans le zĂ©ro d'Ă©nergie. D'oĂč :

.

L'énergie cinétique de vibration classique a la forme :

oĂč gst est un Ă©lĂ©ment du tenseur mĂ©trique des coordonnĂ©es internes (curvilignes). Les points indiquent les dĂ©rivĂ©es temporelles. L'Ă©valuation du tenseur mĂ©trique g au minimum q0 de V donne la matrice dĂ©finie positivement et symĂ©trique G = g(q0)-1. On peut alors rĂ©soudre les deux problĂšmes matriciels suivants simultanĂ©ment :

car ils sont équivalents au problÚme aux valeurs propres généralisé :

oĂč et est la matrice unitaire. La matrice L-1 contient les coordonnĂ©es normales Qk dans ses lignes :

En raison de la forme du problÚme aux valeurs propres généralisé, la méthode est appelée méthode GF, appellation à laquelle on accole parfois le nom de son inventeur : la méthode GF de Wilson.

On introduit les vecteurs

satisfaisant la relation :

En introduisant les résultats de l'équation aux valeurs propres, l'énergie de la molécule E = T + V (dans l'approximation harmonique) devient :

Le lagrangien L = T - V est :

Les Ă©quations de Lagrange sont identiques aux Ă©quations de Newton :

pour un ensemble d'oscillateurs harmoniques non couplés. Ces équations différentielles ordinaires du second ordre sont facilement solvables, et donnent Qt en fonction du temps (voir l'article sur l'oscillateur harmonique).

Coordonnées normales en termes de coordonnées cartésiennes de déplacement

Les coordonnées normales sont parfois exprimées comme des combinaisons linéaires des coordonnées cartésiennes de déplacement. Soit RA le vecteur position du noyau A et RA0 la position à l'équilibre correspondante. est par définition la coordonnée cartésienne de déplacement du noyau A. La linéarisation de Wilson des coordonnées curvilignes internes qt exprime la coordonnée St en termes de coordonnées de déplacement :

oĂč sAt est le vecteur s de Wilson. Si l'on introduit dans la matrice 3N-6 x 3N B, cette Ă©quation devient en notation matricielle :

La forme rĂ©elle des Ă©lĂ©ments de matrice de B peut ĂȘtre relativement compliquĂ©e. Pour un angle de torsion en particulier, impliquant 4 atomes, on a besoin d'une algĂšbre vectorielle fastidieuse afin d'en dĂ©duire les valeurs correspondantes des . On pourra, pour plus d'informations sur cette mĂ©thode connue sous le nom de mĂ©thode des vecteurs s de Wilson se reporter Ă  l'ouvrage de Wilson et collaborateurs, ou Ă  l'article vibration molĂ©culaire. À ce stade,

Sous forme de somme :

D est ici une matrice 3N-6 x 3N donnée par la linéarisation des coordonnées internes q (procédé algébrique) et la solution des équations GF de Wilson (procédé numérique).

Relations aux conditions d'Eckart

À partir de l'invariance des coordonnĂ©es internes St par rapport Ă  toute rotation globale et translation de la molĂ©cule, on en dĂ©duit que les coordonnĂ©es linĂ©arisĂ©es stA prĂ©sentent les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s.On peut montrer que cela implique que les six conditions suivantes sont satisfaites par les coordonnĂ©es internes :

Ces conditions découlent des conditions d'Eckart qui sont valables pour les vecteurs déplacement :

Notes

  1. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la SEP dĂ©crit les variations d'Ă©nergie induites par les diffĂ©rentes interactions entre atomes. Les positions atomiques y sont localisĂ©es dans des « vallĂ©es » oĂč ces Ă©nergies sont minimales, et d'oĂč il peut ĂȘtre difficile de s'extraire sauf apport extĂ©rieur d'Ă©nergie (excitations Ă©lectromagnĂ©tiques ou thermiques, etc.).
  2. E. B. Wilson, Jr. Some Mathematical Methods for the Study of Molecular Vibrations, J. Chem. Phys. vol. 9, pp. 76-84 (1941)

Références

  • (en) E. B. Wilson, J. C. Decius, et P. C. Cross, Molecular Vibrations, McGraw-Hill, New York, 1955 (rĂ©imprimĂ© par Dover, 1980).
  • (en) D. PapouĆĄek et M. R. Aliev, Molecular Vibrational-Rotational Spectra Elsevier, Amsterdam, 1982.
  • (en) S. Califano, Vibrational States, Wiley, London, 1976.
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