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Lygia Pape

Lygia Pape, née en à Nova Friburgo et morte le à Rio de Janeiro, est une artiste brésilienne.

Lygia Pape
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  77 ans)
Rio de Janeiro
Nationalité
Domicile
Rio de Janeiro (jusqu'en )
Formation
Activités
Enfant
Paula Pape (d)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Grupo Frente (en)
Neo-concrete movement (en)
Mouvement
Représentée par
Distinction

Jeunesse

Figure incontournable de l’art contemporain au BrĂ©sil, Lygia Pape est formĂ©e par les artistes Fayga Ostrower et Ivan Serpa, elle est diplĂŽmĂ©e de philosophie et d'esthĂ©tique[1]. Elle devient membre, aux cĂŽtĂ©s de Lygia Clark et HĂ©lio Oiticica, du Grupo Frente Ă  Rio de Janeiro en 1954[2] et l’une des signataires du manifeste du nĂ©o-concrĂ©tisme Ă©crit par Ferreira Gullar et HĂ©lio Oiticica, en 1959[3].

En parallĂšle de ce dĂ©but de carriĂšre artistique, Lygia Pape obtient un diplĂŽme d'architecture Ă  l'UniversitĂ© Santa Úrsula en 1972[4] et un diplĂŽme de l'École des beaux-arts de l’UniversitĂ© fĂ©dĂ©rale de Rio de Janeiro. Elle enseigne Ă  la facultĂ© d’architecture de l'UniversitĂ© Santa Úrsula, de 1972 Ă  1985 et de 1982 Ă  sa mort, elle enseigne Ă  l’École des beaux-arts de l’UniversitĂ© FĂ©dĂ©rale de Rio de Janeiro.

ƒuvre

L'Ɠuvre de Lygia Pape est marquĂ©e par l’abstraction gĂ©omĂ©trique et par une diversitĂ© exemplaire. Une de ses piĂšces les plus connues est le Livro do Tempo, un ensemble de 365 piĂšces chacune d’un bois diffĂ©rent[5].

Elle participe Ă  la premiĂšre Exposition Nationale d’Art Abstrait Ă  PetrĂłpolis en 1953. Elle expose les xylographie Tecelares, avec le Grupo Frente, au MusĂ©e d’Art Moderne de Rio de Janeiro, en 1955.

En 1959, elle prĂ©sente le Ballet NĂ©oconcret dont elle est l’auteure en collaboration avec Reynaldo Jardim[6].

Art Concret

À l'Ăąge de 20 ans, Lygia Pape rejoint le mouvement de l'Art concret. Le terme « concret » est forgĂ© par l'artiste nĂ©erlandais Theo van Doesburgin en 1930[7] - [8]. L'Art concret vise la dĂ©fense de l'objectivitĂ© de l'art Ă  travers des peintures « qui n'ont pas d'autres significations qu'elles-mĂȘmes[9] ». Cette forme d'art proscrit l'utilisation de formes naturelles, de lyrisme et de sentimentalitĂ©.

Fin 1956, elle participe Ă  la PremiĂšre Exposition Nationale d’Art Concret au musĂ©e d'art de SĂŁo Paulo - Assis Chateaubriand, puis au MinistĂšre de l’Éducation et de la Culture Ă  Rio, l'annĂ©e suivante et enfin Ă  Zurich[10].

La Biennale de SĂŁo Paulo de 1951 voit s'opposer deux groupes d'art concret : Ruptura Ă  SĂŁo Paulo, et le Grupo Frente basĂ© Ă  Rio de Janeiro[11]. À travers ce dernier groupe, dont Lygia Pape est membre, les artistes sont unis par leur intĂ©rĂȘt dans un style gĂ©omĂ©trique et leur rejet du style figuratif et des formes d'art nationaliste.

Néo-concrétisme

En 1960, Lygia Pape et quelques artistes comme HĂ©lio Oiticia, Lygia Clark, Ferreira Gullar, Reynaldo Jardim et Franz Weissmann rompent avec le concrĂ©tisme et publient dans le Journal du BrĂ©sil le Manifeste du nĂ©o-concrĂ©tisme, point de dĂ©part du nĂ©o-concrĂ©tisme[12] - [13]. La mĂȘme annĂ©e, elle participe Ă  la cinquiĂšme Biennale de SĂŁo Paulo. Entre 1959 et 1961 Lygia rĂ©alise les Ɠuvres Livro da Criação, Livro da Arquitetura et Livro do Tempo[14].

Cinéma

DĂšs 1962 elle commence Ă  travailler dans le cinĂ©ma en faisant des affiches mais Ă©galement en Ă©crivant des scĂ©narios, en faisant du montage et de la rĂ©alisation en plus de productions de cinĂ©ma d’auteur, en travaillant avec des camĂ©ras 35 mm, 16 mm et Super 8[15]. En 1968 elle participe Ă  l’exposition « Nouvel ObjectivitĂ© BrĂ©silienne » avec la Caixa de Baratas (boĂźte Ă  Cafard) et la Caixa de Formigas (boĂźte Ă  Fourmis). En 1968, durant l’« Apocalipopotese » elle prĂ©sente son Ɠuvre accessible au toucher Ovo (Ɠuf). En 1969 elle expose dans une favela le Divisor (Divisuer), panneau trouĂ© de 30 mĂštres sur 30. En 1975, elle fait l’inauguration de la Galerie Maison de France Ă  Rio de Janeiro. L’annĂ©e suivante elle participe Ă  l’exposition « Eat Me » (mange-moi), Ă  la Galerie d’Art Global, Ă  SĂŁo Paulo. Elle remporte une bourse d’étude de la Fondation Guggenheim Ă  New York, et y sĂ©journe plusieurs mois[2].

AprĂšs la mort de son ami HĂ©lio Oiticia en 1980, elle se consacre Ă  un projet d’organisation et de divulgation de son Ɠuvre pendant presque 10 ans[16], au cĂŽtĂ© de Waly Waly SalomĂŁo et Luciano Figueiredo[17].

Marque de biscuits PiraquĂȘ

Lygia Pape est la crĂ©atrice du design du paquet de biscuits de la marque PiraquĂȘ. Ce qui le caractĂ©rise c’est la rĂ©pĂ©tition des Ă©lĂ©ments graphiques qui sont devenus cĂ©lĂšbres dans tout le pays et sont associĂ©s Ă  la marque. C’est Ă©galement Lygia Pape qui a crĂ©Ă© un emballage cylindrique qui est devenu un modĂšle au niveau national. CrĂ©Ă©e dans les annĂ©es 1960, l’identitĂ© visuelle de la marque est devenu une icĂŽne du design brĂ©silien[18].

Mort

Atteinte d'une myĂ©lodisplasie et hospitalisĂ©e Ă  Rio, elle meurt le , jour oĂč s'ouvre Ă  SĂŁo Paulo une exposition montrant l'une de ses Ɠuvres, Tteia no 7[19]. Son corps est incinĂ©rĂ© au cimetiĂšre de Caju pour Ă©viter que sa tombe ne devienne « une installation »[20]. Une messe est dite sept jours aprĂšs son dĂ©cĂšs au monastĂšre de SĂŁo Berno[20].

Expositions

Elle expose sa production nĂ©o-concrĂšte dans la galerie Thomas Cohn[21], et lors de l’exposition « ModernitĂ© » Ă  Paris. En 1990, elle prĂ©sente Amazoninos, Ɠuvres constituĂ©s de plaques mĂ©talliques, et gagne le prix de l’Association BrĂ©silienne de Critique d’Art. Avec le soutien de la bourse institutionnelle de la Fondation Vitae, elle rĂ©alise Tteias #7, Ɠuvre qui mĂȘle lumiĂšre et pigment[22]. En 2001, Lygia Pape prĂ©sente l’installation Carandiru au Centre d’Art HĂ©lio Oiticia de l’UniversitĂ© de SĂŁo Paulo[23]. L’artiste est invitĂ© Ă  la quatriĂšme Biennale du Mercosul, Ă  Porto Alegre, en 2003[24].

En , le Projet Lygia Pape[25] - [16], association culturelle crĂ©Ă©e par l’artiste de son vivant, pour aider Ă  la rĂ©alisation de l’Ɠuvre TtĂ©ia 1, pour l’ouverture de la 53e Biennale de Venise.

Ses Ɠuvres sont montrĂ©es notamment au musĂ©e Solomon R. Guggenheim de New York en 2002[26], Ă  la Biennale de Venise en 2003[27], Ă  la Serpentine Gallery de Londres en 2011[28] et au musĂ©e Reina Sofia Ă  Madrid en 2012[29]. En France, Lygia Pape fait partie des artistes exposĂ©s par Emma Lavigne Ă  la Biennale de Lyon en 2017[30]. La mĂȘme annĂ©e, l'artiste bĂ©nĂ©fice d'une rĂ©trospective au Met Breuer[31]. En 2020, son travail est prĂ©sentĂ© au musĂ©e Guggenheim de Bilbao[32].

Notes et références

  1. « Pape Lygia », sur universalis.fr (consulté le ).
  2. (en) « Lygia Pape », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit AccÚs payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  3. Jeanne Fouchet-Nahas, « Lygia Pape, une présence vitale à New York », sur connaissancedesarts.com, (consulté le ).
  4. (en) Iria Candela, GlĂłria Ferreira, SĂ©rgio B. Martins et John Rajchman, Lygia Pape : A Multitude of Forms, New Yok, Metropolitan Museum of Art, , 193 p. (ISBN 978-1-58839-616-7 et 1-58839-616-9, lire en ligne)
  5. (en) Esther Allen, « Lygia Pape’s Radical Banquet », sur The New York Review of Books, (consultĂ© le )
  6. « Lygia Pape, artiste brĂ©silienne », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) RamĂ­rez, Mari Carmen, 1955- et Museum of Fine Arts, Houston., Inverted utopias : avant-garde art in Latin America, New Haven Conn., Yale University Press, , 586 p. (ISBN 0-300-10269-0, 9780300102697 et 0890901244, OCLC 53099013, lire en ligne)
  8. (en) « Concrete art | Grove Art », sur www.oxfordartonline.com (DOI 10.1093/gao/9781884446054.001.0001/oao-9781884446054-e-7000018994, consulté le )
  9. Virginie Chuimer-Layen, « À l'Espace de l'art concret, GĂ©rard Traquandi et la Donation Albers-Honegger, Contrepoint », sur gazette-drouot.com (consultĂ© le )
  10. (en) Hugues Henri, « Lygia Pape- femme-artiste anarchiste et anthropophage..pdf », Academia,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en) « In Focus: Grupo Frente | Ocula », sur ocula.com, (consulté le )
  12. (en) Basilio, Miriam., Museo del Barrio (New York, N.Y.) et Museum of Modern Art (New York, N.Y.), Latin American & Caribbean art : MoMA at El Museo, New York, El Museo del Barrio and the Museum of Modern Art, , 184 p. (ISBN 0-87070-460-5 et 9780870704604, OCLC 55132151, lire en ligne)
  13. (en) Barnitz, Jacqueline., Twentieth-century art of Latin America, Austin, University of Texas Press, , 400 p. (ISBN 0-292-70857-2, 9780292708570 et 0292708580, OCLC 42980076, lire en ligne)
  14. « Lygia Pape ← Artistes ← IAC — Institut d’art contemporain — Villeurbanne/RhĂŽne-Alpes », sur i-ac.eu (consultĂ© le )
  15. « Pinacoteca do Estado de São Paulo », sur archive.li, (consulté le )
  16. (pt-BR) Instituto ItaĂș Cultural, « Lygia Pape », sur EnciclopĂ©dia ItaĂș Cultural (consultĂ© le )
  17. « Folha Online - Ilustrada - Artista plåstica Lygia Pape morre no Rio - 03/05/2004 », sur www1.folha.uol.com.br (consulté le )
  18. (pt-BR) « Gilmar Mendes pede à PF investigação da Wikipédia no Brasil », sur João Bosco (consulté le )
  19. « Lygia Pape, mort d'une enragée. », sur liberation.fr, (consulté le ).
  20. (pt-BR) « Morre no Rio a artista plåstica Lygia Pape - Cultura », sur Estadão (consulté le )
  21. (en) Iria Candela, GlĂłria Ferreira, SĂ©rgio B. Martins et John Rajchman, Lygia Pape : A Multitude of Forms, New Yok, Metropolitan Museum of Art, , 193 p. (ISBN 978-1-58839-616-7 et 1-58839-616-9, lire en ligne)
  22. (en) Ana LetĂ­cia do Nascimento Fialho, « L’insertion internationale de l’art brĂ©silien Une analyse de la prĂ©sence et de la visibilitĂ© de l’art brĂ©silien dans les institutions et dans le marchĂ© », ThĂšse de doctorat,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  23. (pt-BR) Denise Carrascosa, Técnicas e políticas de si nas margens, seus monstros e heróis, seus corpos e declaraçÔes de amor, Appris Editora e Livraria Eireli - ME, , 179 p. (ISBN 978-85-8192-580-6, lire en ligne)
  24. (pt-BR) « Lygia Pape — Artistas », sur Galeria Luisa Strina (consultĂ© le )
  25. « Projeto Lygia Pape | Lygia Pape », sur www.lygiapape.org.br (consulté le )
  26. « Lygia Pape, une présence vitale à New York », sur Connaissance des Arts, (consulté le )
  27. « Biennale de Venise 2009: le PalmarÚs du Jury », sur LExpress.fr, (consulté le )
  28. (en) « Lygia Pape, Serpentine Gallery, London », sur The Independent, (consulté le )
  29. (en) Lygia Pape, Lygia Pape : Magnetized Space, JRP Ringier, , 419 p. (ISBN 978-3-03764-393-8, lire en ligne)
  30. « Biennale d’art contemporain . La favela en plĂątre de Lygia Pape », sur www.leprogres.fr (consultĂ© le )
  31. « Mostra em Nova York celebra a diversidade da arte de Lygia Pape - 22/03/2017 - Ilustrada », sur Folha de S.Paulo (consulté le )
  32. (es) Ángeles GarcĂ­a, « Lygia Clark, la pintura como experimento », El PaĂ­s,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consultĂ© le )

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