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Lycée Bonaparte (Autun)

Le lycée Bonaparte est une institution d'enseignement secondaire et technique de la ville d'Autun. Un pôle d'enseignement général se situe en centre-ville, place du Champ-de-Mars, dans les bâtiments de l'ancien collège jésuite fondé en 1618. Le pôle d'enseignement technologique et professionnel se trouve rue Paul-Cazin.

Lycée Bonaparte
Description de cette image, également commentée ci-après
Le lycée Bonaparte vu depuis la place du Champ-de-Mars.
Histoire et statut
Type Bâtiment scolaire
Administration
Académie Dijon
Proviseur Sophie Sarda - Mugniery
Études
Population scolaire 742
Formation Lycée général (S, ES et L)
Lycée professionnel (Bac Pro, CAP, Restauration meubles anciens)
Filière post bac (DMA, BTS, DNMADE)
Langues LV1 : anglais
LV2 : allemand, espagnol
Localisation
Ville Autun
Pays Drapeau de la France France
Site web lyc-bonaparte-autun.eclat-bfc.fr
CoordonnĂ©es 46° 56′ 57,7″ nord, 4° 17′ 50,4″ est
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Lycée Bonaparte (Autun)
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Lycée Bonaparte (Autun)

Histoire du lycée

Premières écoles à Autun

Les conciles gĂ©nĂ©raux de Vaison en 529, d'OrlĂ©ans en 797, de Valence en 855, le concile des Ă©vĂŞques de la province lyonnaise rĂ©uni Ă  Châlon en 813, prĂ©voient la crĂ©ation d'Ă©coles Ă  cĂ´tĂ© des Ă©glises. On ne connaĂ®t pas l'Ă©tat de ces Ă©coles Ă  Autun, mais on trouve dans le Cartulaire de l'Ă©glise d'Autun un acte datĂ© de 954 donnant les noms deux Ă©colâtres, ou scolasticus, Warnerius et Constantius. Le chroniqueur Guibert de Nogent Ă©crit sur la grande raretĂ© de maĂ®tres d'Ă©cole dans les campagnes avant l'annĂ©e 1065, mais que ce nombre a augmentĂ© comme il le constate en 1110. Il existe un recteur des Ă©coles Ă  Autun, en 1251, du nom de maĂ®tre Guillaume, citĂ© dans une donation au prieurĂ© de Saint-Pierre-le-Moutier. Un acte de cite le recteur des Ă©coles d'Autun, Étienne de Veset. Un de ses successeurs en Jehan le Fils, recteur des Ă©coles d'Autun, citĂ© dans des actes en 1318 et 1321, puis Jehan Moingin en 1370, maĂ®tre Jacques Pigenat en 1515, Claude Charbonnier en 1526, Jehan Pelletier, maĂ®tre ès arts, en 1534. Cette Ă©cole Ă©tait diffĂ©rente de l'Ă©cole Ă©piscopale. L'Ă©cole Ă©tait situĂ©e dans la ville basse, dans une maison de la rue Saint-Christophe, dĂ©signĂ©e sous le nom de grant maison Sainct-Christophe ou grant maison de l'escole, donnĂ©e aux religieuses de l'abbaye Saint-Andoche d'Autun au XIVe siècle. C'est par un acte du que l'Ă©cole est devenue propriĂ©tĂ© de la maison qu'elle occupait depuis si longtemps. Une rue d'Autun qui longeait l'Ă©cole a pris le nom de rue du Vieux-collège[1]. Une ordonnance donnĂ©e Ă  OrlĂ©ans, en 1561, obligeait les Ă©glises cathĂ©drales d'affecter le revenu d'une prĂ©bende au recteur d'Ă©cole tenu d'instruire gratuitement les enfants de la ville, et dont le choix devait appartenir Ă  l'Ă©vĂŞque, aux chapitres et aux officiers municipaux. Le chapitre de la cathĂ©drale d'Autun s'est opposĂ© Ă  cette ordonnance qui remettait en cause les prĂ©rogatives du grand chantre. L'Ă©vĂŞque a alors invitĂ© le chapitre Ă  se conformer aux ordres du roi, en 1562. Le chapitre a fait remarquer qu'il n'y avait aucune prĂ©bende disponible pour se conformer aux ordres du roi et qu'il fallait attendre le dĂ©cès d'un chanoine pour disposer de sa prĂ©bende, mais il a cependant acceptĂ© de donner 50 livres Ă  Gabriel Madier, « principal et modĂ©rateur des escholles ». La peste de 1565 Ă  Autun a obligĂ© les Ă©coliers de se retirer Ă  la campagne. En 1566, le manque de professeur a conduit Gabriel Madier Ă  se rendre Ă  Paris pour en recruter. En 1566, un chanoine Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ©, Jacques Bretagne, un protestant Ă  la tĂŞte de la magistrature de la ville a demandĂ© au chapitre que la prĂ©bende soit accordĂ©e au recteur des Ă©coles de la ville. Cependant, en 1564, Jacques de Bretagne avait obtenu du roi qu'un protestant, Antoine Destamples, soit nommĂ© recteur des Ă©coles. Le chapitre refusa d'accorder cette prĂ©bende, mais accepta de payer Gabriel Madier. Il y a eu alors deux Ă©coles, une catholique avec Gabriel Madier comme recteur, l'autre protestante avec Antoine Destamples. Le triomphe de la Ligue catholique Ă  Autun a fait disparaĂ®tre l'Ă©cole protestante. En 1573, maĂ®tre Pierre Maney, bachelier en thĂ©ologie, a succĂ©dĂ© Ă  Gabriel Madier comme principal du collège d'Autun et le parlement de Dijon dĂ©cida en 1574 que la prĂ©bende laissĂ©e vacante par la mort de Jacques Charvot. Il est remplacĂ© en 1577 par François Perrin, curĂ© et poète, auteur de la comĂ©die des Escoliers, mais il dĂ©missionna en 1580. Pour attirer un principal, la ville dĂ©cida d'augmenter les subventions au collège. Claude Thouillier a succĂ©dĂ© Ă  François Perrin en 1580. En 1583, les magistrats de la ville ont achetĂ© les bâtiments des Ă©coles. En 1587, maĂ®tre Nicolas Lallemaigne, prĂŞtre, maĂ®tre ès arts de la facultĂ© de Paris est dĂ©signĂ© principal du collège pour six annĂ©es. Au terme du contrat, en 1593, Nicolas Lallemaigne est remplacĂ© par François Perrin, chanoine de la cathĂ©drale, qui avait dĂ©jĂ  exercĂ© cette fonction. Simon Naudot succède Ă  François Perrin en 1595. Il a dĂ» aller devant le parlement pour obtenir que le chapitre lui attribue les revenus d'une prĂ©bende. Des Ă©coles libres s'Ă©tant ouvertes Ă  Autun, il a demandĂ© qu'elles soient fermĂ©es[2].

Collège des jésuites (1618-1763)

Par son testament signĂ© le Ă  Messine, Antoine de la Croix, habitant d'Autun Ă©tant allĂ© chercher fortune Ă  l'Ă©tranger, a lĂ©guĂ© une somme de 15 000 livres pour « dresser un collège de Jesuittes audict Ostun, en tant qu'il auroit pleu au roy nostre sire de les restablir en son royaulme, et Ă  leur deffeult aux Capucins ». Quand le conseil de ville est avisĂ© de ce legs, le , l'ordre de jĂ©suites n'est pas autorisĂ© dans le royaume. Seuls les capucins sont en mesure de rĂ©clamer ce legs. Pour obtenir que ce legs revienne Ă  la ville d'Autun, les magistrats ont demandĂ© au prĂ©sident Jeannin d'intervenir en leur faveur auprès du roi. Henri IV ayant rĂ©tabli l'ordre des jĂ©suites en France par lettres patentes de , enregistrĂ©es au parlement de Paris le , les conditions du legs Ă©taient respectĂ©es. Il va falloir quatorze ans pour que le collège des jĂ©suites soit ouvert. Pendant ce temps, on constate que le collège de la ville n'a plus d'Ă©lèves en 1610.

Par lettres patentes données à Fontainebleau en , le roi autorise l'établissement d'un collège des jésuites à Autun[3]. Le conseil de ville décida alors de demander aux jésuites à quelles conditions ils accepteraient de prendre en charge un collège à Autun. Pendant ce temps, le collège de la ville est toujours en fonction. En 1617, Hugues Jondot, principal du collège de la ville demande à être payé pour ses gages.

Le , Simon de Montaigu rend compte devant le conseil de ville des nĂ©gociations qu'il a eu avec les JĂ©suites, Ă  Dijon, et des propositions faites par la ville d'une somme de 1 500 livres par an pour l'Ă©tablissement de quatre classes, l'usage de la maison du collège dans l'Ă©tat oĂą elle se trouve, de 4 500 livres du legs d'Antoine de la Croix pour faire les rĂ©parations nĂ©cessaires, et de 400 livres pour le mobilier. Dans les dĂ©libĂ©rations, le conseil de ville dĂ» admettre qu'il avait seulement 800 livres prises sur l'octroi du sel sur les 1 500 livres demandĂ©es par les jĂ©suites et qu'il Ă©tait donc nĂ©cessaire de demander la substitution d'un octroi de 20 sols sur la sortie de chaque queue de vin Ă  l'octroi de 5 sols sur chaque minot de sel. Les lettres patentes de 1613 n'Ă©tant pas encore enregistrĂ©es au parlement de Dijon, le conseil de ville dĂ©cide d'y envoyer un Ă©missaire le . Les lettres patentes sont enregistrĂ©es le mais en limitant le nombre de JĂ©suites rĂ©sidant Ă  Autun Ă  dix pour quatre classe de grammaire, sans qu'ils puissent lire la rhĂ©torique, la philosophie, la thĂ©ologie ou autre science, de façon Ă  prĂ©server la suprĂ©matie du collège de Dijon. La ville s'Ă©tant Ă©levĂ© contre les restrictions apportĂ©es aux lettres patentes de 1613, elle a obtenu des lettres de jussion le et le parlement a enregistrĂ© les lettres patentes sans restriction le .

Les jésuites ont commencé à enseigner dans l'antique collège de la rue Saint-Christophe le . Le collège dépend de la province de Champagne. Le premier recteur est le père Avit David.

Le conseil de ville s'est préoccupé d'assurer les moyens nécessaires au collège. Elle a obtenu la réunion au collège du prieuré Saint-Georges de Couches[4]. En 1620, aux quatre chaires pour les classes d'humanités et de grammaire, s'est ajouté une cinquième chaire pour la rhétorique. Le père Avit David est remplacé en 1621 par le père Philippe Plumeret, docteur en théologie. En 1632 est créée une chaire de philosophie. Le père Plumeret est remplacé en 1634 par le père Henry de Saint-Fray qui a créé une deuxième chaire de philosophie en 1639.

Plan du collège jésuite d'Autun, publié dans
Mémoires de la Société éduenne, tome 13, 1884

Les jĂ©suites, dès leur arrivĂ©e, ont jugĂ© les bâtiments insuffisants et ont cherchĂ© Ă  s'implanter ailleurs en achetant des maisons entre 1639 et 1709. Dès 1643, ils ont quittĂ© l'ancien collège pour s'Ă©tablir dans une maison qu'ils venaient d'acquĂ©rir. Ils ont aliĂ©nĂ© l'ancien collège de la rue Saint-Christophe aux religieuses jacobines pour 7 500 livres. Les jĂ©suites ont fait construire une chapelle, bĂ©nite par l'Ă©vĂŞque d'Autun le .

Dès l'acquisition de la dernière maison nĂ©cessaire Ă  la construction du nouveau collège, le , les jĂ©suites entreprirent la dĂ©molition des anciennes maisons. Le est posĂ© la première pierre des nouveaux bâtiments[5]. M. Leseure a Ă©crit en 1789 : « On acheva en trois annĂ©es les trois corps de bâtiments qu'on avait entrepris. Celui du fond de la cour, celui oĂą se trouve aujourd'hui le rĂ©fectoire du pensionnat et celui oĂą son les cuisines. Toute cette construction coĂ»ta 36 000 livres ». Une autre aile commencĂ©e en , terminĂ©e en , a coĂ»tĂ© 37 000 livres. Cette construction a Ă©tĂ© assumĂ©e entièrement par les jĂ©suites.

La nef et le chœur de l'église Notre-Dame de l'Assomption.

C'est sous le père de Rosières, recteur du collège Ă  partir de 1757, qu'a commencĂ© la construction de l'Ă©glise Notre-Dame du collège sur les plans de l'architecte Jean-Baptiste Caristie. La première pierre de l'Ă©glise a Ă©tĂ© posĂ©e le . La cloche de l'Ă©glise a Ă©tĂ© baptisĂ©e . Le gros Ĺ“uvre de l'Ă©glise Ă©tait achevĂ© en 1763 pour un coĂ»t de 125 000 livres. Ă€ cette date paraĂ®t l'arrĂŞt royal ordonnant la suppression des maisons et des collèges des jĂ©suites en France. Les jĂ©suites n'ont pas eu le temps de commencer la dĂ©coration intĂ©rieure de l'Ă©glise.

L'édit royal de bannissement des Jésuites de France est enregistré au parlement de Dijon le . Il est publié au bailliage d'Autun le .

Collège des oratoriens

La grille de la cour d'honneur sur la place du Champ de Mars

Au départ des jésuites, la direction du collège a été confiée à des prêtres du diocèse et son administration à un bureau composé de notables de la ville. La première séance du bureau s'est tenue le .

La bĂ©nĂ©diction de la chapelle a lieu le . Les dĂ©corations intĂ©rieures de la chapelle sont dĂ©cidĂ©es en 1772. Les tableaux reprĂ©sentant les mystères de la Vierge ont Ă©tĂ© peints par Étienne-Guy Charton, peintre autunois, Ă©lève d'Oudry, mort Ă  Autun le . Les statues sont du sieur Marlet, sculpteur de Dijon. La grille de fer forgĂ© fermant la cour d'honneur de 32,35 m de longueur et de 4,40 m de hauteur a Ă©tĂ© commandĂ©e au sieur Moine, serrurier Ă  Beaune[6].

La direction de l'école par les prêtres du diocèse a pris fin en 1786. À cette date, l'évêque d'Autun, Mgr de Marbeuf, avec l'accord du bureau d'administration, a confié le collège aux pères de l'Oratoire et a obtenu les lettres patentes autorisant ce transfert le . Ils y sont restés jusqu'en . Le , l'évêque d'Autun a érigé en paroisse le collège pour tous les élèves, internes et externes, et tous les domestiques de la maison.

Les grandes vacances commençaient les , sauf pour les élèves des deux classes de philosophie qui sortaient le , et ceux de la classe de rhétorique, le . Les résultats étaient rendus publics le , en classant les élèves des différentes classes en distingués, bons, médiocres, douteux, faibles, tout juste admissibles en classe supérieur, et trop faibles qui devaient renouveler leur cours. La rentrée des classes se faisait le . Des petites vacances commençaient le mercredi saint et duraient juqu'au jeudi après Pâques. Les classes allaient de la 6e à la 2e et les classes de rhétorique et de philosophie.

Charles-Maurice de Talleyrand-PĂ©rigord est sacrĂ© Ă©vĂŞque d'Autun le . Il est arrivĂ© Ă  Autun le , a pris possession de son siège le , a visitĂ© le collège le et a quittĂ© Autun le . Pendant l'annĂ©e scolaire 1789-1790, le collège compte 167 Ă©lèves dont 41 pensionnaires. L'annĂ©e suivante, il n'y avait plus que 137 Ă©lèves, mais pour l'annĂ©e scolaire 1791-1792 il y a 145 Ă©lèves dont 46 n'ont pas terminĂ© l'annĂ©e.

Les lois du et du imposaient aux ecclésiastiques fonctionnaires publics un serment de maintenir de tout leur pouvoir la constitution, ce que les Oratoriens ont refusé. Après la démission de Talleyrand, Jean-Louis Gouttes, évêque constitutionnel d'Autun, arrive à Autun le . Il est installé trois jours plus tard. La loi du ordonne que toutes les personnes chargées de l'instruction n'ayant pas prêté le serment prévu dans les deux lois précédentes sont déchues de leurs fonctions.

À la suite de la Constitution française du 3 septembre 1791, à la demande de pétitionnaires, le corps municipal a décidé le que la constitution devait être enseignée au collège. Le directoire du département a décidé la révocation la révocation des professeurs insermentés. Le maire le communique le . Six professeurs oratoriens quittent le collège. Il reste alors sept professeurs oratoriens assermentés.

Le décret du de l'assemblée nationale législative supprime les congrégations religieuses, y compris enseignantes[7] - [8]. Les derniers Oratoriens quittent le collège.

Administration du district, puis école secondaire et collège communal

Avant le départ des derniers Oratoriens en 1792, les administrateurs du directoire du district ont proposé à la commune de racheter le collège pou y installer l'administration, la municipalité et la gendarmerie, mais le projet est abandonné. La chapelle a servi de lieu de réunion à la Société des amis de la constitution. On a alors construit des tribunes. Les Marseillais de passage à Autun y assistent à des réunions. Puis on a fait de la chapelle un entrepôt avec des barils de poudre. Les bâtiments du district servent de bureaux au district, au logement du maire et des professeurs du collège et à la détention d'aristocrates.

Un incendie s'est déclaré dans le collège dans la nuit du 1er au . L'église du collège n'a plus d'utilisation depuis le quand la Société populaire avait suspendu ses séances. En , une pétition est adressée au directoire du district pour que l'église soit rendue au culte. Le directoire s'est contenté de vendre le mobilier de la Société populaire.

La Convention a institué une école centrale pas département. L'école centrale du département de Saône-et-Loire a été installée dans le petit et le grand séminaires et a fonctionné à Autun entre l'an IV et l'an X de la République.

Un décret de l'assemblée constituante de 1789 du limite le nombre de paroisses. Autun a deux paroisses, la cathédrale pour la ville haute et l'église des Cordeliers, église Saint-Louis, pour la ville basse, jusqu'au . La cathédrale est fermée le 20 frimaire an II (). Le 25 vendémiaire an IX (), un arrêté préfectoral a affecté l'église du collège aux célébrations des fêtes nationales et décadaires. Quelques jours après, une pétition demande la réouverture de la cathédrale et de l'église du collège. On décide de démolir et de vendre les tribunes de l'église du collège pour payer les réparations des deux églises. La cathédrale est rendue au culte peu après. La cathédrale ne suffisant pas pour recevoir tous les fidèles, le 25 floréal an IX () le préfet donne un arrêté pour mettre l'église à la disposition des habitants catholiques. Le , les habitants réunis dans l'église pendant une fête décadaire en demande la proclamation. Le l'administration fixe les heures de célébration possible du culte catholique. Le 23 thermidor an X (), l'ancienne chapelle du collège devient une succursale sous le vocable de Saint-Pancrace.

Le 23 fructidor an XI () la municipalité est autorisée à ouvrir une école secondaire en application de la loi du 11 floréal de l'an X dans les anciens bâtiments du collège qui lui sont concédés le 1er brumaire an XII (). Si la loi du 11 floréal n'a pas repris le terme collège qui rappelait trop l'Ancien régime, celle de 1808 a finalement appelé collèges communaux les écoles secondaires et lycée les écoles centrales. Dans la loi de réorganisation de l'éducation en France, Autun n'a pas eu de lycée.

Le , une ordonnance royale a autorisé l'érection de l'église Notre-Dame en cure de seconde classe. L'évêque d'Autun Roch-Étienne de Vichy a fixé la nouvelle délimitation de la paroisse le .

Collège puis lycée

Le décret du pris à Dresde par Napoléon Ier prévoit que le collège d'Autun doit être érigé en lycée[9]. Le chute du Premier empire n'a pas permis la réalisation de ce décret. Les maires successifs d'Autun vont rappeler ce décret dans leurs demandes de modification du statut du collège communal.

Dans son souhait d'obtenir la transformation du collège communal d'Autun en collège royal à partir de 1830, Autun a été en concurrence avec Mâcon. C'est finalement Mâcon qui s'est imposé en 1841[10]. En 1859, Étienne Prunet est le principal du collège communal depuis dix-huit ans[11].

Protection au titre des monuments historiques

L'ancienne chapelle du collège des jésuites a été classée au titre des monuments historiques le . Les façades et les toitures des bâtiments bordant la cour d’honneur et le champ de mars, la cour d’honneur et sa grille de clôture ont été inscrits au titre des monuments historiques en 2014. La grille de clôture et son soubassement sont classés en 2021[12].

Personnalités

  • Lazare Carnot entre au collège en septembre 1767 mais n'y passe qu'une annĂ©e scolaire[13].
  • NapolĂ©on Bonaparte a quittĂ© le collège le 20 ou pour rejoindre l'Ă©cole militaire de Brienne. On trouve dans le registre du collège : « M. Napoleonne de Buonaparte pour trois mois vingt jours, cent onze livres, douze sols, huit deniers ». Ce sĂ©jour scolaire lui a permis de faire de gros progrès en français. Son père, Carlo-Maria Buonaparte est prĂ©sent Ă  Autun le , Ă  son retour d'un voyage d'une dĂ©lĂ©gation corse pour rencontrer Louis XVI Ă  Versailles. Il avait amenĂ© ses deux fils, Joseph et NapolĂ©on, Ă  Autun le .
  • Joseph Bonaparte est Ă©lève au collège jusqu'Ă  fin .
  • Lucien Bonaparte est Ă©lève de Ă  [14].
  • Florent Bernard y a passĂ© son lycĂ©e et son baccalaurĂ©at[15]

Notes et références

  1. Anatole de Charmasse, État de l'instruction primaire dans l'ancien diocèse d'Autun pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, Librairie Honoré Champion, Paris, 1878, p. 9-15 (lire en ligne)
  2. Anatole de Charmasse, Les jésuites au collège d'Autun, p. 8-32.
  3. Anatole de Charmasse, Les jésuites au collège d'Autun, p. 41-42
  4. Anatole de Charmasse, Les jésuites au collège d'Autun, p. 47.
  5. Anatole de Charmasse, Les jésuites au collège d'Autun, p. 79.
  6. Anatole de Charmasse, Les jésuites au collège d'Autun, p. 99
  7. Ressources numériques en histoire de l'éducation : 18 août 1792. Décret relatif à la suppression des congrégations séculières et des confréries
  8. « Assemblée nationale législative : 18 août 1792. Décret relatif à la suppression des congrégations séculières et des confréries », dans Collection complète des lois, décrets d'intérêt général, p. 324-330 (lire en ligne)
  9. Recueil de lois et règlemens concernant l'instruction publique, tome 4, p. 343 (lire en ligne)
  10. Solenn Huitric, « Installer un lycée dans sa ville (1830-1880). Politique scolaire et réseau urbain », dans Histoire urbaine, 2016/1, no 45, p. 87-106 (lire en ligne)
  11. Solenn Huitric, « Transformer les collèges communaux en lycées. La coproduction d’une action publique (1830-1880) », Université de Lyon, 2016, p. 127 (lire en ligne)
  12. « Ancien collège des jésuites, aujourd’hui Lycée Bonaparte », notice no PA00113150, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. Jean Dhombres, Nicole Dhombres, Lazare Carnot, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1997, p. 23, 26, (ISBN 978-2-213-02579-7)
  14. E. Roux, op. cité, p. 1 note 2.
  15. « Faire des trucs ultra-perso et faire marrer, c’est ça qui me plaît ! »

Annexes

Bibliographie

  • Harold de Fontenay, NapolĂ©on, Joseph et Lucien Bonaparte au collège d'Autun en Bourgogne, Dumoulin libraire, Paris/Sixdeniers libraire, Autun, 1869 (lire en ligne)
  • Eugène Roux, « Le collège d'Autun sous les Oratoriens », dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© Ă©duenne, tome 6, 1877, p. 1-82 (lire en ligne)
  • Anatole de Charmasse, « Les jĂ©suites au collège d'Autun, 1618-1763 », dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© Ă©duenne, tome 13, 1884, p. 1-140 (lire en ligne)
  • Harold de Fontenay, « Chapelle du collège. Église paroissiale Notre-Dame et Saint-Pancrace », dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© Ă©duenne, tome 13, 1884, p. 390-410 (lire en ligne)
  • A. Gillot, « Les tableaux enlevĂ©s Ă  Autun par le gouvernement consulaire et ceux qu’il a donnĂ©s en compensation », dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© Ă©duenne, tome 49, 1944, p. 73-114 (lire en ligne)
  • Christian Dejeux, Brève histoire du lycĂ©e Bonaparte d'Autun prĂ©cĂ©dĂ©e d'une Ă©tude sur les relations de Rome et d'Autun, LycĂ©e Bonaparte, Autun, 1986

Articles connexes

Liens externes

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