Luis Huergo
Luis Augusto Huergo ( - ) est un ingénieur et mathématicien argentin jouant un rôle de premier plan dans le développement des ports de son pays.
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(Ă 76 ans) |
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Université de Buenos Aires St. Mary's College of Maryland (en) |
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Biographie
Luis Huergo est nĂ© Ă Buenos Aires, en 1837, dans une famille de dĂ©taillants prospères. Il a Ă©tĂ© envoyĂ© Ă l'universitĂ© jĂ©suite Mount St. Mary, connue auparavant sous le nom de Mount St. Mary's College, oĂą il a fait ses Ă©tudes secondaires de 1852 Ă 1857. De retour en Argentine, il a aidĂ© l’urbaniste Pedro Benoit Ă planifier la première route menant Ă Ensenada (ville portuaire Ă 56 kilomètres au sud de Buenos Aires) et obtint son diplĂ´me de gĂ©omètre Ă l’école de topographie et de gĂ©odĂ©sique de Buenos Aires en 1862. Huergo fut l'un des premiers Ă©tudiants Ă s'inscrire Ă l'École d'ingĂ©nierie crĂ©Ă©e en 1866 par le prĂ©sident de l'universitĂ© de Buenos Aires, Juan MarĂa GutiĂ©rrez. Quatre ans plus tard, sa thèse sur la valeur des routes lui valut le premier diplĂ´me d'ingĂ©nieur de l'Ă©cole, thèse intitulĂ©e VĂas de comunicaciĂłn[1] - [2].
Huergo a conçu des projets de contrĂ´le des inondations pour la rivière torrentielle RĂo Tercero et d'autres voies navigables de la province de CĂłrdoba. Il a Ă©galement conçu 120 ponts ferroviaires au dĂ©but de sa carrière, ainsi que le port de la ville de San Fernando. Huergo a cofondĂ© la SociĂ©tĂ© scientifique argentine (es) en 1872 et l’Institut gĂ©ographique argentin en 1879[3]. Il a enseignĂ© Ă la nouvelle Ă©cole de mathĂ©matiques de l'UniversitĂ© de Buenos Aires Ă partir de 1874 et en a Ă©tĂ© nommĂ© doyen en 1881.
Le projet de Huergo de construire une maison à l'embouchure de la rivière Riachuelo (en), qui longe le sud industriel de Buenos Aires, lui vaut d'être nommé directeur du Bureau des travaux publics de Riachuelo en 1876. Ce poste puissant lui a permis de développer le port de La Boca, le premier port moderne de Buenos Aires. L'ouverture du port en 1880 a coïncidé avec un boom économique soudain en Argentine, et la législature provinciale lui a octroyé un budget généreux pour des améliorations, notamment un brise-lames et le dragage de l'embouchure limoneuse de Riachuelo jusqu'à 6,5 m[4]. Sa proposition ambitieuse pour un grand nouveau port au nord de celui de La Boca a reçu un soutien initial du Congrès argentin, bien que le soutien du principal financier de l'Argentine, Barings, à une proposition présentée par le magnat local de l'import-export Eduardo Madero (en) ait permis d'influencer le soutien du congrès loin de la proposition de Huergo. Le projet de Madero a été approuvé par le Congrès en 1882[5].
Huergo a fait appel de la décision au motif qu'il ne serait pas rentable de construire et difficile à modifier, une fois que de nouveaux cargos plus grands auraient commencé à arriver. Le projet de Madero fut cependant promulgué par le président Julio Argentino Roca en 1884 et en 1886, Huergo démissionna de son poste au bureau de Riachuelo.
Huergo a continuĂ© Ă faire campagne contre les travaux coĂ»teux de Puerto Madero en tant que doyen de la School of Exact Sciences de Buenos Aires, tout en acceptant de nouveaux projets. De retour dans la province de CĂłrdoba, il conçut le rĂ©servoir de San Roque en 1888 afin de prĂ©venir les inondations le long des rivières Suquia et CosquĂn (en). Il a Ă©tĂ© nommĂ© ministre des Travaux publics de l'importante province de Buenos Aires et a conçu la base navale de Puerto Belgrano, le premier port en eau profonde de la marine argentine. Huergo a conçu un canal entre la ville de CĂłrdoba et le Rio Paraná, plus de 320 kilomètres Ă l'est, et le port d'Asuncion, au Paraguay.
Cet ingĂ©nieur accompli a Ă©tĂ© nommĂ© directeur du champ pĂ©trolifère dĂ©couvert Ă Comodoro Rivadavia en 1907. Avec cette première dĂ©couverte de ce genre dans le pays, le bureau servit de prĂ©curseur Ă Yacimientos PetrolĂferos Fiscales (YPF), le groupe pĂ©trolier crĂ©Ă© en 1922. Le transport maritime, un autre reflet de l’économie argentine en plein essor Ă l’époque, avait considĂ©rablement augmentĂ© depuis que la proposition de Huergo concernant le port de Buenos Aires avait Ă©tĂ© rejetĂ©e en 1882. Le tonnage des navires arrivant au port est passĂ© de 4 millions Ă 20 millions en 1907 et, en septembre de cette annĂ©e, le Congrès a approuvĂ© la construction d'un nouveau port. L'installation serait construite au nord des quais presque obsolètes de Madero, et la conception serait celle de Huergo. Les travaux ont commencĂ© en 1911 sur le nouveau port massif, qui comprenait six ports intĂ©rieurs ouverts, sĂ©parĂ©s par des piliers Ă marchandises et protĂ©gĂ©s par deux digues[6].
Luis Huergo n'a pas vécu jusqu'à l'achèvement du nouveau port et il est décédé en 1913, à l'âge de 76 ans. La conception de son port a permis de résoudre les problèmes auxquels il s’attendait pour l’ancienne installation et ses nombreuses et premières contributions à l’infrastructure de son pays ont fait de lui le « premier ingénieur » de l’Argentine.
Références
- (es) « BiografĂa, Escuela TĂ©cnica Ing. Luis A. Huergo » [archive du ] (consultĂ© le )
- (es) « BiografĂa, Instituto Industrial Luis A. Huergo » [archive du ] (consultĂ© le )
- (es)Monographies
- (es) Félix Luna, « Puerto Madero | History of the neighborhood »,
- (es)Puerto Madero
- (es) « Puerto Madero historia »,
Bibliographie
- Besio Moreno, Nicolás, « Luis A. Huergo (1837-1913) », Academia Nacional de Ciencias Exactas, FĂsicas y Naturales, vol. Presidentes, no Huergo,‎ nc (lire en ligne, consultĂ© le )
- Mayorano, Martha, Un Ingeniero, Un Puerto, Luis Augusto Huergo, Editorial Cogtal, , 258 p.
- Huergo, Hernán, Luis A. Huergo y la cuestión puerto, Editorial Dunken,