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Luigi Russolo

Luigi Carlo Filippo Russolo est un peintre et compositeur italien, né le à Portogruaro (Province de Venise) et mort le à Cerro di Laveno. Il est considéré comme le père de la musique bruitiste.

Luigi Russolo
Luigi Russolo (1916).
Naissance
Décès
Période d'activité
Ă  partir de
Nom de naissance
Luigi Russolo
Nationalités
française ( - )
italienne ( - )
Activités
Formation
Lieux de travail
Mouvement
Ĺ’uvres principales

Biographie

Luigi Russolo grandit dans une famille de musiciens : son père, qui est horloger de profession, joue de l'orgue à l'église et ses deux frères sont pianiste et violoniste. Il commence l'étude du violon mais l'abandonne alors qu'il est âgé de seize ans en faveur de la peinture.

Le peintre
Synthèse plastique des mouvements d'une femme, peinture a l'huile, 86 x 65 cm, Musée de Grenoble

En 1909, il expose à la Famiglia artistica, une galerie de Milan. C'est à cette occasion qu'il rencontre Umberto Boccioni et Filippo Tommaso Marinetti, fondateur du futurisme, auquel il adhère en signant le Manifeste des peintres futuristes () et le Manifeste technique de la peinture futuriste ().

« Très influencé par les tableaux d'Odilon Redon, dont le coloris le fascine »[1], il participe aux expositions futuristes en traitant de thématiques liées à la ville, à la vie nocturne, à la vitesse, au travail, au portrait. Son langage plastique est très varié : voir ses tableaux réalisés entre 1910 et 1913 : Éclairs, Synthèse plastique des mouvements d'une femme, Solidité du brouillard, Dynamisme d'une automobile, Autoportrait futuriste, Lignes-forces de la foudre, La musica...

Luigi Russolo, Carlo CarrĂ , Filippo Tommaso Marinetti, Umberto Boccioni et Gino Severini Ă  Paris en 1912

Le musicien
Luigi Russolo, intonarumori, 1913.

En rĂ©ponse au Musica Futurista de son ami, le musicien futuriste Francesco Balilla Pratella, Luigi Russolo Ă©crit le un manifeste intitulĂ© L'Art des bruits, oĂą il thĂ©orise notamment l'emploi du son-bruit dans le domaine musical et prĂ©voit l'avènement d'une musique nouvelle qui trouvera son inspiration dans les nouveaux bruits produits par les machines inventĂ©es par l'homme. Ce manifeste et l'ensemble des thĂ©ories dĂ©veloppĂ©es par Russolo constituent aux yeux de certains « les bases du renouveau musical du XXe siècle »[2]. Russolo Ă©tend la musique jusqu'Ă  lui faire accepter tous les sons et bruits imaginables.

Par la suite, il rĂ©alise avec Ugo Piatti des machines sonores baptisĂ©e « intonarumori Â» (littĂ©ralement « joueur de bruits Â»), qui prĂ©figurent ce que seront plus tard la musique concrète et la musique Ă©lectronique[3]. Luigi Russolo abandonne la peinture pour se concentrer sur la musique. Les concerts futuristes qu'il dirige Ă  partir d', dont celui de Paris en 1921, attirent un public nombreux, parmi lesquels Igor Stravinsky, Darius Milhaud, Maurice Ravel, Alfredo Casella, Piet Mondrian.

Refusant de s'inscrire au parti fasciste Ă  l'Ă©poque oĂą le mouvement futuriste tente de devenir l'art officiel sous Mussolini, il est mis Ă  l'Ă©cart du futurisme, mais s'en rapprochera de nouveau plus tard.

Ses influences

Les enregistrements phonographiques de ses performances novatrices sont restĂ©s peu nombreux et ces dernières sont jugĂ©es peu convaincantes par certains[4], et c'est avant tout le texte de L'Art des bruits (dont une Ă©dition française est parue en 1975, prĂ©facĂ©e par l'historien Giovanni Lista), qui est considĂ©rĂ© comme un acte fondateur d'une bonne partie de la musique du nouveau siècle, de la musique bruitiste Ă  la musique industrielle. L'influence des idĂ©es de Russolo est indĂ©niable chez certains crĂ©ateurs, en particulier Vivenza qui thĂ©orisa et mit en pratique l'idĂ©e de musique bruitiste en rĂ©fĂ©rence aux thĂ©ories de Russolo, et groupes comme Test Dept, Throbbing Gristle, Die Krupps ou EinstĂĽrzende Neubauten qui composent de vĂ©ritables « odes aux aciĂ©ries Â»[5] et chantent l'ère industrielle au moyen d'« instruments Â» aussi incongrus que des bĂ©tonnières, tronçonneuses ou marteaux piqueurs.

Galerie
Souvenir d'une nuit, 1911
  • Autoportrait avec crânes, 1909
    Autoportrait avec crânes, 1909
  • Profumo
    Profumo
  • La Rivolta (The Revolt)
    La Rivolta (The Revolt)
  • La Musica
    La Musica
  • Solidity of Fog, 1912
    Solidity of Fog, 1912
  • Partition de en-harmonie; pour Intonarumori
    Partition de en-harmonie; pour Intonarumori
  • Intonarumori, instrument fabriquĂ© pour la pièce 'Bruitisme', 1913
    Intonarumori, instrument fabriqué pour la pièce 'Bruitisme', 1913
  • Dynamise d'une automobile, 1911, Centre Pompidou
    Dynamise d'une automobile, 1911, Centre Pompidou
  • Soap-dish, 1929
    Soap-dish, 1929
  • Landscape with trees, 1946
    Landscape with trees, 1946

Ĺ’uvres

Peintures

Ĺ’uvres musicales
  • Corale (par Antonio Russolo), dans An Anthology Of Noise & Electronic Music/First A-chronology Volume # I - Sub Rosa (enregistrĂ© en 1921)
  • Risveglio Di Una CittĂ , 1913

Écrits
  • L'Art des bruits, 1913
    • Textes rĂ©unis et prĂ©facĂ©s par Giovanni Lista, bibliographie Ă©tablie par Giovanni Lista, L'Ă‚ge d’Homme, Lausanne, 1975
    • Éditions Marguerite Waknine, Ă©dition bilingue italien-français
    • Éditions Allia, Paris, 2003, 48 p.
  • Au de-lĂ  de la matière 1938, Ă©dition Française Bruit de la neige, http://prixrussolo.blogspot.com/

Notes et références
  1. Barbara Kappelmayr (dir.) (trad. de l'allemand par Jeanne Ethoré et Bernard Lortholary), Le grand dictionnaire de l’art, Paris, France loisirs, , 480 p. (ISBN 2-7242-6129-1, OCLC 466760966, BNF 36687336), p. 437.
  2. Robert 2007, p. 25.
  3. « Documentaire : L'Avant-garde Italienne », sur France Musique (consulté le )
  4. Robert 2007, p. 27.
  5. Robert 2007, p. 28.
  6. L'Œil no 604, juillet-août 2008, p. 114.
  7. Le Monde diplomatique no 652, juillet 2008, p. 11.

Voir aussi

Bibliographie
  • Giovanni Lista, Le Futurisme : crĂ©ation et avant-garde, Éditions L’Amateur, Paris, 2001
  • Giovanni Lista, Journal des Futurismes, Éditions Hazan, Paris, 2008
  • Philippe Robert (prĂ©f. NoĂ«l AkchotĂ©), Musiques expĂ©rimentales : Une anthologie transversale d'enregistrements emblĂ©matiques, Marseille, Le Mot et le Reste, , 393 p. (ISBN 978-2-915378-46-7, OCLC 173671537, BNF 41175925), p. 25–28.

Liens externes
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