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Louis d'Auvigny

Louis-Aimé d'Auvigny (avec plusieurs variantes) est un danseur, maître de ballet, chorégraphe et professeur de danse français, né à Paris vers 1738 et mort à Tulczyn[1] (Pologne, maintenant en Ukraine) après 1795.

Louis d'AuvignyLouis Dauvigny
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Palais Bleu à Varsovie, où Louis d'Auvigny vécut et travailla depuis 1774 comme courtisan et professeur de danse des enfants du Prince Adam Kazimierz Czartoryski (1779)
Nom de naissance Louis-Aimé d'Auvigny
Naissance vers 1738
Paris
Décès après 1795
Tulczyn (Pologne)
Activité principale danseur, maître de ballet, professeur de danse
Lieux d'activité Paris, Lyon, Stuttgart, Ludwigsbourg, Londres, Varsovie, Puławy, Tulczyn
Années d'activité 1753-1795
Conjoint Marie Claudine Toscani
Académie du corps des cadets de la noblesse, où Louis d'Auvigny a enseigné la danse des cadets polonais en 1774-1794 (Aquarelle du Zygmunt Vogel, 1785)

Biographie

Il est probable qu'il était le fils de l'écrivain français Aymé-Jean Chabaille d'Auvigny de Morinval, connu sous le pseudonyme de Jean du Castre d'Auvigny (1712-1743), et de Louise-Élisabeth Dubus (mariés en 1737[2]), sœur du danseur et professeur de danse Nicolas-François-Hyacinthe Dubus, dit Hyacinthe, et de deux comédiens bien connus : Gabriel-Éléonor-Hervé Dubus, dit Soli (Sauly), et Pierre-Louis Dubus, dit Préville[3]. Louis-Aimé était le frère du prêtre Charles-Alphonse d'Auvigny (1740 - après 1791), qui devint en 1776 le dernier prieur-cure de l'église de Paray-Douaville et qui devait être liquidé par les autorités révolutionnaires[4].

Après avoir débuté dans le ballet de la Comédie-Italienne en 1753 (sous la direction du maître de ballet Jean-Baptiste Dehesse[5]) et dans ballet de la Comédie-Française en 1755[6] (sous la direction du maître de ballet La Rivière), deux ans après Préville, d'Auvigny passe deux années à Lyon (1757-1759) où il danse avec Jean-Georges Noverre. En 1760, celui-ci l'appelle à la cour de Stuttgart et il lui confie peu à peu la responsabilité du ballet.

Le , il épouse à Stuttgart la danseuse Marie-Claudine Toscani (1746-1768), fille des comédiens italiens Giovanni Battista Toscani et Isabella Gafforia, demi-sœur de la première danseuse Luisa Toscani (vers 1740 - 1782[7]), maîtres du prince Charles II Eugène de Wurtemberg. Ils ont deux enfants[7] nés à Ludwigsbourg : Carl (1765-1830[8] - [9]) et Rosette (1767-1770[10]).

Au départ de Noverre, en 1767, d'Auvigny sera nommé maître de ballet et le restera jusqu'à Pâques 1771. En 1770, il règle les ballets de Calliroe, tragédie en musique de Sacchini représentée au théâtre de Ludwigsbourg[11] - [12].

En juillet 1772, il danse dans Les Indes galantes à Paris[13]. Au printemps 1773, il est le maître de ballet du King's Theatre au Haymarket de Londres[14] - [15]. En décembre 1773, il danse à Versailles[16] - [17].

Créations scéniques

  • 1757 : le Faune dans La Toilette de Venus, ou les Ruses de l’Amour (Jean-Georges Noverre), Grand-Théâtre, Lyon
  • 1758 : rĂ´le inconnu dans Les Caprices de GalatĂ©e (Jean-Georges Noverre), Grand-Théâtre, Lyon
  • 1762 : le premier dĂ©mon dans Psyche et l'Amour (Jean-Georges Noverre), Herzöglichestheater, Stuttgart
  • 1762 : le Lutteur dans La Mort d'Hercule (Jean-Georges Noverre), Herzöglichestheater, Stuttgart
  • 1762 : ambassadeur indien dans Le Feste persane (Jean-Georges Noverre), Herzöglichestheater, Stuttgart
  • 1763 : la Jalousie dans Jason et MĂ©dĂ©e (Jean-Georges Noverre), Herzöglichestheater, Stuttgart
  • 1763 : Ombre heureuse et DivinitĂ© infernale dans OrphĂ©e et Euridice (Jean-Georges Noverre), Herzöglichestheater, Stuttgart
  • 1764 : le Vent et Servant d’Hercule dans La Mort de Licomède (Jean-Georges Noverre), Herzöglichestheater, Stuttgart
  • 1764 : fils d'Egiptus, la Furie et le Guerrier dans Hypermnestre, ou les DanaĂŻdes (Jean-Georges Noverre), Herzöglichestheater, Stuttgart
  • 1770 : Jupiter dans Ballo allegorico (Louis d’Auvigny) dans l’opĂ©ra Calliroe d'Antonio Sacchini, château de Ludwigsbourg
  • 1772 : le Guerrier dans Les Sauvages (GaĂ«tan Vestris), un acte de l'opĂ©ra-ballet Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau, AcadĂ©mie royale de musique, Paris
  • 1773 : Polonais et Gaulois dans les scènes de ballet (GaĂ«tan Vestris) de l'opĂ©ra Sabinus de François Joseph Gossec, OpĂ©ra royal, château de Versailles
  • 1773 : le Guerrier et Polonais dans les scènes de ballet (GaĂ«tan Vestris) de l'opĂ©ra Ernelinde, princesse de Norvège de François-AndrĂ© Danican Philidor, OpĂ©ra royal, château de Versailles

Principaux ballets

  • 1767 : Ballets, musique de Florian Johann Deller (?), au Théâtre Ă  TĂĽbingen (dans l’opĂ©ra Il cacciatore deluso de Niccolò Jommelli)
  • 1768 : Trois ballets, musique de Florian Johann Deller, au château de Ludwigsbourg (dans l’opĂ©ra Fetonte de Niccolò Jommelli)
  • 1768 : Il matrimonio improvviso, musique de Florian Johann Deller, au château de Ludwigsbourg (dans l’opĂ©ra La Schiava liberata de Niccolò Jommelli)
  • 1768 : Le astuzie della fata Urgela, musique de Florian Johann Deller, au château de Ludwigsbourg (dans l’opĂ©ra La Schiava liberata de Niccolò Jommelli)
  • 1770 : Ballo allegorico, musique de Florian Johann Deller, au château de Ludwigsbourg (Ă  l’opera Calliroe de Antonio Sacchini)
  • 1770 : La Constance, musique de Florian Johann Deller, au château de Solitude (dans l’opĂ©ra L’amore in musica de Antonio Boroni)
  • 1770 : Le Ballet polonois, musique de Florian Johann Deller, au château de Solitude (dans l’opĂ©ra L’amore in musica de Antonio Boroni)
  • 1770 : Les Nimfes de Diane, musique de Florian Johann Deller (?), au château de Solitude (dans l’opĂ©ra La buona figliola putta de Niccolò Piccinni)
  • 1770 : Le Ballet des masques, musique de Florian Johann Deller (?), au château de Solitude (dans l’opĂ©ra La buona figliola putta de Niccolò Piccinni)
  • 1770 : La Loterie, musique de Florian Johann Deller (?), au château de Solitude (dans l’opĂ©ra La buona figliola maritata de Niccolò Piccinni)
  • 1770 : Le Ballet de la chasse dans l’opĂ©ra La contessa par amore de Florian Johann Deller, au château de Solitude
  • 1770 : Le Vendange dans l’opĂ©ra Il spirito di contradizione de Florian Johann Deller (?), au château de Solitude
  • 1773 : L’Isle dĂ©serte, musique de François-Hippolyte BarthĂ©lemon (?), au King's Theatre au Haymarket, Londres (dans l’opĂ©ra Il Cid de Antonio Sacchini)
  • 1773 : Apollo et VĂ©nus, musique de François-Hippolyte BarthĂ©lemon (?), au King's Theatre au Haymarket, Londres (dans l’opĂ©ra Apollo et Issea de Gaetano Pugnani)
  • 1773 : La FĂŞte du village, musique de François-Hippolyte BarthĂ©lemon (?), au King's Theatre au Haymarket, Londres (dans l’opĂ©ra Apollo et Issea de Gaetano Pugnani)
  • 1773 : Les Sauvages, musique de François-Hippolyte BarthĂ©lemon (?), au King's Theatre au Haymarket, Londres (dans l’opĂ©ra Apollo et Issea de Gaetano Pugnani)
  • 1773 : Les Tartares, musique de François-Hippolyte BarthĂ©lemon (?), au King's Theatre au Haymarket, Londres (dans l’opĂ©ra Tamerlano de Antonio Sacchini)
  • 1773 : Grand Ballet dans l’opĂ©ra Orfeo ed Euridice de Christoph Willibald Gluck, au King's Theatre au Haymarket, Londres

Maître de danse en Pologne

Prince Adam Kazimierz Czartoryski (gouache du Carl d’Auvigny, 1807)

À partir de 1774, il travaille comme professeur de danse en Pologne, à l'Académie du corps des cadets de la noblesse de Varsovie (1774-1794[18]) et dans les résidences de la famille du prince Adam Kazimierz Czartoryski et de sa femme Izabela à Varsovie (le Palais Bleu), à Powązki près de Varsovie (la résidence d'été d'Izabela Czartoryska, sur le modèle du hameau de la Reine de Marie-Antoinette) et à Puławy[19] (le Palais Czartoryski). Plus tard, il travailla à la cour du comte Stanislas Szczęsny Potocki à Tulczyn[1].

Ses élèves les plus connus à Varsovie :

Il était le père du peintre miniaturiste Carl (Karl, Charles, Karol) d'Auvigny ( à Ludwigsbourg[8] - à Varsovie[9]).

Notes et références

  1. Julian Ursyn Niemcewicz, Pamiętniki czasów moich, Warszawa, Państwowy Instytut Wydawniczy, 1957, t. I, p. 55.
  2. Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire: errata et supplément pour tous les Dictionnaires historiques d’après des documents authentiques inédits, Henri Plon, Imprimeur-Édireur, Paris, 1867, p. 1000.
  3. Jean-Jacques Olivier, Pierre-Louis Dubus-Préville de la Comédie-Française 1721-1799, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, Paris, 1913.
  4. Abbé Allec, Notice sur Paray-Douaville et description de son église, Imprimerie de Guiraudet et Jouaust, Paris, 1849, p. 41-42.
  5. Les Spectacles de Paris, ou suite du calendrier historique et chronologique des théâtres|éditeur=Veuve Duchesne|date=1754|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56841467.r=.langFR
  6. Les Spectacles de Paris, ou calendrier historique et chronologique des théâtres, Duchesne, (lire en ligne)
  7. Eberhard Schauer, « Das Persolan des WĂĽrttembergischen Hoftheaters 1750-1800. Ein Lexikon der Hofmusiker, Tänzer, Operisten und Hilfskräfte Â», dans Musik und Musiker am Stuttgarter Hoftheater (1750-1918). Quellen und Studien, Herausgegeben Reiner Nägle, Wurttembergische Landesbibliothek, Stuttgart, 2000, p. 57 und 72. (ISBN 3-88282-054-3)
  8. Landeskirchliches Archiv Stuttgart, Dekanat Ludwigsburg, Ludwigsburg, Taufregister 1764-1773, p. 128, Band 3, Bild 78.
  9. "Kurier Warszawski", numéro 35 de 1830, du 6 février 1830, p.169.
  10. Landeskirchliches Archiv Stuttgart, Dekanat Ludwigsburg, Ludwigsburg, Taufregister 1764-1773, p. 268, Band 3, Bild 154.
  11. Mattia Verazi, Calliroe: tragedie en musique; representee sur le grand Théâtre de Louisbourg le jour de la Naissance de Son Altesse Serenissime Monseigneur le Duc Regnant de Wirtenberg et Teck &c. La Musique est composée exprés par Monsieur Antoine Sacchini, Maitre de Chapelle, Napolitain. Les Ballets tirés du Sujet même, sont inventés par l'auteur de la Tragédie, & exécutés par Monsieur Dauvigny, Maitre de Ballets de S.A.S. Les Decorations sont de l'invention de Monsieur Josué Scotti, Peintre du Théâtre de la Cour de S.A.S. [Stuttgart], Cotta, 1770, 167 p.
  12. (it) « Callirhoe : Ein Singspiel, welches an dem hohen Geburts-Fest, Seiner Regierenden Herzoglichen Durchlaucht, zu Würtemberg auf der grossen Herzoglichen… », sur uni-heidelberg.de, Heidelberger historische Bestände — digital: Sonstige digitalisierte Literatur, (consulté le ).
  13. Sylvie Bouissou, Denis Herlin, Pascal Denécheau, Jean-Philippe Rameau, catalogue thématique des œuvres musicales, t. 2, CNRS-BNF, Paris, 2003, p. 151.
  14. Emmett Langdon Avery, The London Stage, 1660-1800: 1747-1776, edited with a critical introd. by G. W. Stone, Southern Illinois University Press, 1968, p. 1691.
  15. (en) « Image 3 of Il Cid : an opera; as performed at the King's Theatre in the Hay-Market », sur The Library of Congress (consulté le ).
  16. Sabinus, tragédie-lyrique en cinq acte, représentée, devant Sa Majesté à Versailles, le 4 décembre 1773.
  17. Emelinde, tragedie-lyrique, en cinq actes. Représentée, devant Sa Majesté à Versailles, le 11 décembre 1773.
  18. Kamila Mrozowska, Szkoła rycerska Stanisława Augusta Poniatowskiego (1765-1794), Zakład Naukowy im. Ossolińskich, Wrocław, 1961, p. 163 et 234.
  19. Julian Ursyn Niemcewicz, Pamiętniki czasów moich, Warszawa, Państwowy Instytut Wydawniczy, 1957, t. I, p. 90.
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