Los Millares
Los Millares est un village prĂ©historique situĂ© Ă Santa Fe de MondĂşjar, Ă 17 km d'AlmerĂa, dans l'Est de l'Andalousie, en Espagne. C'est l'un des gisements archĂ©ologiques les plus abondants du NĂ©olithique final en Europe. Il donne son nom Ă la culture de Los Millares, qui s'Ă©tendait de la Murcie jusqu'au Sud du Portugal en passant par l'Andalousie.
Los Millares | |||
Jatte de Los Millares | |||
Localisation | |||
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Pays | Espagne | ||
Communauté | Andalousie | ||
Province | Almeria | ||
Coordonnées | 36° 57′ 53″ nord, 2° 31′ 20″ ouest | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
GĂ©olocalisation sur la carte : Andalousie
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Histoire | |||
Époque | Néolithique | ||
La culture de Los Millares
Au cours du Néolithique, la découverte de la métallurgie du cuivre ouvrit l'Âge du cuivre. Travaillé pur, le cuivre reste un métal relativement mou. Son alliage avec l'arsenic a permis de produire des objets plus durs, dits en bronze arsénié[1]. Un alliage métallique dur est plus efficace, aussi bien dans les outils agricoles que dans les armes. Cela engendra la nécessité de contrôler les routes d'approvisionnement en cuivre.
La culture de Los Millares a pour caractéristiques principales :
- un haut degré de fortification des villages, ce qui contraste avec les populations néolithiques précédentes, dispersées et avec peu de protections ;
- des nécropoles à l'extérieur des villages, avec abondance de tombes mégalithiques collectives en forme de tholoi ;
- une différenciation sociale marquée dans les tombes.
D'autres villages remarquables appartenant Ă cette culture sont El MalagĂłn, Cerro de la Virgen, et Las Angosturas.
Chronologie
Les datations au carbone 14 du village le situent entre la fin du IVe millénaire av. J.-C. et le dernier quart du IIIe millénaire av. J.-C..
Ces dates ont permis de réfuter l'ancienne hypothèse selon laquelle des colons de la mer Égée auraient fondé le village, amenant avec eux les tombes en formes de tholoi et la métallurgie (hypothèse diffusionniste des origines de la métallurgie et du mégalithisme dans la péninsule Ibérique). En effet, quand le village de Los Millares fut fondé :
- les tholoi de l'Égée n'existaient pas encore, puisque les premiers documentés sont du milieu du IIIe millénaire av. J.-C., tandis que les tombes classiques, telles que le Trésor d'Atrée, sont de l'Helladique récent (seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C.) ;
- la mer Égée pratiquait déjà au milieu du IIIe millénaire av. J.-C. la métallurgie du bronze, à savoir l'alliage du cuivre et de l'étain, tandis que Los Millares ne connaissait que le cuivre et l'arsenic.
La fabrication d'armes et d'outils en bronze arsénié, ainsi que leur commerce, furent l'élément principal qui favorisa l'essor de cette culture, bien que l'activité principale restât l'agriculture et l'élevage.
Le village
Le village de Los Millares fut découvert en 1891, durant la construction d'une voie ferrée, et fut fouillé pour la première fois par l'archéologue belgo-espagnol Louis Siret.
Le village est situé stratégiquement près des mines de cuivre de la sierra de Gádor, sur un promontoire en forme d'ergot, entre le fleuve Andarax et le torrent provisoire Huéchar (rambla de Huéchar). Il possède une citadelle intérieure entourée de murailles et est entouré de trois autres murailles, renforcées par des tours semi-circulaires et des bastions. Los Millares dispose en outre de nombreuses défenses extérieures sur les élévations proches (on a localisé jusqu'à 13 fortins), dont de nombreuses solidement défendues au moyen de murailles concentriques. On croit qu'elles étaient aussi utilisées pour le stockage des céréales.
On estime que Los Millares pouvait rassembler une population de 1 500 personnes environ. La nécropole, en face de la muraille extérieure, occupe environ 2 ha, et contient près d'une centaine de tombes, en majorité des tholoi. À l'intérieur des murailles se trouvent un ensemble de logements simples ainsi qu’un grand édifice avec des traces de moulage de cuivre.
CĂ©ramique
La céramique découverte comprend autant de pièces unies que décorées, incluant des jattes aux motifs en forme d'oculus. Des dessins similaires apparaissent sur plusieurs idoles de pierre découvertes. À partir du IIIe millénaire av. J.-C., on trouve déjà des céramiques de type campaniforme.
- Ligne I des remparts de la ville vue du nord
- Vue aérienne de la porte principale
- Site archéologique de Los Millares. Barbacane.
- Locaux reconstruits dans la zone d'interprétation de Los Millares
- Atelier métallurgique
- Reconstruction virtuelle de la porte principale de la ligne I
SĂ©pultures
Les sépultures sont le plus souvent des tombes collectives, des mégalithes en forme de tholos. On a trouvé dans un tholos d'Alcalar (Algarve) un très riche mobilier, avec poignard à cran, hache plate avec alène à section rectangulaire en cuivre, des lames de hallebarde en cuivre, et des armartures de flèche de finition très soignée[1]. Pour Christian Jeunesse, ces éléments que l'on trouve dans toute la Méditerranée occidentale témoignent « de l'émergence d'une nouvelle idéologie fondée sur une forte valorisation de l'individu et du guerrier, très proche de celle que l'on associe traditionnellement à l'implantation, 8 ou 10 siècles plus tard, du Campaniforme »[1].
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Los Millares » (voir la liste des auteurs).
- Christian Jeunesse, Les statues-menhirs de Méditerranée occidentale et les steppes. Nouvelles perspectives, in : Rodriguez G. et Marchesi H., dir., Statues-menhir et pierres levées du Néolithqiue à aujourd’hui, Actes du 3ème colloqueinternational sur la statuaire mégalithique, Saint-Pons-de-Thomières, 12-16 septembre 2012, Direction régionale des affaires culturelles Languedoc-Roussillon & Groupe Archéologique du Saint-Ponais, Montpellier 2015, 123-138.
Voir aussi
Bibliographie
- (es) MartĂn Almagro et Antonio Arribas, El Poblado y la NecrĂłpolis MegalĂticos de Los Millares, Santa Fe de MondĂşjar, AlmerĂa, Bibliotheca Praehistorica Hispana, Vol. III. Madrid, 1963
- (es) Barandiarán, I. et. al., Prehistoria de la PenĂnsula IbĂ©rica, Barcelone, Ariel, coll. « Ariel Prehistoria »,
- (es) Fernando Molina et Juan Antonio Cámara, Los Millares, Dirección General de Bienes Culturales, Sevilla,
- (es) Robert Chapman, La FormaciĂłn de las Sociedades Complejas. El sureste de la PenĂnsula IbĂ©rica en el marco del Mediterráneo Occidental, Barcelone, Ed. CrĂtica, Barcelona, , 411 p. (ISBN 978-84-7423-517-3)