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Loi Coluche

La « loi Coluche » est un dispositif de la loi de finances française pour 1989 inscrit dans l'article 238 bis du Code général des impôts. Elle crée une déduction fiscale supplémentaire pour certaines associations, caritatives et humanitaires dites « organismes d’aide aux personnes en difficulté ». Son nom fait référence à Coluche, le fondateur des Restos du cœur.

Article 238 bis du Code général des impôts
Présentation
Titre Article 238 bis du Code général des impôts
Langue(s) officielle(s) Français
Type Loi de finances
Branche Droit fiscal
Adoption et entrée en vigueur
Entrée en vigueur Article 200 du Code Général des Impôts (particuliers)[1] ; Article 238 bis du CGI (entreprise)[2]

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Texte sur LĂ©gifrance

Historique

En , Coluche soumet une idée de loi à la télévision qui vise à défiscaliser en partie les donations réalisées par les donateurs plus modestes. En 1988, à la suite du décès de Coluche, François Mitterrand s'engage vis-à-vis de sa veuve Véronique Colucci à donner suite à cette proposition. Sous l'impulsion de La Fonda qui milite pour « la liberté de chacun de pouvoir disposer d'une petite part de son impôt[3] », le , la loi Coluche est votée par le gouvernement Rocard[4], débloquant 50 % de réductions d'impôts sur 400 francs de plafond[5].

La loi Borloo du de programmation pour la cohĂ©sion sociale a fait passer le taux de cette dĂ©duction de 66 % Ă  75 %. L’État prend ainsi Ă  sa charge les trois quarts du don pour les contribuables soumis Ă  l’impĂ´t sur le revenu dans la limite du plafond (513 euros pour les dons versĂ©s en 2010, 529 euros en 2015). Le ministre de la CohĂ©sion sociale entend faire un geste en direction des personnes en difficultĂ© dans une pĂ©riode de chĂ´mage Ă©levĂ©. Au total, la dĂ©pense fiscale liĂ©e Ă  ces deux mĂ©canismes s’élèverait Ă  580 millions d’euros en 2004, contre 460 millions en 2003. Le coĂ»t de l’amendement Borloo n’est pas encore connu.

En 2011, le rapporteur général de la commission des finances Gilles Carrez (UMP) propose de revoir à la baisse la défiscalisation offerte par la loi Coluche, mais cet amendement est retiré avant d'avoir pu être débattu à l'Assemblée nationale[6].

Lors des débats autour du projet de loi de cohésion sociale, les parlementaires ont voulu maintenir la distinction entre le « don Coluche » et les autres régimes de dons. De nombreuses associations, relayées par des organismes comme l'Union nationale des organismes faisant appel à la générosité du public, ont de leur côté dénoncé l’instauration d’une « générosité à deux vitesses » : la distribution de repas aux personnes en grande précarité ne constitue pas à leurs yeux une cause plus nécessaire que l’aide à l’enfance maltraitée, aux personnes âgées dépendantes, l’aide internationale ou encore le soutien à la recherche médicale.

En 2013, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll annonce l'élargissement de la loi Coluche aux dons du secteur agricole[7]. La loi ne s'étend finalement qu'aux dons de producteurs laitiers, et permet de récolter 2 millions de litres de lait en 2014[8].

Effet de la loi

L'amendement Coluche est considĂ©rĂ© comme une des principales causes de la faveur dont jouissent les actions de lutte contre l'exclusion auprès des donateurs français. C'est ce qu'a mis en Ă©vidence l'Ă©tude menĂ©e pour la Fondation de France par Jacques Malet, rapporteur Ă  la Cour des comptes, sur les dons aux Ĺ“uvres dĂ©clarĂ©s par les foyers français lors de l'annĂ©e 1996 : les associations non concernĂ©es par le dispositif « Coluche » y enregistraient une baisse des dons de 1,44 %, après celle de 4 % en 1995, dans un contexte de scandales et de dĂ©tournements de fonds (Association pour la recherche contre le cancer, Sidaction…). Les dons aux associations bĂ©nĂ©ficiant de l'amendement Coluche, en augmentation constante depuis 1990, ont explosĂ© en 1996 : Ă  peine supĂ©rieur Ă  50 millions de francs en 1990, leur montant Ă©tait passĂ© Ă  plus de 400 millions six ans plus tard. En , la dĂ©duction Ă©tait passĂ©e de 50 Ă  60 %, et le plafond de 1 000 Ă  2 000 francs.
Une nouvelle enquête menée en 2004 par la Fondation de France a cependant révélé une baisse de 10 % des dons aux associations depuis le début des années 2000. C'est dans ce contexte qu'est intervenu un nouveau relèvement de l'avantage fiscal, passant de 60 % à 66 % du montant versé, en même temps que la réduction d’impôt pour l’ensemble des dons aux œuvres (de 50 % à 60 %).

La loi Coluche en pratique

La loi Coluche permet de récupérer 75 % de son don à N+1 grâce à une réduction d'impôt.

Depuis le et l'entrée en vigueur du prélèvement à la source, l’impôt sur le revenu est prélevé directement sur les revenus des contribuables, ce qui occasionne quelques adaptations, voici les trois différentes situations envisageables :

  • Don effectuĂ© en 2017 et 2018 : pour la retenue Ă  la source, l’administration fiscale prend en compte les dons passĂ©s et verse le un acompte de 60% calculĂ© sur la rĂ©duction de 2017. Le reste est versĂ© Ă  l’étĂ© 2019 sur la base de la dĂ©claration de revenus 2018 remplie en mai et oĂą le/la donateur(trice) indique ses dons 2018.
  • Don effectuĂ© en 2017, mais pas en 2018 : l’administration fiscale prĂ©sume que le/la donateur(trice) a rĂ©alisĂ© le mĂŞme don en 2018. Elle verse donc le un montant correspondant Ă  60% de la rĂ©duction calculĂ©e sur mon de 2017. Après avoir rempli la dĂ©claration 2018 oĂą la personne n'indique pas de don en 2018, il est nĂ©cessaire de rendre Ă  l'État la somme perçue en janvier.
  • Don effectuĂ© pour la première fois en 2018 : la personne ne reçoit pas d'acompte en janvier, mais indique son don dans sa dĂ©claration 2018. En septembre, l'administration fiscale lui reverse le montant de sa rĂ©duction fiscale[9].

À noter enfin : il s'agit d'une réduction d'impôt, pas d'un crédit d'impôt. Cette mesure ne profite donc pas aux nombreux donateurs non imposables. Les Français non imposables ont été estimés à 21,4 millions en 2017[10].

Des associations qui permettent de bénéficier de ces 75% de réduction sont :

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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