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Ligne Mahlmann


La ligne Mahlmann (en allemand Mahlmann Linie) Ă©tait une ligne de dĂ©fense allemande dans le nord du Cotentin durant la bataille de Normandie en juin et juillet 1944. Elle coupait la presqu'Ă®le d'ouest en est, s'Ă©tendant des plages de Bretteville-sur-Ay Ă  l'ouest jusqu'au sud de la ville de Carentan Ă  l'est, bloquant ainsi la route vers le sud et tout accès vers le reste de la France aux troupes amĂ©ricaines. Elle porte le nom du Generalleutnant allemand Paul Mahlmann qui l'organisa. Son effectif total Ă©tait de 9 500 hommes[1]. Elle fut enfoncĂ©e par le VIIIe corps de l'armĂ©e amĂ©ricaine du gĂ©nĂ©ral Omar Bradley lors de la bataille des haies au prix de lourdes pertes.

Ligne Mahlmann
Image illustrative de l’article Ligne Mahlmann
Parachutistes allemands en position dans une haie en Normandie

Lieu De Denneville Ă  Carentan
Type d’ouvrage Infanterie et batteries d'artillerie fortifiées et camouflées
Construction Allemande
Matériaux utilisés Bois, pierre et terre
Longueur 50 km
Hauteur En forêt, creusé dans la terre parfois sur des crêtes de 120 et 130 m
DĂ©molition 14 juillet 1944
Utilisation actuelle vestiges - ruines
Garnison 9 500
Commandant Gen. Lt Mahlmann
Effectifs 30 batteries d'artillerie
Guerres et batailles Bataille de La Haye-du-Puits
Événements Dernière offensive de la 82e Aiborne
Protection Avant ligne
CoordonnĂ©es 49° 17′ 17″ nord, 1° 28′ 00″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Ligne Mahlmann
GĂ©olocalisation sur la carte : Manche
(Voir situation sur carte : Manche)
Ligne Mahlmann

Historique

Lors du début de mise en place du mur de l'Atlantique en 1942, les Allemands s'intéressent aux trois monts qui dominent cette partie nord du Cotentin : le mont Étenclin, le mont Castre et le mont Doville. Lors du renforcement du mur en 1943 et surtout début 1944, ses monts sont fortifiés. Mais la ligne ne sera créée en tant que telle qu'avec l'installation et les aménagements faits par la 353e division d'infanterie dirigée par le général Mahlmann en .

Cette ligne de dĂ©fense sera active pendant la bataille de La Haye-du-Puits Ă  partir du . Quelques semaines auparavant, alors que les troupes amĂ©ricaines coupent le Cotentin en deux le Ă  hauteur de Barneville-Carteret, le gĂ©nĂ©ral Mahlmann profite du fait que l'armĂ©e amĂ©ricaine va se focaliser sur la prise de Cherbourg au nord pour rĂ©armer et rĂ©organiser sa ligne en sorte de « mur du Cotentin Â». Les derniers Ă©lĂ©ments de la ligne cĂ©deront dĂ©finitivement vers le , au lancement de l'opĂ©ration Cobra qui provoquera la percĂ©e d'Avranches. Très solide et favorisĂ©e par le bocage normand, cette ligne de dĂ©fense coĂ»ta la vie Ă  près de 12 000 soldats amĂ©ricains[2].

Les Américains n'ont appris son existence qu'au début de l'offensive pour prendre La Haye-du-Puits le dans des circonstances plutôt insolites. En effet, une patrouille américaine de sept soldats commandée par le lieutenant Stanley Weinberg, guidée par un jeune Français, pénétra dans les lignes allemandes et y captura les servants d'une mitrailleuse. Parmi eux, un officier allemand. Fouillant le prisonnier, les GI's trouvèrent dans sa poche une photo de lui nu et entouré de prostituées. C'est sous la menace de voir atterrir la photo dans les mains de son épouse qu'il révéla la ligne Mahlmann au lieutenant Weinberg[3].

Bien qu'encore en travaux au moment de l'offensive américaine, la ligne était tout de même déjà opérationnelle et capable d'une défense redoutable comme en témoigne ce récit de l'abbé Paul Levert, curé pendant la Seconde Guerre mondiale de Varenguebec, un village au nord-est de La Haye-du-Puits :

« Avant le débarquement de juin, les troupes allemandes avaient surtout appliqué leurs efforts à la fortification des trois monts (cf: le mont Étenclin, le mont Castre et le mont Doville) dont nous avons parlé.

À vrai dire, leur activité consistait surtout en la construction de blockhaus, de casemates et d'observatoires, en nombre réduit. Des travaux assez importants furent cependant effectués sur le mont Étenclin (...). Sur le versant ouest, commandant toute la vallée, depuis La Haye-du-Puits, à gauche, jusqu'à Brix, à droite, en passant par la route de Besneville, d'énormes ouvrages furent entrepris en pleine terre ou plutôt en plein rocher qui, achevés, auraient constitué des abris capable de résister même aux bombes »[4].

RĂ©partition

La ligne commence à l'ouest sur les plages de Bretteville-sur-Ay, km au sud de Port-Bail et km au nord-ouest de Lessay, elle continue vers l'est, s'appuyant sur le village de Montgardon[5] et à ensuite la forme d'un arc de cercle, passant juste au nord de La Haye-du-Puits, Lithaire et Saint-Jores[5]. Ensuite la protection est essentiellement assurée par les marais et les zones inondées de la Sèves et de la Taute jusqu'à Carentan[5]. Une ligne un peu en arrière protège les abords nord du mont Castre[5].

Au nord-ouest, une avant-ligne mobile situĂ©e au bord de marĂ©cages sert d'Ă©claireur en cas d'attaque. Ainsi, les Allemands peuvent ralentir la progression des AmĂ©ricains, rĂ©unir des informations sur leur stratĂ©gie et adapter leur dĂ©fense. Elle est forte de 3 500 soldats et est formĂ©e par les unitĂ©s encore opĂ©rationnelles de la 243e et de la 91e divisions d'infanterie de la Wehrmacht.

Sur la ligne, de Denneville au sud de Carentan, sont repartis les 77e et 353e divisions d'infanterie de la Wehrmacht commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Mahlmann et la 17e Panzer grenadier division SS Götz von Berlichingen commandĂ©e par le StandartenfĂĽhrer Otto Baum. La ligne est soutenue par les fortifications du mont Castre, surplombant la ligne par son arrière, qui sert Ă  la fois de vigie (122 m de hauteur et offrant une vue panoramique sur les rivages est et ouest du Cotentin dont la plage de dĂ©barquement d'Utah Beach), La Haye-du-Puits et toutes les hauteurs situĂ©es en avant de la ligne, fortifiĂ©es elles aussi et que pourraient prendre et se positionner les AmĂ©ricains en attaquant depuis Cherbourg. D'autre part, la ligne contourne et surplombe par le sud les marais de Gorges inondĂ©s et protĂ©gĂ©s par de nombreuses « asperges de Rommel Â».

Enfin, une troisième ligne en rĂ©serve au sud, la Wasserstellung (en français « position des eaux Â») s'Ă©tend du havre de Lessay et qui suit les trois cours d'eau l’Ay, la Sèves et la Taute vers l'est et jusqu'Ă  ce qu'elle rencontre la ligne principale Ă  hauteur de Saint-AndrĂ©-de-Bohon.

Toute la ligne et ses points d'appui sont renforcés par un grand nombre de feldgendarmes et de fallschirmjäger, les parachutistes de la Wehrmacht utilisés comme éléments d'infanterie durant la bataille de Normandie.

Galerie photo

  • Un officier briefe ses Fallschirmjäger
    Un officier briefe ses Fallschirmjäger
  • Fallschirmjäger cachĂ© avec son Panzerfaust
    Fallschirmjäger caché avec son Panzerfaust
  • Fallschirmjäger dormant sur sa moto
    Fallschirmjäger dormant sur sa moto
  • Feldgendarmes Ă©tudiant le terrain en Normandie
    Feldgendarmes Ă©tudiant le terrain en Normandie
  • Fallschirmjäger en position dans un bosquet  avec une MG-42
    Fallschirmjäger en position dans un bosquet avec une MG-42

Notes et références

  1. German’s Main Line Resistance
  2. http://www.8armycorpsnormandy.fr/historique.html
  3. (fr) Michel Pinel, La Guerre des Haies et la Bataille de La Haye-du-puits, Michel Pinel, Mai 2004.
  4. Bataille de Normandie, récits de témoins - éditions de notre temps. p.58
  5. Yann Magdelaine, Atlas du DĂ©barquement, Rennes, Ă©ditions Ouest-France, , 103 p. (ISBN 978-2-7373-5657-5), La Bataille des haies - carte
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