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Les Sept Filles d'Ève

Les Sept Filles d'Ève (titre original : en anglais The Seven Daughters of Eve) est un essai du biologiste anglais Bryan Sykes.

Génétique

Grùce à la génétique, Bryan Sykes, professeur à Oxford, propose de reconstituer la généalogie des Européens. Il présente dans ce livre la théorie de la génétique mitochondriale. Sykes explique les principes de la génétique et de l'évolution humaine, les particularités de la génétique mitochondriale et la façon dont il est parvenu à analyser l'ADN fossile.

Investigation et théorie

Dans Les Sept Filles d'Ève, il raconte son investigation qui commence avec le cadavre congelĂ© d'Ötzi, datant de plus de 5 000 ans, retrouvĂ© dans les Alpes italiennes en 1991. L'Ă©tude s'achĂšve avec la description de sept lignĂ©es aboutissant Ă  sept femmes originelles, poĂ©tiquement baptisĂ©es Ursula (GrĂšce), XĂ©nia (Caucase), HĂ©lĂ©na (PyrĂ©nĂ©es), Velda (Cantabrie), Tara (Toscane), Katrine (VĂ©nĂ©tie) et Jasmine (Syrie), datant de 8 000 Ă  45 000 ans.

ADN mitochondrial

L'Ă©tude est basĂ©e sur l'utilisation de l'ADN mitochondrial (ADN mt), une molĂ©cule prĂ©sente dans toutes les cellules humaines. Contrairement Ă  l'ADN nuclĂ©aire, hĂ©ritĂ© des deux parents, l'ADN mitochondrial est uniquement transmis par la mĂšre. Cette molĂ©cule ne compte que 16 500 paires de base et se rĂ©vĂšle trĂšs stable. Tout au long de l'histoire de l'humanitĂ©, elle est transmise par la ligne matriarcale mais se transmet aussi aux fils, sans que ceux-ci puissent la transmettre. En extrayant l'ADN de Ötzi, Sykes conclut Ă  la similitude des sĂ©quences avec celles de l'ADN d'EuropĂ©ens contemporains. Il exerce aussi sa science sur l'identification des restes des Romanov et sur le peuplement de la PolynĂ©sie. Il travaille ensuite sur la gĂ©nĂ©alogie prĂ©historique des EuropĂ©ens.

Migrations humaines

AprĂšs des dĂ©veloppements de la gĂ©nĂ©tique, Sykes retrace les migrations humaines, discute en dehors de la thĂ©orie de l'origine africaine de l'homme moderne et conteste la thĂ©orie de Thor Heyerdahl sur l'origine des PolynĂ©siens. Le titre du livre provient d'un des principaux accomplissements de la gĂ©nĂ©tique mitochondriale, qui est la classification de tous les humains modernes dans plusieurs « lignĂ©es mitochondriales ». Chaque lignĂ©e peut ĂȘtre tracĂ©e suivant une ligne maternelle menant d'une personne Ă  une femme prĂ©historique spĂ©cifique, selon l'expression de Sykes « une mĂšre de clan ». Toutes ces femmes ont Ă  leur tour partagĂ© un ancĂȘtre commun. Les thĂ©ories de Sykes aboutissent Ă  sept lignĂ©es mitochondriales pour les EuropĂ©ens (cependant d'autres Ă©lĂšvent le nombre Ă  11 ou Ă  12) et lui parle donc des « sept filles d'Ève ».

Répertoriant ressemblances et différences, tenant une comptabilité savante des mutations permettant de remonter les siÚcles, Bryan Sykes aboutit à une premiÚre conclusion allant à l'encontre de la théorie dominante pour le peuplement de l'Europe préhistorique. Jusqu'ici, on nous disait descendants des premiers agriculteurs venus du Proche-Orient, colonisant peu à peu notre continent, une thÚse chÚre à Luca Cavalli-Sforza, un généticien des populations.

Vie des mĂšres

L'étude de l'ADN mitochondrial fait remonter nos lignées aux chasseurs-cueilleurs, présents depuis beaucoup plus longtemps sur ce vaste territoire. Parmi les « sept filles d'Ève », une seule, Jasmine, la plus jeune (8 000 ans), née au Proche-Orient, appartient au groupe des premiers agriculteurs. La deuxiÚme moitié du livre se compose d'une série de récits fictifs, écrits par Sykes, racontant les vies de chacune des sept mÚres.

Clans

« Aujourd'hui, dit Bryan Sykes, de 95 à 97 % des Européens sont reliés à l'un des sept clans. » Les descendants d'Héléna (47 %) et de Jasmine (17 %) sont les plus nombreux. On trouve des membres de six clans dans toutes les parties de l'Europe. Celui de Jasmine est plus localisé. Les Basques, par exemple, ne montrent pas dans cette étude une particularité génétique originelle. Ces travaux ne font pas l'unanimité dans le monde scientifique, et les talents de conteur de Bryan Sykes en agacent plus d'un.

Prolongement

En 2000, B. Sykes a crĂ©Ă© la sociĂ©tĂ© Oxford Ancestors avec son université : Ă  partir de quelques cellules autoprĂ©levĂ©es Ă  l'intĂ©rieur de la joue, elle permet Ă  tout un chacun de connaĂźtre Ă  quel clan il appartient. Les clients, principalement de Grande-Bretagne et des États-Unis, s'y rendent pour retrouver leurs racines prĂ©historiques.

Éditions

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