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Les Musclés

Les Musclés est un groupe de musique français, formé en 1987 lors de la création du Club Dorothée, une émission pour la jeunesse diffusée sur TF1. Le groupe accompagnait, en tant qu'orchestre, l'animatrice Dorothée à la télévision et en concert. Les Musclés ont en outre enregistré leurs propres albums, comportant des chansons à succès comme La Fête au village ou La Merguez partie.

Les Musclés
Description de cette image, également commentée ci-après
En concert avec Corbier à Toulouse en 2012. Éric Bouad est à gauche et Framboisier à droite.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau de la France France
Genre musical Chanson française
Années actives 1987—1997, 2007, 2010
Labels AB Productions
(1987-1997)
JLA Productions
(2007-2010)
Composition du groupe
Anciens membres Bernard Minet
RĂ©my Sarrazin
Éric Bouad
René Morizur (†)
Framboisier (†)

Les Musclés étaient également les protagonistes de deux sitcoms d'AB Productions : Salut les Musclés et La Croisière foll'amour. Deux membres du groupe sont décédés : René Morizur en 2009, et Claude Chamboissier alias Framboisier en 2015[1].

Biographie

Origines et débuts

Le groupe est formé par AB Productions, la société qui produit l'émission jeunesse de TF1 : Club Dorothée. Les Musclés étaient tous musiciens avant de fonder leur groupe. Framboisier a notamment travaillé avec Fleetwood Mac, et sera en 1998 le producteur du groupe Matmatah et de Touré Kunda. Éric a été guitariste et arrangeur pour Michel Sardou. Également guitariste pour Johnny Hallyday, il participe à l'orchestration et à l'arrangement d'une vingtaine de ses chansons. Il assure la direction musicale de son album Quelque part un aigle en 1982 et compose la musique du film Signes extérieurs de richesse en 1983. René a été saxophoniste de Sylvie Vartan, Michel Sardou, Sheila, Daniel Balavoine, Bill Deraime, Trust, Johnny Hallyday, Magma. Rémy a étudié le violon au Conservatoire avant qu’un accident ne l'oblige à se tourner vers la basse. Il a accompagné Sheila, Gilbert Montagné, Alain Chamfort, Jacques Higelin, Rachid Bahri, Shake, Julie Pietri, Jeanne Mas, Percy Sledge, Charles Dumont, Ray Charles, Tshala Muana. Bernard Minet a reçu en 1974 le premier prix de percussions au Conservatoire national, il a accompagné Sheila, Charles Aznavour, Alain Chamfort, Thierry Le Luron, Richard Clayderman.

Les Musclés accompagnent Dorothée en tant qu’orchestre dans l'émission du mercredi après-midi, dès sa création en 1987 et jusqu'en 1997[2] - [3]. Le Club Dorothée était à ses débuts sponsorisé par la boisson Fruité dont le slogan était « C'est plus musclé » ; les intermèdes musicaux étant réalisés par un groupe qui n'avait pas de nom, le nom des « Musclés » leur a finalement été attribué, tandis que les membres arboraient des t-shirts exhibant la marque « Fruité »[4].

Succès et séparation

Tout en participant aux Ă©missions de DorothĂ©e, Les MusclĂ©s enregistrent plusieurs albums dont La FĂŞte au village en 1989 et Vive la France en 1990, ainsi que de nombreux singles qui, aidĂ©s par la capacitĂ© de promotion de TF1, deviennent des tubes : La FĂŞte au village vendu Ă  850 000 exemplaires (no 2 au Top 50 en 1989[5]), Moi j’aime les filles (no 12 en 1989[5]), Le Père NoĂ«l des MusclĂ©s (no 10 en 1990[5]), La Merguez partie (no 25 en 1990[5]), La Musclada (no 8 en 1991[5]), etc. Le groupe totalise cinq disques d'or dans sa carrière, pour sept albums et 4 millions d'exemplaires vendus[6]. Sur ces sept albums, trois ont pour titre Les MusclĂ©s[6]. La quasi-totalitĂ© de leurs chansons sont Ă©crites par leur producteur Jean-Luc Azoulay.

Le groupe Les Musclés accompagne Dorothée sur scène dans tous ses concerts à partir du Zénith 88 puis des années 1990, notamment à Bercy en 1990, 1992, 1993, 1994 et 1996. Ils auront aussi l'occasion de jouer seuls à l'Olympia en décembre 1989 et novembre 1990.

Parallèlement Ă  leur carrière musicale, les membres des MusclĂ©s ont aussi jouĂ© leur propre rĂ´le dans une sitcom diffusĂ©e dans le cadre du Club DorothĂ©e : Salut les MusclĂ©s (1989—1994). En tout, 263 Ă©pisodes ont Ă©tĂ© tournĂ©s. Ils ont jouĂ© ensuite dans La Croisière foll'amour (1995—1997), sĂ©rie dĂ©rivĂ©e de Salut Les MusclĂ©s, composĂ©e de 159 Ă©pisodes et disposant d'un peu plus de dĂ©cors. Le groupe ne survit pas Ă  la fin du Club DorothĂ©e, en 1997, et se sĂ©pare.

Retours sporadiques

Début 2007, le groupe tente un retour avec la vidéo d'une chanson intitulée Nicolas et Ségolène, parodiant l'un des titres phares de Dorothée, Nicolas et Marjolaine[6]. La chanson est l'œuvre des Musclés réunis pour l'occasion par Jean-Luc Azoulay (sauf Rémy qui ne souhaite pas participer à ce projet qu'il trouve trop loin de l'« esprit léger des Musclés d'origine »). Le clip met en scène Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal (classé au top 22)[6]. Après la promotion active de Framboisier, René et Minet, l'effet « boule de neige » fonctionne, et Universal s'intéresse au projet : le single est commercialisé dès le . Mais celui-ci se vend mal, tout comme la compilation The Retour sorti dans la foulée, qui regroupe leurs tubes des années Club Dorothée. Le CD est accompagné d'un DVD regroupant tous leurs clips ainsi que des karaokés ; la surprise devait venir d'un bêtisier inédit de La Croisière foll'amour, celui de Salut les Musclés ayant déjà été diffusé dans l'émission Le Super bêtisier des séries proposée par AB et présentée par Dorothée en 1994. Le , Les Musclés sont invités avec Dorothée, Ariane, Jacky et Corbier dans l'émission Vivement dimanche de Michel Drucker[7].

Le , René Morizur succombe d'une rupture d'anévrisme, à l'âge de 65 ans, après plusieurs jours d'hospitalisation à Brignoles, dans le Var, où il résidait depuis quelques années. Il repose à Brignoles[8]. L'année suivante, les membres survivants accompagnent Dorothée lors de son retour sur scène à Bercy le , lors du concert Bercy 2010, au cours duquel ils interprètent en duo avec la chanteuse le générique de Salut les Musclés ainsi qu'un pot-pourri de leurs plus grands succès. Un autre membre de la formation, Claude « Framboisier » Chamboissier, décède à l'âge de 64 ans le d'un cancer du pancréas dans un hôpital du sud de la France[2].

Style musical et thèmes abordés

Les chansons des Musclés se rattachent à un style de variété humoristique, au service d'une thématique « vieille France » que l'on remarque notamment dans les prénoms évoqués dans les chansons (Ginette, Martine, Paulette) ainsi que dans certaines références : l'accordéon et le barbecue émaillent régulièrement les titres de la formation. Le groupe n'hésite toutefois pas à parodier les courants musicaux contemporains avec Le Rap des Musclés (qui tourne en dérision les revendications et le langage des rappeurs), La Pechno musique (qui confronte des Musclés très ruraux à la musique techno), la Lambada avec le décalé La Musclada, le rock avec Satisfaction, ou le reggae dans Tous rasta. Par ailleurs, l'air de La Musclada est tiré de La Petite Musique de nuit, de Mozart.

Le groupe s'est également paré d'un signe distinctif avec le caractéristique La la la la la hi hou hi hou d'Éric, sorte de yodel remodelé, qu'on retrouve sous forme de variantes dans de nombreux refrains, à la manière d'une rengaine. Ce yodel est très souvent présent dans les titres des Musclés (on le retrouve pas moins de 50 fois dans La Merguez partie, ainsi que 33 fois dans Le Rap des Musclés), voire jusque dans le titre d'une chanson (On va faire lalalaïtou ce soir).

Les thèmes abordés sont principalement les filles et la fête dans un univers rural. La quasi-totalité des chansons des Musclés sont écrites par le producteur Jean-Luc Azoulay, un parolier à la production stakhanoviste, au prix d'une certaine redondance dans les thèmes abordés comme dans les airs. Par exemple les chansons : La Fête de l'amour, La Bombe Atomique et La Fête des filles sont des variations de La Fête au village, présentant de fortes ressemblances. Les Musclés ont également chanté six chansons de Noël, ayant toutes la même mélodie, avec des arrangements différents et des textes remaniés.

Bien que les chansons des Musclés soient principalement destinées au jeune public du Club Dorothée, le répertoire du groupe regorge d'allusions sexuelles plus ou moins bien cachées[9], notamment dans La Merguez partie, Son petit chat ou encore La Fête au village.

Parodies et réponses aux critiques

Certaines chansons des Musclés parodient ou taquinent avec malice des personnalités plus ou moins proches de TF1 : Tu m'rappelles Germaine est une parodie de la chanson Je m'appelle Hélène, d'Hélène Rollès (également écrite par Jean-Luc Azoulay) ; Claire Chazal est une ode à la présentatrice chantée par Éric qui s'est mué en ténor pour l’occasion ; et sur Mathilda May, Les Musclés invitent l’actrice à venir boire un petit coup à la maison. La chanson La plaine Saint-Denis reprend l'air de Nashville Tennessee, interprété par Dorothée en 1994.

Jean-Luc Azoulay s'est également servi des Musclés pour répondre aux différentes critiques qui visent les programmes d'AB Productions. Les membres des Musclés n’étaient pas personnellement investis dans ces guerres intestines[10].

Dorothée a été pendant longtemps une cible privilégiée de personnalités qui, comme Antoine de Caunes (à l'époque co-animateur de Nulle part ailleurs, sur Canal +), se montraient extrêmement virulents au sujet de la qualité des programmes du Club Dorothée. L'hostilité d'Antoine de Caunes trouverait partiellement son origine dans l'animosité de sa mère, Jacqueline Joubert, à l'égard d'Azoulay. C'est en effet Jacqueline Joubert qui, en tant que directrice des programmes d’Antenne 2, a « lancé » Dorothée, Jacky et Corbier, des animateurs qui ont quitté la chaîne en mauvais termes avec elle à la suite de la proposition d’Azoulay de rejoindre TF1. Face à ces critiques sur la qualité des programmes de TF1, Azoulay a choisi de se servir du groupe des Musclés pour répondre à De Caunes sur le mode ad hominem, notamment avec la chanson Antoine Daicône.

Après avoir taclé les « intellos du Tout-Paris » dans la chanson Vive la France, les Musclés ont également interprété La Valse des..., une chanson particulièrement dissonante dans leur répertoire, qui n’est en fait qu'une réponse sévère de Jean-Luc Azoulay à la presse qui critiquait les programmes du Club Dorothée[10].

Jean-Luc Azoulay a également ciblé à plusieurs reprises les animateurs des programmes jeunesse d’Antenne 2. Après la série Marotte et Charlie, où figurent Jacky et Patrick déguisés en deux idiotes censées parodier Marie et Charlotte, les animateurs suivants, Éric et Noëlla, sont nommément visés dans une chanson de Noël interprétée par les Musclés.

Anciens membres

Discographie

Albums studio

Compilations

À noter qu'un titre inédit de 1997, Lolai, il attend que sa guitare sèche, dont un clip a été tourné, n'a jamais été édité sur aucun support jusqu'en 2015, où il paraît sur le coffret Génération Dorothée.

Spectacles

Filmographie

Séries télévisées

Participations

  • Le NoĂ«l des Ă©toiles (Petite maman noĂ«l, Le père noĂ«l des musclĂ©s et Vive le vent), AB disques, 1995.
  • Stars TV 2 (La Muscladance), AB Disques, 1995.

Notes et références

  1. « René des "Musclés" est mort », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  2. Xavier Allain, « Pourquoi les Musclés du Club Dorothée s'appelaient-ils... les Musclés ? », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le ).
  3. Alice Chacun et Marine Chassang Filipe, « Les Musclés : que sont devenus les acteurs de la série ? », sur magicmaman.com (consulté le ).
  4. Cécile Morana, « Les Musclés : D'où vient le nom de leur groupe ? [Photos] », sur Téléstar (consulté le ).
  5. « LES MUSCLÉS DANS LES CHARTS FRANÇAIS », sur lescharts.com (consulté le ).
  6. « Les Musclés dévoilent un ultime Best of de 65 titres », sur melody.tv (consulté le ).
  7. C.M., « Le Club Dorothée reformé », sur Le Parisien, (consulté le ).
  8. « Mort de René Morizur, le «M. lettré des Musclés» », sur 20minutes.fr, 20 Minutes, (consulté le ).
  9. Bernard Minet, Une autobiographie de folie, sur sitcomologie.net]
  10. « L’Empire contre-attaque : quand AB répond aux critiques », sur sitcomologie.net.

Liens externes

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