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Les Morfalous

Les Morfalous est un film français réalisé par Henri Verneuil, d'après le roman de Pierre Siniac (également co-scénariste), sorti le . Le film est adapté d'un roman français paru en 1968 dans la Série noire. Il présente des similitudes avec le film américain De l'or pour les braves (1970), au point d'être parfois comparé à un remake de ce dernier[1].

Les Morfalous
Description de l'image Les Morfalous Logo.png.
RĂ©alisation Henri Verneuil
Scénario Henri Verneuil
Michel Audiard
Pierre Siniac
Acteurs principaux
Sociétés de production Carthago Films
Cerito Films
V Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Action, comédie, guerre
DurĂ©e 106 minutes
Sortie 1984

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé (synopsis)

En Afrique du nord, en 1943 ; quatre légionnaires, chargés de convoyer six milliards de francs en lingots d'or tentent de détourner la cargaison à leur profit. Le devoir et l'intérêt s'affrontent.

DĂ©tails

En Tunisie, pendant la Seconde Guerre mondiale, un convoi de la Légion étrangère est chargé de transporter six milliards de francs en lingots d'or, de la banque d'El Ksour à Sfax.

Les Allemands prĂ©sents en ville tirent Ă  vue sur le convoi. Seuls quatre lĂ©gionnaires Ă©chappent Ă  la fusillade. Ils dĂ©couvrent l'artilleur BĂ©ral assis dans les toilettes d'un bâtiment. Borzik se fait tuer en tentant une sortie de nuit avec l'adjudant Édouard Mahuzard afin de rĂ©cupĂ©rer armes et munitions. Grâce Ă  un obusier de 105 encore en Ă©tat de marche et servi par BĂ©ral, les Allemands de la 4e compagnie siĂ©geant dans la ville sont dĂ©logĂ©s et tuĂ©s, sauf le capitaine Ulrich Dieterle et le lieutenant Karl Brenner.

Le sergent Pierre Augagneur et Boissier ont dans l'idée de s'approprier l'or alors que Mahuzard tient à accomplir la mission initiale. Une bagarre éclate entre Mahuzard et Augagneur. Augagneur triomphe et fait enfermer Mahuzard. Il est attiré par Hélène, la femme du directeur de la banque, qu'il tente de séduire. Après avoir pris des provisions chez elle, ils sont surpris par l'arrivée du lieutenant allemand prénommé Karl, dont le char d'assaut tire un coup de semonce dans la maison. Il est capturé par Augagneur qui entre pour saluer Hélène.

Pendant ce temps dans la banque, Mahuzard convainc BĂ©ral de le libĂ©rer et fait prisonnier Boissier. Il capture Augagneur et Karl dès leur retour. Il dĂ®ne ensuite en compagnie du directeur de la banque et de BĂ©rard avec les victuailles d'HĂ©lène, qui subtilise discrètement la clĂ© de la salle des coffres oĂą sont enfermĂ©s Augagneur, Boissier et Karl. Elle leur remet la clĂ© avec des victuailles, et ceux-ci s'Ă©chappent. Ils reviennent tous trois avec le char d'assaut et surprennent Mahuzard et BĂ©ral qui viennent juste de complĂ©ter le chargement de l'or dans un fourgon blindĂ© et s'apprĂŞtent Ă  partir. Augagneur envoie alors Boissier s'emparer du fourgon sous la menace du canon de son char, non sans avoir dans l'intervalle fait feu sur les dĂ©bris du fort oĂą le capitaine Ulrich Dieterle survivait encore. Mahuzard mitraille Boissier, le tuant, et tente de s'Ă©chapper ; le char fait feu et dĂ©truit totalement le fourgon, tuant Mahuzard et BĂ©ral sur le coup. Le directeur de la banque meurt en urinant sur une ligne Ă  haute tension. HĂ©lène revient et complote alors avec Augagneur pour Ă©liminer Karl, le lĂ©gionnaire refuse. Les deux soldats chargent alors l'essentiel des lingots sur le char, n'en laissant que 300 kg Ă  HĂ©lène qui devient folle de rage. Le char prend la route du sud, pour rencontrer d'un contrebandier amĂ©ricain censĂ© leur Ă©changer l'or contre de l'argent liquide. Il marque un arrĂŞt dans un poste de ravitaillement allemand pour refaire le plein. Karl convainc alors Augagneur de dĂ©barquer temporairement du char afin de ne pas ĂŞtre repĂ©rĂ©. Une fois dans le camp, le commandant allemand veut faire un contrĂ´le sur la prĂ©sence inopinĂ©e de ce char dans cette rĂ©gion. Augagneur intervient pour sauver la situation. Karl repart ensuite du camp sans s'arrĂŞter pour reprendre Augagneur, qui grimpe malgrĂ© tout sur le char Ă  son insu. Le lendemain, Augagneur force Karl Ă  descendre du char, et lui confisque son uniforme. Il rencontre en plein dĂ©sert son contact amĂ©ricain, qui lui offre d'Ă©changer sa cargaison d'or contre 68 000 dollars. Toute la 1re armĂ©e française vient au rendez-vous ; Augagneur renonce Ă  l'or et aux dollars, contre le statut du hĂ©ros qui a sauvĂ© l'or francais d'Afrique. Il en profite pour sĂ©duire Mme Chanterelle, l'Ă©pouse du responsable de l'Union des banques d'Afrique du Nord.

Le film se conclut par une citation de Blaise Cendrars : « J'étais l'homme le plus riche du monde, l'or m'a ruiné »[2].

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Un morfalou dĂ©signe une personne dotĂ©e d'un appĂ©tit vorace[5].
  • Avant le gĂ©nĂ©rique final, apparait la phrase : « J'Ă©tais l'homme le plus riche du monde, l'or m'a ruinĂ© » en rĂ©fĂ©rence au livre de Blaise Cendrars, L'Or[2].
  • Il s'agit du dernier film, sorti en salles de son vivant, Ă©crit par Michel Audiard. Ses deux derniers scĂ©narios, La Cage aux folles 3 et On ne meurt que deux fois, sortiront quelques mois après sa mort, en .
  • C'est le deuxième des trois films mettant en vedette Belmondo et Marie LaforĂŞt (après Flic ou Voyou), le dernier Ă©tant Joyeuses Pâques.
  • Le char est un SK-105 KĂĽrassier autrichien ; il est reconnaissable Ă  ses galets de roulement trouĂ©s, Ă  sa boursouflure sur l'arrière supĂ©rieur de la tourelle, Ă  sa tourelle centrale, au châssis et Ă  ses pots lance-fumigènes au nombre de trois.
  • Alors que tous les films de Belmondo depuis Flic ou Voyou (hormis Le Guignolo) ont dĂ©passĂ© le million d'entrĂ©es Ă  Paris et sa pĂ©riphĂ©rie, Les Morfalous connaĂ®t une trajectoire dĂ©cevante. Avec 382 347 entrĂ©es en première semaine sur Paris (4e meilleure première semaine de tous les temps Ă  l'Ă©poque de sa sortie, les deux premières Ă©tant Le Marginal et L'As des as avec ce mĂŞme Belmondo), le film s'arrĂŞte Ă  757 000 entrĂ©es en rĂ©gion parisienne en fin d'exploitation, un score important pour un film français. Il est affligĂ© d'un bouche Ă  oreille mĂ©diocre et, de ce fait, n'a pas rĂ©alisĂ© un rĂ©sultat meilleur. La presse spĂ©cialisĂ©e en fait l'Ă©cho Ă  l'Ă©poque.
  • Le film rĂ©alise 3,6 millions d'entrĂ©es en France et 700 000 en Allemagne de l'Ouest.
Erreurs ou incohérences scénaristiques
  • Le film est censĂ© se dĂ©rouler Ă  El Ksour, le . La ville serait alors aux mains des Allemands, alors qu'historiquement la rĂ©gion d'El Ksour a Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©e par les troupes germano-italiennes fin .
  • Le dĂ©but du gĂ©nĂ©rique montre El Ksour fumant après d'importants combats. La ville est prĂ©sentĂ©e comme un port (la mer est clairement visible puisque le film est tournĂ© Ă  Mahdia[6]), alors qu'El Ksour se situe dans une zone montagneuse de l'ouest du pays, près de la frontière algĂ©rienne, très loin de la mer et de Sfax.
  • Le modèle de Traction avec le capot striĂ© (ouĂŻes) est sorti après la guerre. Auparavant, les Tractions avaient deux clapets ouvrants sur le capot.
  • Karl Brenner propose Ă  Augagneur un itinĂ©raire empruntant un couloir passant Ă  travers les lignes de combat. Sur une carte fantaisiste, qui ne respecte pas la position des diffĂ©rentes armĂ©es Ă  l'Ă©poque, il annonce : « nous allons friser les moustaches de Rommel ». Or, Erwin Rommel est rappelĂ© dĂ©finitivement en Allemagne le . Il ne se trouve donc plus en Tunisie en .
  • Karl Brenner a servi dans la 21e Panzerdivision ; cependant, la marque tactique visible sur le char est celle de la 15e Panzerdivision. Les deux unitĂ©s appartenaient bien Ă  l'Afrikakorps et ont combattu en Tunisie.
  • Il est peu probable qu'une banque de quelque importance ait pu se trouver Ă  El Ksour, loin des principales agglomĂ©rations tunisiennes.
  • L'armement du 1er bataillon de marche de la LĂ©gion Ă©trangère montre des armes britanniques comme des PM Sten et des FM Bren, peu probable pour des lĂ©gionnaires français ; la lĂ©gion utilisant notamment des FM 29 Châtellerault. Bien que les Forces françaises libres disposaient de matĂ©riels Ă©trangers, ce n'Ă©tait pas le cas, de la LĂ©gion. Ă€ la fin du film, plusieurs soldats français sont Ă©quipĂ©s de pistolets-mitrailleurs MAT 49, arme mise en service au dĂ©but des annĂ©es 50 et qui n'existait donc pas en 1943.
  • HĂ©lène propose Ă  Augagneur d'Ă©changer les lingots contre des dollars de « la filière Turner », en expliquant qu'il est impossible de profiter de lingots estampillĂ©s de numĂ©ros de sĂ©rie connus de tous. Or, il aurait suffi de fondre cet or pour faire disparaĂ®tre le numĂ©ro, permettant ainsi de l'Ă©couler plus facilement par petites quantitĂ©s.
  • Après la destruction du camion oĂą l'or a Ă©tĂ© entreposĂ©, Karl et Augagneur chargent une grande partie des lingots dans le char. 300 kg d'or vont Ă  HĂ©lène. Augagneur et Karl embarquent, selon les mots outrĂ©s d'HĂ©lène, 10 000 kg. Or, un char d'assaut, quel que soit son modèle, ne peut ni accueillir dans son Ă©troit volume une telle masse (mĂŞme en Ă©vacuant les munitions, ce qu'Augagneur et Karl ne font pas), ni supporter ce surcroĂ®t de poids. Il s'agit ici d'un char lĂ©ger de 15 Ă  17 tonnes Ă  pleine charge et de 13 Ă  15 tonnes Ă  vide, et donc techniquement incapable de supporter 10 tonnes supplĂ©mentaires.
  • Lorsque Augagneur pĂ©nètre dans le camp allemand afin de laisser Karl remplir le rĂ©servoir du char, il en profite pour prendre en otage un officier supĂ©rieur du camp. Il place alors des charges explosives dans les poches de l'officier et menace de lui faire tirer dessus, au risque de le faire exploser et de dĂ©truire par la mĂŞme occasion tout le camp. Si l'officier allemand avait rĂ©flĂ©chi, il aurait pu comprendre que l'explosion aurait Ă©galement tuĂ© Augagneur et son acolyte de circonstance, Karl. Augagneur ne pouvait donc pas faire sĂ©rieusement tirer sur les charges explosives, sauf Ă  compromettre sa propre vie.
  • Ă€ la fin du film, Augagneur attend Alcide en dormant dans son char estampillĂ© de la croix de guerre allemande. Ce dernier est bien en vue sur un chott, avec le canon prenant en enfilade la route coupant le chott. Ă€ son rĂ©veil, il est entourĂ© par un rĂ©giment français, lequel aurait fort pu le dĂ©truire Ă  distance, qui leur barrait la route.
  • Il y a des erreurs dans les uniformes français. Les lĂ©gionnaires portent des cartouchières doubles qui ne seront produites qu'Ă  partir de 1945. Par ailleurs, l'adjudant Mahuzard et le sergent Augagneur Ă©tant des sous-officiers, devraient porter des kĂ©pis noirs et non blancs ; seuls les militaires du rang portent le kĂ©pi blanc Ă  la LĂ©gion Ă©trangère.
  • Le char du film est anachronique. Ce modèle, un SK-105 KĂĽrassier, a Ă©tĂ© conçu en 1967 et livrĂ© aux armĂ©es clientes en 1971.

Notes et références

  1. Olivier Bénis, « Trop de remake tue le remake », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  2. « Citation de Blaise Cendrars », sur qqcitations.com (consulté le ).
  3. Renaud Soyer, « Les Morfalous », sur boxofficestory.com, (consulté le ).
  4. « Convertisseur franc-euro », sur insee.fr (consulté le ).
  5. « Morfal, morfale, morfalou », sur larousse.fr (consulté le ).
  6. « Morfalous (Les) », sur l2tc.com (consulté le ).

Liens externes

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