AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Legio VII Gemina

La Legio VII Gemina (litt : LĂ©gion VII jumelle)[N 1] fut une lĂ©gion de l’armĂ©e romaine levĂ©e par l’empereur Galba (r. 68 -69) pour complĂ©ter les effectifs de la Legio VI Victrix lors de sa marche sur Rome en 68 pour renverser NĂ©ron (r. 54-68). AprĂšs l’assassinat de Galba, la lĂ©gion se dĂ©clara en faveur de l’empereur Othon (r. janv.-avr. 69) lequel fut vaincu par Vitellius (r. avr.-dĂ©c. 69) qui maintint la lĂ©gion en Italie. Celui-ci fut vaincu Ă  son tour par Vespasien (r. 69-79) qui procĂ©da Ă  une restauration de ses effectifs pour former la Legio VII Gemina Felix laquelle fut d’abord envoyĂ©e en Pannonie pour renforcer la frontiĂšre, puis, en 74, Ă  LeĂłn en Hispanie tarraconaise oĂč elle reste jusqu’à la fin de la prĂ©sence romaine dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique.

La conquĂȘte de la PĂ©ninsule ibĂ©rique par Rome et les diffĂ©rentes provinces.

Son emblĂšme Ă©tait le taureau[1].

Histoire de la légion

Pendant l’ AnnĂ©e des quatre empereurs et sous les Flaviens

Carte de la pĂ©ninsule ibĂ©rique en 125, sous l’empereur Hadrien, montrant la Legio VII Gemina, stationnĂ©e Ă  Castra Legionis (Leon) dans la province d’Hispania Tarraconensis.

En 67, nombre de sĂ©nateurs et de gouverneurs de provinces complotaient le renversement de l’empereur NĂ©ron. Parmi ces derniers, Lucius Clodius Macer en Afrique, Vindex en Gaule lyonnaise et Servius Sulpicius Galba en Hispanie tarraconaise [2].

D’abord gouverneur d’Aquitaine, puis de Germanie supĂ©rieure, et proconsul d’Afrique en 44, Galba s’était vu confier le gouvernement de l’Espagne tarraconaise en 60, province qu’il administra d’une main de fer pendant huit ans. AprĂšs avoir eu vent de la rĂ©bellion de Vindex en mars 68 et du suicide de celui-ci, il fit part de son intention de briguer le trĂŽne le 68 Ă  Carthago Nova (aujourd’hui CarthagĂšne), dĂ©cision ratifiĂ©e par le SĂ©nat Ă  Rome le et suivie le lendemain par le suicide de NĂ©ron[3].

En vue de sa marche sur Rome, il crĂ©a une nouvelle lĂ©gion Ă  qui il remit son aigle (aquila)[N 2] le 68. Ce "jour de la naissance de l’aigle" (natalis aquilae) est cĂ©lĂ©brĂ©e par de nombreuses inscriptions trouvĂ©es Ă  Vitalis, prĂšs d’Astorga (province de LeĂłn, au nord-ouest de l'Espagne)[4] - [5] - [6].

Monument commĂ©moratif rappelant la remise de l’aigle (CIL 2, 2552).

Il est probable que le numĂ©ro VII lui fut attribuĂ© du fait que la Legio VI Victrix Ă©tait dĂ©jĂ  stationnĂ©e dans la province. À l’origine, elle ne portait pas de cognomen (surnom). Tacite lui donne indiffĂ©remment le titre de Galbiana[7](septima Galbiana), d’ Hispana[8](inducta Legione Hispana), ou de « levĂ©e rĂ©cemment par Galba[9] (septima legio, nuper a Galba conscripta)».

Au mois d’octobre 68, la nouvelle lĂ©gion accompagna Galba dans sa marche sur Rome. Le coup d’État accompli, et voulant rompre avec la tyrannie de ses prĂ©dĂ©cesseurs, il se hĂąta d’envoyer la Legio VII en Pannonie pour y protĂ©ger la frontiĂšre danubienne. Elle y sera stationnĂ©e Ă  Carnuntum (province de Basse-Autriche en Autriche) en aval de Vindobona (Vienne). Elle y remplaça la Legio X Gemina qui fut envoyĂ©e en Espagne[10].

AprĂšs que les prĂ©toriens eurent assassinĂ© Galba le 69, la lĂ©gion reconnut comme empereur son successeur, Othon, qu’elle voulut dĂ©fendre contre Vitellius, gouverneur de la Germanie infĂ©rieure, proclamĂ© empereur par l’armĂ©e du Rhin. Les armĂ©es des deux empereurs s’affrontĂšrent lors de la premiĂšre bataille de Bedriacum, le 69. Victorieux, Vitellius renvoya la Legio VII en Panonie. La mĂȘme annĂ©e, le commandant du corps expĂ©ditionnaire envoyĂ© contre les Juifs, Vespasien, se proclama Ă©galement empereur. La Legio VII se rangea Ă  ses cĂŽtĂ©s et, lors de la deuxiĂšme bataille de Bedriacum, le , subit de lourdes pertes perdant six centurions de premiĂšre classe[11] mais jouant un rĂŽle primordial dans la prise de CrĂ©mone, « attaquant les remparts utilisant la formation en coin tentant de forcer leur entrĂ©e » [12]. Elle marcha ensuite sur Rome oĂč elle aida Vespasien Ă  s’installer au pouvoir[13]. On ignore ce qu’il advint de la lĂ©gion dans les mois qui suivirent le triomphe de Vespasien, mais des inscriptions attestent sa prĂ©sence dans les environs de Mayence[14].

C’est probablement pour compenser les pertes subies l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente que Vespasien reconstitua la Legio VII en 70, lui ajoutant les lĂ©gionnaires de la Legio I Germanica dĂ©faite par les forces bataves de Julius Civilis. C’est alors qu’elle reçut le surnom de « Gemina » (litt : jumelle)[15]. Pendant les mois qui suivirent la lĂ©gion servit en Pannonie et en Germanie supĂ©rieure oĂč elle reçut le cognomen additionnel de Felix (litt : la chanceuse).

En 74, la lĂ©gion fut transfĂ©rĂ©e en Hispanie tarraconaise, pour crĂ©er le vicus[N 3] de LeĂłn (qui tire son nom du mot « lĂ©gion ») prĂšs des mines d’or et de fer de Galice [16] - [17]. Elle y remplaça les lĂ©gions I Adiutrix, VI Victrix et X Gemina, envoyĂ©es en Germanie pour mettre un terme Ă  la rĂ©volte des Bataves [18], si bien qu’avec quelques troupes auxiliaires, elle constitua l’ensemble des forces d’occupation de la PĂ©ninsule ibĂ©rique. Quoique son quartier gĂ©nĂ©ral ait Ă©tĂ© LeĂłn, diverses unitĂ©s furent stationnĂ©es dans les cols de l’Asturia transmontana et en Asturica Augusta (Astorga, dans la province de LeĂłn). Des lĂ©gionnaires furent Ă©galement employĂ©s dans l’administration, par exemple au quartier gĂ©nĂ©ral du gouverneur Ă  Tarraco (aujourd’hui Tarragona)[19].

La région romaine des Asturies et les tribus qui habitaient la région.

La premiĂšre inscription qui permet d’attester avec certitude de la prĂ©sence de la lĂ©gion date de 79 et fut gravĂ©e sur un monument dĂ©diĂ© par dix municipalitĂ©s de la rĂ©gion Ă  l’empereur et Ă  ses fils[20].

Sous les Antonins et les SĂ©vĂšres

Au cours du Ier siĂšcle, nombre de gouverneurs de province tentĂšrent de se proclamer empereurs et de dĂ©trĂŽner l’empereur en place. L’un de ceux-ci fut Lucius Antonius Saturninus, gouverneur de Germanie supĂ©rieure. En 89, avec ses deux lĂ©gions (la XIV Gemina et la XXI Rapax), ainsi que la VIII Augusta et la XI Claudia, celui-ci planifiait de faire franchir le Rhin aux tribus germaniques pour se joindre Ă  ses lĂ©gions. Pendant ce temps, le commandant de la VIIe Gemina Ă©tait Marcus Ulpius Trajanus qui devait devenir le premier empereur (r. 98-117) nĂ© en Hispanie, dans la colonie d'Italica [21]. DĂšs qu’il apprit la nouvelle, Trajan ordonna Ă  ses troupes de se mettre en marche pour protĂ©ger l’Italie. Toutefois, cet effort se rĂ©vĂ©la inutile, le gouverneur de Germanie infĂ©rieure, Lucius Maximus, ayant dĂ©jĂ  battu Saturninus, un dĂ©gel hĂątif du Rhin ayant empĂȘchĂ© les Germains de lui venir en aide en pĂ©nĂ©trant dans l’empire[22] - [23]. Elle n’obtint donc pas le cognomen de Pia Fidelis Domitiana, rĂ©servĂ© aux lĂ©gions et unitĂ©s qui participĂšrent effectivement Ă  l’opĂ©ration.

En 119, sous Hadrien (r. 117-138) un dĂ©tachement de 1 000 lĂ©gionnaires fut envoyĂ© en Bretagne en compagnie de dĂ©tachements de la VIII Augusta et de la XXII Primigenia pour mettre fin aux incursions des Pictes dans le nord du pays; ce dĂ©tachement participa probablement Ă  la construction du Mur d’Hadrien[24].

Autel élevé au génie de la Legio VII Gemina dans son castrum de Legio par le légat L. Attius Macro.

Pendant l’ensemble de cette pĂ©riode, le gros de la lĂ©gion demeura cantonnĂ© Ă  LeĂłn, quoique, suivant une coutume de plus en plus frĂ©quente, de nombreux dĂ©tachements furent envoyĂ©s ailleurs en Espagne (EmpĂșries, TrĂȘsminas et Asturica Augusta [Astorga] en Hispania citerior ainsi qu’à Lago das Covas en Lusitanie) ou mĂȘme en Afrique du Nord et en Dacie oĂč nombre d’inscription ou de sceaux sur briques attestent leur prĂ©sence[25]. Durant le rĂšgne d’Antonin le Pieux (r. 138-161), la lĂ©gion fut envoyĂ©e dans le sud du pays combattre les Maures qui avaient envahi l’Andalousie et il est probable que la lĂ©gion soit restĂ©e quelque temps Ă  Hispalis (SĂ©ville) pendant le rĂšgne de Marc-AurĂšle (r. 161-180)[26].

En 193, le gouverneur de Bretagne, Clodius Albinus s’était rĂ©voltĂ© contre l’accession au pouvoir de Didius Julianus et s'Ă©tait associĂ© pendant un court laps de temps Ă  Septime SĂ©vĂšre (r. 193-211), alors responsable de l’armĂ©e du Danube. Mais celui-ci, aprĂšs s’ĂȘtre dĂ©barrassĂ© d’un autre prĂ©tendant, Pescennius Niger, avait rompu son association avec Albinus, lequel proclamĂ© Auguste par ses troupes, dĂ©barqua en en Gaule contrĂŽlant la Bretagne, les Gaules et l'Espagne oĂč il reçut l’adhĂ©sion de la VIIe Gemina. BientĂŽt toutefois, celle-ci changea d’allĂ©geance et se rangea du cĂŽtĂ© de Septime SĂ©vĂšre[27].

De 197 Ă  199, alors que Tiberius Claudius Candidus Ă©tait gouverneur de la province d’Hispanie Citerior (legatus Augustorum pro praetore provinciae Hispaniae citerioris) la Legio VII Gemina combattit Lucius Novius Rufus, alors gouverneur de la province de Tarraconaise, alliĂ© de Clodius Albinus. À la suite de quoi la lĂ©gion reçut de Septime SĂ©vĂšre le cognomen de Pia Felix (Loyale et favorisĂ©e par la chance), titre d’honneur attestĂ© par une inscription du gouverneur Quintus Hedius Lollianus Plautius Avitus entre 208 et 211 [28]. Cette guerre civile devait se terminer en 197 par la victoire de Septime SĂ©vĂšre Ă  Lugdunum (Lyon en France).

Des morceaux de poterie retrouvés dans les matériaux de construction du castrum de Legio montrent que la légion fut fidÚle à Caracalla (Leg VII Gem F.P. Antoninianae), à SévÚre Alexandre (Leg VII Gem F.P. Severiana) et à Gordien III (Leg VII Gem F.P. Gordianae)[29].

Pont de Trajan à Aqua Flaviae sur lequel une inscription mentionne qu'il fut construit à la suite des demandes de 10 communautés de la zone par les légionnaires de la VII Gemina

Sous SĂ©vĂšre Alexandre (r. 222-225) au moins un dĂ©tachement de la lĂ©gion prit part Ă  une guerre Ă  l’extĂ©rieur. Un autel dĂ©couvert Ă  Aquae Mattiacorum (Wiesbaden en Allemagne) en hommage au centurion de la Legio VII Alexandriana doit ĂȘtre mis en relation avec la guerre contre les Germains pour laquelle le jeune empereur avait convoquĂ© des unitĂ©s de partout Ă  travers l’empire en 234, et Ă  la suite de laquelle, ayant achetĂ© la paix plutĂŽt que de combattre il sera assassinĂ© avec sa mĂšre Ă  Mogontiacum (Mayence en Allemagne)[30]. AprĂšs cette campagne, on ne trouve plus de mention de cette lĂ©gion dans les sources. Il semble que pour le reste du IIIe siĂšcle, l’activitĂ© militaire se soit rĂ©duite dans la PĂ©ninsule ibĂ©rique Ă  une invasion des Francs en 260, alors que les conflits entre les empereurs-soldats de 235 Ă  284 impliquĂšrent surtout les armĂ©es du Rhin, du Danube et de l’Orient.

Antiquité tardive

Les rĂ©formes militaires de DioclĂ©tien (r. 284-305) et de Constantin le Grand (r. 306-337) aboutirent Ă  la crĂ©ation d’une armĂ©e mobile constamment Ă  la disposition de l’empereur (comitatenses) et d’une armĂ©e chargĂ©e de surveiller les frontiĂšres (limitanei); dans ce cadre les dĂ©tachements (vexillationes) de l’armĂ©e mobile prirent de plus en plus d’importance et ces unitĂ©s deviendront pratiquement indĂ©pendantes de leur lĂ©gion d’origine, alors que l’armĂ©e des garde-frontiĂšres perdit de l’importance Ă  mesure que ses effectifs furent rĂ©duits[31]. Si bien qu’au IVe siĂšcle, il ne restera plus guĂšre qu’entre 2 000 et 3 000 lĂ©gionnaires dans l’ensemble de la pĂ©ninsule ibĂ©rique[32].

Vers le milieu du IIIe siĂšcle, une nouvelle lĂ©gion fit son apparition en Espagne, la VI Hispana. Son numĂ©ro d’ordre fut vraisemblablement choisi pour s’harmoniser avec celui de la VIIe[33] ou en remplacement de la Legio VI Victrix qui y Ă©tait stationnĂ©e au moment de la crĂ©ation de la Legio VII Gemina.

Au cours du IVe siĂšcle, une partie de la lĂ©gion, appelĂ©e Septimani Gemina, fut transfĂ©rĂ©e selon la Notitia Dignitatum [N 4] en Orient oĂč elle servit dans l’armĂ©e mobile (comitatenses) du Magister Militum per Orientem[34]. Selon le mĂȘme document, mais dans sa partie occidentale, la Septima Gemina, servant de limitanei, Ă©tait encore stationnĂ©e Ă  LeĂłn au Ve siĂšcle[35] et servait sous les ordres du Magister Peditum de l’armĂ©e d’Occident [36]. Toutefois, une autre mention dans le mĂȘme document [37] fait rĂ©fĂ©rence aux Septimani qui servaient Ă  titre de Pseudocomitatenses [N 5] sous le Magister Peditum Praesentalis et qui Ă©taient divisĂ©s entre Septimani seniores et Septimani juniores. Les Septimani seniores auraient Ă©tĂ© stationnĂ©s en Hispanie, alors que les Septimani juniores auraient Ă©tĂ© dispersĂ©s en Italie, en Gaule (ces derniers pouvant Ă©galement venir de la Legio VII Claudia) et en MaurĂ©tanie tigitane. Les uns et les autres Ă©taient sous les ordres du Magister Equitum Galliarum[38].

Il est possible que la lĂ©gion ait Ă©tĂ© dĂ©faite et annihilĂ©e ou dissoute lors des invasions de 409[39]. LeĂłn devint alors partie du royaume des SuĂšves qui parvint Ă  rĂ©sister aux attaques des Visigoths jusqu’en 586 lorsque la ville fut prise par LĂ©ovigild ; ce fut l’une des rares citĂ©s auxquelles les Visigoths permirent de garder ses fortifications.

Insigne de bouclier des Septimani Gemina au début du Ve siÚcle (N.D. Or. VII)
Insigne de bouclier des Septimani au cours du Ve siĂšcle (N.D. Occ. V.

Campement de la légion à León

Les murailles de la forteresse de LeĂłn pendant l’AntiquitĂ© tardive.

Les fouilles dans la ville de León, dont le centre-ville a conservé les grands axes du camp romain, ont permis de découvrir des restes de la muraille, du fossé, de la porta principalis sinistra, du praetorium (résidence du légat de légion) et des principia (poste de commandement), de quelques casernements et des thermes (sous la cathédrale actuelle), ainsi que des monnaies, des armes, des restes d'armures et de matériaux de construction.

Le camp lui-mĂȘme mesurait 570 x 350 m et s’étendait sur une superficie de 20 ha. Il pouvait ainsi se comparer avec le camp de Haltern ou celui de Strassbourg. Il est situĂ© sur une Ă©lĂ©vation au confluent du rĂ­o TorĂ­o et du rĂ­o Bernesga. Pendant la pĂ©riode impĂ©riale, il Ă©tait entourĂ© d’un mur de 1,80 m.

Restes de la Porta prinipalis sinistra des fortifications conservées dans la « Cripta arqueológica de Puerta Obispo ».

Autour de ce camp (au sud), une agglomĂ©ration, puis une ville se dĂ©veloppa oĂč s'installĂšrent des commerçants et toutes les corporations qui se chargeaient de couvrir les besoins des soldats. Dans cette agglomĂ©ration, les soldats trouvaient des compagnes et cette pratique - tolĂ©rĂ©e - entraĂźna l'installation de nombreux vĂ©tĂ©rans dans la rĂ©gion. Au cours de l’AntiquitĂ© tardive, alors que la plupart des villes Ă©levaient des murailles pouvant mettre les populations Ă  l’abri des invasions, LeĂłn se dota des fortifications les plus imposantes de la PĂ©ninsule ibĂ©rique. Devant les anciens murs, encore visibles en certains endroits, un nouveau mur de m d’épaisseur fut Ă©rigĂ©. Les tours de garde dont 48 sont encore visibles se projetaient Ă  5,80 hors des murs. Il est difficile d’apprĂ©cier la hauteur qu’atteignaient ces murs Ă  cette Ă©poque, ceux-ci ayant Ă©tĂ© dĂ©faits et reconstruits Ă  maintes reprises au Moyen Âge et on n’a pas retrouvĂ© les extrĂ©mitĂ©s antiques de ce mur.

On n’a toutefois que peu d’indications sur les constructions Ă  l’intĂ©rieur de la forteresse. En 1884 furent trouvĂ©s sous la cathĂ©drale de LeĂłn les restes d’un mur et une mosaĂŻque comprenant des poissons et des algues. Quatre ans plus tard, on a dĂ©couvert les restes d’un systĂšme servant probablement Ă  chauffer des thermes, chose que l’on trouve rarement dans un camp militaire[40].

Notes et références

Notes

(es)/(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en espagnol « Legio VII Gemina » (voir la liste des auteurs) et en allemand « Legio VII Gemina » (voir la liste des auteurs).
  1. Le nombre (indiquĂ© par un chiffre romain) portĂ© par une lĂ©gion peut porter Ă  confusion. Sous la rĂ©publique, les lĂ©gions Ă©taient formĂ©es en hiver pour la campagne d’étĂ© et dissoutes Ă  la fin de celle-ci; leur numĂ©rotation correspondait Ă  leur ordre de formation. Une mĂȘme lĂ©gion pouvait ainsi porter un numĂ©ro d’ordre diffĂ©rent d’une annĂ©e Ă  l’autre. Les nombres de I Ă  IV Ă©taient rĂ©servĂ©s aux lĂ©gions commandĂ©es par les consuls. Sous l’empire, les empereurs numĂ©rotĂšrent Ă  partir de « I » les lĂ©gions qu’ils levĂšrent. Toutefois, cet usage souffrit de nombreuses exceptions. Ainsi Auguste lui-mĂȘme hĂ©rita de lĂ©gions portant dĂ©jĂ  un numĂ©ro d’ordre qu’elles conservĂšrent. Vespasien donna aux lĂ©gions qu’il crĂ©a des numĂ©ros d’ordre de lĂ©gions dĂ©jĂ  dissoutes. La premiĂšre lĂ©gion de Trajan porta le numĂ©ro XXX, car 29 lĂ©gions Ă©taient dĂ©jĂ  en existence. Il pouvait donc arriver, Ă  l’époque rĂ©publicaine, qu’existent simultanĂ©ment deux lĂ©gions portant le mĂȘme numĂ©ro d’ordre. C’est pourquoi s’y ajouta un cognomen ou qualificatif indiquant (1) ou bien l’origine des lĂ©gionnaires (Italica = originaires d’Italie), (2) un peuple vaincu par cette lĂ©gion (Parthica = victoire sur les Parthes), (3) le nom de l’empereur ou de sa gens (famille ancestrale), soit qu’elle ait Ă©tĂ© recrutĂ©e par cet empereur, soit comme marque de faveur (Galliena, Flavia), (3) une qualitĂ© particuliĂšre de cette lĂ©gion (Pia fidelis = loyale et fidĂšle). Le qualificatif de « Gemina » dĂ©signait une lĂ©gion reconstituĂ©e Ă  partir de deux lĂ©gions ou plus dont les effectifs avaient Ă©tĂ© rĂ©duits au combat (Adkins (1994) pp. 55 et 61).
  2. Devenu symbole de la lĂ©gion depuis le consul rĂ©publicain Marius, l’aigle originellement en argent, puis en or, revĂȘtait une dimension mystique. ConfiĂ© au primus pilus de la lĂ©gion, il Ă©tait dĂ©posĂ© dans le sanctuaire et ne quittait jamais le camp, sauf lorsque l’armĂ©e Ă©tait en mouvement. Sa perte aux mains de l’ennemi Ă©tait le pire dĂ©shonneur qu’une lĂ©gion pouvait subir et sa rĂ©cupĂ©ration procurait au gĂ©nĂ©ral responsable une grande notoriĂ©tĂ© (Adkins (1994) p. 90)
  3. Un vicus Ă©tait la plus petite unitĂ© administrative de l’empire; il dĂ©signait l’ensemble des habitations civiles qui s’agglomĂ©rait autour d’une garnison militaire ou d’une zone d’extraction minĂ©raliĂšre.
  4. RĂ©digĂ© vers 400, la Notitia Dignitatum est un document administratif romain plusieurs fois remaniĂ© donnant un tableau, sous forme de listes, de l’organisation hiĂ©rarchique des fonctions civiles et militaires de l'Empire romain, dans ses deux composantes, occidentale et orientale; il doit ĂȘtre consultĂ© avec prudence, car diverses mises Ă  jour, surtout en ce qui concerne l’armĂ©e de l’empire d’Occident, ont Ă©tĂ© faites de façon partielle et conduisent Ă  des incohĂ©rences.
  5. La Notitia Dignitatum indique quarante-huit lĂ©gions portant ce titre. Il s’agit sans doute d’unitĂ©s appartenant Ă  l’armĂ©e des garde-frontiĂšres (limitanei) appelĂ©es la durĂ©e d’une campagne en renfort dans l’armĂ©e mobile (comitatenses), au sein de laquelle elles seront intĂ©grĂ©es par la suite sans atteindre cependant le plein statut d’unitĂ©s de campagne; ses soldats Ă©taient payĂ©s Ă  un salaire moindre que celui des palatini (garde rapprochĂ©e de l’empereur) ou des comitatenses (Jones, The Later Roman Empire, 284-602, vol. One, 1964, p. 126).

Références

Pour les rĂ©fĂ©rences indiquĂ©es « AE » (L’AnnĂ©e Ă©pigraphique, Paris, 1888-) et « CIL » (Corpus Inscriptionum Latinarum, Berlin, 1863- ), se rĂ©fĂ©rer Ă  Clauss/Slaby dans la bibliographie.

  1. Dando-Collin (2010) p. 146.
  2. Lendering (2002) para 1.
  3. Zosso (2009) « Galba » pp. 48-52.
  4. Leroux (1982) pp. 242-244.
  5. CIL 02, 2553.
  6. CIL 02, 2556.
  7. Tacite, Histoires romaines, II. 86.
  8. Tacite, Histoires romaines, I.6 .
  9. Tacite, Histoires romaines, III, 22.
  10. Lendering (2002) para 2.
  11. Tacite, Histoires romaines, III 22.
  12. Tacite, Histoires romaines, III 29.
  13. Dando-Collins (2010) p. 146.
  14. Generaldirektion Kulturelles Erbe Rheinland-Pfalz, Direktion LandesarchÀologie: Forschungsprojekt Römische Baukeramik und Ziegelstempel, URL : http://www.ziegelforschung.de/index.php/rote-daecher-von-mainzer-legionen.html.
  15. Keppie (1998) p.| 214.
  16. Ritterling (1925) col. 1601.
  17. Lendering (2002) para 6.
  18. Tacite, Histoires romaines, II, 11, 67,86; III, 7, 10, 21-25.
  19. Lendering (2002) para 7.
  20. CIL 2, 02477.
  21. Dion Cassius, Epitome du livre LXVIII, paragraphe 6, 4.
  22. Dando-Collins (2010) pp. 374-375.
  23. Pline XIV, 2-3.
  24. Frere (1987) p. 123.
  25. Le Roux (1982) pp. 159-160).
  26. Lendering (2002) para 10.
  27. Birley (1999) p. 125.
  28. CIL 02, 04121.
  29. CIL 2, 2667.
  30. CIL 13, 07564.
  31. Adkins (1994) p. 54.
  32. Carr (2002) p. 165.
  33. Lendering (2002) para 12.
  34. Notitia Dignitatum Or. VII.
  35. Notitia Dignitatum Occ. XLII.
  36. Pour les titres et fonctions, se rĂ©fĂ©rer Ă  l’article Glossaire des titres et fonctions dans l’empire byzantin.
  37. Notitia Dignitatum Occ. V.
  38. Notitia Dignitatum Occ. VII.
  39. Lendering (2002) para 13.
  40. Pour de plus amples informations, voir : Walter Trillmich und Annette NĂŒnnerich-Asmus (Ă©d.): Hispania Antiqua – DenkmĂ€ler der Römerzeit. von Zabern, Mainz 1993, (ISBN 3-8053-1547-3), en particulier p. 224–226 et 421; Antonio GarcĂ­a y Bellido: Estudios sobre la legio VII Gemina y su campamento en LeĂłn. (dans) Legio VII Gemina. Kolloquiumsband LeĂłn 1970; A. Morillo CerdĂĄn/ V. GarcĂ­a Marcos: The Roman camps at LĂ©on (Spain): state of the research and new approaches. (dans) Ángel Morillo/ Norbert Hanel/ Esperanza MartĂ­n (Ă©d.): Limes XX. XX Congresso international de estudios sobre la frontera romana. Madrid 2009, (ISBN 978-84-00-08854-5), pp. 389–406.

Voir aussi

Bibliographie

Sources primaires
Sources secondaires
  • Legio VII Gemina. Colloque international, 16- (LeĂłn 1970).
  • (en) Adkins, Lesley & Roy A. Adkins. Handbook to Life in Ancient Rome. Oxford and New York, Oxford University Press, 1994. (ISBN 978-0-195-12332-6).
  • (en) Birley, Anthony R. Septimius Severus, the African Emperor, Routledge, 1999, (ISBN 978-0-415-16591-4).
  • (en) Carr, Karen Eva. Vandals to Visigoths: rural settlement patterns in early Medieval Spain, University of Michigan Press, 2002, (ISBN 978-0-472-10891-6).
  • (de) Clauss , Manfred/ Anne Kolb / Wolfgang A. Slaby , Epigraphik-Datenbank Clauss / Slaby/EDCS, URL: http://db.edcs.eu/epigr/epi_einzel.php?s_sprache=de&p_belegstelle=AE+1983%2C+00927&r_sortierung=Belegstelle.
  • (en) Dando-Collins, Stephen. Legions of Rome. New York, Saint-Martin Press, 2010. (ISBN 978-1-250-00471-0).
  • (en) Frere, Sheppard Sunderland. Britannia: a history of Roman Britain, 3rd ed., extensively rev. Routledge & Kegan Paul, London/New York 1987, (ISBN 0710212151).
  • (en) Keppie, Lawrence. The Making of the Roman Army. New York, Barnes & Noble, 1994. (ISBN 1-56619-359-1).
  • (de) Le Bohec, Yann. Die römische Armee. Steiner, Stuttgart 1993, (ISBN 3-515-06300-5).
  • (fr) Le Roux, Patrick. L'armĂ©e romaine et l'organisation des provinces ibĂ©riques d'Auguste Ă  l'invasion de 409, Publication du centre Pierre Paris, De Boccard, Paris, 1982, 493 p.
  • (fr) Le Roux, Patrick. Recherches sur les centurions de la Legio VII Gemina, MĂ©langes de la Casa de VelĂĄzquez, 8, 1972, p. 89-159.PersĂ©e [archive].
  • (es) Palao Vicente, Juan JosĂ©. Legio VII Gemina (Pia) Felix. Estudio de una legiĂłn romana, Ed. Universidad de Salamanca, Salamanca, 2006, (ISBN 978-84-7800-546-8).
  • (de) Ritterling, Emil. "Legio (VII Gemina)". (dans) Paulys RealencyclopĂ€die der classischen Altertumswissenschaft (RE). Band XII, 2, Stuttgart 1925, colonnes 1629–1642.
  • (es) RodrĂ­guez GonzĂĄlez, Juan JosĂ©. Historia de las legiones romanas, Almena Ediciones, Madrid, 2003, (ISBN 84-96170-02-0).
  • (es) RodrĂ­guez GonzĂĄlez, J., Diccionario de batallas de la historia de Roma (733 a.c. – 476 d.c.), Signifer libros, Madrid, 2005, (ISBN 84-933267-4-7).
  • (fr) Zosso, François & Christian Zingg. Les empereurs romains. Paris, Errance, 2009. (ISBN 978-2-877-72390-9).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.