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Le Secret des Templiers (Jacques Le Gall)

Le Secret des Templiers est une bande dessinée scénarisée par Jean-Michel Charlier et dessinée par MiTacq. C'est le cinquième épisode publié dans Pilote en 1965, du no 309 au no 349, qu'on retrouvera ensuite dans le Journal de Spirou en 1977, du no 2063 au no 2071.

Le Secret des Templiers
5e épisode de la série Jacques Le Gall
Scénario Jean-Michel Charlier
Dessin MiTacq

Personnages principaux Jacques Le Gall

Éditeur Pilote
Première publication 1965

Prépublication Journal de Spirou

On peut retrouver cet Ă©pisode dans :

Contexte

En 1962 Gérard de Sède publie chez Julliard Les Templiers sont parmi nous. L’ouvrage est basé sur les révélations de Roger Lhormoy ancien gardien du château de Gisors. Celui-ci aurait dans les années 1950 creusé des galeries sous le donjon du château et aurait découvert des salles cachées ainsi qu’une dizaine de coffres médiévaux.

Ces excavations étant rudimentaires et donc dangereuses le maire de la ville avait alors fait reboucher les trous. Les révélations contenues dans le livre font grand bruit et André Malraux alors ministre de la Culture ordonne de reprendre des recherches en 1964. Celles-ci ne donnent rien et sont même susceptibles de fragiliser le château. Les recherches jusqu’alors infructueuses sont arrêtées.

Cette même année 1964, débute le tournage de Belphégor, feuilleton télé, qui évoque la société secrète des Rose-Croix et qui aura un succès phénoménal en 1965. Charlier transpose les Rose-Croix en Templiers et transforme la mystérieuse vieille Lady Hodwin en énigmatique Pr Lenoir.

Telles sont les bases que va reprendre Jean-Michel Charlier pour composer une nouvelle aventure de Jacques Le Gall laquelle sera nettement plus longue[1] que les précédentes, longueur qui explique sans doute que bien qu’étant l’histoire la plus intéressante de la série, elle n'a jamais été éditée en album unique mais a fait partie d'éditions omnibus.

La BD commencera le pour s'achever en 1966.

Rapide résumé

Alors qu’il est pris dans une tempête en forêt, Jacques Le Gall aperçoit dans la nuit des feux de voitures, puis des hommes masqués transportant un corps sur la voie ferrée. Le scout n’hésite pas et tandis que le train approche sauve la victime inconsciente.

Poursuivi par ces hommes masqués, Jacques cache le corps et va chercher les gendarmes. De retour sur les lieux, le corps a disparu. Les autorités ne croient évidemment pas la version du jeune homme. Celui-ci veut en avoir le cœur net et cherche à connaitre la nature de la croix qui ornait la cagoule de ses assaillants. Un notaire local lui révèle qu’il s’agit d’une croix templière et que de nombreuses légendes y sont attachées au château de Gisors voisin.

S’y rendant de nuit, Jacques va une nouvelle fois échapper de peu à la mort, sauvé in extremis par un homme qui se dissimule dans une cache secrète. Cet homme c’est justement celui qui devait périr broyé par le train. Il s’agit de René Dormond, le gardien du château et il a de bien curieuses révélations à faire...

Intérêt de l’histoire

Charlier reprend à son compte les allégations de Lhormoy qui devient ici Dormond, le Roger se transformant en René. Pour rendre son histoire accessible au plus grand nombre Charlier est particulièrement didactique[2]. L’histoire des templiers est rapidement présentée planche 9 et le mystère détaillé planches 13 et 14, la théorie de Lhormoy/Dormond est synthétisée planches 16 et 17.

Les extrapolations de Sède concernant la descendance du Christ qui feront par la suite le lit du Da Vinci Code[3] et qui sont indirectement liées au mythe templier ne font pas partie du développement de l’intrigue. En revanche, les graffiti des prisonniers du donjon du Coudray à Chinon ou ceux de Gisors, tout comme le gisant de l’église St Gervais et St Protais font bien partie de l’aventure. C’est une gigantesque chasse au trésor qui est donc offerte au lecteur.

Comme souvent dans de telles aventures qui touchent à différents mystères, l’une des difficultés consiste à faire réussir le héros tout en conservant secrète sa victoire. Charlier a déjà réglé ce genre de dilemme à plusieurs reprises. Dans l’Empire du Soleil, Marc Dacier qui a découvert les descendants des Incas promet de garder le secret, tout comme Tintin d’ailleurs dans le Temple du Soleil.

Ici c’est un coma de trois semaines qui rend Jacques amnésique, sans qu’on sache assurément ce qu’il est advenu de Dormond.

Curiosité

En dessinant le gisant de la chapelle St Clair de Gisors, Mitacq le dessine le bras droit croisant au-dessus du bras gauche. Quelques planches plus loin c’est l’inverse. Un lecteur le remarque et fait parvenir un courrier à ce propos.

Très sportivement le journal en fera un article où il présentera d’ailleurs d’autres erreurs du même tonneau[4].

Notes et références

  1. 73 planches dont 10 en bichromies.
  2. Outre ses différents éléments, la publication dans Pilote insérera un texte d'une page d'explications sur les Templiers sous l'en-tête même de la série, devenant en quelque sorte une planche 31 bis.
  3. Via les prolongements de l'affaire de Rennes-le-Château pour laquelle il écrit L'Or de Rennes dès 1967.
  4. Les erreurs que repéraient les lecteurs étaient régulièrement publiées dans le Courrier des Lecteurs. Les "fautifs" y répondaient toujours avec humour. Ainsi dans le no 345 l'un d'eux faisait remarquer à Albert Uderzo que Laverdure avait une montre au poignet et que quelques cases plus loin il ne l'avait plus. Dans ce même numéro une lectrice expliquait qu'un des personnages du Démon des Caraïbes avait perdu au fil des cases un des 6 couteaux qu'il avait avec lui, ajoutant avec ironie : "M. Hubinon l'a sans doute gardé comme coupe-papier". Ce à quoi Victor Hubinon a répondu ; "Si mon ami Uderzo garde les montres, je ne vois pas pourquoi je ne garde pas les coupe-papiers.
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