Accueil🇫🇷Chercher

Le Mystère de la chambre jaune

Le Mystère de la chambre jaune est un roman policier de Gaston Leroux, paru en 1907. Il s'agit de la première aventure du jeune reporter Joseph Rouletabille.

Le Mystère de la chambre jaune
Auteur Gaston Leroux
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman policier
Éditeur Pierre Lafitte
Date de parution 1907
Nombre de pages 452
Chronologie
SĂ©rie Rouletabille
Première page du manuscrit autographe.

Publiée pour la première fois en douze livraisons dans le supplément littéraire de L'Illustration du au , l'œuvre est reprise en volume non illustré en chez Pierre Lafitte ; l'année suivante, face au succès, une nouvelle édition ressort illustrée par Édouard Loëvy et José Simont[1]. Il s'agit de l'un des modèles des romans dits d'« énigme en chambre close ».

« Leroux, qui voulait faire mieux que Conan Doyle et plus complet que Poe, a construit une intrigue à la rigueur géométrique qui sera admirée par Agatha Christie »[2]. Par le truchement d'Hercule Poirot, la romancière anglaise fait l'éloge du roman de Gaston Leroux dans Les Pendules. Dans Trois cercueils se refermeront de l'auteur américain et grand spécialiste des énigmes de chambre close John Dickson Carr, c'est au tour du Dr Gideon Fell de rendre hommage à l'œuvre de Leroux. Mais au-delà de son intrigue, le grand succès remporté par Le Mystère de la chambre jaune tient également aux quelques éléments poétiques, voire absurdes, qui émaillent le récit et furent encensés par les surréalistes et par Jean Cocteau, auteur pour le roman de Leroux d'une préface dithyrambique.

Résumé

Le jeune journaliste Rouletabille, réputé pour avoir démêlé de difficiles énigmes, se rend en compagnie de son ami l’avocat Sainclair — le narrateur de l’histoire — au château du Glandier, pour y éclaircir une agression. Le château appartient au professeur William Stangerson, physicien renommé qui y mène des expériences avec sa fille Mathilde, la victime du crime. Celle-ci a été retrouvée plus morte que vive dans la chambre peinte en jaune adjacente au laboratoire, deux pièces d'un pavillon situé dans le parc du château, dont la porte est fermée de l’intérieur et les volets clos. Les Stangerson sont revenus de Philadelphie il y a 15 ans pour poursuivre leurs recherches en France.

Rouletabille parvient à pénétrer dans le domaine du Glandier, où l'agression a eu lieu, grâce à une phrase énigmatique (« Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat ») qui lui permet de gagner la confiance de Robert Darzac, le fiancé de la victime. Il entre alors en compétition avec Frédéric Larsan, habile enquêteur de la police française déjà sur place. Découverts tout habillés le soir de l'agression, les concierges sont les premiers suspects. Rouletabille parvient à les innocenter en leur soutirant la vérité : le couple s'adonnait au braconnage sur les terres du professeur Stangerson.

Peu après cet éclaircissement, Darzac passe une nuit à Paris. Rouletabille craint que l'agresseur ne tente d'achever ce qu'il n'a pas réussi la première fois. Il essaie de surprendre le coupable, mais alors que lui, Larsan et le père Jacques, vieux serviteur de la famille Stangerson, le poursuivent dans un couloir du château, le malfaiteur se volatilise. C'est l'énigme de la « galerie inexplicable ». Après d'autres nombreux rebondissements où, notamment, l'Homme vert, garde forestier du professeur, est assassiné lors d'une seconde agression contre la fille de celui-ci, Frédéric Larsan abat ses cartes et fait inculper et arrêter Robert Darzac. Darzac ne fait rien pour se défendre, non plus que Mathilde Stangerson qui se rétablit mais ne veut rien dire. Rouletabille, qui soupçonne que Darzac a des motifs secrets pour se taire ainsi, part enquêter aux États-Unis.

Rouletabille ne donne aucun signe de vie jusqu’au procès de Darzac, deux mois et demi plus tard, qu’il interrompt spectaculairement. Après avoir réclamé un délai de plusieurs heures, le jeune reporter accuse Larsan d’être non seulement l’agresseur mais aussi un bandit célèbre et présumé mort nommé Ballmeyer, qui se cache derrière une fausse identité. Larsan a mis à profit le délai réclamé par Rouletabille — qui l'avait averti discrètement — pour déguerpir, admettant ainsi sa culpabilité. Darzac est acquitté. L'énigme de la chambre jaune est expliquée ainsi : Ballmeyer, amoureux de Mathilde Stangerson, l'avait brutalisée dans l'après-midi, mais elle avait caché les traces de l'agression et s'était enfermée avant de sombrer dans un sommeil agité, au cours duquel elle avait heurté sa tempe contre le coin de sa table de nuit, causant la plus grave des blessures. Les disparitions ultérieures de l'agresseur s'expliquaient naturellement par le fait qu'il était l'un des poursuivants.

Rouletabille refuse d'expliquer à la cour le fin mot de l'histoire, mais Sainclair le relate directement, plusieurs années s'étant écoulées. Dans sa jeunesse, aux États-unis, Mathilde Stangerson, séduite par Ballmeyer, l'avait épousé en secret, mais son mari avait été arrêté par la police peu après. Découvrant son identité véritable, elle avait caché toute l'histoire à son père, à qui elle s'était ensuite dévouée entièrement par honte et par remords. Ballmeyer, qui avait la prétention de la reconquérir et ne pouvait supporter l'annonce de ses fiançailles avec Darzac, avait ainsi pu la faire chanter pour exiger des entrevues et, sous le personnage de Larsan qu'il avait adopté depuis quatre ans pour s'introduire à la Sûreté, avait tenté de faire condamner son rival.

Structure du récit

Raconté à la première personne par Sainclair, un ami du héros Joseph Rouletabille, le roman relate l'enquête policière et la recherche de la vérité.

La suite de ce roman, Le Parfum de la dame en noir, reprend en bonne partie la même galerie de personnages et sera le théâtre d'autres faits étranges et d'autres révélations.

Personnages

  • Joseph JosĂ©phin, dit Rouletabille : jeune reporter âgĂ© de 18 ans.
  • M. Stangerson : professeur et père de Mathilde Stangerson. Ce chercheur a d’abord travaillĂ© sur la radiographie et s’est ensuite intĂ©ressĂ© Ă  la dissociation de la matière. Sa fille l'assiste dans ses travaux scientifiques.
  • Mathilde Stangerson : fille du professeur. Lorsqu’elle vivait en AmĂ©rique, elle s’est mariĂ©e Ă  Jean Roussel et a eu, chez sa tante, un garçon qu’elle a abandonnĂ©. Elle a trente-cinq ans et refuse de se marier. Elle est la victime de la chambre jaune.
  • Robert Darzac : fiancĂ© de Mathilde Stangerson. Auparavant, professeur de physique.
  • Sainclair : narrateur, avocat et ami de Rouletabille.
  • FrĂ©dĂ©ric Larsan : enquĂŞteur cĂ©lèbre Ă  qui on attribue la rĂ©solution de l'affaire des lingots d’or de l’HĂ´tel de la Monnaie et l’arrestation des forceurs de coffre du CrĂ©dit Universel.
  • M. de Marquet : juge d'instruction, c'est un noble vieillard prĂ©tentieux.
  • M. Maleine : greffier du juge d'instruction.
  • Les Bernier : concierges des Stangerson.
  • Père Jacques : vieux serviteur de la famille Stangerson, il leur est très attachĂ©.
  • «L’Homme vert» : amant de Mme Mathieu et garde forestier des Stangerson.
  • Mère Agenoux : personne solitaire qui habite une cabane au cĹ“ur de la forĂŞt.
  • Père Mathieu : hĂ´te de l'Auberge du donjon.
  • Mme Mathieu : Ă©pouse du père Mathieu et maĂ®tresse de l'homme vert.
  • Arthur Rance : phrĂ©nologue amĂ©ricain, admirateur Ă©conduit de Mathilde Stangerson qui a sombrĂ© dans l'alcool.

Le château du Glandier

Plan du 1er étage du château.

Le château du Glandier, lieu du crime, se trouve en Île-de-France. Il est situé au cœur de la forêt près de la route qui mène à Sainte-Geneviève-des-Bois et Montlhéry (p. 49 du chap. 4).

Le château est dominé par un donjon au toit pointu avec une lanterne. Dépassant les arbres de la forêt, la tour et le donjon semblent se raconter les histoires depuis Louis XIV. Le château est relié au donjon par un vieux mur (p. 50 du chap. 4).

  • ExtĂ©rieur : L’auberge du donjon est une vieille masure aux poutres noircies par le temps. Sa grande porte aux armatures de bois est dĂ©corĂ©e avec des « x » et des « v », eux aussi en bois. Le toit a lĂ©gèrement glissĂ© de ses appuis comme une casquette glisse du front de son propriĂ©taire. Au-dessus de la porte se trouve une enseigne sur laquelle est dessinĂ© un donjon au toit pointu avec une lanterne comme le donjon du château (p. 124 et 125 du chap. 10).
  • IntĂ©rieur : La pièce est grande. Il s'y trouve deux grandes tables de bois et une cheminĂ©e. Au-dessus de la cheminĂ©e se trouve une tablette avec des pots et cruches en grès et faĂŻence. Sur le comptoir sont posĂ©es des bouteilles de sirop et d’alcool. Trois grandes fenĂŞtres donnent sur la route de Sainte-Geneviève-des-Bois. Il y a Ă©galement un chromo-rĂ©clame sur un des murs (p. 124 et 125 du chap. 10).
Plan du pavillon.
  • Le pavillon
    • Le laboratoire : C’est la plus grande pièce du pavillon. Il est carrelĂ© et dispose de nombreuses armoires et de tables recouvertes de fioles et de pots pour les expĂ©riences. Il dispose aussi d’une grande cheminĂ©e qui sert de fourneau pour les expĂ©riences scientifiques de M. Stangerson et de sa fille, de creusets et de fours ainsi que de cornues qui ont le mĂŞme rĂ´le.Il y a enfin un bureau près de la porte de la chambre jaune (p. 81 et 82 du chap. 6).
    • Le vestibule : Il est carrelĂ© et donne sur les toilettes (lavatory en anglais dans le texte) et le laboratoire. Il y a trois marches Ă  l’entrĂ©e (p. 73 du chap. 6).
    • Les toilettes : Elles sont, comme les autres pièces, carrelĂ©es et comportent une porte vitrĂ©e (p. 79 du chap. 6).
    • La chambre jaune : son plancher est recouvert d’une natte jaune qui couvre presque toute la pièce. Les murs sont de couleur safran. La chambre jaune est le lieu du crime. Elle est meublĂ©e d'un lit au sommier de fer, d'une table ronde en son centre, de deux chaises, d'une table-toilette et d'une veilleuse sur une table de chevet (p. 87 du chap. 7).
  • Les jardins du domaine du Glandier : Le domaine du Glandier est entourĂ© d’un grand mur de pierres. Pour y entrer il faut passer par une grille de fer. Le domaine est recouvert de chĂŞnes centenaires. Le château est entourĂ© de douves. Près du château, sous l’ombre du donjon, se trouve la tombe de Sainte-Geneviève-des-Bois qui est dĂ©corĂ©e de myosotis. Un peu plus loin, il y a un puits qui, selon la lĂ©gende, contient une eau miraculeuse et juste Ă  cĂ´tĂ© du puits se trouve une statue de Sainte-Geneviève-des-Bois. Au pied de la statue sont dĂ©posĂ©s les chaussons ou les bonnets des enfants que l’eau du puits a sauvĂ©s. Le pavillon se situe Ă  300 mètres du château. Le chemin qui y mène est noir de boue, de bourbe et de feuilles mortes. Le pavillon est dans une partie du domaine appelĂ© « La ChĂŞnaie». Celle-ci est constituĂ©e de petits bosquets qui se trouvent entre les grands chĂŞnes. Les chemins qui serpentent dans le bois sont faits de gravier. Il y a aussi un point d’eau près du pavillon. Le pavillon a les murs blancs et est entourĂ© de fossĂ©s. (p. 50 du chap. 4, p. 57 du chap. 5, p. 70 et 71 du chap. 6).

Adaptations

Au cinéma

À la télévision

  • 1965 : Le Mystère de la chambre jaune, tĂ©lĂ©film français de Jean Kerchbron, avec Claude Brasseur dans le rĂ´le de Joseph Rouletabille.
  • 2014 : L'Ă©pisode The Letters of Septimus Noone de la sĂ©rie britannique Jonathan Creek est une rĂ©fĂ©rence directe au livre de Gaston Leroux, l'intrigue se dĂ©roulant autour d'une adaptation en comĂ©die musicale du livre et oĂą une des comĂ©diennes revit un Ă©vĂ©nement similaire Ă  celui de Mathilde Stangerson

Ă€ la radio

En bandes dessinées

Le Mystère de la chambre jaune a été adapté en 1990 au sein d´une série de bandes dessinées consacrée à Rouletabille parue chez Lefrancq, par André-Paul Duchâteau (scénarios) et Bernard Swysen (dessins), dans la collection BDétectives de Claude Lefrancq Éditeur[3].

Les cinq premiers volumes de la série sont réédités par les éditions Soleil en 2001[4]. Les tomes 2 et 3 sont enfin republiés un seul volume par Emmanuel Proust Éditions en 2008[5].

En sort une nouvelle adaptation en bandes dessinées du Mystère de la chambre jaune par Jean-Charles Gaudin et Sibin Slavković[6].

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. De Rouletabille Ă  Gaston Leroux. 4. L'Ă©crivain, in: Crimonocorpus, en ligne le 1er septembre 2022.
  2. Le Nouveau Dictionnaire des Ĺ“uvres de tous les temps et de tous les pays, tome IV, Paris, Bompiani/Robert Laffont, 1994, p. 4869
  3. « Rouletabille (CLE) », sur www.bedetheque.com (consulté le )
  4. « Rouletabille (Soleil) », sur bedetheque.com (consulté le )
  5. « Rouletabille (Intégrale EP) », sur bedetheque.com (consulté le )
  6. « Rouletabille - Le mystère de la chambre jaune », sur www.bedetheque.com (consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.