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Le Jeu de la dame

Le Jeu de la dame (The Queen's Gambit) est une mini-série américaine en sept parties d'environ 56 minutes chacune, créée par Scott Frank et Allan Scott, adaptée du roman éponyme de Walter Tevis publié en 1983, et mise en ligne le sur Netflix.

Le Jeu de la dame
Description de l'image Le Jeu de la dame.jpg.
Type de série mini-série
Titre original The Queen's Gambit
Genre Drame
Création Scott Frank
Allan Scott
Acteurs principaux Anya Taylor-Joy
Marielle Heller
Thomas Brodie-Sangster
Harry Melling
Bill Camp
Musique Carlos Rafael Rivera
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
ChaĂźne d'origine Netflix
Nb. de saisons 1
Nb. d'Ă©pisodes 7
Durée 46-67 minutes
Diff. originale

Synopsis

Cette fiction suit Elisabeth Harmon, une prodige des Ă©checs orpheline, de neuf Ă  vingt-deux ans, dans sa quĂȘte pour devenir la meilleure joueuse d'Ă©checs du monde, tout en luttant contre des problĂšmes Ă©motionnels et une dĂ©pendance aux drogues et Ă  l'alcool. L'histoire commence au milieu des annĂ©es 1950 et se poursuit dans les annĂ©es 1960[1].

Distribution

Anya Taylor-Joy incarne la protagoniste de la série, Beth Harmon.

Acteurs principaux

  • Anya Taylor-Joy (VF : Diane Kristanek) : Beth Harmon, jeune joueuse d'Ă©checs
    • Isla Johnston (VF : Elisa Bardeau) : Beth, jeune
    • Annabeth Kelly : Beth, Ă  cinq ans
  • Bill Camp (VF : Bruno Dubernat) : Monsieur Shaibel, le gardien de l'orphelinat qui a appris Ă  Beth Ă  jouer aux Ă©checs
  • Moses Ingram (VF : Corinne Wellong) : Jolene, une orpheline amie de Beth Ă  l'orphelinat
  • Christiane Seidel (VF : RafaĂšle Moutier) : Helen Deardorff, la directrice de l'orphelinat
  • Rebecca Root (VF : Marie Bouvier) : Mlle Lonsdale
  • Chloe Pirrie (VF : Marie Giraudon) : Alice Harmon, la mĂšre biologique de Beth
  • Akemnji Ndifornyen (en) (VF : Martin Faliu) : M. Fergusson
  • Marielle Heller (VF : Flora Brunier) : Alma Wheatley, mĂšre adoptive de Beth
  • Harry Melling (VF : Tony Marot) : Harry Beltik, ami, adversaire et amant de Beth dans le Kentucky
  • Patrick Kennedy (VF : Edgar Givry) : Allston Wheatley, mari d'Alma et pĂšre adoptif de Beth
  • Jacob Fortune-Lloyd (en) (VF : Thomas Roditi) : Townes, un joueur d'Ă©checs pour qui Beth dĂ©veloppe un amour non partagĂ©
  • Thomas Brodie-Sangster (VF : Gabriel Bismuth-BienaimĂ©) : Benny Watts, ami, adversaire et amant de Beth
  • Marcin DorociƄski : Vasily Borgov, champion du monde russe d'Ă©checs

Version française

  • Direction artistique : Thomas Charlet
  • SociĂ©tĂ© de doublage : Cinephase

Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[2]

Production

Le , Netflix commande à la production une série composée de sept épisodes[3]. Créée par Allan Scott et Scott Frank, elle est réalisée par ce dernier et sort le [4]. Scott et Frank sont les producteurs délégués de la série aux cÎtés de William Horberg. La production bénéficie des conseils de l'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov et de l'entraßneur d'échecs Bruce Pandolfini en tant que consultants[5] - [6].

DĂšs la commande de la sĂ©rie, Anya Taylor-Joy est annoncĂ©e dans le rĂŽle principal[7]. L'actrice aurait acceptĂ© de jouer Beth Harmon avant mĂȘme d’avoir lu le script, donnant son accord au crĂ©ateur de la sĂ©rie, Scott Franck, aprĂšs avoir lu le roman de Walter Tevis, dont la sĂ©rie est adaptĂ©e, en moins d'une heure[8].

En , Moses Ingram est annoncée parmi la distribution[9].

Le tournage commence en à Cambridge (Ontario)[10]. Certaines scÚnes sont également tournées à Berlin[11], notamment Kino International pour les scÚnes à Paris, le zoo de Berlin et le Friedrichstadt-Palast[12].

Résumé des épisodes

№#TitreRĂ©alisationScĂ©narioPremiĂšre diffusion
11Ouvertures
Openings
Scott FrankScott Frank

À la suite du dĂ©cĂšs d'Alice, sa mĂšre, dans un accident de voiture, la petite Elizabeth "Beth" Harmon, ĂągĂ©e de 9 ans, arrive dans un orphelinat. Un jour, une professeur lui demande d'aller nettoyer les tampons du tableau dans le sous-sol. LĂ , elle dĂ©couvre Monsieur Shaibel, le concierge de l'orphelinat, qui joue tout seul aux Ă©checs. Tout de suite intĂ©ressĂ©e par le jeu, elle lui demande si elle peut jouer avec lui, mais il refuse catĂ©goriquement, prĂ©textant que les Ă©checs ne sont pas pour les femmes.
En parallÚle, on administre aux petites filles des vitamines et des tranquillisants. Jolene, une de ses camarades, lui conseille de ne pas avaler les pilules vertes et de les garder pour s'aider à dormir, le soir venu. Beth suit son conseil mais commence à devenir dépendante.
Au fur et Ă  mesure, Monsieur Shaibel accepte que Beth joue aux Ă©checs avec lui et lui apprend des ouvertures et quelques actions, comme le coup du berger. Beth s'avĂšre ĂȘtre une Ă©lĂšve trĂšs douĂ©e, absorbant les tranquillisants le soir pour visualiser un Ă©chiquier au plafond du dortoir et retenir les stratĂ©gies. Un jour, un homme, directeur du club d'Ă©checs du lycĂ©e voisin, rencontre Beth. AprĂšs avoir battu Monsieur Shaibel et le directeur du club en partie simultanĂ©e, Beth finit les derniers coups en les citant de tĂȘte, le dos tournĂ©, ne regardant mĂȘme pas l'Ă©chiquier. TrĂšs impressionnĂ©, le directeur du club propose Ă  Beth d'aller affronter les 12 meilleurs joueurs de son club, Ă©galement en matchs simultanĂ©s. Lors de la sĂ©ance, Beth les bat tous facilement.
De retour Ă  l'orphelinat, elle raconte son exploit Ă  Monsieur Shaibel. Plus tard, la petite fille, devenue accro aux tranquillisants, rentre par effraction dans l'infirmerie et aprĂšs s'ĂȘtre gavĂ©e de pilules, elle s'Ă©vanouit devant la directrice et les autres pensionnaires.

22Échanges
Exchanges
Scott FrankScott Frank

Six ans plus tard, Beth est adoptée par la famille Wheatley. Allston Wheatley, le mari, est souvent absent pour son travail, et Alma, l'épouse, est mÚre au foyer. Beth découvre sa nouvelle chambre. Le lendemain, alors qu'elle a du mal à s'intégrer dans son nouveau lycée, principalement auprÚs d'un groupe de filles dont Margaret, la leader populaire, elle cherche un club d'échecs, en vain.
À la maison, Alma lui demande d'aller lui acheter des mĂ©dicaments chez l'Ă©picier. Beth s'aperçoit que ce sont les tranquillisants qu'elle prenait, petite, Ă  l'orphelinat. Au rayon presse, elle voit un magazine sur les Ă©checs. En le feuilletant, elle y dĂ©couvre l'annonce d'un tournoi local du Kentucky. En parallĂšle, ses parents adoptifs se sĂ©parent, Allston annonçant Ă  sa femme qu'il ne reviendra pas de son dĂ©placement. Alma dit Ă  Beth qu'elles n'ont plus de revenus et lui coupe son argent de poche. Pour gagner de l'argent, Beth dĂ©cide donc de s'inscrire au tournoi, avec un 1er prix de 100$, mais doit demander l'argent de l'inscription Ă  M. Shaibel.
Lors du tournoi, elle découvre les rÚgles officielles : la pendule, le carnet de notes, le classement par points et les grands maitres, les différents autres tournois existants, et que le monde des échecs est principalement masculin.
Alors qu'elle apparait comme une dĂ©butante, elle bat rapidement tous ses adversaires, mais lors du match contre Townes, elle doit se prĂ©cipiter dans les toilettes Ă  cause de l'arrivĂ©e de ses rĂšgles. Les jours qui suivent, en cachette, Beth prend les tranquillisants de sa mĂšre. Elle continue Ă  monter dans le tournoi et arrive jusqu'en finale, affrontant Harry Beltik, le champion de l'État du Kentucky. Trop sĂ»r de lui, ce dernier arrive en retard, alors que sa pendule a dĂ©jĂ  commencĂ© de tourner. Le match est serrĂ©, Beth panique, se prĂ©cipite Ă  nouveau dans les toilettes, prend un tranquillisant et visualise l'Ă©chiquier au plafond. Elle revient, rĂ©ussit Ă  piĂ©ger son adversaire et gagne le tournoi.
De retour Ă  la maison, sa mĂšre adoptive lit un article sur Beth dans le journal local et comprend alors les revenus que peuvent procurer les tournois d'Ă©checs. Avec le gain du tournoi, Beth s'achĂšte des livres sur les Ă©checs et un Ă©chiquier. Alors qu'elle installe son Ă©chiquier dans sa chambre, Alma dit Ă  Beth qu'elle l'a inscrite Ă  un nouveau tournoi. Celle-ci annonce qu'elle le gagnera.

33Pions doublés
Doubled Pawns
Scott FrankScott Frank

Cincinnati 1963.
Beth et Alma arrivent Ă  l’hĂŽtel oĂč se dĂ©roule le tournoi. Beth bat ses adversaires sans difficultĂ©. Elle fait la connaissance d’un joueur cow-boy un peu atypique, un certain Benny Watts.
Lors d’un dĂ©jeuner avec d’autres joueurs, les diffĂ©rents tournois sont Ă©voquĂ©s, US Open et Russie
 Beth gagne le tournoi de Cincinnati et remporte 500$. Progressivement, Alma devient l’agent de Beth et organise plusieurs dĂ©placements pour que Beth participe Ă  diffĂ©rents tournois. Beth devient cĂ©lĂšbre aux États-Unis, obtient des couvertures et des articles dans divers magazines, et devient populaire dans son lycĂ©e. Lors d’une soirĂ©e chez Margaret, elle se rend compte que son mode de vie l'a mise en dĂ©calage avec les jeunes de son Ăąge.
À l’US Open de Las Vegas, elle croise Ă  nouveau Townes, pour qui elle dĂ©veloppe des sentiments, et avec qui elle fait une sĂ©ance photo dans la chambre de ce dernier. Alors que l’atmosphĂšre se charge d'une tension Ă©rotique, un autre homme fait irruption dans la piĂšce. Beth comprend alors que Townes est gay, et les sentiments de Beth sont donc Ă  sens unique.
Plus tard, elle croise Ă  nouveau le joueur cow-boy, Benny Watts, qui avoue Ă  Beth qu’il a dĂ©tectĂ© une faille dans sa partie en finale contre Harry Beltik. DĂ©stabilisĂ©e par cette nouvelle, elle joue la finale du tournoi contre Watts et connait contre lui sa premiĂšre dĂ©faite.

44Milieu de jeu
Middle Game
Scott FrankScott Frank

Beth a 17 ans. Elle prend des cours de russe et fait la connaissance d’un groupe de jeunes. Elle passe la soirĂ©e chez eux et finit par coucher avec un garçon. Sa premiĂšre expĂ©rience sexuelle n’est pas des plus plaisante, car le garçon a trop fumĂ©.
Quelque temps plus tard, elle obtient son diplĂŽme. Sa mĂšre est fiĂšre d’elle. Elles n’ont pas le temps de fĂȘter ça car elles partent Ă  Mexico pour un tournoi d’échecs, et Alma y retrouve Manuel, un correspondant avec qui elle Ă©change depuis longtemps, mais qu'elle n'a jamais vu.
La veille du tournoi, alors qu’Alma ne parle que de sa relation amoureuse, Beth se concentre sur ses Ă©checs. Sa mĂšre rĂ©ussit Ă  la convaincre de se changer les idĂ©es. En allant faire un tour au zoo, Beth voit Borgov, le champion du monde, un russe, le seul joueur qu’elle redoute. Lors du tournoi, Beth Ă©limine ses adversaires avec facilitĂ©. En demi-finale, elle affronte Girev, un jeune prodige russe de 13 ans. Au bout de 5 heures de jeu, le jeune joueur demande Ă  ajourner la partie et oblige Beth Ă  mettre un coup sous enveloppe.
Le lendemain, ils reprennent la partie. Pour déconcentrer son adversaire, Beth quitte la table, revient jouer, repart, revient jouer et repart
 à chaque coup. Elle gagne finalement la partie, en acceptant le fait que Girev est un trÚs bon joueur.
La finale du tournoi voit donc s’affronter Beth contre Borgov, mais elle perd devant ce joueur d’une prĂ©cision mĂ©canique. En remontant en parler Ă  sa mĂšre, Beth la dĂ©couvre morte dans le lit d'une hĂ©patite due Ă  sa forte consommation d'alcool. AprĂšs que la police a emmenĂ© le corps, elle dĂ©cide d’appeler son pĂšre adoptif, qui ne rĂ©agit pas Ă  l’annonce du dĂ©cĂšs de son ex-Ă©pouse, et charge Beth de s’occuper de l’enterrement et des aspects administratifs. Beth rachĂšte des mĂ©dicaments, et rapatrie le corps de sa mĂšre. Dans l’avion du retour, elle noie son chagrin dans l’alcool.

55Fourchette
Fork
Scott FrankScott Frank

Beth revient dans le Kentucky, et retourne dans la maison des Wheatley, vide, que son pĂšre adoptif lui a donnĂ©. Harry Beltik, le joueur que Beth a battu il y a 5 ans, lors de la finale du tournoi du Kentucky, l’appelle. Il arrive chez elle et ils discutent des stratĂ©gies d’échecs.
Harry et Beth font des parties d’entrainement et discutent sur les champions et les stratĂ©gies. Alors que Beth essaye de comprendre le jeu de Borgov, un soir, Harry lui annonce qu’il a trouvĂ© un appartement plus proche de l'universitĂ©, et qu’il ne reviendra pas aussi souvent. Cependant Beth lui propose de rester dans la maison. Harry l’embrasse alors et ils couchent ensemble.
Plus tard, dans un magasin, Beth croise Margaret, son ancienne camarade et rivale au lycĂ©e, dĂ©sormais mariĂ©e et mĂšre d'un enfant. Un aprĂšs-midi, Harry et Beth refont une partie sur la terrasse de la maison, et Harry rĂ©alise que Beth est trop forte pour lui. Le lendemain, Harry lui annonce qu’il prĂ©fĂšre partir, rĂ©alisant qu’il n’est pas aussi passionnĂ© par les Ă©checs au point de mettre sa vie en danger, tout en montrant Ă  Beth qu’il a dĂ©couvert le flacon de tranquillisants.
Beth participe au championnat de l’Ohio. LĂ , elle croise Ă  nouveau Benny Watts. Les deux joueurs se qualifient sans problĂšme. Le soir, elle retrouve d’autres joueurs, dont Benny, dans la cafĂ©tĂ©ria de l’universitĂ©. Ils font des parties rapides, appelĂ©es « Blitz », Ă  5$ la partie. Benny gagne Ă  chaque fois, et Beth se fait plumer. Beth rentre chez elle, furieuse.
Le lendemain, jour de la finale, Beth et Benny sont face à face. Finalement, Beth gagne le tournoi. Les deux joueurs discutent ensuite dans un bar. Benny lui parle des tournois de Moscou et de Paris, et lui propose de devenir son entraineur. Beth accepte, mais Benny précise que ce partenariat sera totalement platonique.

66Ajournement
Adjournment
Scott FrankScott Frank

Benny et Beth arrivent Ă  New York. Beth s’installe chez Benny, qui vit dans un appartement en sous-sol au confort minimal, et dort dans le salon, sur un matelas gonflable. Ils passent leurs journĂ©es Ă  rĂ©pĂ©ter les parties des grands maĂźtres et des meilleurs joueurs au monde.
Un soir, alors que Beth s’apprĂȘte Ă  aller se coucher, des amis de Benny arrivent et ils passent la soirĂ©e entre professionnels d’échecs. Elle rencontre Ă©galement ClĂ©o, une jeune femme travaillant dans la mode, vivant Ă  Paris. Benny propose que Beth l'affronte, ainsi que ses deux amis, en simultanĂ©. Beth accepte mais elle demande que les parties soient jouĂ©es en Blitz, Ă  10$ la partie. Benny rĂ©pond que Beth n’est pas forte dans les Blitz, et qu'elle va perdre. Mais, contre toute attente, elle les remporte toutes. AprĂšs le dĂ©part des amis, Benny et Beth font l’amour.
En 1967, Beth va Ă  Paris. Lors du grand prix d’échecs, elle est confrontĂ©e aux clichĂ©s masculins inhĂ©rents Ă  cet univers. Borgov, le champion du monde russe, participe Ă©galement. Beth rĂ©pĂšte sans cesse toutes les parties. La veille de la finale, le soir, ClĂ©o appelle Beth pour aller boire un verre. AprĂšs des hĂ©sitations, celle-ci accepte et se laisse entrainer dans une virĂ©e nocturne.
Le lendemain, Beth, avec la gueule de bois, affronte Borgov. Elle boit énormément d'eau mais peine à se concentrer et finit par rater un coup qui condamne la partie et l'oblige à abandonner.
Beth retourne alors dans le Kentucky, dans la maison de ses parents. Elle reçoit la visite de son pĂšre adoptif et d’un avocat, qui veulent l'expulser pour vendre la maison. Mais Beth lui propose plutĂŽt de la racheter. Elle refait toute la dĂ©coration et s’approprie enfin la maison selon ses goĂ»ts. Plus tard, Beth est contactĂ©e par une organisation conservatrice, la Croisade chrĂ©tienne, qui est prĂȘte Ă  la sponsoriser pour aller jouer en Russie et battre les communistes. Benny lui conseille d’accepter. Progressivement, Beth tourne en rond et noie sa solitude dans ses vieux dĂ©mons : alcool et tabac, sur fond de musique rock psychĂ©dĂ©lique. Elle finit par s’évanouir dans son salon.
En 1968, Beth est appelĂ©e pour participer au tournoi oĂč elle a commencĂ© : le tournoi local du Kentucky. Sur place, elle recroise Harry Beltik qui a compris qu'elle a des problĂšmes d’alcool et veut l’aider, mais Beth refuse son aide, et rentre chez elle sans participer au tournoi. Plus tard, Jolene, son amie d’enfance Ă  l’orphelinat, frappe Ă  sa porte.

77Finale
End Game
Scott FrankScott Frank

Jolene annonce Ă  Beth que M. Shaibel est mort. Alors que Jolene loge chez Beth pour la nuit, cette derniĂšre lui avoue qu’elle continue Ă  prendre des tranquillisants et boire de l’alcool. AprĂšs s’ĂȘtre remĂ©morĂ©s leurs souvenirs, elles retournent Ă  l’orphelinat, pour l’enterrement de Shaibel. Ensuite Beth pĂ©nĂštre Ă  nouveau dans les locaux, remplis de souvenirs, et recroise l’ancienne directrice qui ne la reconnait pas. Puis elle descend dans les sous-sols, lĂ  oĂč elle a dĂ©couvert les Ă©checs pour la premiĂšre fois avec M. Shaibel. Elle dĂ©couvre qu’il l’a toujours suivi, collectionnant les articles de presse Ă  son sujet et les photos d’elle. De retour dans la voiture, elle pleure dans les bras de Jolene.
Plus tard, les reprĂ©sentantes de la Croisade chrĂ©tienne sont chez Beth et, en contrepartie du paiement de ses frais pour aller jouer Ă  Moscou, elles lui demandent de lire un texte anti-communiste. Beth refuse et les rembourse. Elle doit alors trouver les fonds nĂ©cessaires pour aller en Russie par elle-mĂȘme, mais n’y arrive pas ; elle se brouille au passage avec Benny, qui lui reproche, au lieu d'aller s'entrainer Ă  New York avec lui, d’ĂȘtre rentrĂ©e chez elle pour s'enivrer. Jolene lui propose finalement de lui avancer l’argent, qu'elle prend sur les Ă©conomies qu'elle destinait Ă  ses Ă©tudes de droit.
Dans l’avion qui l’emmĂšne Ă  Moscou, le garde du corps de Beth lui donne quelques conseils de sĂ©curitĂ© dans la ville russe, dont une rĂšgle principale : alcool interdit. Lors du 1er tour, Beth Ă©limine son adversaire en 27 coups. Elle signe des autographes et devient cĂ©lĂšbre en Russie, avec une foule de plus en plus consĂ©quente d’admiratrices. Elle Ă©limine tous ses adversaires, et le fait que ce soit la seule femme dans un tournoi uniquement masculin crĂ©e l’évĂ©nement.
Plus tard, dans l’hĂŽtel, elle surprend les champions russes, dont Borgov, s’entraider sur la stratĂ©gie Ă  adopter et les coups Ă  prĂ©voir pour faire perdre Beth. Elle est aussi l'objet de mesures tendant Ă  la dĂ©stabiliser, jouant sur ses problĂšmes avec l'alcool. Le lendemain, elle dĂ©joue leurs plans et gagne en demi-finale contre un des joueurs qu’elle admire. Elle atteint une notoriĂ©tĂ© jamais Ă©galĂ©e. Plus tard, dans sa chambre, Beth se rappelle les souvenirs avec sa mĂšre et dĂ©cide de jeter ses tranquillisants dans la cuvette des toilettes.
La finale contre Borgov arrive. Tous les Russes suivent le match avec attention, ainsi que toute la presse internationale. AprĂšs plusieurs heures de jeu, Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale, Borgov demande un ajournement. Plus tard, lors d’une confĂ©rence de presse de Beth, Townes apparait, et ils s’avouent leur amitiĂ© mutuelle. Le lendemain, dans la chambre, Townes reçoit un coup de tĂ©lĂ©phone et passe le combinĂ© Ă  Beth. À l’autre bout du fil : Benny, Harry et d’autres joueurs professionnels amĂ©ricains qui ont Ă©tudiĂ© sa partie et lui expliquent les diffĂ©rentes possibilitĂ©s pour gagner contre Borgov. La finale reprend. Alors que Beth joue en confiance, Borgov fait un coup qui n’était pas prĂ©vu dans les stratĂ©gies Ă©laborĂ©es la veille. Beth utilise alors son don : elle visualise l’échiquier au plafond de la salle et imagine toutes les solutions. La partie reprend et la tension est palpable. En difficultĂ©, Borgov propose une partie "nulle", ce qui mettrait les deux joueurs Ă  Ă©galitĂ©. Mais Beth refuse. Alors qu’elle rĂ©ussit Ă  mener un pion Ă  l’autre bout de l’échiquier, elle rĂ©cupĂšre sa dame perdue, et finalement, aprĂšs quelques coups, Beth rĂ©ussit Ă  vaincre Borgov. La nouvelle se rĂ©pand vite. Les joueurs amĂ©ricains exultent de joie. Jolene est contente. Beth devient championne du monde d'Ă©checs et une star adulĂ©e. À son retour aux États-Unis, elle va ĂȘtre invitĂ©e Ă  la Maison Blanche, et dans les plus grands Ă©vĂ©nements mondiaux.
Mais sur la route de l'aĂ©roport, Beth a envie de marcher seule. Alors qu’elle se trouve dans un parc public, Ă  Moscou, en cet hiver 1968, elle voit des tables d’échecs avec des vieux russes qui jouent. Ils la reconnaissent et l’accueillent avec joie. L’un d'eux lui propose de faire une partie


Accueil

Audience

Le , la série devient la plus regardée sur Netflix[13] - [14]. Pendant le mois suivant sa mise en ligne, la série est vue par 62 millions de téléspectateurs dans le monde[15].

États-Unis

L'agrégateur de critiques Rotten Tomatoes donne une cote d'approbation de 100 % sur la base de 42 avis, avec une note moyenne de 8,04 / 10. « Ses mouvements ne sont pas toujours parfaits, mais entre les performances magnétiques d'Anya Taylor-Joy, les détails d'époque incroyablement réalisés et l'écriture émotionnellement intelligente, The Queen's Gambit est une victoire absolue »[16]. Metacritic a attribué à la série une note moyenne pondérée de 79 sur 100 sur la base de 27 avis[17].

Entertainment Weekly donne un B à la série : « Taylor-Joy excelle dans les moments calmes, ses paupiÚres se rétrécissant lorsqu'elle décime un adversaire, tout son corps matérialisant le désespoir de colÚre lorsque le jeu se retourne contre elle »[18]. Rolling Stone lui a attribué 3 étoiles sur 5 : « Un projet esthétiquement beau avec plusieurs superbes performances »[19]. Variety écrit : « The Queen's Gambit parvient à personnaliser le jeu et ses joueurs grùce à une narration intelligente. Anya Taylor-Joy est une actrice principale si magnétique que lorsqu'elle regarde l'objectif de la caméra, son éclat de silex menace de le traverser »[20].

France

La sĂ©rie obtient une note de presse moyenne de 3,9⁄5 sur le site AlloCinĂ©, qui recense 7 titres de presse[21].

TĂ©lĂ©rama Ă©crit notamment : « un drame solide et fĂ©ministe qui rĂ©ussit Ă  glamouriser un jeu pas facile Ă  porter Ă  l’écran. Et passionnera mĂȘme les profanes »[22]. Écran Large donne Ă  la sĂ©rie une note de 3,5 sur 5 : « Scott Frank rĂ©ussit Ă  rendre ce jeu palpitant, explore la complexitĂ© de Beth et capte la richesse de son personnage »[23].

La note spectateur est, quant Ă  elle, plus Ă©levĂ©e, avec un rĂ©sultat de 4,6⁄5 pour 2 772 notes[24]. Elle se classe ainsi cinquiĂšme meilleure sĂ©rie d'aprĂšs les notes, selon AlloCinĂ©. Elle suit donc Game of Thrones, Breaking Bad, Chernobyl et Notre planĂšte.

ThĂšmes et analyses

Le titre de la série

Le Jeu de la dame se nomme en anglais « The Queen's Gambit », qui désigne une ouverture de jeu d'échecs, trÚs populaire aux échecs, appelée en français « le gambit dame » (ou gambit de la dame). Il se réfÚre à l'ouverture de la derniÚre partie de la série, mais aussi à la position de Beth qui doit s'imposer dans un monde d'hommes[25].

Les parties d'Ă©checs
Garry Kasparov Ă  New York en 2003.

Les crĂ©ateurs de la sĂ©rie, Scott Frank et Allan Scott, souhaitaient que les parties d'Ă©checs prĂ©sentes dans la sĂ©rie puissent ĂȘtre jugĂ©es rĂ©alistes par les joueurs d'Ă©checs. Ils firent donc appel aux conseils de divers experts, dont l'entraĂźneur Bruce Pandolfini et l'ancien champion du monde d'Ă©checs, Garry Kasparov[26]. Le rĂŽle de Vasily Borgov fut proposĂ© Ă  Garry Kasparov, mais il dut dĂ©cliner car son emploi du temps ne le permettait pas. Il accepta cependant d'ĂȘtre consultant[27].

Garry Kasparov voulait s'assurer que les parties d'Ă©checs soient le plus rĂ©aliste possible car « de nombreux joueurs seraient amenĂ©s Ă  regarder la sĂ©rie et pourraient dire : c'est complĂštement illogique »[27]. Il aida Ă  revoir chaque partie. La plus compliquĂ©e fut la derniĂšre partie de Beth Harmon contre le champion Vasily Borgov. La partie ainsi que sa conclusion devaient ĂȘtre complexes, reflĂ©tant le niveau des joueurs. AprĂšs plusieurs recherches, Kasparov s'inspira de la partie de Patrick Wolff contre Vassili Ivantchouk, durant le Festival d'Ă©checs de Bienne en 1993[27].

Mathilde Choisy, joueuse d'Ă©checs, indique que quasiment toutes les parties sont inspirĂ©es de parties ayant Ă©tĂ© rĂ©ellement jouĂ©es : notamment, tous les champions du monde ont pratiquĂ© l'ouverture « sicilienne ». Mais elle estime par contre que la gestuelle des joueurs dans la sĂ©rie n'est pas du tout semblable Ă  celle des joueurs professionnels : ceux-ci ont une façon trĂšs assurĂ©e de bouger les piĂšces, ce qui est un moyen d'envoyer un message Ă  leur adversaire. Mathilde Choisy compare les parties d'Ă©checs Ă  de « vrais combats de boxe », oĂč lorsqu'un joueur rĂ©alise un coup qui « fait mal » Ă  l'adversaire, il peut effectuer par exemple une pression avec la piĂšce sur l'Ă©chiquier ou la faire pivoter sur elle-mĂȘme sur la case pour insister[26].

Autres aspects

Mathilde Choisy, directrice gĂ©nĂ©rale de la FĂ©dĂ©ration française des Ă©checs, donne son avis sur le rĂ©alisme de divers aspects de la sĂ©rie. Elle note que le comportement de Beth Harmon, qui consiste Ă  visualiser sur le plafond de sa chambre ses parties d'Ă©checs, correspond Ă  une capacitĂ© habituelle chez les joueurs d'Ă©checs d'un certain niveau : tous peuvent faire appel Ă  une visualisation mentale et n'ont pas besoin d'un Ă©chiquier rĂ©el pour jouer[26]. Romuald De Labaca, ancien joueur national et entraĂźneur, affirme : « Les joueurs anticipent tout et font beaucoup de calculs et de combinaisons. Ils peuvent prĂ©parer jusqu’à 10 coups Ă  l’avance. Ils visualisent sans cesse, c’est omniprĂ©sent pour eux. »[28]

Lors du deuxiĂšme Ă©pisode, Beth affronte de façon simultanĂ©e une dizaine de joueurs. Il s'agit d'une pratique trĂšs commune et tous les joueurs d'un certain niveau en sont capables. MĂȘme un joueur amateur est capable de jouer simultanĂ©ment contre des joueurs dĂ©butants[26]. Romuald De Labaca explique qu'il arrive qu'un seul joueur affronte simultanĂ©ment jusqu'Ă  40 joueurs et que des jeunes de 14 ans peuvent affronter des joueurs de 40 ans[28].

Concernant les tics des joueurs dans la sĂ©rie, ou leurs tentatives de dĂ©stabiliser l'adversaire, Mathilde Choisy estime qu'en gĂ©nĂ©ral les joueurs se comportent correctement mais qu'il existe effectivement certains joueurs connus pour ĂȘtre « insupportables ». Mathile Choisy cite Garry Kasparov : il se montrait dĂ©sagrĂ©able en soufflant ou secouant la tĂȘte, et retirait sa montre dĂšs qu'il savait avoir gagnĂ© la partie, ce qui Ă©tait Ă©galement dĂ©stabilisant pour l'autre joueur. Sa simple prĂ©sence physique reprĂ©sentait une difficultĂ© mentale pour ses adversaires[26].

Concernant le genre de parties d'Ă©checs « Blitz » (« Ă©clair » en allemand) auquel est initiĂ©e Beth Harmon par le joueur Benny Watts, Mathile Choisy explique que ce type de parties jouĂ©es Ă  toute vitesse a d'abord Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un loisir puis est devenu une discipline Ă  part entiĂšre avec des tournois spĂ©cifiques. Le Blitz est Ă©galement utilisĂ© comme entraĂźnement Ă  la vitesse de rĂ©flexion[26]. Une partie peut durer cinq minutes, deux minutes ou mĂȘme une minute[26] - [28].

Il est exact que dans les annĂ©es 1960, les Ă©checs Ă©taient un jeu jouĂ© par les hommes, comme cela est le cas dans la sĂ©rie[28]. Mais Mathilde Choisy estime que la sĂ©rie, qui met en scĂšne des adversaires qui se comportent quasiment tous comme de « parfaits gentlemen », ne reprĂ©sente pas tout Ă  fait la rĂ©alitĂ©, qui est « un peu plus compliquĂ©e que cela »[26]. Judith Polgar tĂ©moigne que certains joueurs qu'elle a battus refusaient de lui serrer la main, contrairement Ă  ce que veut la coutume. Elle rapporte Ă©galement que l'un de ses adversaires « se tapait la tĂȘte contre l'Ă©chiquier aprĂšs sa dĂ©faite »[29] - [30].

Inspirations de la série

Les personnages de Beth Harmon et de son plus grand rival, le grand maßtre russe Vasily Borgov, sont fictifs. Ils sont le résultat de la synthÚse de plusieurs joueurs historiques[31].

Vasily Borgov a des caractĂ©ristiques proche de Boris Spassky, le 10e champion du monde d'Ă©checs et double champion d'URSS : il possĂšde le mĂȘme type de tactiques, a la mĂȘme habiletĂ© de fin de partie, et met en oeuvre lui aussi une version particuliĂšre de la dĂ©fense sicilienne. Et, comme Vasily Borgov, Boris Spassky a eu lui aussi une rencontre cĂ©lĂšbre avec un amĂ©ricain, Bobby Fischer, qui a eu lieu en 1972 et a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de « match du siĂšcle » entre l'URSS et les États-Unis. Lorsque Boris Spasski perd face Ă  Fischer, il se comporte alors comme le personnage fictif Vasily Borgov : il se se joint au public pour applaudir lui aussi celui qui vient de le vaincre[31].

Dans la prĂ©face du roman original, l'auteur, Walter Tevis, amateur fĂ©ru d'Ă©checs, indique s'ĂȘtre inspirĂ© Ă©galement pour son grand maĂźtre fictif Vasily Borgov[31] - [32] du grand maĂźtre Anatoli Karpov (plusieurs fois champion du monde de 1975 Ă  1998). Anatoli Karpov a un style de jeu qui a pu ĂȘtre dĂ©crit comme une offensive calme, lente, sans attaques vives, mais implacable et rendant trĂšs difficile une contre-attaque : il s'agit de l'« Ă©cole soviĂ©tique » redoutĂ©e par le personnage principal de la sĂ©rie Beth Harmon[31].

Enfin, l'hĂ©roĂŻne de la sĂ©rie est une personne de nationalitĂ© amĂ©ricaine qui dĂ©fie la suprĂ©matie Ă©chiquĂ©enne russe d'aprĂšs-guerre, ce qui peut Ă©voquer Bobby Fischer affrontant Boris Spassky. Le match qui clĂŽt la sĂ©rie ferait alors Ă©cho au « match du siĂšcle » qui opposa les deux joueurs pour le titre de champion du monde d'Ă©checs en 1972, un match gagnĂ© par Bobby Fisher, qui, tout comme l'hĂ©roĂŻne de la sĂ©rie brise ainsi l’hĂ©gĂ©monie soviĂ©tique sur la discipline. Mais les similitudes entre l'hĂ©roĂŻne de la sĂ©rie et Bobby Fischer ne s'arrĂȘtent pas lĂ . Tout d'abord la pĂ©riode couverte par la sĂ©rie, de 1958 Ă  1968, correspond Ă  celle de l’apogĂ©e de la carriĂšre du Bobby Fischer. Bobby Fischer Ă©tait Ă©galement un joueur trĂšs prĂ©coce, tout comme Beth Harmon. Et il avait Ă©galement, comme elle, des difficultĂ©s dans ses interactions sociales. Comme elle, il lisait les revues sur les Ă©checs, et comme elle, il a appris Ă  parler le russe. Il dĂ©sirait en effet pouvoir lire les revues russes, considĂ©rĂ©es comme les meilleures sources d'information sur les Ă©checs. Bobby Fischer avait Ă©galement le mĂȘme type de jeu que l'hĂ©roĂŻne de la sĂ©rie Beth Harmon : il Ă©tait trĂšs agressif et passait rapidement Ă  l'attaque contre ses adversaires. Par contre, il n'Ă©tait pas dĂ©pendant Ă  des mĂ©dicaments comme Beth Harmon. L'auteur du livre dont est tirĂ© la mini-sĂ©rie, Walter Tevis, s'est inspirĂ© de sa propre expĂ©rience concernant cet aspect de son hĂ©roĂŻne : hospitalisĂ© pour un cƓur rhumatismal, il a reçu de trĂšs fortes de doses de mĂ©dicaments et il est devenu dĂ©pendant[33] - [34] - [35]. Une autre diffĂ©rence est que Bobby Fischer n'a pas Ă©tĂ© dans un orphelinat. Par contre, il vĂ©cut dans un environnement familial difficile, son pĂšre Ă©tant absent et sa mĂšre Ă©tant une femme complexe, ce qui nourrit sa volontĂ© de s'Ă©vader grĂące aux Ă©checs, qu'il dĂ©couvre Ă  l'Ăąge de 6 ans[36].

Deux noms de joueuses moins connues qui ont pu servir d'inspiration au personnage de Beth dans le roman ont Ă©tĂ© proposĂ©s : Lisa Lane, championne des États-Unis au dĂ©but des annĂ©es 1960 qui fit la une de Sports Illustrated en 1961, et Diana Lanni, une joueuse amĂ©ricaine nĂ©e en 1955 qui lutta contre sa toxicomanie et fit nulle contre la Championne du monde soviĂ©tique Nona Gaprindachvili Ă  l'Olympiade d'Ă©checs de 1982, au moment oĂč l'auteur Ă©crivait son livre[37] - [38].

Il y a également des ressemblances avec Judit Polgår. Cette derniÚre a évolué dans un univers encore plus masculin que dans la série, les hommes doutant de sa réelle capacité à jouer à un haut niveau. Notamment, le grand maßtre russe Garry Kasparov, l'un des meilleurs joueurs de tous les temps, avait estimé qu'il était « impossible » qu'il soit battu par Judit Polgår. Selon cette derniÚre, Garry Kasparov a déclaré que « les femmes ne sont pas capables de gérer ce type de pression ». Mais, tout comme l'héroïne de la série Beth Harmon, Judit Polgår a connu une ascension brillante, cumulant les succÚs, et a fini par battre le joueur russe. Selon Jennifer Shahade, championne américaine, Judit Polgår avait comme Beth Harmon un style de jeu trÚs agressif. Cependant, une différence notable est que Judit Polgår a commencé à apprendre à jouer à partir de 3 ans, et que son pÚre la programmait pour devenir une championne. Beth Harmon, elle, commence dans la série à jouer aux alentours de dix ans, et découvre les échecs par hasard[29] - [30]. Une autre différence est que Judit Polgår ne consommait pas de stupéfiants[30].

Réaction de la communauté des échecs

La sĂ©rie a reçu les Ă©loges de la communautĂ© des Ă©checs pour sa reprĂ©sentation du jeu et des joueurs et relancĂ© la popularitĂ© du jeu, notamment en ligne sur des sites comme Chess.com ou Lichess et en streaming sur la plateforme Twitch[39] - [40]. Selon The Independent, les recherches « jeu d’échecs » ont augmentĂ© de 273 % entre le 23 octobre et le 2 novembre[41].

L’ancienne championne d’échecs Judit PolgĂĄr a saluĂ© la « performance incroyable » de la sĂ©rie[42].

Cependant, d’aprĂšs plusieurs joueurs, Beth Harmon « ne perd pas assez » pendant ses dĂ©buts aux Ă©checs, ce qui n'est pas rĂ©aliste[43].

Costumes

La sĂ©rie a aussi Ă©tĂ© louĂ©e pour la qualitĂ© des costumes. La costumiĂšre Gabriele Binder, connue Ă©galement pour son travail dans La vie des autres (2006) et Au pays du sang et du miel (2011), s’est inspirĂ©e de Edie Sedgwick, Jean Seberg, Pierre Cardin ou encore Balenciaga. Pour la visite de Beth Harmon Ă  Paris, Gabriele Binder s’est directement inspirĂ©e de Pierre Cardin[44]. La tenue a « une sorte d’élĂ©gance qui n’existe plus aujourd’hui ». La tenue « robe Ă  nƓud » fut aussi inspirĂ©e de Pierre Cardin[45].

Les tenues de Beth Harmon sont le reflet de son Ă©volution en tant que personne et joueuse d’échecs. De nombreuses tenues sont ornĂ©es de lignes ou de carreaux rappelant le plateau de jeu. Les tenues de Beth Harmon dans l’épisode un et sept peuvent ĂȘtre comparĂ©es. Dans le premier Ă©pisode, Beth porte une robe cousue par sa mĂšre et portant son nom. Pour le dernier Ă©pisode, Beth porte une robe de la mĂȘme couleur pour sa victoire contre le champion du monde. Cette couleur permet de rappeler « que sa mĂšre est lĂ  avec elle » affirme Gabriele Binder, Beth n’est plus effrayĂ©e par son passĂ©[44].

La derniÚre tenue de la série portée par Beth Harmon est un manteau et chapeau blanc. Le chapeau symbolise la couronne de « la reine » des échecs[44].

Le style du joueur d’échecs Benny Watts (jouĂ© par Thomas Brodie-Sangster) est inspirĂ© de la Factory d’Andy Warhol. C’est un joueur qui est diffĂ©rent des autres dans sa personnalitĂ©[44].

Alma porte aussi une robe créée par Christian Dior pour les grandes occasions comme la remise des diplÎmes de Beth ou sa visite à Mexico[45].

Le Brooklyn Museum maintient une exposition virtuelle sur les costumes du Le Jeu de la Dame et la sĂ©rie The Crown d’octobre Ă  dĂ©cembre 2020[45].

FĂ©minisation des Ă©checs

Une femme d'un niveau tel qu'elle affronte l'Ă©lite mondiale masculine Ă©voque la joueuse hongroise Judit PolgĂĄr, et par exemple ses affrontements contre Anatoli Karpov et Garry Kasparov.

Judit PolgĂĄr, championne d’échecs venue de Hongrie a battu Ă  plusieurs reprises certains des champions du monde des Ă©checs. C’est la seule femme Ă  avoir Ă©tĂ© classĂ©e dans le top 10 mondial. Si Judit PolgĂĄr s'accorde sur l’excellente performance de la sĂ©rie, elle confie ne pas reconnaĂźtre le comportement des joueurs masculins qui sont « trop gentils avec elle [Beth Harmon] ». En effet, certains des compĂ©titeurs de Judit PolgĂĄr ont refusĂ© de lui serrer la main aprĂšs leurs dĂ©faites[42].

Il y a trĂšs peu de femmes dans le top du classement mondial mixte des joueurs d'Ă©checs. Seule la joueuse Hou Yifan est classĂ©e 84e dans le top 100 mondial mixte en 2020[46]. La FĂ©dĂ©ration française des Ă©checs (FFE) comptabilisait 20,22 % de licences prises par des femmes sur 54 860 licenciĂ©s, regroupĂ©s dans 897 clubs en 2018. La FFE a lancĂ© un « Plan de FĂ©minisation » depuis 2019[47].

Le Jeu de la Dame a ainsi rouvert le débat sur la place des femmes dans les échecs.

Plainte en justice contre Netflix

Le 16 septembre 2021, Nona Gaprindashvili, ancienne championne du monde d'Ă©checs (chez les femmes), ĂągĂ©e de 80 ans, porte plainte contre Netflix pour diffamation. Dans le dernier Ă©pisode de la sĂ©rie, Nona Gaprindashvili est mentionnĂ©e comme n'ayant « jamais affrontĂ© d’hommes » en compĂ©tition. Elle accuse Netflix d'avoir ainsi « menti effrontĂ©ment et dĂ©libĂ©rĂ©ment » sur ses succĂšs et considĂšre que sa carriĂšre est par consĂ©quent montrĂ©e de façon « sexiste et dĂ©nigrante ». Nona Gaprindashvili estime que Netflix a agi ainsi dans le but « mesquin et cynique » de faire apparaĂźtre l’hĂ©roĂŻne de la sĂ©rie comme ayant fait ce que personne n'aurait fait avant elle. Elle rĂ©clame 5 millions de dollars. Elle rappelle qu'elle a battu 28 hommes au cours de sa carriĂšre[15] - [48]. LibĂ©ration indique qu'elle a Ă©tĂ© premiĂšre ex aequo aux tournois masculins de Hastings en 1964 et de Lone Pine en 1977[49].

En septembre 2022, Netflix affirme ĂȘtre parvenu Ă  un accord financier avec Nona Gaprindashvili, sans en prĂ©ciser le montant[50].

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Notes et références

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Liens externes

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