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Le Contrat de mariage

Le Contrat de mariage est un roman d’HonorĂ© de Balzac paru en 1835 aux Ă©ditions Charles-BĂ©chet dans les ScĂšnes de la vie privĂ©e sous le titre originel La Fleur des pois.

Le Contrat de mariage
Image illustrative de l’article Le Contrat de mariage
Édouard Toudouze

Auteur Honoré de Balzac
Pays Drapeau de la France France
Genre Étude de mƓurs
Éditeur Charles-BĂ©chet
Collection La Comédie humaine
Lieu de parution Paris
Date de parution 1835
Chronologie
Série ScÚnes de la vie privée

PubliĂ© de nouveau aux Ă©ditions BĂ©chet, puis en 1839 chez Charpentier, sous ce mĂȘme titre, il prend place, avec le titre Le Contrat de mariage, dans l’édition Furne-Hetzel de 1842, toujours dans les ScĂšnes de la vie privĂ©e, au tome III de La ComĂ©die humaine, avec une dĂ©dicace Ă  Gioachino Rossini.

Les personnages

  • Le comte Paul de Manerville, dandy-lion parisien issu d’une noble famille bordelaise Ă  la tĂȘte d’une fortune considĂ©rable.
  • Natalie de Manerville, comtesse de Manerville (femme de Paul) ; nĂ©e Natalie ÉvangĂ©lista, fille d’un banquier espagnol censĂ© avoir laissĂ© Ă  sa famille un Ă©norme patrimoine Ă  sa mort.
  • Madame ÉvangĂ©lista, mĂšre de Natalie ; nĂ©e Casa-RĂ©al, elle est la veuve d’un banquier espagnol.
  • MaĂźtre Mathias, notaire des Manerville.
  • MaĂźtre Solonet, notaire des ÉvangĂ©lista.
  • La baronne de Maulincour, grand-tante de Paul de Manerville.
  • Le comte Henri de Marsay, conseiller de Paul de Manerville, auquel il apporte son soutien.
  • Miss Dinah Stevens, citĂ©e dans la « RĂ©ponse du comte Henri de Marsay au comte Paul de Manerville ».

Le roman expérimental

Balzac expĂ©rimente ici Ă  la fois sur la forme : tantĂŽt Ă©pistolaire, tantĂŽt narrative, et sur le fond : il Ă©bauche la silhouette de personnages qu’il Ă©voque sans leur donner un rĂŽle dĂ©terminant. Parmi ces personnages qui auront par la suite un rĂŽle important dans La ComĂ©die humaine, on trouve FĂ©lix de Vandenesse, hĂ©ros du Lys dans la vallĂ©e. L’auteur de La ComĂ©die humaine vient tout juste de concevoir le systĂšme des « personnages reparaissants ». Il s’assure de la soliditĂ© de la construction en Ă©voquant, par le biais de Paul de Manerville, la vie oisive des dandys Ă  Paris tels EugĂšne de Rastignac ou Henri de Marsay, que l’on retrouve dans La Fille aux yeux d'or, avec un « raccordement » Ă  Lucien de RubemprĂ© et Vautrin dans Illusions perdues (scĂšne de l’OpĂ©ra oĂč Vautrin est mentionnĂ© aux cĂŽtĂ©s de Lucien de RubemprĂ©).

Résumé

Paul de Manerville, Ă©levĂ© durement par un pĂšre avare et riche, s’est lancĂ©, lorsqu’il est devenu l’hĂ©ritier de l’immense fortune paternelle gĂ©rĂ©e par le bon notaire Mathias, dans une vie de plaisirs. Il quitte, aprĂšs avoir Ă©tĂ© attachĂ© d’ambassade, Bordeaux, sa ville d’origine, et frĂ©quente les lieux les plus en vogue Ă  Paris. AprĂšs avoir un peu brillĂ© dans le monde parisien, il dĂ©cide de retourner Ă  Bordeaux, oĂč se trouve encore une partie de sa famille, et de se marier. Son ami, Henri de Marsay, lui dĂ©conseille rĂ©solument de se marier, mais Paul n’en fait qu’à sa tĂȘte.

À peine arrivĂ©, Paul de Manerville est l’objet de toutes les attentions de la part de la haute sociĂ©tĂ© bordelaise, oĂč son nom et le prestige de sa famille lui valent d’ĂȘtre accueilli dans les grands hĂŽtels particuliers. Une vieille marquise le surnomme « la fleur des pois » (le gratin) et on le dirige tout naturellement vers la famille la plus en vogue de la ville, les ÉvangĂ©lista, rĂ©putĂ©s richissimes, qui ont une fille Ă  marier, Natalie. Mademoiselle ÉvangĂ©lista est elle aussi une « fleur des pois », ce qui se fait de mieux en matiĂšre de fille Ă  marier. Jolie, riche, elle mĂšne avec sa mĂšre, veuve du banquier, un train de vie fastueux. Les fĂȘtes Ă  l’hĂŽtel ÉvangĂ©lista sont trĂšs courues et la bienveillance avec laquelle Paul est accueilli par les deux femmes achĂšve de le sĂ©duire. Naturellement, il tombe amoureux de la jeune fille. C’est sa grand-tante, la baronne de Maulincour, qui se charge de demander la main de Natalie et qui, ayant recueilli l’accord des deux femmes, Ă©prouve un lĂ©ger doute qu’elle Ă©carte rapidement.

NĂ©anmoins, la tante charge le notaire de famille, le vieux maĂźtre Mathias, de rĂ©gler la question du contrat de mariage. Le notaire des ÉvangĂ©lista ne se mĂ©fie pas d'un confrĂšre ĂągĂ© qu'il sous-estime, mais le vieux notaire a flairĂ© la ruine de la veuve et de sa fille, et il institue un majorat qui devrait permettre Ă  Paul de bĂ©nĂ©ficier des revenus de sa fortune sans entamer le capital. Cependant, le notaire des ÉvangĂ©lista, maĂźtre Solonet, ne compte pas en rester lĂ , la veuve et sa fille non plus. Le mariage a lieu de toute façon, donnant lieu Ă  une trĂšs brillante fĂȘte.

Usant de procĂ©dĂ©s habiles, madame ÉvangĂ©lista, furieuse d’avoir Ă©tĂ© dĂ©masquĂ©e et du barrage que constitue le majorat, conseille Ă  Paul de gĂ©rer lui-mĂȘme son patrimoine, et, par le biais d’un prĂȘte-nom, LĂ©cuyer, le fait saisir aprĂšs s’ĂȘtre acharnĂ©e Ă  faire des dettes avec sa fille. Henri de Marsay la surnomme : « Mascarille en jupons ».

Cinq ans aprĂšs son mariage, Paul constate avec maĂźtre Mathias qu’il ne lui reste plus rien. Le couple n’ayant pas d’enfant, il propose par lettre une sĂ©paration de biens Ă  Natalie et il Ă©crit en mĂȘme temps Ă  son ami De Marsay pour lui faire part de ses malheurs. De Marsay lui avance des fonds que Paul reçoit trop tard, alors qu’il a dĂ©jĂ  embarquĂ© pour les Indes et il lui dĂ©crit dans sa lettre le machiavĂ©lisme des deux ÉvangĂ©lista, la façon dont elles s’y sont prises pour l’attirer dans leurs filets : la mĂšre avait dĂ©jĂ  ruinĂ© son mari bien avant le mariage de sa fille. Quant Ă  Natalie, c’est un ĂȘtre nuisible que l’on retrouve dans Une fille d'Ève, oĂč elle est trĂšs jalouse de Marie-AngĂ©lique de Vandenesse et de l’amour que lui porte son mari FĂ©lix de Vandenesse.

ThĂšme

Balzac, dans une lettre Ă  sa sƓur Laure Surville, dĂ©clare : « Ce que je voulais faire a Ă©tĂ© glorieusement accompli. J'ai reprĂ©sentĂ© tout un avenir de deux Ă©poux par la scĂšne seule du contrat de mariage, c'est le combat du jeune et du vieux notariat. C'est profondĂ©ment comique, et j'ai su intĂ©resser Ă  la discussion d'un contrat telle qu'elle a lieu. »

Le rĂ©cit traite en somme des femmes comptables. On trouve peu de figures de ce type dans La ComĂ©die humaine. Balzac prĂ©sente plutĂŽt de grandes croqueuses de fortune (princesse de Cadignan) ou des grisettes Ă©cervelĂ©es. Mais madame ÉvangĂ©lista n’est pas seulement dĂ©pensiĂšre : elle est Ă©galement avare, mesquine et fait des calculs d’apothicaire assez monstrueux. Elle ne rĂ©apparaĂźt dans aucun autre ouvrage.

Bibliographie

  • Kyoko Murata, « Le pouvoir fĂ©minin dans Le Contrat de mariage de Balzac », Études de langue et littĂ©rature françaises, , no 78, p. 84-100.
  • GisĂšle SĂ©ginger, « De “la Fleur des pois” au Contrat de mariage : poĂ©tique et politique d’une dramatisation », L'AnnĂ©e balzacienne, 2002, no 3, p. 167-180.
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