Langues en Guyane
Les langues parlées en Guyane sont principalement le français et le créole guyanais, suivie par les langues amérindiennes, les langues bushinenges.
Langues en Guyane | |
Fiche d'identité linguistique de la Guyane aux États généraux du multilinguisme dans les outre-mer (2011) | |
Langues officielles | Français |
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Langues principales | créole guyanais, langues amérindiennes, langues bushinengue |
Langues régionales | Créole guyanais, français guyanais |
Langues des signes | Langue des signes française |
On retrouve également des langues étrangères comme le créole haïtien, le créole antillais, le portugais brésilien, l’anglais, l’espagnol, le mandarin et les langues hmongs.
Langues et statuts
Le français est la langue principale en Guyane du fait de son caractère officiel et de sa place prédominante dans l'enseignement. C’est aussi la langue la plus parlée avec plus de 95 % de locuteurs francophones.
De nombreuses autres langues locales sont aussi utilisées. Parmi celles-ci, la langue la plus utilisée est le créole guyanais, un créole à base lexicale française, avec des influences de l'anglais, de l'espagnol, du portugais, des langues africaines et amérindiennes. Elle serait née au XVIIe siècle entre les esclaves africains et leurs maîtres français qui tentaient de communiquer. Il est parfois mélangé avec les autres langues créoles des communautés immigrées des Caraïbes (créole antillais et créole haïtien). La Guyane présente une diversité linguistique remarquable: une quarantaine de langues y sont parlées. La répartition de ces langues parmi la population révèle qu'une vingtaine de ces langues sont parlées par des groupes représentants moins de 1 % de la population[1].
Sur la quarantaine de langues recensées en Guyane, douze sont reconnues officiellement comme langue de France depuis 1999 ( à l'issue du Rapport Cerquiglini): le créole guyanais, le nenge dans ses trois composantes (aluku, ndyuka, pamaka), le saramaka et le hmong.
Les langues amérindiennes reconnues sont au nombre de six (arawak, palikur, kali'na, wayana, wayãpi, émérillon). La langue apalai, parlée par peu de locuteurs, n'est par exemple pas reconnue officiellement[2].
Le créole guyanais a aussi le statut académique de langue régionale et est enseigné dans les écoles depuis 1986 dans le cadre des programmes Langues et cultures régionales (LCR)[2].
Enfin, les autres communautés formant une partie non négligeable de la population parlent quotidiennement le portugais, l'anglais, le chinois, l'espagnol, le russe, etc.
Groupe linguistique | Langue de Guyane |
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Langues amérindiennes | arawak (ou lokono), émérillon (ou teko), kali'na, palikur, wayana, wayãpi |
Langues créoles à base lexicale française | créole guyanais, créole saint-lucien, créole martiniquais, créole guadeloupéen, créole haïtien |
Langues créoles à base lexicale anglaise | aluku, ndyuka, pamaka, sranan tongo |
Langues créoles à base lexicale anglaise, relexifiée à partir du portugais | saramaka |
Variétés de langues européennes | français, portugais brésilien, anglais du Guyana, néerlandais, espagnol |
Langues asiatiques | hmong, chinois (hakka, cantonais) |
Multilinguisme en Guyane
La Guyane est un territoire dans lequel les habitants maîtrisent et acquièrent plusieurs langues différentes au cours de leur vie: on estime que les deux tiers des enfants en Guyane ne parlent pas le français chez eux avant d'être scolarisés. Cette diversité génère une jeunesse plurilingue dont « 40 % des élèves d'une dizaine d'années parlent au moins trois langues »[3].
La mosaïque linguistique guyanaise a la particularité d'être particulièrement perméable, on y apprend des langues véhiculaires au cours de sa vie telles que le français et le créole guyanais pour communiquer parmi les communautés.
Annexes
Bibliographie
- Isabelle Léglise et Bettina Migge, Pratiques et représentations linguistiques en Guyane : regards croisés, (ISBN 978-2-7099-1789-6, 2-7099-1789-0 et 978-2-7099-1630-1, OCLC 949652484, lire en ligne)
- Edmond Jouve et Rodolphe Alexandre, Quelle francophonie en Guyane?, (ISBN 978-2-343-15375-9 et 2-343-15375-2, OCLC 1089211566, lire en ligne)
- Bernard Idelson, Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo et Université de la Réunion. Faculté des lettres et sciences humaines, Paroles d'outre-mer : identités linguistiques, expressions littéraires, espaces médiatiques, Harmattan, (ISBN 978-2-296-08159-8 et 2-296-08159-2, OCLC 316970379, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Marie-José Jolivet, Les créoles de Guyane, 1986, article
- Isabelle Léglie & Bettina Mige, Langues créoles en Guyane, 2017, article
- Lexiques divers[4] - [5]
- Site Populations de Guyane[6]
- Bibliographie sur le site Lexilogos[7]
Notes et références
- Isabelle Léglise, « Langues de Guyane et langues parlées en Guyane », ResearchGate,‎ , p. 14 (lire en ligne).
- Isabelle Léglise, « Les langues parlées en Guyane, une extraordinaire diversité », Langues et Cité N29,‎ .
- Isabelle Léglise, Nadine Bugnot,Valelia Muni Toke, « Le multilinguisme en Guyane », Boukan,‎ n3, 1er trimestre 2020 (lire en ligne).
- http://www.kaseko.fr/Documents/Vocabulaire_francais_Creole_et_Creole_Francais.pdf
- « Petit lexique du créole guyanais », sur Manotte en Guyane !, (consulté le ).
- « Créole guyanais - Populations et Langues de Guyane », sur Populations et Langues de Guyane (consulté le ).
- « Dictionnaire créole guyanais », sur lexilogos.com (consulté le ).