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Lac Marville

Le lac Marville est un lac littoral des îles Kerguelen dans les Terres australes et antarctiques françaises. Avec une superficie d'environ 27 km2, il constitue la plus vaste étendue d'eau douce de l'archipel et le cinquième plus grand lac naturel de France.

Lac Marville
Image illustrative de l’article Lac Marville
Vue de la péninsule Courbet le 7 janvier 2020.
Le lac Marville se trouve au nord-est.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Territoire d'outre-mer Terres australes et antarctiques françaises
District Îles Kerguelen
Géographie
Coordonnées 49° 08′ 59″ S, 70° 28′ 20″ E
Origine lagunaire
Superficie 27 km2
Longueur 6,5 km
Largeur 5,25 km
Altitude m
Hydrographie
Bassin versant 250 km2
Alimentation rivière de l'Est
Îles
Nombre d’îles 7
Divers
Peuplement piscicole Truites (Salmo trutta)
Commentaire espèce introduite
Géolocalisation sur la carte : îles Kerguelen
(Voir situation sur carte : îles Kerguelen)
Lac Marville

Localisation

Le lac Marville se situe sur la Grande Terre, l'île principale de l'archipel, sur le littoral nord-est de la péninsule Courbet, entre le cap Sandwich au sud et le cap Digby au nord.

Il est manifestement connu des baleiniers dès le XIXe siècle. Dans son journal[1], le capitaine Joseph J. Fuller décrit au fond de la baie Royale[2] un grand lac dont le pourtour fait environ 15 milles. Cependant, jusque dans les années 1930[3], il ne figure sur aucune carte.

Toponymie

Ce grand lac est officiellement mentionné pour la première fois par Edgar Aubert de la Rüe dans le rapport de ses expéditions de 1928-1929 et de 1931 dans l'archipel. Il lui donne le nom de Marville[4] sans en publier les raisons.

Hydrologie

Morphologie

Peu profond, le lac Marville couvre[5] - [6] environ 27 km2 , soit une superficie comparable à celle du lac d'Annecy.

Il est le plus étendu de l'archipel[7], loin devant les lacs Bontemps et d'Entr'Aigues dont les aires avoisinent 6,3 km2. C'est un lac de plaine littorale[7], en fait une ancienne lagune séparée de l'océan Indien austral par un étroit cordon long de km dont la largeur varie entre 100 m et 500 m[6]. Son niveau est légèrement plus élevé que le niveau de la mer.

Le lac Marville est à peu près aussi long (6,5 km) que large (5,25 km) ; il diffère ainsi de la plupart des grands lacs des Kerguelen qui ont une forme allongée, contrainte par la morphologie encaissée des vallées.

Sept îlots parsèment le lac, le plus vaste ne dépasse guère 7 ha. Avant même que le lac soit cartographié, les navigateurs avaient signalé, dès l'expédition du Challenger en 1874, une butte, haute de quelques mètres à peine, remarquable par sa couleur verte, le « morne Vert », qui marque l'entrée nord de l'exutoire du lac[8].

Alimentation et exutoire

Carte topographique du bassin versant de la rivière de l'Est.

Le lac Marville est alimenté principalement par la rivière de l'Est[7] qui prend sa source au pied du mont Courbet et du pic Delta dans les montagnes de l'ouest de la péninsule Courbet. À l'embouchure avec le lac, le lit de la rivière s'élargit pour atteindre plus de 150 m. En outre, de nombreux cours d'eau, issus au nord des collines de l'Azorella ou des Hautes Mares et au sud du mont Peeper, complètent cette alimentation[7]. Avec ses 250 km2 de superficie, le bassin versant du lac [6] est le plus important de l'archipel des Kerguelen, à égalité avec celui du système formé par la Clarée et la rivière des Galets.

Un court exutoire traverse le cordon littoral en longeant l'arrière-plage vers le sud[7] avant de se déverser dans l'océan.

Caractères physico-chimiques

Le lac est un lac d'eau douce avec une teneur en sels dissous de 120 mg/l[9]. L'influence marine est marquée par une teneur importante en chlorures.

Écologie

À l'instar de l'ensemble de la plaine orientale de la péninsule Courbet, de nombreuses tourbières occupent les bords du lac.

À la fin des années 1950, un programme d'introductions volontaires de salmonidés a été engagé dans l'archipel. Des Truites communes (Salmo trutta), notamment celles lâchées dans la rivière du Château, ont colonisé l'ensemble du réseau hydrographique de la péninsule grâce à leur forme migratrice marine. Leur installation dans le lac Marville s'est produite entre 1982 et 1992[10]. Auparavant, aucun poisson autochtone ne fréquentait les lacs et rivières des Kerguelen.

L'algue verte d'eau douce Pediastrum marvillense a été décrite pour la première fois au lac Marville[11].

Géologie

Le lac recouvre des dépôts quaternaires fins, sablo-argileux[12], d'origine fluvio-glaciaire[13].Sa formation paraît liée à la fermeture par un cordon littoral d'un ancien golfe marin[9].

Notes et références

  1. Capitaine Joseph J. Fuller (trad. de l'anglais par Jean-Claude Bousquet, préf. Jean-Claude Hureau, ce journal écrit à la fin du XIXe siècle a été publié pour la première fois en 1980 aux États-Unis), Le maître de la Désolation : 35 ans aux îles Kerguelen (1860-1895)Master of Desolation, the Reminiscences of Capt. Joseph J. Fuller »], Paris, Gingko éditeur, coll. « Mémoire d'Homme », , 412 p. (ISBN 978-2-84679-068-0, présentation en ligne, lire en ligne), 2e partie, « Le naufrage de la Pilot's bride (1880-1883) », p. 167
  2. La baie Royale (à ne pas confondre avec le « Royal Sound » ou avec l'actuelle « passe Royale ») correspond au secteur maritime compris entre le cap Digby et le cap Sandwich. Ce nom historique n'a pas été retenu par la Commission de toponymie pour figurer dans le répertoire actuel.
  3. Esquisse géologique de l'archipel de Kerguelen par E. Aubert de la Rüe, 1932 et carte du Service hydrographique de la Marine, 1937
  4. Edgar Aubert de la Rüe, « Etude géologique et géographique de l'archipel de Kerguelen », Revue de géographie physique et de géologie dynamique. Bulletin du laboratoire de géographie physique de la faculté des sciences de l'université de Paris, Paris, Société de géographie physique, vol. V, nos 1 et 2, , p. 19 et 38 (lire en ligne)
  5. évalué avec l'outil ACME planimeter sur Google maps
  6. Les surfaces et distances ont été évaluées ou confirmées avec l'outil Mesures de Géoportail.
  7. Îles Kerguelen, carte de reconnaissance au 1:200 000, Paris, I.G.N. (lire en ligne)
  8. Commission territoriale de toponymie et Gracie Delépine (préf. Pierre Charles Rolland), Toponymie des Terres australes et antarctiques françaises, Paris, Territoire des terres australes et antarctiques françaises, , 433 p. (lire en ligne [PDF]), p. 347
  9. Philippe Maire, Contribution à l'étude hydrobiologique du lac Studer: écologie du phytoplancton et production primaire, îles Kerguelen, Terres australes et antarctiques françaises., Metz, Université Paul Verlaine, , 126 p. (lire en ligne), p. 12, 43
  10. Patrick Davaine et Edward Beall, « Introduction de salmonidés en milieu vierge (Îles Kerguelen, Subantarctique): enjeux, résultats, perspectives », Bulletin français de la pêche et de la pisciculture, nos 344-345, , p. 93-110 (HAL hal-02686773)
  11. Yves Thérézien et Alain Couté, Algues d'eau douce des Iles Kerguelen et Crozet : à l'exclusion des Diatomées, Comité national français pour les recherches antarctiques, , 91 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 49
  12. Jacques Nougier, Carte géologique de reconnaissance des îles Kerguelen, Paris, I.G.N.,
  13. Pascal Richet et al., Guide des volcans d'Outre-mer, Orléans, Paris, brgméditions, Belin, , 492 p. (ISBN 978-2-7011-4510-5), p. 439

Articles connexes

Lien externe

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