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La Garde-Guérin

La Garde-Guérin est un village fortifié français, en bordure du Chassezac, faisant partie de la commune de Prévenchères, située dans le département de la Lozère en région Occitanie.

La Garde-Guérin
La Garde-Guérin
Remparts du côté des gorges du Chassezac.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
Département Lozère
Arrondissement Mende
Canton Villefort
Intercommunalité Villefort
Commune Prévenchères
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 44° 28′ 39,37″ nord, 3° 56′ 05″ est
Localisation
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La Garde-Guérin
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La Garde-Guérin

    Histoire

    La tour

    Le village est traversé par le Chemin de Régordane (GR700), axe de communication presque unique reliant le Massif central à la Méditerranée, très fréquenté au Moyen Âge. À l’origine, ce chemin était connu sous le nom de l’Estrade (occitan estrada, « grande route », du latin strata).

    Au XIIe siècle, à la demande de l’évêque de Mende, le village devient un poste frontière défendu par une garnison chargée de la sécurité des voyageurs et des marchandises sur la Regordane. Pendant tout le XIIIe siècle, ce lieu s’appelle simplement La Garde. Le nom de Guérin n’apparaît qu’en 1298.

    Le village fortifié, ou castrum de La Garde, est possédé en coseigneurie par une communauté de chevaliers los Parièrs (en occitan : « les Égaux », du latin pares), communauté économique et militaire dans l'esprit des Écoles de chevalerie florissante en France dès le XIIe siècle qui prêtent serment à l'évêque de Mende. Chaque parièr possède une parérie, appelée aussi part ou portion, dont il assume la charge et perçoit les revenus : péage, cartelage (droit sur la mesure du grain), guidage et protection des voyageurs, des animaux et des marchandises sur la portion du chemin de Régordane qu'ils entretenaient, pulvérage (droit sur la poussière soulevée par les troupeaux de bêtes).

    Au XIIIe siècle, un chevalier peut devenir parier dès qu’il a 16 ans, rĂ©side sur place, et assure le service. C’est l’acte crĂ©ateur de la parĂ©rie. Pour empĂŞcher un trop grand dĂ©membrement, le nombre de parĂ©ries ou portions d’un parièr est limitĂ© et des conditions restrictives seront amĂ©nagĂ©es au fur et Ă  mesure par des statuts (les premiers datent de 1228).

    Les chevaliers pariers ont élu quatre des leurs qui, en leur nom et en celui de tous les parièrs, étaient d’accord avec l’évêque pour maintenir la paix ou modifier les statuts existants. Ces chevaliers se rattachent à quatre clans : les Gaucelmes, les Hérail, les Bertrand et les Gaules.

    La Garde n’a pas été épargnée par les guerres. Prise et détruite par le feu pendant la Guerre de Cent Ans, la forteresse est au cœur de combats sanglants et les Anglais ont dû s’en rendre maîtres. Au XVIe siècle, au moment des guerres de Religion, elle est de nouveau incendiée. Les catholiques la défendent, mais les protestants en font le siège à leur tour.

    Les monuments

    Rue principale

    Rues et maisons

    À l’intérieur du castrum, les rues sont pavées. Quelques belles maisons présentent sur la rue un mur pignon ajouré au rez-de-chaussée d’une porte simple ou jumelée et à l’étage d’une belle fenêtre croisée ou à meneaux. Des écussons datés de 1597 sont visibles sur certaines maisons.

    La Tour

    La tour de la Garde-GuĂ©rin, datĂ©e du XIIe siècle, est en fait le donjon mĂ©diĂ©val du castrum. De plan carrĂ©, haute de 21,50 mètres, elle a cinq niveaux et prĂ©sente un appareil Ă  bossage unique dans la rĂ©gion. Au pied de la tour sont visibles les vestiges du logis seigneurial ayant appartenu aux consuls nobles de la Garde-GuĂ©rin. Il n'est pas d'origine mĂ©diĂ©vale puisqu'il n'est pas rĂ©pertoriĂ© au "vidimus" de 1364. On le daterait du XVIe siècle mais il a Ă©tĂ© dĂ©truit par un incendie en 1722. En 1795, la tour Bernard d'Anduze s'Ă©croule sur la maison forte Chabalier qui jouxtait le château[1] - [2].

    L’église Saint-Michel

    Cette église romane est remarquable par le soin apporté à sa construction et la richesse dans la sculpture de ses chapiteaux. Une statue de saint Michel, patron de l’église et du village, est placée à l’intérieur. Elle est en bois doré et date du XVe siècle.

    La croix du chemin de fer

    Une croix en fer forgĂ© Ă©rigĂ©e sur la place de l'Ă©glise a Ă©tĂ© offerte en 1865 par l'entreprise de chemin de fer lors de la construction de la ligne Paris-Marseille par Clermont-Ferrand en compensation du tarissement d'une source causĂ© par le creusement du tunnel d'Albespeyres long de 1,8 kilomètre[3].

    Vie actuelle

    • La population : la population du village a beaucoup variĂ© en quelques siècles. On comptait plus de 100 habitants en 1789, 158 en 1846, et 84 en 1936. Aujourd’hui une douzaine d’habitants y vivent toute l’annĂ©e. En pĂ©riode estivale la population est plus nombreuse avec une centaine de personnes environ.
    • L'Ă©conomie : depuis le dĂ©but des annĂ©es 1970, beaucoup de maisons ont Ă©tĂ© restaurĂ©es, mais la plupart restent des rĂ©sidences secondaires. L’une des principales ressources des habitants du village a longtemps Ă©tĂ© la châtaigne, mais cette culture a Ă©tĂ© abandonnĂ©e. L'Ă©conomie aujourd’hui repose surtout sur l’élevage et le tourisme. La transformation d’une grande maison en hĂ´tel-restaurant, l’Auberge Regordane, et la crĂ©ation d’un pĂ´le d’animation de la Chambre des mĂ©tiers de Lozère, proposant aux visiteurs les produits d’artisans locaux, ont redonnĂ© une dynamique au village[4].
    • L'association G.A.R.D.E: une association pour la sauvegarde de La Garde-GuĂ©rin (l'association G.A.R.D.E. : Groupement pour l'AmĂ©lioration, la RĂ©novation, le DĂ©veloppement et l'Entretien du village) a Ă©galement Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1981. Elle a participĂ© Ă  de nombreux projets de restauration en collaboration avec les Bâtiments de France et les collectivitĂ©s locales. Elle assure Ă  prĂ©sent l’activitĂ© touristique du village par la publication de brochures historiques, l’accueil et le guidage des visiteurs et l’animation du site.

    En 1992, le village a servi de décor au film de Christian Fechner : Justinien Trouvé ou le Bâtard de Dieu.

    En 2017, le village sert de nouveau de décor à celui de Marine Francen : Le Semeur.

    En 2019, un western y est tourné[5].

    Personnalités de la seigneurie

    Photos

    • L'Ă©glise depuis la tour de guet
      L'Ă©glise depuis la tour de guet
    • La tour de guet
      La tour de guet
    • vue lointaine
      vue lointaine
    • dĂ©tail du sol de l'Ă©glise
      détail du sol de l'église
    • Le village depuis la tour de guet
      Le village depuis la tour de guet

    Notes et références

    1. Vicomte Guy Herail de Brisis, La Garde-Guérin, Prévenchères, GARDE,
    2. mention in Archives Départementales de la Lozère G483
    3. Panneau d'information touristique situé sur site rédigé par l'association G.A.R.D.E
    4. Marie-Pascale VINCENT, « Le long de la Régordane, la Garde-Guérin veille sur le pèlerin », Le Midi libre,‎ (lire en ligne)
    5. « Lozère : un western tourné à La Garde-Guérin », Le Midi libre,‎ (lire en ligne)

    Voir aussi

    Bibliographie

    • FrĂ©dĂ©ric Dussaud, La Garde-GuĂ©rin, communautĂ© et coseigneurie en GĂ©vaudan, NĂ®mes, Éditions Lacour, , 218 p. (ISBN 978-2-7504-1625-6 et 2-7504-1625-6)
      Historique de la place-forte et de son village médiéval depuis le XIIe siècle.

    Articles connexes

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