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La Doua

La Doua est un campus situé sur un ancien camp militaire dans la commune de Villeurbanne, au nord-est de l'agglomération lyonnaise. Il est bordé par le parc de la Tête-d'Or et le tennis-club de Lyon à l'ouest, par le Rhône et le parc de la Feyssine au nord/nord-est, et enfin par Villeurbanne et le 6e arrondissement de Lyon au sud. Il constitue le plus grand site universitaire de l'agglomération lyonnaise avec une superficie de 100 hectares[1].

La Doua
Image illustrative de l’article La Doua
Lieu Villeurbanne
Pays Drapeau de la France France
Superficie 100 ha
Construction années 1950
Établissements principaux UCBL, CPE Lyon, INSA, CNRS DR7, ENSSIB, EPUL
Tramway Tramway de Lyon Ligne T1 Ligne T4
CoordonnĂ©es 45° 46′ 59″ nord, 4° 52′ 22″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Villeurbanne
(Voir situation sur carte : Villeurbanne)
La Doua
GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
La Doua
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
(Voir situation sur carte : métropole de Lyon)
La Doua
GĂ©olocalisation sur la carte : RhĂ´ne
(Voir situation sur carte : RhĂ´ne)
La Doua

Il regroupe principalement l'universitĂ© Claude-Bernard -Lyon-I, trois Ă©coles d'ingĂ©nieurs : l'INSA Lyon, Polytech Lyon et CPE Lyon, mais aussi l'École nationale supĂ©rieure des sciences de l'information et des bibliothèques et diffĂ©rents IUT. Le campus est Ă©galement l'un des principaux sites de recherche lyonnais avec près de 2 000 chercheurs travaillant dans des domaines tels que les mathĂ©matiques, la physique, la chimie, la biologie, l'informatique… L'interconnexion des diffĂ©rentes entitĂ©s prĂ©sentes sur ce campus est rĂ©alisĂ© par le rĂ©seau Rocad.

Au total, le site de la Doua regroupe 30 000 personnes, reprĂ©sentant près de 40 % du potentiel scientifique lyonnais, avec 700 salariĂ©s d'entreprises, 1 500 doctorants, 25 000 Ă©tudiants et 2 500 personnels administratifs.

La Doua a pendant longtemps été considérée comme une petite ville dans la ville. Depuis quelques années, la Communauté urbaine de Lyon et la mairie de Villeurbanne s'efforcent d'ouvrir le campus sur l'extérieur. À titre d'exemple, les barrières ont été enlevées, les rues du campus ont été nommées et le tramway pénètre dans le domaine universitaire. À l'est du campus se trouve la nécropole nationale de la Doua, un grand cimetière militaire de la Seconde Guerre mondiale où sont enterrés des soldats étrangers venus combattre pour la France.

Étymologie

La Doua est un ancien terme utilisé pour désigner un bassin, une fontaine, un lavoir public ou un petit cours d’eau. Un cours d’eau du département de la Meuse porte le nom de la Doua.

Histoire du site

Premières utilisations du site et création

Le site abritait un camp militaire nommé Grand Camp et son champ de manœuvre, et qui prit le nom du lieu et devint la caserne de la Doua. Créée au XIXe siècle, elle fut longtemps affectée à la cavalerie avant de passer à l'arme blindée.

Le lieu est utilisé comme lieu d'exécution par l'occupant allemand durant la Seconde Guerre mondiale ; en , 77 corps de résistants furent retrouvés au pied d'une butte ; aujourd'hui nommée la « Butte des fusillés ». Autour de celle-ci, est construite en 1954, la nécropole nationale de la Doua, un cimetière militaire qui se trouve à l'est de l'actuel campus.

Le campus est créé à partir de 1957 et dessiné par l'architecte Jacques Perrin-Fayolle[2], et occupe 100 hectares à l'emplacement d'un ancien hippodrome et du camp militaire de La Doua.

Radio Lyon-La Doua

Fin juillet 1914, Ă  la veille de la Première Guerre mondiale, le gouvernement français dĂ©cide d'implanter une nouvelle station radiotĂ©lĂ©graphique longue distance pouvant se substituer Ă  la tour Eiffel, trop proche des attaques allemandes. La mission est confiĂ©e au gĂ©nĂ©ral FerriĂ©. Le gĂ©nie sĂ©lectionne un grand terrain plat de 40 ha prĂ©levĂ© sur le camp miliaire. Le ministre de la Guerre, Adolphe Messimy ordonne la rĂ©affectation de matĂ©riel tĂ©lĂ©graphique, en partance depuis Marseille vers SaĂŻgon et Tombouctou vers le site de La Doua. Le transfert et le montage sont confiĂ©s au capitaine François PĂ©ri (1870-1938), chef du service de radiotĂ©lĂ©graphie d’Indochine. Il sera assistĂ© dans la construction de cette station par l'ingĂ©nieur Émile Girardeau, fondateur de la sociĂ©tĂ© française radio-Ă©lectrique (SFR), avec l'aide technique de Joseph BĂ©thenod, ingĂ©nieur de cette sociĂ©tĂ©. Le capitaine PĂ©ri recrute des clochards, des ajournĂ©s et des rĂ©formĂ©s dans Lyon et sa banlieue. Les constructions de 8 pylĂ´nes d'une hauteur de 125 mètres tenus par 13 câbles de 750 mètres et de la station de 150 kilowatts sont terminĂ©es le . Les premières communications avec la Russie ont lieu le , et continuent pendant les deux annĂ©es suivantes avec les puissances alliĂ©es, Serbie, Roumanie et Russie. Des bâtiments dĂ©finitifs en maçonnerie sont construits en 1916. En 1917, les 8 pylĂ´nes sont remplacĂ©s par 2 pylĂ´nes de 200 mètres et 6 pylĂ´nes de 180 mètres et les Ă©metteurs Ă  Ă©tincelles sont remplacĂ©s par un Ă©metteur Ă  arc. Les communications avec l'AmĂ©rique sont maintenant possibles[3] - [4] - [5].

L'administration des P.T.T. rĂ©cupère la station fin 1921. Des Ă©metteurs Ă  lampes sont installĂ©s pour une longueur d'onde de 3 500 mètres, permettant des liaisons avec toute l'Europe. Deux Ă©metteurs ondes courtes de 15 et 45 mètres sont ajoutĂ©s en 1930[3] - [5].

La première émission de Radio Lyon-La Doua a lieu le par un concert avec un pianiste, un violoncelliste et un flutiste. À partir de 1923, la radio émet deux heures d'émissions propres, et relaie en complément des émissions parisiennes. En 1925, elle se développe grâce à la nouvelle association des Amis de la Doua, et de l'appui d'Édouard Herriot, maire de Lyon et président du Conseil. Les studios sont bientôt installés quai Jules-Courmont, puis cours Gambetta. La diffusion a lieu de 6 h 50 à 23 h, avec des émissions en propre en soirée et le dimanche. Dans ces émissions, interviennent des personnalités régionales comme le médecin Léon Bérard, le juriste André Philip ou le géographe André Allix. Le , l'alpiniste Roger Frison-Roche parle en direct depuis le mont Blanc. La station possède son propre orchestre, dirigé par Jean Waersegers (1895-1938) et qui comptera jusqu'à 43 musiciens[6].

Fin août 1944, les pylônes de 1917 sont détruits par les allemands en retraite. En 1945, trois émetteurs ondes longues et douze émetteurs ondes courtes sont construits[3].

Les pylônes de 1945 sont démontés en 1960 et remontés à Saint-André-de-Corcy[6].

Projet de modernisation des années 2010

En 2010 est débloquée la somme de 300 millions d'euros pour la modernisation du campus. Le financement est assuré par une partie de la dotation en capital faite par l'État dans le cadre du plan campus. Le campus doit être restructuré en cinq quartiers scientifiques thématiques, et plusieurs constructions neuves sont prévues[7].

Les travaux doivent créer un campus de Haute qualité environnementale, avec des installations prévoyant des systèmes de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables, de récupération des eaux de pluie, et de mise en place de mode de transports doux[8].

Institutions

Bibliothèque de l'INSA sur le campus de la Doua.

Outre l'université Claude-Bernard-Lyon-I, plusieurs grandes écoles sont implantées sur le campus : l'INSA Lyon, CPE Lyon, Polytech Lyon et l'Enssib.

À noter également la présence de la délégation régionale 7 du CNRS, du CETIAT (Centre technique des industries aérauliques et thermiques) et du Centre technique des industries mécaniques (CETIM).

Le campus compte également plusieurs structures dédiées à l'incubation de jeunes entreprises et à la valorisation de la recherche comme Atlas, Insavalor ou encore EZUS Lyon.

Services Ă©tudiants

Le site accueille de nombreux Ă©tudiants dans ses rĂ©sidences : la capacitĂ© d'accueil est de 3 200 lits dans les dix rĂ©sidences de l'INSA, 1 000 lits dans les deux rĂ©sidences universitaires gĂ©rĂ©es par le CROUS, et de nombreux autres dans les rĂ©sidences privĂ©es. Le campus dispose de multiples services de restauration dont deux restaurants universitaires Puvis de Chavannes et Jussieu, mais aussi des lieux de dĂ©tentes (Ă©quipements sportifs, bars, salles de spectacles...).

Notes et références

  1. « LyonTech-la Doua », sur www.economie.grandlyon.com (consulté le )
  2. Bernard Marrey, Guide Rhône-Alpes de l'architecture du XXe siècle : 1914-2003, Bibost, Picard, (ISBN 978-2-708-40724-4), p. 219.
  3. Michel SIMEON, « L'EMETTEUR RADIOTELEGRAPHIQUE DE "LYON-LA DOUA" 1914-1960. », (consulté le )
  4. Philippe Rassaert, « Sur les ondes radiophoniques lyonnaises. », sur BM-Lyon (consulté le )
  5. Pierre Dessapt, « L'ÉMETTEUR RADIO TÉLÉGRAPHIQUE DE LYON-LA-DOUA » (consulté le )
  6. Alain Belmont (historien), « Radio La Doua. », Viva, Mairie de Villeurbanne, no 336,‎ , p. 22-23 (ISSN 0994-7124)
  7. Marie-Annick Depagneux, « L'université de Lyon dévoile son projet d'écocampus », article dans Les Échos du 25 juin 2010
  8. « Le campus de Lyon se veut une référence écologique mondiale », article dans Les Échos du 24 juin 2010

Bibliographie

  • E.Samuel, Ă€ La DĂ©couverte Des arbres Et arbustes Du campus De La Doua : 127 Essences VĂ©gĂ©tales Ă  connaĂ®tre, 2004

Liens externes

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