La Croix Saint-Pierre
Les constructions mégalithiques (un tertre tumulaire, trois dolmens, une sépulture néolithique) de la Croix Saint-Pierre sont situées à Saint-Just dans le département français d'Ille-et-Vilaine. Elles tiennent leur nom de la croix en bois qui se dressait autrefois à proximité de l'ensemble, au croisement du chemin de crête de la Grée de Cojoux et de celui descendant du village de Poubreuil.
La Croix Saint-Pierre | ||||
Dolmen ouest de la Croix Saint-Pierre | ||||
Présentation | ||||
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Type | dolmens, tertre, sépulture | |||
Fouille | 1990-1992 | |||
Caractéristiques | ||||
Géographie | ||||
Coordonnées | 47° 45′ 54″ nord, 1° 59′ 17″ ouest | |||
Pays | France | |||
Région | Bretagne | |||
Département | Ille-et-Vilaine | |||
Commune | Saint-Just | |||
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Géolocalisation sur la carte : France
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Tertre tumulaire
Dès 1864, A. Ramé le décrit comme une butte de 16 m de long et 5,60 m de large, ornée d'une dalle couchée à son extrémité est et d'un menhir à son extrémité ouest. Sur le croquis de Pitre de Lisle, publié en 1864, la croix de Saint-Pierre est d'ailleurs dressée contre ce menhir. Les dalles qui délimitent le pourtour du tertre sont toutes en quartz blanc côté sud, et toutes en schiste bleu côté nord. Deux petites dalles placées de biais dans le coin sud-est pourraient être une entrée symbolique large de 1 m. En 1953, une équipe d'archéologues composée de Pierre-Roland Giot, Jacques Briard, Yves Coppens et Jean L'Helgouach fouilla le tertre et y mis au jour des petits coffres irréguliers (circulaires ou informes) qui auraient pu constituer de petites tombelles ou des pieds de calage pour des poteaux en bois. Une deuxième campagne de fouille intervint en 1990. Les mesures de radiocarbone ont permis de dater la construction de - 2500[1].
D'autres tertres similaires existent à Saint-Just même (Tertres de la Croix Madame, tertre ruiné situé derrière Le Tribunal) ou en Haute-Bretagne (Les Pillons Garougnaux à Langon, le Jardin aux Moines à Néant-sur-Yvel)[1].
47° 45′ 56″ N, 1° 59′ 20″ O
Dolmens
Les fouilles de 1992 ont permis d'identifier 3 dolmens à couloir quasiment identiques. Les représentations datées de la fin du XIXe montrent qu'à l'époque les orthostates étaient encore en place mais elles furent par la suite récupérées pour la construction des maisons du hameau voisin de Poubreuil. Les fouilles ont toutefois permis de découvrir les fosses de calage. L'absence de dalles de couverture laisse planer le doute sur leur existence[1].
Dolmen ouest
L'entrée du dolmen était close d'une dalle ornée de cupules[1]. Le couloir rectangulaire s'étire sur 5 m de long et s'ouvre au sud-est. Il était pavé de petites dalles[2]. La chambre sépulcrale (3 m sur 3 m) dispose d'un beau pavage en dalles de schiste[1].
Le cairn en schiste qui recouvrait l'ensemble comportait deux parements extérieurs concentriques. Des emplacements de poteaux en bois ont été découverts au sud du cairn[1]. Le cairn fut endommagé à l'âge du bronze ou au Chalcolithique pour y construire un coffre funéraire délimité par de gros blocs de quartz[2].
Le dolmen a été restauré, une couche de pierres protège désormais les niveaux inférieurs fouillés[1].
47° 45′ 56″ N, 1° 59′ 22″ O
Dolmen nord
Le couloir devait mesurer 3 m de long pour 1 m de large et s'ouvrait à l'ouest/sud-ouest. De l'entrée partait un premier parement interne au cairn, un deuxième parement en délimitant le pourtour. Un menhir en schiste de 2,75 m de long et 0,75 m de large était couché en travers de l'entrée du couloir du dolmen[2]. Il a été redressé lors de la restauration du monument.
La chambre sépulcrale, de forme circulaire, était délimitée par dix-huit orthostates dont seules trois demeuraient en place[1]. Elle comportait en son centre un pavement irrégulier bordé de deux petites fosses longilignes. Une petite tombe rectangulaire en berceau y fut creusée à l'Âge du bronze. Elle était délimitée par de petites dalles en schiste sur 1,80 m de long et 0,75 m de large. L'ensemble était recouvert de sept dalles elles aussi en schiste local[2].
D'après le mobilier retrouvé et une mesure du radiocarbone, ce dolmen a été daté du Néolithique ancien[2].
47° 45′ 57″ N, 1° 59′ 19″ O
Dolmen sud
Le cairn du dolmen était entouré d'un muret de pierre sèche en schiste qui n'a pu être restauré. Le couloir de 4 m de long s'ouvre au sud-est. Il est pavé de dalles transversales qui débouchent sur une chambre sépulcrale circulaire de (3 m de diamètre. On y a découvert un mobilier funéraire constitué de poteries néolithiques décorées de petites pastilles, de lames de silex et de petites perles circulaires en schiste[1].
Au sud-ouest du dolmen, il existe un coffre en dalles de schiste entouré de blocs de quartz blanc daté de -2000. La dalle du fond était décorée de cupules pédiformes[1].
47° 45′ 56″ N, 1° 59′ 19″ O
Sépulture néolithique
Elle se présente comme une fosse creusée dans le sol, profonde de 0,80 m, d'une largeur de 2 m sur 2 m. Elle était recouverte de deux dalles de schiste, dont une ornée de cupules. La tombe est entourée de trous de poteaux, ce qui laisse supposer qu'elle fut surmontée d'une petite construction en bois. L'ensemble était entouré d'un cercle de blocs de quartz blanc[1] délimitant un petit tertre d'un diamètre de 8 à 9 m et haut de 0,60 m[2].
Deux poteries intactes ont été retrouvées à l'intérieur de la tombe. Il s'agit de bols à fond rond et ouverture ovale reconnus comme d'origine orientale et attribués au groupe danubien du Bassin parisien[1]. La datation radiocarbone les datent de -4530 à -4360[2].
47° 45′ 56″ N, 1° 59′ 19″ O
Notes et références
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Pierre-Roland Giot et Jean l'Helgouach, « Le tertre tumulaire de la Croix Saint-Pierre en Saint-Just (Ille-et-Vilaine), fouilles de 1953-1954 », Bulletin de la Société préhistorique de France, vol. 62, no 2,‎ , p. 282-292 (lire en ligne)
- Jacques Briard, Maurice Gautier et Gilles Leroux, Les mégalithes de Saint-Just, Jean-Paul Gisserot, , 32 p. (ISBN 978-2-87747-127-5, lire en ligne), p. 12-18
- Jacques Briard, Loïc Langouët et Yvan Onnée, Les mégalithes du département d'Ille-et-Vilaine, Rennes, Institut culturel de Bretagne et Centre régional d'archéologie d'Alet, coll. « Patrimoine archéologique de Bretagne », , 122 p. (ISBN 978-2-86822-092-9), p. 88-97