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LĂ©proserie Saint-Lazare (Gisors)

La léproserie Saint-Lazare est une ancienne léproserie datant du XIIIe siècle située à Gisors, dans le département de l'Eure en région Normandie. Il n'en subsiste aujourd'hui que la chapelle Saint-Luc, édifice qui fait l'objet d'un classement au titre des Monuments historiques depuis le , et un corps de ferme privé, situé en face de la chapelle.

LĂ©proserie Saint-Lazare
La chapelle Saint-Luc (vue sur le chevet en colombages).
Présentation
Destination initiale
LĂ©proserie
Propriétaire
Ville de Gisors
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
27, rue de Rouen
Coordonnées
49° 16′ 46″ N, 1° 45′ 49″ E
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Localisation

La léproserie Saint-Lazare se situe sur le territoire de la commune de Gisors, dans l'Est du département de l'Eure, au sein de la région naturelle du Vexin normand[1]. Elle se trouve à l’ouest de l’agglomération de Gisors, à côté du cimetière communal[2] - [3].

Histoire

Contexte

Au cours du Moyen Âge, d'importantes épidémies de lèpre frappent l'Europe. Face aux stigmates de la maladie et à sa contagiosité, des mesures strictes sont prises à l'encontre des malades. Ils sont ainsi rejetés de la société et poussés hors des villes. Obligés de vivre en autarcie, ils s'organisent. C'est dans ce contexte que des établissements voient le jour pour accueillir les malades[4] - [2].

Du XIIIe au XVe siècle

La léproserie Notre-Dame et saint Lazare de Gisors a été fondée en 1210 par Jean de Gisors[5] - [4]. Sa construction se fait près d'une chapelle de pèlerinage qui est rattachée au domaine[4] - [5]. Des bâtiments agricoles et de vie sont érigés. Le patronyme de Saint-Lazare, Saint patron des lépreux, est donné à la léproserie et celui de Saint-Luc, Saint patron des médecins, à la chapelle[4].

La chapelle est mentionnée dès 1210, mais il apparaît probable qu’elle soit encore plus ancienne, comme tendrait à le prouver la forme des baies de type roman[2]. L'édifice est remanié tout au long du Moyen Âge[4], en particulier aux XVe et XVIIe siècles[6].

Du XVe Ă  la RĂ©volution

Au milieu du XVe siècle, la lèpre ayant presque totalement disparu en France, la gestion de la léproserie est confiée à un bourgeois de Gisors, contre paiement d'un loyer. Cette somme est ensuite redistribuée aux nécessiteux de la ville[4].

La léproserie est transformée en Bureau des Pauvres au milieu du XVIIIe siècle[6] - [3].

Ă€ partir de la RĂ©volution, la chapelle sert de grange[4].

XXe siècle : restaurations et fouilles archéologiques

En 1967, la ville de Gisors acquiert la chapelle pour le franc symbolique[4].

Restaurations

Au début des années 90, l'édifice présente un état de délabrement avancé à tel point qu'il menace de s'effondrer. Une campagne de rénovation et de mise en valeur est alors menée par la municipalité de Gisors. Elle se fait en deux temps :

  • la protection de l'Ă©difice au titre des Monuments Historiques en 1992 ;
  • la rĂ©alisation de nombreux travaux de rĂ©habilitation en 1996 : remplacement d'Ă©lĂ©ments en bois, dĂ©montage de la charpente, reprise de la partie bâtie en pans de bois et restauration des vestiges des peintures murales des sculptures de la porte[7] - [4].

Fouilles archéologiques

Trois campagnes de fouilles ont été menées :

  • une première en 1996 en vue des travaux de restauration[8]. Le potentiel archĂ©ologique du site est Ă©valuĂ© avant la rĂ©alisation des travaux : il est Ă©tabli la prĂ©sence de sĂ©pultures et d'un cimetière autour et dans la chapelle ; des Ă©lĂ©ments de mobilier datant de la seconde moitiĂ© du XVe siècle et du dĂ©but du XVIe siècle sont trouvĂ©s (tessons de cĂ©ramique, fragments de pichets, godets en grès, etc.)
  • une deuxième en 2012 : nouveaux sondages extĂ©rieurs par la Mission archĂ©ologique dĂ©partementale de l’Eure[8]. De nouveaux Ă©lĂ©ments en terre cuite tels que des tuiles plates ou des carreaux de pavement sont trouvĂ©s et des ossements humains sont identifiĂ©s.
  • une troisième en 2013 : nouveaux sondages intĂ©rieurs par l’INRAP, l’Institut National de Recherches ArchĂ©ologiques PrĂ©ventives[8]. Des excavations reprĂ©sentant au moins 10 % de la surface du site sont creusĂ©es dans le chĹ“ur et la nef. Neuf sĂ©pultures, toutes dans l’axe central de l’édifice, ont Ă©tĂ© mises au jour. Celle du chĹ“ur est orientĂ©e est-ouest et se distingue par son coffrage en bois très bien conservĂ©. Les sĂ©pultures de la nef, orientĂ©es ouest-est sont rĂ©parties sur plusieurs niveaux correspondant Ă  deux pĂ©riodes d’inhumation diffĂ©rentes (Moyen Ă‚ge et Ă©poque moderne)[9].

Peintures de Dado

À La fin des années 1990, Marcel Larmanou, maire de Gisors, propose à l'artiste Miodrag Djuric dit Dado de réaliser des peintures à l'intérieur de la chapelle. L’artiste se lance alors dans une œuvre monumentale à laquelle il consacre plusieurs années. Cette œuvre constitue un exemple rare de peintures contemporaines commandées pour un édifice[10] - [11].

Architecture

La chapelle Saint-Luc (vue sur la nef)

La chapelle Saint-Luc est d'une superficie totale de 110 m2. De plan très simple, elle se compose d'une nef rectangulaire en moellons de calcaire, complĂ©tĂ©e par un chevet Ă  pans de bois[2] - [3].

À l'extérieur, la chapelle ne possède aucun élément décoratif. Seuls éléments notables[3] :

  • dans le mur de la nef, une porte insĂ©rĂ©e dans un arc en plein cintre au dĂ©cor roman. Cette porte est surmontĂ©e par une niche abritant une statuette de saint Luc ;
  • dans le mur sud du chevet, deux petites fenĂŞtres rectangulaires sont placĂ©es en hauteur.

À l'intérieur, l’édifice, totalement charpenté, présente un décor en chevrons typique de l'art roman normand[6] - [3].

En face de la chapelle, se trouvent des bâtiments agricoles, aujourd'hui propriété privée, qui appartenaient à la léproserie[2].

Protection

La chapelle Saint-Luc et la parcelle de terrain qui l'entoure font l'objet d'un classement au titre des Monuments historiques par arrêté du [6].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Références

  1. « La vallée de l'Epte », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le ).
  2. « Qu’est-ce que la chapelle de la léproserie ? », sur Site de la ville de Gisors (consulté le ).
  3. « Chapelle Saint-Luc de l'Ancienne Léproserie Saint-Lazare », sur Observatoire du patrimoine religieux (consulté le ).
  4. « La léproserie - la chapelle Saint-Luc », sur Site de la ville de Gisors (consulté le ).
  5. « Léproserie Notre-Dame, Saint-Lazare », notice no IA00017791, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. « Ancienne léproserie Saint-Lazare », notice no PA00099636, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. « Le sauvetage du monument en 1996 », sur Site de la ville de Gisors (consulté le ).
  8. « Les recherches archéologiques », sur Site de la ville de Gisors (consulté le ).
  9. THOMANN A. et LEFEBVRE R. ; ADLFI. Archéologie de la France - Informations. « Gisors – Léproserie Saint-Lazare, Chapelle Saint-Luc » [en ligne]. In : Conseil no 99 – 17 février 2016. Disponible sur : (page consultée le 28 décembre 2017).
  10. « La mise en valeur du lieu par l’artiste Dado », sur Site de la ville de Gisors (consulté le ).
  11. « Biographie de l’artiste Dado », sur Site de l'artiste Dado (consulté le ).
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