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LĂ©on Zadoc-Kahn

Léon Zadoc-Kahn, né le à Paris et mort le à Auschwitz, est un médecin français, médecin-chef de l'hôpital Rothschild et président du Comité central du Keren Hayessod France, fils du grand-rabbin de France Zadoc Kahn, déporté et assassiné, avec son épouse Suzanne, à Auschwitz.

LĂ©on Zadoc-Kahn
Fonction
Président
Keren Hayessod France (d)
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Membre de
Grades militaires
MĂ©decin-major (d)
Colonel
Conflit
Distinctions

Biographie

Léon Zadoc-Kahn naît le , dans le 3e arrondissement de Paris, fils du grand-rabbin de France Zadoc Kahn et d'Ernestine Zadoc-Kahn. Il est le frère de Hélène Weill, Anne Madeleine Zadoc-Kahn, Paul Zadoc-Kahn, Edmond Zadoc-Kahn et Berthe Buna Bruhl[1].

MĂ©decin

Léon Zadoc-Kahn devient interne en médecine des hôpitaux de Paris en 1892[2] - [3]. Il est docteur en médecine en 1897.

Il est médecin-chef de l'hôpital Rothschild de 1914 à 1943[4].

Première Guerre mondiale

En 1915, Léon Zadoc-Kahn fait partie d'une mission à Salonique, en tant que médecin militaire, voyageant avec le navire-hôpital, le Sphinx[5].

En 1918, l'American Jewish Year Book (année juive 5678) note son rôle comme colonel[6].

La Revue juive

LĂ©on Zadoc-Kahn est membre de La Revue juive en 1925[7].

Sionisme

Léon Zadoc-Kahn est président du Comité central du Keren Hayessod France.

En 1923, Suzanne Zadoc-Kahn fonde avec Yvonne Netter une Union des femmes juives pour la Palestine, qui devient la section française de la WIZO (World International Zionist Organisation).

Famille

Léon Zadoc-Kahn est l'époux de Suzanne Esther Lang[8], née le à Paris. Elle est la fille de Ernest Lang et Fleurette Silz Lang[9]. Ernest Lang est né le à Mulhouse (Haut-Rhin) et est mort en 1925 à Paris[10]. Ernest Lang est un industriel textile[11] (Les Fils d'Emanuel Lang). Fleurette Silz est née le à Mayence (Grand-duché de Hesse), en Allemagne[12].

Léon Zadoc-Kahn et Suzanne Esther Lang se marient en 1899[13]. Il apparaît comme médecin à l'Hôtel-Dieu de Paris, dans son acte de mariage[11].

Léon et Suzanne Zadoc-Kahn[14] ont trois enfants : Jacqueline Eisenmann, née le à Paris et morte le à Paris[15] — épouse de Jacques Charles Eisenmann, né le à Dijon (Côte-d'Or) et mort à Paris le , à l'âge de 103 ans[16] —, Jean Zadoc-Kahn et Bertrand Zadoc-Kahn[17]. Bertrand Zadoc-Kahn, médecin-chef de l'hôpital américain de Paris, se suicide avec l'invasion de la France par les Nazis.

Arrestation

La propriétaire du Washington Post, Katharine Graham, raconte : "Avec la défaite de la France, mon père [Eugene Meyer] fit venir en Amérique deux familles de sa parenté française, qui, comme Juifs, étaient en danger. Il leur apporta soutien, aidant les hommes à se procurer un emploi et donna de l'argent pour éduquer les enfants ici. Malheureusement, son cousin Léon Zadoc-Kahn et son épouse, Suzanne, avaient décliné l'offre de mon père pour les aider à quitter l'Europe, et sont morts finalement à Auschwitz. Leur fils Bertrand (Bertrand Zadoc-Kahn), un médecin qui dirigeait l'hôpital américain de Paris, se suicida par balle avec la défaite de la France. Sous le choc de sa perte, ils ne voulaient pas partir. La sœur de Bertrand Jacqueline resta en France et était cachée dans ce qui était au début la zone libre par une brave famille catholique. Elle et son mari, Jacques Eisenmann, étaient proches de mon père et sont toujours proches de moi. Ils sont bien des nonagénaires et immensément galants"[18].

Le Prix Nobel de physiologie ou médecine pour 1980, Baruj Benacerraf, raconte dans ses mémoires (From Caracas to Stockholm): "Léon Zadoc-Kahn, le frère de la grand-mère maternelle de Annette [l'épouse de Baruj Benacerraf], Berthe Bruhl[19], avait été un médecin distingué à l'hôpital Rothschild de Paris. Les Nazis dans leur cruelle exhaustivité avaient réussi à les localiser [Léon et Suzanne Zadoc-Kahn] dans un petit village près de Paris où ils se cachaient[20]." Leur dernière adresse est au Le Ruel, à Haravilliers en Seine-et-Oise[21].

De cette adresse, il écrit une lettre à Désirée Damengout, infirmière générale à l'hôpital Rothschild, le : "Ma chère surveillante et amie,"

"Les vœux que je vous adresse aujourd’hui vous les devinez - que l’année qui vient permette le rétablissement dans son fonctionnement normal de la maison qui nous est chère et pour vous personnellement le retour de tout ce qui fait la raison de vivre."

"Je vous prie de vouloir bien transmettre mes souhaits à tous mes amis de la rue Santerre, infirmières et médecins. Si vous avez le temps, je serai bien heureux d’avoir des nouvelles de tous ceux et de[22]..."

Les époux Zadoc-Kahn sont arrêtés le [4].

Au début du printemps de 1944, le père de Katharine Graham, Eugene Meyer, apprend par Adolphe Dreyfus, qui habite à New York, que son cousin le docteur Léon Zadoc-Kahn et son épouse ont été arrêtés par les Nazis et emmenés vers une destination inconnue. Dreyfus demande à Meyer d'utiliser les ressources du Washington Post pour les trouver, mais Meyer est fataliste, déclarant qu'il n'a jamais entendu que quelqu'un en Amérique soit capable de faire quoi que ce soit pour une personne internée dans un camp de concentration en France. Dix ans plus tard, Eugene Meyer parle à son fils Bill Meyer de Léon Zadoc-Kahn et de son affection pour lui. Il avait vécu chez son cousin 6 mois à Paris. Il avait un portrait de Léon Zadoc-Kahn dans son salon à Mount Kisco, État de New York[23].

DĂ©portation Ă  Auschwitz

Léon Zadoc-Kahn est déporté par le convoi no 62, en date du du camp de Drancy vers Auschwitz. Son épouse, Suzanne Zadoc-Kahn, est déportée avec lui, par le même convoi[21]. Ils sont assassinés à leur arrivée à Auschwitz le [24].

Distinctions

Léon Zadoc-Kahn est nommé chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur et décoré de la croix de guerre 1914-1918[25].

Hommage

Publications

  • Deux cas de diabète grave chez des jeunes sans urobiline. 15 p. Note : HĂ´pital Saint-Antoine. Service de M. le Dr Hanot. - Extrait des Archives gĂ©nĂ©rales de mĂ©decine, n° de . Édition : Paris : Asselin et Houzeau , 1896.
  • Étude sur la rĂ©gĂ©nĂ©ration du foie dans les Ă©tats pathologiques (kystes hydatiques cirrhose alcoolique hypertrophique. Paris, 1896-1897, tome 24, n ° 185. Édition : Paris , 1897
  • RĂ©sumĂ© des titres et travaux scientifiques du Docteur LĂ©on Kahn. 4 p. Édition : Paris : G. Steinheil , 1900.
  • RĂ©sumĂ© des titres et travaux scientifiques du docteur LĂ©on Z. Kahn. 4 p. 1902 d'après le dĂ©pĂ´t lĂ©gall. Édition : [Paris] : G. Steinheil , 1902[26].

Notes et références

  1. LĂ©on Zadoc-Kahn.Geni. com.]
  2. AAIHP Association Amicale des Anciens Internes en MĂ©decine des HĂ´pitaux de Paris.
  3. Internes morts pour la France et victimes de la Guerre de 1939-1945. AAIHP Association amicale des anciens internes en médecine des Hôpitaux de Paris.
  4. Lettre de Léon Zadoc-Kahn à Désirée Damengout, infirmière générale de l'hôpital Rothschild, 28 décembre 1942.
  5. Communication présentée le 8 janvier 1996 par Bernard et Claude Lévi au Cercle de généalogie juive de Paris, intitulée : “Zadoc Kahn et une lignée de rabbins alsaciens dans la cité” (Zadoc Kahn était l'arrière-grand-père de Bernard et Claude Lévi). La Lettre sépharade en ligne.
  6. Cyrus Adler &Henrietta Szold. American Jewish Year Book, Volume 20, American Jewish Committee, 1918. Original from: The University of Virginia, Digitized: December 15, 2009.
  7. La Revue juive (1925).
  8. LĂ©on Zadoc-Kah. Geni. com.
  9. Suzanne Esther Kahn (Lang).
  10. Ernest Lang. Geni.com.
  11. Jean-Pierre Poussou & Isabelle Robin-Romero. Histoire des familles, de la démographie et des comportements: en hommage à Jean-Pierre Bardet, 2007, p. 47.
  12. Fleurette Lang (Silz). Geni.com.
  13. (en) Suzanne Esther Kahn (born Lang), 1876-1943.
  14. Ils sont ensemble sur la photo de famille prise lors de l'Eclipse de 1912 Ă  la Villa Marguerite au VĂ©sinet. histoire-vesinet-org.
  15. Jacqueline Eisenmann (Zadoc-Kahn). Geni.com.
  16. Jacques Charles Eisenmann. Geni.com.
  17. LĂ©on Zadoc-Kahn. Geni. com.
  18. (en) Katharine Graham, Personal History, (présentation en ligne), p. 132-133.
  19. Berthe Buna Zadoc-Kahn (1872-1955) est la seconde fille du Grand-rabbin de France Zadoc Kahn. Henri Bruhl et Berthe Kahn se marient civilement le 10 avril 1896 à la mairie du 9e arrondissement et le même jour religieusement à la Synagogue de la Victoire où la cérémonie est célébrée par le père de la mariée. Odette Monod-Bruhl, l'épouse de Jacques Monod, est donc une petite-fille du Grand-rabbin de France Zadoc Kahn et une nièce de Léon Zadoc-Kahn.
  20. (en) Baruj Benacerraf. From Caracas to Stockholm: A Life in Medical Science, p. 86.
  21. Voir, Klarsfeld, 2012.
  22. Lettre de Léon Zadoc-Kahn à Désirée Damengout, infirmière générale de l'hôpital Rothschild, 28 décembre 1942. Cette lettre manuscrite est écrite sur le papier personnel de Léon Zadoc-Kahn avec le nom de l'hôpital Rothschild.
  23. (en) Katharine the Great: Katharina Graham and Her Washington Empire, 2017.
  24. Gabriel Richet. Les Victimes de l'antisémitisme. Le cinquantenaire de la déportation.
  25. ZADOC-KAHN LĂ©on 1939-1945. memorialgenweb.
  26. LĂ©on Zadoc Kahn (1870-1943). data.bnf.fr.

Pour approfondir

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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