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LĂ©on Bakst

Lev SamoĂŻlovitch Rosenberg, dit LĂ©on Bakst (ЛДĐČ ĐĄĐ°ĐŒĐŸĐčĐ»ĐŸĐČоч БаĐșст), nĂ© le Ă  Hrodna (BiĂ©lorussie) et mort le Ă  Rueil[1], est un peintre, dĂ©corateur et costumier russe. Bakst est un pseudonyme tirĂ© du nom de famille de sa grand-mĂšre, Bakster ou Baxter[2].

LĂ©on Bakst
Đ›Đ”ĐŸĐœ БаĐșст
Autoportrait réalisé en 1893.
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  58 ans)
Rueil
SĂ©pulture
Nom de naissance
Lev SamoĂŻlovitch Rosenberg
Pseudonyme
LĂ©on Bakst
Nationalité
Activité
peintre, décorateur, costumier, librettiste, écrivain
Formation
MaĂźtre
Élùve
Mouvement
Enfant
Distinction

Marcel Proust, dans une lettre Ă  Reynaldo Hahn, le , lui Ă©crit : « Dites mille choses Ă  Bakst que j’admire profondĂ©ment, ne connaissant rien de plus beau que SchĂ©hĂ©razade[3]. »

Biographie

Jeunesse

Lev SamoĂŻlovitch Rosenberg naĂźt Ă  Hrodna dans une famille de la bourgeoisie juive[4].

AprĂšs avoir accompli des Ă©tudes au Gymnase de la capitale impĂ©riale, il Ă©tudie, de 1883 Ă  1886, Ă  l’acadĂ©mie des beaux-arts de Saint-PĂ©tersbourg[5].

En 1891, il voyage en Italie, en Allemagne et en France oĂč il frĂ©quente l'atelier de Jean-LĂ©on GĂ©rĂŽme, suit des cours de l’acadĂ©mie Julian et travaille, Ă  Paris, avec Albert Edelfelt entre 1893 et 1896[6].

À cette Ă©poque, l'État russe lui commande une grande toile qu'il exĂ©cute Ă  Paris d'aprĂšs nature, L'ArrivĂ©e de l'amiral Avelane et des marins russes Ă  Paris.

En 1898, il est l’un des fondateurs avec Serge Diaghilev et Alexandre Benois du mouvement Le Monde de l’Art (Mir Iskusstva)[7].

Il fait dÚs ce temps plusieurs portraits comme celui de Philippe Maliavine (1899), Vassili Rozanov (1901), Andreï Biély (1905), Zinaïda Hippius (1906). Il devient également le professeur des enfants du grand-duc Vladimir Alexandrovitch, et, dÚs 1895, il reçoit des commandes du tsar Nicolas II.

À l’occasion de la rĂ©volution russe de 1905, il participe Ă  de trĂšs nombreux journaux en Russie (TrĂ©sors artistiques de Russie, Apollon, Zolotoe Runo, Satyricon, etc.). Il dessine aussi des cartes postales restĂ©es cĂ©lĂšbres.

En 1906 il dirige l'École Bakst et Doboujinski Ă  la demande de Ielizaveta Zvantseva jusqu'Ă  son dĂ©part pour Paris en . Il y aura Marc Chagall comme Ă©lĂšve.

Il expose Ă  Paris, Ă  la Galerie nationale, et est chargĂ© de l'amĂ©nagement dĂ©coratif de l'exposition russe au Salon d'automne en 1908, cependant qu'il monte en Russie une sĂ©rie de spectacles antiques comme Hippolyte d'Euripide ou ƒdipe Ă  Colonne de Sophocle.

Les Ballets russes

Comme peintre, portraitiste et dessinateur, LĂ©on Bakst affirme une personnalitĂ© puissante et raffinĂ©e : d’une part grĂące Ă  une diversitĂ© d'inspiration — puisĂ©e tour Ă  tour en Orient, dans la vieille Russie ou la GrĂšce archaĂŻque comme dans le romantisme français et allemand ou l’Italie de Carlo Goldoni —, d’autre part grĂące au dĂ©sir de participer de façon originale au renouveau de l’art contemporain, tout en refusant la dissociation de la forme humaine pratiquĂ©e par le cubisme.

Il devient, dÚs leur naissance, le collaborateur privilégié des Ballets russes, pour lesquels il conçoit et réalise costumes et décors entre 1909 et 1921.

VĂ©ritables tableaux finis, ses Ɠuvres et ses dessins, oĂč l'audace chromatique se conjugue avec le jeu subtil des plumes et des joyaux, du dissimulĂ© et du dĂ©voilĂ©, mettent en valeur la prĂ©sence physique des danseurs. Quant Ă  ses dĂ©cors, somptueux et sensuels, ils mĂȘlent Ă©rotisme et violence. Parmi ses rĂ©alisations les plus fameuses, on compte SchĂ©hĂ©razade, L'Oiseau de feu, Jeux, Daphnis et ChloĂ©, La Valse, Le Spectre de la rose ou L’AprĂšs-midi d’un faune.

LĂ©on Bakst peint aussi, en parallĂšle, de nombreux paysages et des portraits d’artistes du monde des lettres et des arts dont ceux de Ivan Bounine, Vaslav Nijinski, Anna Pavlova, Blaise Cendrars, Claude Debussy, Alexandre Benois, LĂ©onide Massine, Ida Rubinstein ou Michel Fokine.

Les dons exceptionnels de LĂ©on Bakst comme coloriste et graphiste se sont dĂ©ployĂ©s librement sur la scĂšne jusqu’à sa mort prĂ©maturĂ©e, en raison d'un ƓdĂšme du poumon : ils ont contribuĂ© au triomphe des Ballets russes — influençant mĂȘme la mode Ă  travers, notamment, les grands couturiers Worth, Paul Poiret ou Jeanne Paquin, avec qui il collabora —, ainsi qu’à une nouvelle conception du dĂ©cor de peintre et de la mise en scĂšne, en opposition avec l'esthĂ©tique de Jacques Copeau.

Le premier, LĂ©on Bakst a osĂ© des coloris Ă©clatants, un mĂ©lange de fantaisie et de symĂ©trie qui, par l’audace des lignes et des plans, Ă©largissaient le plan scĂ©nique et prolongeaient les perspectives. Ainsi a-t-il marquĂ© de son empreinte la peinture, les arts dĂ©coratifs et scĂ©nographiques de son temps.

DerniÚres années

En 1922, Bakst rompt sa relation avec Diaghilev et les Ballets russes. Au cours de cette annĂ©e, il a visitĂ© Baltimore et, en particulier Evergreen House, la rĂ©sidence de son ami et mĂ©cĂšne amĂ©ricain, la philanthrope artistique Alice Warder Garrett (1877-1952). AprĂšs s'ĂȘtre rencontrĂ©s Ă  Paris en 1914, alors que Mme Garrett accompagne son mari diplomate en Europe, Bakst dĂ©pend bientĂŽt d'elle comme confidente et agent. Alice Garrett devient la reprĂ©sentante de Bakst aux États-Unis Ă  son retour en 1920, organisant deux expositions de l'artiste Ă  la Knoedler Gallery de New York, ainsi que des expositions itinĂ©rantes subsĂ©quentes. À Baltimore, Bakst rĂ©amĂ©nage la salle Ă  manger d'Evergreen en une dĂ©licieuse confiserie jaune acide et « chinoise ».

LĂ©on Bakst meurt le dans une clinique de Rueil, prĂšs de Paris, de problĂšmes pulmonaires (ƓdĂšme)[1].

Famille

Il est le pÚre d'André Bakst.

Entourage

LĂ©on Bakst Ă©tait le beau-frĂšre du pianiste et compositeur Alexandre Siloti, lui-mĂȘme cousin et professeur de Serguei Rachmaninov.

Il a Ă©tĂ© l’objet de portraits peints par Boris Koustodiev, Jean Cocteau, Amedeo Modigliani ou Pablo Picasso.

Son élÚve devenu le plus célÚbre est Marc Chagall.

Sa signature autographe figure sur l'un des feuillets signés par les convives du banquet mémorable donné le en honneur d'Apollinaire à l'ancien palais d'Orléans de l'avenue du Maine[8].

Postérité

En 2016-2017, Ă  l'occasion des 150 ans de la naissance de LĂ©on Bakst, plusieurs expositions sont organisĂ©es pour cĂ©lĂ©brer son Ɠuvre et son legs : Ă  Saint-PĂ©tersbourg, Moscou, Minsk, mais encore Ă  Monaco et Paris au Palais Garnier[9].

L'Unesco fait inscrire l'anniversaire des 150 ans de la naissance de Bakst pour les années 2016-2017.

Principales créations

Publications

  • Correspondance et morceaux choisis, traduction et introduction de Jean-Louis Barsacq, L'Age d'homme, 2016, 412 p.
  • Serov et moi en GrĂšce, traduction et introduction d'Olga Medvedkova, prĂ©face de VĂ©ronique Schiltz, TriArtis Éditions, 2015, 128 p., 24 illustrations (ISBN 978-2-916724-56-0)

Notes et références

  1. Archives de Paris 17e (arrondissement de son domicile), transcription de l'acte de décÚs no 121, année 1925 (page 11/31).
  2. Bakst, Paris, Flammarion, .
  3. Bakst avait réalisé les costumes et décors du ballet de Shéhérazade
  4. Mathias Auclair, Sarah Barbedette, Stéphane Barsacq (sous la dir. de), Bakst, des Ballets russes à la haute couture, BNF-Opéra de Paris-Albin Michel, 2016.
  5. Alexandre Schouvaloff, LĂ©on Bakst, Éditions Scala, Paris, 1991.
  6. Evgueny Kovtun, L'Avant-Garde russe.
  7. Charles Spencer, LĂ©on Bakst and the ballets russes, Academy Éditions, Londres, 1995.
  8. Détail de la vente aux enchÚres d'un lot comportant le menu du banquet en honneur d'Apollinaire et huit pages remplies de signatures autographes sur le site de la Maison Brissonneau consulté le 30 mai 2014.
  9. « Léon Bakst, la sensualité mise en scÚne », sur lefigaro.fr.

Voir aussi

En français

  • ArsĂšne AlexandreL'Art dĂ©coratif de LĂ©on Bakst, suivi de Jean CocteauNotes sur les ballets, Maurice de Brunoff, Paris, 1913
  • AndrĂ© LevinsonL'ƒuvre de LĂ©on Bakst pour La Belle au bois dormant, Maurice de Brunoff, Paris, 1922
  • AndrĂ© LevinsonHistoire de L. Bakst, H. Reynaud, Paris, 1924
  • AndrĂ© Barsacq« Bakst », IntermĂšde, n° 2, septembre, Paris, 1946
  • Dominique Carson, Bakst, Flammarion, Paris, 1977
  • Irina Proujan, Bakst. ThĂ©Ăątre, ballets, dĂ©cors, costumes, Éditions Aurora, LĂ©ningrad, 1986
  • Alexandre Schouvaloff, LĂ©on Bakst, Éditions Scala, Paris, 1991
  • Elisabeth Ingles, Bakst. L'art du thĂ©Ăątre et de la danse, Parkstone Press, Londres, 2000
  • Carlo Santoli, Le ThĂ©Ăątre français de Gabriele D'Annunzio et l'art dĂ©coratif de LĂ©on Bakst, PUPS, Paris, 2009
  • StĂ©phane Barsacq« Une Ă©criture sur les pointes. Jean Cocteau, LĂ©on Bakst et les Ballets russes », Europe,
  • Mathias Auclair, Sarah Barbedette, StĂ©phane Barsacq (sous la direction de), Bakst. Des Ballets russes Ă  la haute couture, BNF-OpĂ©ra de Paris-Albin Michel, 2016

En anglais

  • Louis RĂ©au, Denis Roche, Inedited works of LĂ©on Bakst, Brentano's, New York, 1927
  • LĂ©on Bakst, The Fine Art Society, Londres, 1976
  • Diana Souhami, Bakst, The Rothschild Panels of The Sleeping Beauty, Philip Wilson Publishers, Londres, 1992
  • Bakst, Sensualism Triumph, Dansmuseet, Stockholm, 1993
  • Charles Spencer, LĂ©on Bakst and the ballets russes, Academy Éditions, Londres, 1995
  • John Bowlt, Theater of Reason/ Theater of desire, The Art of Alexandre Benois and LĂ©on Bakst, Thyssen-Bornemisza Fondation/ Skira, Milan, 1998
  • Charles Spencer, Bakst in Greece, Gema Publications, AthĂšnes, 2009
  • Sjeng Scheijen (dir.), The Big Change. Revolution in Russian Painting 1895-1917, Bonnefantenmuseum Maastricht, 2013

Liens externes

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