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L'Homme truqué

L'Homme truqué est un roman court de Maurice Renard, paru initialement en dans la revue Je sais tout. Régulièrement réédité en France au cours des XXe et XXIe siècles, il bénéficie également de nombreuses publications à l'étranger.

L'Homme truqué
Image illustrative de l’article L'Homme truqué
Couverture dessinée par Maurice de Becque du recueil L'Homme truqué paru en 1921 aux éditions G. Crès.

Auteur Maurice Renard
Pays Drapeau de la France France
Genre Science-fiction
Merveilleux scientifique
Éditeur Je sais tout (mensuel)
Date de parution Mars 1921

Maurice Renard raconte, dans ce récit, le retour dans son village natal de Jean Lebris, un soldat ayant perdu la vue durant la guerre de tranchées. Ayant acquis une vision surhumaine à la suite d'une expérience médicale visant à lui rendre la vue, il cherche à cacher son encombrant secret à son entourage.

Écrit au lendemain de la Première Guerre mondiale, le roman met en scène un mutilé de guerre. Il apparaît comme une œuvre pessimiste, tant par son thème — la difficile réadaptation d'un soldat handicapé — que par sa fin tragique. À ce titre, il témoigne du traumatisme subi par la population française au lendemain de la guerre.

En parallèle, Maurice Renard, chef de file du genre littéraire merveilleux-scientifique, cherche avec ce récit d'imagination scientifique à donner matière à réflexion au lecteur. Il pousse ainsi ce dernier à s'interroger sur les progrès scientifiques sur lesquels il offre à l'occasion un regard nuancé, notamment à travers la question du surhomme, mais également sur l'existence des mondes invisibles qui nous environnent.

En 2013, l'écrivain Serge Lehman et le dessinateur Gess revisitent ce classique du genre merveilleux-scientifique dans une bande dessinée homonyme, en transposant le personnage créé par Maurice Renard dans un contexte super-héroïque.

Genèse de l'œuvre

Maurice Renard, chantre du merveilleux scientifique

radiographie d'une main
Grâce à ses électroscopes, Jean Lebris parvient à voir le tissu nerveux des individus de la même manière que les rayons X révèlent le squelette humain. Photographie de la main d'Anna Bertha Ludwig Röntgen prise par son mari Wilhelm Röntgen le .

Maurice Renard est un romancier de la littĂ©rature d'imagination scientifique qui cherche Ă  thĂ©oriser un genre littĂ©raire sous le nom de « roman merveilleux-scientifique Â»[Note 1] pour en favoriser l'Ă©mergence. Auteur des succès Le Docteur Lerne, sous-dieu (1908) et Le PĂ©ril bleu (1911), il assigne dans un article fondateur paru en 1909 des aspirations considĂ©rables au genre littĂ©raire, Ă  savoir donner matière Ă  rĂ©flexion au lecteur par l'application des mĂ©thodes scientifiques sur des Ă©vĂ©nements irrationnels[2]. Au cours du premier quart du XXe siècle, l'Ă©crivain cherche Ă  faire rĂ©flĂ©chir ses lecteurs sur les effets du progrès[3]. Ainsi, Maurice Renard prĂ©conise d'utiliser la science, non plus comme un dĂ©cor Ă  l'instar des romans scientifiques de Jules Verne, mais comme un Ă©lĂ©ment perturbateur qui engendre un phĂ©nomène merveilleux[4].

La guerre suspend ses activités littéraires, puisqu'il est mobilisé entre et [5]. Au lendemain du conflit, ses problèmes financiers le contraignent à s'adonner à une littérature plus populaire. Il produit alors des textes hybrides dans lesquels les intrigues policières et amoureuses prennent le pas sur la dimension merveilleuse-scientifique[6].

Lorsqu'il définit le merveilleux scientifique, Maurice Renard fait explicitement référence aux œuvres de plusieurs romanciers qu'il admire, dont le Franco-Belge J.-H. Rosny aîné et l'Anglais H. G. Wells[7]. Ainsi, le roman[Note 2] L'Homme truqué s'inspire du travail de ces deux auteurs, à savoir les récits Un autre monde de Rosny aîné et Un étrange phénomène de Wells, deux œuvres parues en 1895 qui traitent d'individus handicapés par leur vision fantastique[10]. Outre les œuvres littéraires, il puise sans doute également son inspiration dans l'invention de la radiographie. En effet, en , Wilhelm Röntgen prend les premières photographies de la main de son épouse, sur lesquelles les os apparaissent distinctement entourés du halo plus clair de la chair. Maurice Renard transpose ce procédé vers une vision des phénomènes électriques dont est pourvu le personnage principal, qui parvient à voir une image d'arborescence du tissu nerveux des individus[11].

Un contexte de création marqué par la guerre

Photographie de soldats français qui attendent dans une tranchée.
La guerre des tranchées fut la conséquence de la révolution des armes de plus en plus dévastatrices et meurtrières.

Si le développement rapide de la science et de la technologie à la fin du XIXe siècle a engendré des œuvres optimistes de la part des romanciers de littérature d'imagination scientifique, en parallèle, un certain nombre de romans s'intéressent au danger social que la science peut représenter. La Première Guerre mondiale et le traumatisme induit par les ravages causés par la technologie renforce chez ces romanciers cette méfiance envers la science[12], notamment avec la prolifération des savants fous dans les récits de fiction[13].

Outre ce regard nuancé sur la science et ses potentialités, la figure du soldat transformé par la guerre, que ce soit physiquement ou psychiquement, est un thème qui apparaît dès le début du conflit. Ainsi, J.-H. Rosny aîné, dans son roman L'Énigme de Givreuse paru en 1916, met en scène un soldat blessé de retour du front après avoir été dédoublé en deux copies totalement identiques. Dans ce récit qui porte non pas sur la guerre mais sur ses conséquences, Rosny aîné s'interroge sur la recherche scientifique et ses propres limites[14]. Ce thème, important également chez Maurice Renard, apparaît déjà en 1920 avec la nouvelle La Rumeur dans la montagne qui met en scène un peintre traumatisé par la guerre[15]. L'année suivante, il publie le roman L'Homme truqué qui, à l'instar de L'Énigme de Givreuse, traite d'un soldat de retour chez lui après avoir subi une transformation physique causée par des scientifiques[12].

L'histoire

Résumé

Prologue-Ă©pilogue

Dans les années d'après-guerre, les gendarmes de Belvoux, Mochon et Juliaz, découvrent dans un bois, le cadavre du docteur Bare, abattu d'une balle dans la tête. Les gendarmes se présentent chez la victime et découvrent que son logement a été entièrement fouillé. Ils retrouvent néanmoins un manuscrit écrit par le docteur qui a échappé à la vigilance des malfaiteurs. Ce document forme un récit dont la mort sanglante du docteur n'est que l'épilogue[a 1].

dessin en noir et blanc de mains réglant une montre à gousset.
C'est en remettant sa montre Ă  l'heure que Jean Lebris trahit son secret.
Le geste révélateur

Le manuscrit du docteur Bare débute par ses retrouvailles avec Jean Lebris, jusqu'alors présumé mort pour la France en . Celui-ci raconte au docteur qu'après une bataille durant laquelle il perdit la vue, il fut conduit par des Allemands auprès d'un docteur expérimentant un nouveau traitement ophtalmologique. C'est en profitant du mécontentement de son geôlier qu'il a pu s'échapper et revenir dans son village natal[a 2]. Alors que Jean a regagné le domicile maternel, le docteur Bare l'observe par la fenêtre et assiste à une scène invraisemblable qui le fait douter de la réelle cécité du jeune homme : au dernier coup de midi, celui-ci regarde sa montre et la remet à l'heure[a 3].

L'aventure de Jean Lebris

Quinze jours plus tard, tandis que le docteur ausculte Jean pour sa toux qui empire, il fait la connaissance de la nouvelle locataire de Madame Lebris, une jeune fille du nom de Fanny et est immédiatement séduit. Le docteur finit par apprendre le secret de Jean, lorsqu'il le surprend dans les bois : surpris, le jeune homme se retourne et braque son révolver en direction du docteur caché derrière un buisson. Apprenant qu'il s'agit de son ami le docteur Bare, Jean entreprend alors de lui raconter la vérité[a 4]. Il lui révèle qu'après avoir été blessé à la bataille de Dormans, des soldats allemands l'ont conduit dans une clinique située dans une forêt d'Europe centrale. Devenu aveugle, il est soigné par le docteur Prosope, qui procède à l'ablation de ses yeux et les remplace par de nouveaux. À son réveil de l'opération, Jean parvient à voir devant lui un être de lumière malgré le bandeau sur ses nouveaux yeux[a 5]. Le docteur Prosope lui explique le principe de sa nouvelle vision : pour une personne normale, l'œil est relié au cerveau par le nerf optique, lequel transmet au cerveau les impressions lumineuses que l'œil a reçues. En remplaçant les yeux de Jean par des organes lui permettant de voir l'électricité, des électroscopes, il peut voir le système nerveux des personnes, y compris à travers les murs[a 6]. À la suite de la dispute du docteur Prosope avec son serviteur, celui-ci quitte secrètement la clinique en emmenant Jean avec lui. Il le conduit ainsi jusqu'à Strasbourg d'où Jean peut rejoindre dans un premier temps sa hiérarchie militaire, avant de regagner son village natal[a 7].

Radiographie

Durant les semaines qui suivent l'arrivée de Fanny à Belvoux, la jeune fille et le docteur Bare se rapprochent si bien que ce dernier finit par lui avouer ses sentiments et lui demande sa main. Fanny refuse au motif que la nouvelle briserait le cœur de Jean, chez qui elle devine des sentiments identiques à ceux du docteur. Elle lui répond alors qu'elle acceptera dans deux mois lorsque Jean, très malade, ne sera plus de ce monde[a 8]. Après que Jean a accepté de se faire radiographier par le docteur, l'hospice abritant le laboratoire est la proie d'un incendie. Le docteur Bare soupçonne alors l'intervention de Prosope dans la destruction des preuves des électroscopes de Jean[a 9].

Les derniers jours du phénomène

De plus en plus malade, Jean fait une crise violente accompagnée d'hémoptysie qui le cloue au lit. Durant son repos forcé, le sixième sens de Jean se développe si bien qu'il parvient à distinguer des formes d'électricité insoupçonnées qui se déplacent dans l'air et qui pourraient être une race invisible, constituée exclusivement d'électricité, qui nous environne. Son état ne cessant d'empirer, le jeune homme finit par mourir. Le docteur met alors Fanny au courant des yeux électromagnétiques et lui fait part de son plan pour empêcher que quiconque vole les yeux du cadavre[a 10]. Parti donner des instructions aux maçons pour qu'ils rendent inviolable sa tombe, le docteur laisse Fanny au chevet de Jean avant de la remplacer à la tombée de la nuit. La nuit venue, alors qu'il espère subtiliser les yeux électroscopiques, il découvre qu'ils ont disparu. Au matin, se rendant auprès de Fanny pour lui raconter sa déconvenue, il découvre qu'elle a également disparu et en déduit qu'elle l'a manipulé depuis leur rencontre. Le docteur tente de se rassurer en se disant qu'elle devait quand même l'aimer un peu pour lui avoir permis de rester en vie[a 11].

Personnages principaux

Un homme et une femme sont au chevet d'un homme alité qui porte des lunettes noires.
Le docteur Bare et Fanny Grive au chevet de Jean Lebris. Illustration de Riccardo Salvadori pour la version italienne de 1924 du roman.

Le personnage principal de ce roman est Jean Lebris. Ce soldat, disparu pendant la guerre, réapparaît après le conflit dans son village natal. Rendu aveugle à la suite de l'explosion d'un obus dans les tranchées, il est secouru par une ambulance allemande avant d'être livré à de mystérieux médecins. Il devient ainsi à ses dépens le sujet d'une expérience médicale visant à lui rendre la vue. Ayant recouvré la vue grâce à la pose d'électroscopes lui permettant voir l'électricité, il parvient à prendre la fuite et gagner son village de Belvoux. Se sentant en danger, il cache à son entourage sa vision augmentée[16].

Ce secret est néanmoins découvert par son ami le docteur Bare, qui soigne son état de santé déclinant. Narrateur de l'histoire, il est le confident des révélations de Jean Lebris. Son amour pour la belle Fanny Grive le rend lui aussi aveugle et l'empêche de protéger le secret de son ami. En effet, la jeune femme arrive avec sa mère quelque temps après le retour de Lebris à Belvoux. Devenue très rapidement amie avec Bare et Lebris, elle parvient à manipuler le docteur pour récupérer les électroscopes pour le compte du docteur Prosope. Ce génie de la médecine, de nationalité inconnue, est à l'origine des yeux greffés de Jean Lebris[16]. Mystérieux savant dont les secrets ne sont jamais révélés, il possède une clinique au cœur de l'Europe centrale, où il expérimente ses inventions sur des soldats blessés[Note 3]. Après avoir vu son invention lui échapper, et bien qu'il n'apparaisse que dans les souvenirs de Lebris, son ombre plane durant tout le récit[17].

Accueil critique

Si le roman apparaît rétrospectivement comme une œuvre majeure du genre merveilleux-scientifique — l'essayiste de science-fiction Jacques Van Herp loue en 1956 la force dramatique de l’œuvre de Maurice Renard comme « un long cauchemar lucide » que l'auteur parvient à mener avec maîtrise[18], l'essayiste Pierre Versins admire en 1972 un récit cauchemardesque empreint d'« une poésie visuelle étrange »[19], tandis que les deux essayistes Guy Costes et Joseph Altairac qualifient en 2018 le roman comme « un des textes les plus poignants de Maurice Renard »[15] —, dès sa publication, les critiques contemporains de L'Homme truqué accueillent, dans l'ensemble, favorablement un récit réussi quoique fantaisiste.

La romancière Renée Dunan — également autrice de romans merveilleux-scientifiques — admire la capacité de Maurice Renard à raconter l'histoire d'un homme qui voit un monde inaccessible à ses semblables. En effet, conquise par les qualités littéraires de l'œuvre, elle recommande d'attribuer à l'écrivain le prix Goncourt[20].

Les critiques retrouvent dans L'Homme truqué l'héritage des romans scientifiques de Jules Verne et H. G. Wells.

La puissance d'imagination de Maurice Renard est louée dans le Journal de l'Association médicale mutuelle d'. Le journaliste et docteur Raymond Nogué qualifie le récit de roman scientifique de qualité qui parvient à captiver le lecteur sur les facultés exceptionnelles du héros, malgré un traitement un peu fantaisiste[21].

Cette critique élogieuse est nuancée par Charles Bourdon, collaborateur au périodique Romans-revue : guide de lectures. Dans un article paru le , s'il classe lui-aussi le roman dans la lignée des ouvrages de Jules Verne et de H. G. Wells par la teneur scientifique du récit, même si celui-ci verse dans le fantastique, il déplore néanmoins une « valeur littéraire […] ne dépass[ant] pas sensiblement la moyenne ». Cette revue, dont le rédacteur en chef est l'abbé Bethléem, véritable promoteur de la censure catholique en France[22], reconnaît à Maurice Renard au moins le mérite de produire un récit captivant qui ne choque pas la décence[23].

Enfin, le journaliste Jean de Pierrefeu regrette, quant à lui, que les intentions romanesques de l'écrivain desservent la teneur scientifique du récit. Ainsi, dans un article du Journal des débats politiques et littéraires du , il déplore, qu'outre un manque d'originalité vis-à-vis de H. G. Wells, que la puissance dramatique du roman la fasse verser dans ce qu'il qualifie péjorativement de roman-feuilleton[24].

Les thèmes abordés

L'Homme truquĂ©, une « gueule cassĂ©e Â»

dessin en couleurs de visages mutilés.
Ce roman au ton pessimiste offre un tĂ©moignage contemporain sur le traumatisme moral et physique subi par les soldats survivants, dont les « gueules cassĂ©es Â» en sont le symbole.

Le roman de Maurice Renard traite du retour d'un soldat blessé dans son village natal après la guerre. En effet, Jean Lebris a perdu la vue à la suite de l'explosion d'un obus à quelques mètres de lui. Il subit alors une opération chirurgicale lui permettant de recouvrer la vue.

PubliĂ© en 1921, son personnage apparaĂ®t dans le contexte de l'après-guerre oĂą de nombreux survivants regagnent leur foyer gravement handicapĂ©s par des blessures, notamment au niveau du visage[Note 4]. DĂ©signĂ©s sous l'expression de « gueules cassĂ©es Â», ces soldats deviennent le symbole de la guerre pour tous ceux qui dĂ©noncent ses horreurs[25]. Ils tĂ©moignent Ă©galement du traumatisme causĂ© au moment du retour des soldats des tranchĂ©es auprès de la population civile. Les « gueules cassĂ©es Â» montrent un aspect de la guerre dont la propagande non seulement ne parle pas, mais surtout qu'elle Ă©choue Ă  cacher. Ils deviennent le visage dĂ©figurĂ© du pays meurtri, et leur difformitĂ© les met Ă  l'Ă©cart de la sociĂ©tĂ©. Outre la rĂ©fĂ©rence Ă  la nation blessĂ©e, la figure du soldat dĂ©figurĂ© inspire les romanciers qui en font une mĂ©taphore de l'Europe en reconstruction[12].

Ainsi, après sa blessure sur le champ de bataille, Jean Lebris arrive entre les mains de l'archétype du savant fou : le docteur Prosope, à la nationalité inconnue[26]. Celui-ci lui redonne la vue en remplaçant ses yeux par des électroscopes. En effet, ce savant a mis au point un œil artificiel qui enregistre l'électricité. À cet égard, L'Homme truqué témoigne de cette période d'après-guerre où apparut un besoin sans précédent en France en matière de chirurgie reconstructrice et qui pousse cette dernière à résoudre des cas complexes et à progresser[26].

Un surhomme nĂ© dans les tranchĂ©es : le merveilleux scientifique Ă  l'Ĺ“uvre

La Première Guerre mondiale est un conflit tellement meurtrier qu'elle engendre un vĂ©ritable traumatisme auprès de la population. En effet, c'est dans ce contexte que l'utilisation des termes de « surhomme Â» et de « super-hĂ©ros Â» est de plus en plus frĂ©quente tant en Europe qu'aux États-Unis pour qualifier les hĂ©ros qui se distinguent dans ce conflit hors-norme[26]. Promoteur du genre merveilleux-scientifique, qui ambitionne de donner un point de vue nouveau sur les potentialitĂ©s de la science, Maurice Renard fait une analogie, dans l'intrigue de L'Homme truquĂ©, entre ce regard neuf et la vision surhumaine du personnage[27].

 dessin en noir et blanc d'un homme alité entouré de deux silhouettes.
Pourvu d'électroscopes, Jean Lebris est capable de voir le système nerveux de son entourage.

Ă€ la suite de son opĂ©ration chirurgicale, Jean Lebris gagne une vision extraordinaire, qui lui permet de discerner les choses comme le système nerveux des gens et les sources de chaleur, notamment dans l'obscuritĂ© ou Ă  travers les murs. Ă€ travers le mĂ©decin gĂ©nial Prosope, Maurice Renard propose une explication fantasmagorique pour justifier le sixième sens acquis par Jean Lebris : les Ă©lectroscopes permettent de capter l'Ă©lectricitĂ©, de la mĂŞme manière que des oreilles greffĂ©es Ă  la place des yeux auraient permis de voir les sons[28]. DotĂ© de sa vision hors du commun, Jean Lebris dĂ©crit un environnement qui baigne dans un champ Ă©lectrique, dont la moindre anomalie, la plus petite variation reflète une teinte particulière[9]. Ce don, extrĂŞmement puissant mĂŞme pour ses paupières, l'oblige Ă  porter des lunettes spĂ©ciales qui bloquent sa vision. La greffe d'implants Ă©lectriques, loin d'ĂŞtre une rĂ©paration oculaire, est vĂ©ritablement conçue comme une augmentation transhumaniste. En effet, sa vision augmentĂ©e lui permet mĂŞme d'observer d'Ă©tranges crĂ©atures faites d'Ă©lectricitĂ©, vivant Ă  l'insu du commun des mortels[10], Ă  l'instar des Sarvants, ce peuple d'araignĂ©es invisibles que Maurice Renard met en scène dans son roman de 1911 Le PĂ©ril bleu[15] - [Note 5]. Dans L'Homme truquĂ©, cette forme de vie invisible existe dans l'environnement immĂ©diat des ĂŞtres humains sous forme d'orbes. Le commun des mortels, ne possĂ©dant pas d'organes sensoriels suffisamment sensibles pour les percevoir, ignore l'existence mĂŞme de ces ĂŞtres Ă©lectriques[29].

Cependant, si Jean Lebris est bien un surhomme fabriqué par la guerre, il n'est pas pour autant un super-héros[Note 6]. D'ailleurs, il prend progressivement conscience de son rôle de cobaye, si bien que, refusant son nouveau statut de surhomme, il souhaite regagner son village natal pour mener sa vie d'avant[9]. Ainsi, après avoir échappé au docteur Prosope et rejoint Belvoux, le jeune homme tente de cacher à son entourage sa vision exceptionnelle. Seul son ami, le docteur Bare, découvre la vérité mais, impuissant, ne peut empêcher sa lente mort causée par de graves problèmes de santé.

Outre quelques apparentes similitudes, Jean Lebris ne possède pas les habituelles caractĂ©ristiques des super-hĂ©ros. Tout d'abord, il ne se transforme pas en justicier, ni n'affronte Prosope dans un combat spectaculaire. Il n'a pas non plus de pseudonyme, puisque le nom de « l'Homme truquĂ© Â» est seulement le titre du roman, mais n'est pas rĂ©utilisĂ© dans le corps du texte[17]. Par ailleurs, ce nom, qui signifie la volontĂ© de tromper en dĂ©tournant une chose de sa fonction première, illustre toute l’ambiguĂŻtĂ© de son statut de surhomme[9]. Lebris meurt en l'espace de quelques pages et Bare lui-mĂŞme est assassinĂ© sans parvenir Ă  empĂŞcher les agents de Prosope de rĂ©cupĂ©rer les fameuses prothèses. Sans jamais apparaĂ®tre comme un super-hĂ©ros, Jean Lebris est le hĂ©ros du roman pessimiste oĂą le sens de la justice est totalement absent[17].

Une vision nuancée sur le progrès

dessin en noir et blanc du visage d'un homme portant un calot de chirurgien.
Archétype du savant fou, le docteur Prosope est l'inventeur des électroscopes qui permettent de voir l'électricité.

Avec ce roman court, Maurice Renard, loin de chanter les louanges d'une expérience médicale hors du commun, porte un regard nuancé sur le progrès scientifique. Il illustre l'une des inclinaisons du roman merveilleux-scientifique, c'est-à-dire de mettre en récit la conjecture scientifique afin de proposer au lecteur un autre monde possible[30]. Le personnage principal révèle sa prise de conscience de n'être que le cobaye d'un médecin qui l'a dépouillé de son identité. Son retour dans son village natal n'est qu'une provisoire mise à l'abri avant le retour du docteur Prosope venu protéger le secret de sa formidable invention[28]. Et s'il est l'objet de toutes les attentions du scientifique, c'est uniquement parce qu'il est le seul à avoir révélé des résultats positifs[9]. L'inquiétude engendrée par la nouveauté transhumaniste s'exprime également à travers le personnage du docteur Bare, confident et médecin de Jean Lebris, qui s'étonne lors de l'auscultation, que l'utilisation d'un appareil oculaire fixe ne provoque pas de forte inflammation[31].

Au cours du récit, Jean Lebris révèle que le laboratoire, situé au cœur de l'Europe, est composé d'un personnel issu de nombreuses nationalités différentes, parlant une langue inventée. Maurice Renard décrit ici une société secrète vivant dans une contre-utopie scientifique en marge du monde, qui vise, malgré des méthodes allant du rapt au meurtre, à une amélioration du genre humain[28]. S'il recouvre effectivement la vision, ce n'est pas pour son intérêt personnel, mais bien au service d'une science amorale, pour laquelle il n'apparaît que comme l'instrument d'une puissance occulte dénouée de toute empathie[9].

Procédés narratifs

Dans ses œuvres en général, Maurice Renard combine à la fois le merveilleux, le surnaturel, l'anticipation et l'énigme policière[32]. Ce roman court témoigne également de cette hybridation des genres, dans la mesure où il associe étroitement la dynamique narrative de l'enquête policière et le principe du genre merveilleux-scientifique, qui est l'exploration des conséquences qui découlent des innovations scientifiques[33].

photographie en noir et blanc de six hommes devant une foule au pied d'un escalier située à gauche.
Dans ce roman, Maurice Renard utilise les codes narratifs du roman populaire. Photographie prise en 1926 de quelques personnalités du monde des lettres (de g. à d.) : Eugène Fasquelle, Jules Perrin, Maurice Renard, Georges Lecomte, Louis-Lucien Hubert et Eugène Morel.

L'Homme truquĂ© utilise une structure narrative proche de celle des romans populaires. En effet, elle est construite autour d'une mise en scène identique Ă  celle des romans policiers : le prologue narre la dĂ©couverte par des gendarmes d'un meurtre et d'une lettre Ă©crite par la victime, celle-ci constitue le corps du roman. Ce manuscrit, laissĂ© Ă  la discrĂ©tion des lecteurs, devait en principe accompagner un document scientifique soustrait par les meurtriers, qui est, selon toute vraisemblance, le mobile du meurtre[34]. Maurice Renard utilise ce procĂ©dĂ© du rĂ©cit enchâssĂ© et rĂ©trospectif afin d'annoncer dès le dĂ©but du roman le destin des personnages[16]. Ainsi, après le prologue, le roman prend la forme d'un rĂ©cit narrĂ© Ă  la première personne par le mĂ©decin du personnage principal[35]. Maurice Renard joue ici d'ironie en opposant le prologue, qui Ă©tablit la mort du narrateur et l'excipit du rĂ©cit, dans lequel ce dernier se fĂ©licite d'ĂŞtre encore en vie, Ă©pargnĂ© par l'espionne dont il Ă©tait tombĂ© amoureux[33].

Bien que le rĂ©cit se rattache au genre merveilleux scientifique, par l'explication scientifique d'un mystère d'apparence surnaturelle, il se prĂ©sente avant tout comme un roman policier, dont l'enjeu n'est d'ailleurs pas tant sa rĂ©solution que son dĂ©voilement[16]. Il se construit comme une enquĂŞte Ă  doubles niveaux : d'une part, le rĂ©cit doit Ă©clairer les raisons du meurtre du narrateur, et d'autre part, il se construit Ă  travers l'investigation du docteur qui cherche Ă  percer les secrets de son ami Jean Lebris et de ses extraordinaires facultĂ©s. Maurice Renard utilise le principe des rĂ©vĂ©lations en cascade afin de donner de la consistance au merveilleux et d'inciter, par entraĂ®nement, le lecteur Ă  adhĂ©rer Ă  son propos. Cette stratĂ©gie narrative, qui consiste Ă  amener le lecteur Ă  s'interroger sur les consĂ©quences du progrès scientifique Ă  travers, ce qu'il appelle, « la menace imminente du possible »[36], correspond d'ailleurs tout Ă  fait Ă  son projet littĂ©raire qu'il annonce dans son manifeste de 1909 « Du roman merveilleux-scientifique et de son action sur l'intelligence du progrès Â»[33]. Cet Ă©quilibre entre les aspects comiques, fantastiques, policiers et merveilleux-scientifiques que cherche Ă  Ă©tablir l'auteur, a pour objectif de rendre acceptable pour le lecteur les hypothèses spĂ©culatives du rĂ©cit[37].

Une reprĂ©sentation du merveilleux scientifique : les illustrations de L'Homme truquĂ© 

dessin en noir et blanc d'un tête d'homme aux yeux entièrement blancs.
Jean Lebris alias « l'homme truqué » représenté par Alexandre Rzewuski lors de la première publication du roman en 1921 dans Je sais tout.

« Jean venait d’ouvrir les yeux, et j’étais tout Ă  ma surprise. Ah ! ces yeux !… Qu’on imagine une statue antique animĂ©e ; qu’on se reprĂ©sente une belle tĂŞte de marbre levant ses paupières sur le globe uni de ses yeux sans prunelles… »

— Maurice Renard[a 12]

Dans les premières Ă©ditions du roman, le texte s'accompagne d'illustrations Ă  travers lesquelles les dessinateurs s'interrogent sur la manière de reprĂ©senter un « aveugle qui voit Â». La fusion de l'homme et de l'appareil technologique est dĂ©routante pour ces artistes, qui peinent Ă  reprĂ©senter les mystĂ©rieux Ă©lectroscopes autrement que par le regard vide du hĂ©ros[38]. Ainsi, en , Alexandre Rzewuski, un peintre mondain des AnnĂ©es folles, illustre le roman parue dans la revue Je sais tout en apportant une vĂ©ritable plus-value artistique au rĂ©cit[39]. L'artiste reprĂ©sente les orbites vides de Jean Lebris dans lesquelles se loge un appareil d'une blancheur d'Ă©mail. L'expression du visage et la profondeur des traits suggèrent nĂ©anmoins une clairvoyance chez le jeune homme[40].

lunettes de protection
Alexandre Rzewuski s'inspire des lunettes de protection utilisées par les soldats sur le front pour représenter celles que porte Jean Lebris

Ses paupières étant inefficaces à le protéger de ses visions électromagnétiques, Prosope lui fabrique une paire de lunettes pour permettre à ses yeux de se reposer. Sa représentation fait également l'objet d'une réflexion des dessinateurs. Ainsi, tandis qu'Alexandre Rzewuski s'inspire des masques à gaz et de lunettes de protection utilisés par les soldats sur le front pour lui donner un aspect avant-gardiste, le dessinateur milanais de la version italienne de 1924, Riccardo Salvadori, opte pour des lunettes sans branche qui se fixent directement sur ses yeux[38].

Lors de la sortie du recueil en librairie, Louis Bailly en illustre la couverture. Il représente Jean Lebris tenant une canne d'aveugle au milieu d'orbes lumineux flottant autour de lui. Ces cercles pourraient être inspirés à la fois des photographies du docteur Hippolyte Baraduc qui cherche à révéler par l'image la prétendue force odique dégagée par les êtres vivants, que par les recherches des physiologistes dans les années 1880 sur la vision subjective, c'est-à-dire sur la capacité des individus à percevoir des phénomènes lumineux qui n'existent pas en réalité. Au cas particulier, les bulles colorées dessinées par Louis Bailly s'apparenteraient à un phénomène de sensation subjective de la lumière, telle que la persistance rétinienne ou la production d'image lumineuse lors de choc sur la rétine. Cependant, hormis sur la couverture, Louis Bailly ne représente pas la vision extraordinaire du héros dans ses illustrations intérieures[40].

Éditions françaises et diffusion à l'étranger

Publication française

Le succès de L'Homme truqué lui permet d'être publié à trois reprises en l'espace de deux ans. Tout d'abord, Maurice Renard fait paraître son roman dans la revue dirigée par Pierre Lafitte, Je sais tout no 183 du . Ce texte est illustré par les dessins d'Alexandre Rzewuski. La même année, il est publié en format relié, avec deux autres nouvelles de l'auteur, aux Éditions Georges Crès. Paru dans la « Collection littéraire des romans d'aventures » sous le titre L'Homme truqué, suivi de Château hanté et de La Rumeur dans la montagne, Maurice de Becque en assure la couverture. Pierre Laffite édite finalement le roman en 1923 en format relié dans sa collection « Idéal-Bibliothèque » no 16, dont il s'attache les services de Louis Bailly pour la couverture et les illustrations intérieures[41].

En 1958, les Éditions Tallandier Ă©dite le roman dans le recueil L'Homme truquĂ©, suivi de Un homme chez les microbes[42], tandis que les Éditions Robert Laffont le publie en 1989 dans sa collection « Bouquins Â» aux cĂ´tĂ©s de nombreux autres rĂ©cits de l'Ă©crivain dans le recueil Maurice Renard, Romans et contes fantastiques. Enfin, le roman — tombĂ© dans le domaine public en 2010 — paraĂ®t aux Éditions L'Arbre vengeur en 2014[41].

Diffusion en langue étrangère

couverture en couleurs représentant un visage de femme avec le titre L'uomo truccato.
L'Homme truqué s'exporte à l'étranger. Ici dans la revue italienne Il romanzo mensile en 1924 des éditions Corriere della Sera.

Au cours du XXe siècle, L'Homme truqué fut traduit dans quelques langues pour être diffusé hors de la France. Ainsi, le roman fut rapidement traduit en italien sous le titre L'uomo truccato et paru en 1924 dans le périodique Il Romanzo Mensile. Le dessinateur Riccardo Salvadori fut chargé d'illustrer le récit[43].

Une version espagnole, El enigma de los ojos misteriosos, parait en 1935 dans la revue EmociĂłn aux no 51 et no 52 et est illustrĂ©e par Alfonso Tirado. C'est Ă©galement dans une revue, que le roman fut traduit par Ion Hobana en roumain : Omul trucat parait en 1968. Après cette publication aux no 336, no 337 et no 338 de Povestiri Č™tiinČ›ifico-fantastice, elle fut de nouveau rĂ©Ă©ditĂ©e chez Labirint en 1991[44].

Alors qu'une version russe, Taïna iego glaz, illustrée par D.S. Lebedikhin, est publiée par les éditions Start en 1991, le roman est enfin traduit en langue anglaise en 2010 par Brian Stableford sous le titre The Doctored Man. Publiée chez Black Coat Press, il est illustré par Gilles Francescano[44].

Adaptations

Radio

Le roman est adapté pour la première fois à la radio en 1981 par Marguerite Cassan. Réalisé par Claude Roland-Manuel comme un feuilleton radiophonique en cinq épisodes, l'enregistrement est diffusé sur France Culture le [45].

Bande dessinée

En 2013, Serge Lehman rĂ©alise, avec le dessinateur Gess, une adaptation libre de cette histoire dans une bande dessinĂ©e du mĂŞme nom. Cette Ĺ“uvre est intĂ©grĂ©e Ă  l'univers de La Brigade chimĂ©rique, une sĂ©rie de bande dessinĂ©e publiĂ©e par les deux auteurs entre 2009 et 2010, qui explore la disparition des surhommes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, l'histoire de cet « homme truquĂ© Â» est revisitĂ©e et rendue plus optimiste que l'originale, puisqu'il est expliquĂ© que Maurice Renard aurait menti pour protĂ©ger l'existence du vrai Jean Lebris. TransposĂ© dans un contexte super-hĂ©roĂŻque, Lebris apparaĂ®t aux cĂ´tĂ©s de son crĂ©ateur Maurice Renard — qui est prĂ©sentĂ© comme son biographe officiel — et de nombreux autres hĂ©ros de fiction de la littĂ©rature populaire du dĂ©but du XXe siècle[17]. En 2022, Serge Lehman rĂ©utilise Ă  nouveau le personnage de Jean Lebris pour de nouvelles aventures. Il y raconte que rĂ©fugiĂ© aux États-Unis Ă  la veille de la Seconde Guerre mondiale, il entame une carrière de super-hĂ©ros — dont une aventure fut mĂŞme illustrĂ©e par Jack Kirby —, avant de faire son retour en France en 2021 pour y intĂ©grer la nouvelle Brigade chimĂ©rique[46].

Notes et références

Notes

  1. Il s'approprie en 1909 l'expression « merveilleux scientifique Â», utilisĂ©e par les critiques pour dĂ©signer les romans scientifiques dans leur ensemble, Ă  laquelle il rajoute un trait d'union. Cet ajout typographique a Ă©galement pour consĂ©quence de transformer l'expression en adjectif[1].
  2. Ce roman court est quelquefois qualifié de nouvelle[8] - [9].
  3. Jean Lebris détecte, grâce à sa vision augmentée, onze autres patients présents dans la clinique du docteur Prosope[17].
  4. Parmi les blessés français de la Première Guerre mondiale, 14 % ont été touchés au visage[25].
  5. Dans son adaptation du roman en bande dessinée, Serge Lehman mêle d'ailleurs la race des Sarvants aux menaces qu'affronte Jean Lebris.
  6. Le protagoniste de L'Homme truqué évoque néanmoins, à bien des égards, le personnage de Daredevil, un super-héros américain, créé par Stan Lee et Bill Everett en avril 1964, qui voit ses sens devenir très aiguisés après être devenu aveugle[17].

Références

Édition originale
  1. Renard 1921, I - Épilogue, p. 315-321.
  2. Renard 1921, II – Mort au champ d'honneur, p. 321-325.
  3. Renard 1921, III – Le geste révélateur, p. 325-328.
  4. Renard 1921, IV – L'adorable Fanny, p. 328-332.
  5. Renard 1921, V – L'aventure de Jean Lebris, p. 333-338.
  6. Renard 1921, VI – La merveille, p. 338-342.
  7. Renard 1921, VII – L'évasion de l'homme truqué, p. 343-346.
  8. Renard 1921, VIII – Gymkhana, p. 347-350.
  9. Renard 1921, IX – Radiographie, p. 350-353.
  10. Renard 1921, X – Les derniers jours du phénomène, p. 353-357.
  11. Renard 1921, XI – L'exploit, p. 357-360.
  12. Renard 1921, II – Mort au champ d'honneur, p. 324.
Sources secondaires
  1. Émilie Pézard, « Défense et illustration d’un genre. Le merveilleux scientifique défini par Maurice Renard (1909-1928) », ReS Futurae, vol. 11,‎ , § 12 (DOI https://doi.org/10.4000/resf.1383, lire en ligne).
  2. Bréan 2018, § 1.
  3. Bréan 2018, § 21.
  4. Fleur Hopkins, « Le merveilleux scientifique : une Atlantide littéraire », sur Le blog Gallica,
  5. Jean Cabanel, « Maurice Renard », Triptyque, no 24,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  6. Fleur Hopkins, « Écrire un « conte à structure savante » : apparition, métamorphoses et déclin du récit merveilleux-scientifique dans l’œuvre de Maurice Renard (1909-1931) », ReS Futurae, vol. 11,‎ , § 43 (DOI https://doi.org/10.4000/resf.1296, lire en ligne)
  7. Fleur Hopkins, « Généalogie et postérité du genre merveilleux-scientifique (1875-2017) : apparitions, déformations et complexités d'une expression », dans Jean-Guillaume Lanuque (dir.), Dimension Merveilleux scientifique 4, Encino (Calif.), Black Coat Press, coll. « Rivière Blanche », (ISBN 978-1-61227-749-3), p. 257
  8. Gouanvic 1994, p. 102.
  9. Boutel.
  10. Evans 2018, § 15.
  11. Goffette 2017, p. 9.
  12. Hummel 2018, p. 81.
  13. Roger Musnik, « De Jules Verne à Maurice Renard : les précurseurs », sur Le blog Gallica,
  14. Costes et Altairac 2018, p. 1818.
  15. Costes et Altairac 2018, p. 1715.
  16. Hummel 2018, p. 85.
  17. Fournier 2014, p. 91.
  18. Jacques Van Herp, « Maurice Renard, scribe de miracles », Fiction, OPTA, no 28,‎ , p. 109
  19. Versins 1984, p. 735.
  20. Renée Dunan, « Prix littéraires », La Pensée française, no 15,‎ , p. 11 (lire en ligne).
  21. Raymond Nogué, « Revue bibliographique », Journal de l'Association médicale mutuelle,‎ , p. 210 (lire en ligne)
  22. Cyril Piroux, « Aux Abois de Tristan Bernard. Genèse d’une écriture de l’absurde », Fabula,‎ , § 34 (lire en ligne)
  23. Charles Bourdon, « Les Romans », Romans-revue : guide de lectures,‎ , p. 366-367 (lire en ligne)
  24. Jean de Pierrefeu, « Romans d'imaginations, romans scientifiques », Journal des débats politiques et littéraires,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  25. François Cochet, La Première Guerre mondiale : Dates, thèmes, noms, Paris, Studyrama, 2001, p. 88.
  26. Fournier 2014, p. 90.
  27. Hopkins 2019, p. 251.
  28. Hummel 2018, p. 86.
  29. Hopkins 2019, p. 261.
  30. Hummel 2018, p. 87.
  31. Hopkins 2019, p. 260.
  32. Jean-Baptiste Baronian, Panorama de la littérature fantastique de langue française, Paris, Stock, , 333 p. (ISBN 978-2-234-00902-8), p. 176.
  33. Bréan 2018, § 17.
  34. Hummel 2018, p. 84.
  35. Evans 2018, § 16.
  36. Maurice Renard, « Du roman merveilleux-scientifique et de son action sur l'intelligence du progrès », Le Spectateur, no 6,‎ , § 14 (lire en ligne).
  37. Bréan 2018, § 20.
  38. Hopkins 2019, p. 263.
  39. Delphine Gleizes, « « Ceci n’est point un titre inventé à plaisir… » », COnTEXTES,‎ , § 31 (lire en ligne).
  40. Hopkins 2019, p. 262.
  41. Costes et Altairac 2018, p. 1717.
  42. « Notice bibliographique de L'Homme truqué, suivi de : Un Homme chez les microbes », sur Bibliothèque nationale de France.
  43. Fleur Hopkins, « Le merveilleux scientifique dans le paysage littéraire français », sur Le blog Gallica,
  44. (en) « Title:L'homme truqué », sur The Internet Speculative Fiction Database (consulté le ).
  45. « Notice BnF n°FRBNF40898255 », sur BnF – Catalogue général (consulté le )
  46. Nicolas Martin (Intervieweur), Serge Lehman et Stéphane De Caneva, « La brigade chimérique : nos héros ont du talent », La Méthode scientifique, sur France Culture,

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Luc Boutel, « L'Homme truquĂ© », sur Sur l'autre face du monde. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Simon BrĂ©an, « L'Ă©criture de Maurice Renard, en tension entre extrapolation scientifique et figuration littĂ©raire », ReS Futurae, no 11,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Costes et Joseph Altairac (prĂ©f. GĂ©rard Klein), RĂ©trofictions : encyclopĂ©die de la conjecture romanesque rationnelle francophone, de Rabelais Ă  Barjavel, 1532-1951, t. 1 : lettres A Ă  L, t. 2 : lettres M Ă  Z, Amiens / Paris, Encrage / Les Belles Lettres, coll. « Interface » (no 5), , 2458 p. (ISBN 978-2-251-44851-0). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Arthur B. Evans (trad. Julien Jaegly), « La science-fiction fantastique de Maurice Renard », ReS Futurae, no 11,‎ (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Xavier Fournier, Super-hĂ©ros. Une histoire française, Paris, HuginnMuninn, , 240 p. (ISBN 978-2-36480-127-1). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • JĂ©rĂ´me Goffette, Deux Ă©tudes du corps dans la science-fiction, Books on Demand, , 44 p. (ISBN 978-2-322-13815-9, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-Marc Gouanvic, La science-fiction française au XXe siècle (1900-1968) : essai de socio-poĂ©tique d'un genre en Ă©mergence, Amsterdam, Rodopi, coll. « Faux titre : Ă©tudes de langue et littĂ©rature françaises » (no 91), , 292 p. (ISBN 978-90-5183-775-9, lire en ligne).
  • Fleur Hopkins, « Un homme hypermĂ©diatique : des cas d'hypervision dans l'imaginaire merveilleux-scientifique », dans JĂ©rĂ´me Goffette, Science-fiction, prothèses et cyborgs, Books on Demand, (ISBN 978-2-32218-849-9, lire en ligne), p. 251-270. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • ClĂ©ment Hummel, « Les Gueules cassĂ©es du merveilleux scientifique : L'Énigme de Givreuse de J.-H. Rosny aĂ®nĂ© et L'Homme truquĂ© de Maurice Renard », Galaxies, nos 56/98,‎ , p. 81-87 (ISBN 978-2-37625-060-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Pierre Versins, EncyclopĂ©die de l'utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction, Lausanne, L'Ă‚ge d'Homme, (1re Ă©d. 1972), 1042 p. (ISBN 978-2-8251-2965-4). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Article connexe

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