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Kinuajuak Asivak

Kinuajuak Asivak[1], en anglais Kenojuak Ashevak, (nĂ©e le Ă  Ikirasaq, sur la cĂŽte sud de l’üle de Baffin – morte le Ă  Kinngait, au Nunavut[2]) est une artiste inuite canadienne internationalement reconnue. Son succĂšs lui a valu de nombreuses rĂ©compenses et plusieurs distinctions [3]. Elle fait figure de pionniĂšre dans l’art inuit moderne.

Kinuajuak Asivak
Kinuajuak Asivak en 1997.
Naissance
DĂ©cĂšs
Autres noms
ᑭᓄᐊá”Șᐊ ᐊᓯᕙ, Kenojuak Ashevak
Nationalité
Activités
Sculptrice, graveuse, dessinatrice de timbres, artiste
Partenaire
Paul Machnik (d)
Mouvement
Distinction
ƒuvres principales

Biographie

Elle grandit selon un mode de vie traditionnel, se dĂ©plaçant d'un camp Ă  l'autre dans le sud de l'Île de Baffin et dans l'est de l'Arctique canadien.

À 19 ans, elle se marie avec Jonniebo Asivak, un chasseur local[4].

Entre 1952 et 1955, elle est hospitalisĂ©e Ă  QuĂ©bec pour cause de tuberculose. Au cours de cette pĂ©riode, elle apprend Ă  fabriquer des poupĂ©es et des perles aux cĂŽtĂ©s d’Harold Pfeiffer ; ce qui lui permet de rompre l’ennui tout en gagnant un peu d’argent[5].

Par la suite, au milieu des annĂ©es 1950, ses appliquĂ©s sur peau de phoque attirent l’attention de James Houston, chargĂ© par le gouvernement de promouvoir l’art du nord pour la vente vers le sud du Canada et Ă  l’étranger. Il incite Kinuajuak Asivak Ă  expĂ©rimenter le dessin ainsi que la sculpture. Son travail artistique lui permet de gĂ©nĂ©rer de nouveaux revenus, en dehors de la chasse[6].

En 1966, elle renonce Ă  sa vie semi-nomade en venant s’installer Ă  Cape Dorset, afin que ses enfants puissent ĂȘtre scolarisĂ©s. Elle prend part aux activitĂ©s du nouvel atelier de gravure, installĂ© dans le village afin de dĂ©velopper le marchĂ© de l’art inuit [7].

Ses premiĂšres Ɠuvres sont prĂ©sentĂ©es dans le cadre des Collections d'art graphique de Cape Dorset, et lancent sa carriĂšre tant nationale qu'internationale. Reconnue comme une pionniĂšre de la gravure Ă  Cape Dorset[8], remarquĂ©e par ses reprĂ©sentations stylisĂ©es d'oiseaux, sa vie et son travail feront l'objet d'un film KĂ©nojouak, artiste esquimau (1961)[9], produit par l'Office national du film du Canada et rĂ©alisĂ© par John Feeney, et d'un livre intitulĂ© Graphic Arts of the Inuits : Kenojuak, publiĂ© en 1981. Elle devient membre de l'AcadĂ©mie royale des arts du Canada en 1974 et de l'Ordre du Canada en 1982. Son nom figure sur l'AllĂ©e des cĂ©lĂ©britĂ©s canadiennes. Elle reçoit en 2008, le Prix du Gouverneur gĂ©nĂ©ral en arts visuels et en arts mĂ©diatiques[10].

Kinuajuak Asivak est l'auteure d'une piĂšce de monnaie commĂ©morative Ă©mise en 1999, oĂč son nom apparait sous la forme ᑭᓄᐊá”Șᐊ. C'est la premiĂšre fois que l'inuktitut est inscrit sur de la monnaie en circulation.

Le , la compagnie Google rend hommage Ă  l'artiste en modifiant temporairement le logo qui apparaĂźt sur la page d'accueil de son moteur de recherche au Canada[11].

Style

Kinuajuak Asivak s’inspire de ses observations de la nature auxquelles se mĂȘle son imagination[12]. En rĂ©sulte des dessins captivants, reprĂ©sentant des crĂ©atures fantastiques – souvent des oiseaux – dans lesquels elle use d’effets de symĂ©trie et de dĂ©ploiement [4]. Les motifs sont prĂ©textes Ă  des recherches sur la ligne, la forme et la couleur[13]. Elle ne passe que rarement par des esquisses prĂ©liminaires[14] : elle prĂ©fĂšre rĂ©aliser son dessin directement, en grande partie sans lever le crayon[13].

ƒuvres

L'une de ses Ɠuvres les plus cĂ©lĂšbres[14] est son dessin The Enchanted Owl (1960), qui sera reproduit sur un timbre de la SociĂ©tĂ© canadienne des Postes en 1970 pour cĂ©lĂ©brer le centenaire des Territoires du Nord-Ouest. Puis, en 1993, c’est son dessin The Owl (1969) qui figure sur un timbre de 86 cents[3].

Au cours de sa carriÚre, elle a répondu à de nombreuses commandes. Ainsi, le vitrail présenté ci-dessous est réalisé pour la chapelle du collÚge Appleby à Oakville en Ontario. Il est dédié au révérend Andrew Atagotaaluk en 2004.

Musées et collections publiques

FenĂȘtre de la chapelle John Bell de l'Appleby College Ă  Oakville (Ontario) prĂšs de Toronto (Canada).
  • Carleton University Art Gallery
  • MacKenzie Art Gallery
  • McMichael Canadian Art Collection
  • Morris and Helen Belkin Art Gallery
  • MusĂ©e des beaux-arts de l'Ontario
  • MusĂ©e des beaux-arts du Canada
  • MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec[15]
  • UBC Museum of Anthropology
  • Vancouver Art Gallery

Distinctions

Notes et références

  1. Le RĂ©pertoire historique des toponymes de la Ville de MontrĂ©al prĂ©cise que son nom s'Ă©crivait ᑭᓄᐊá”Șᐊ ᐊᓯᕙ en inuktitut et qu'il est prĂ©fĂ©rable de le transposer en Kinuajuak Asivak en français : « Bien qu’on orthographie son nom Kenojuak Ashevak en anglais, on prĂ©fĂšre Ă©crire Kinuajuak Asivak en français, graphie plus proche de la translittĂ©ration de sa signature, ᑭᓄᐊá”Șᐊ ᐊᓯᕙ, prĂ©sente sur l’étoile de l’AllĂ©e des cĂ©lĂ©britĂ©s canadiennes qui lui est dĂ©diĂ©e. » (RĂ©pertoire historique des toponymes, entrĂ©e « * Asivak, Kinuajuak »). Notons aussi que son nom Ă©tait transposĂ© en KĂ©nojouak dans le titre du film KĂ©nojouak, artiste esquimau de John Feeney (1964).
  2. « L'artiste inuite Kinuajuak Asivak meurt Ă  85 ans », sur journalmetro.com, le 8 janvier 2013.
  3. (en-US) « Kenojuak Ashevak », sur DORSET FINE ARTS (consulté le )
  4. Ifri, Philippe., Mercier, Michel (1947-....)., Maille, Pierre (1947-....). et Etablissement public de coopération culturelle Chemins du patrimoine en FinistÚre., Grand Nord, Grand Sud : artistes inuit et aborigÚnes, Quimper, Editions Palantines, , 174 p. (ISBN 978-2-35678-034-8 et 2356780343, OCLC 690471302, lire en ligne)
  5. Bathory, Laakkuluk Williamson, 1979-, Curley, Koomuatuk, 1984-, Partridge, Taqralik, et Piirainen, Jocelyn,, Tunirrusiangit : Kenojuak Ashevak and Tim Pitsiulak, , 160 p. (ISBN 978-1-77310-091-3, 1773100912 et 9781988788029, OCLC 1047695496, lire en ligne)
  6. « Femmes Ă  l‘honneur: Leurs rĂ©alisations. Kenojuak Ashevak », (consultĂ© le )
  7. (en) « Kenojuak Ashevak | Inuit artist », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  8. Guide : Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal, éd. Musée des beaux-arts de Montréal, , 2e éd. (1re éd. 2003), 342 p. (ISBN 978-2-89192-312-5), p. 233
  9. « Kénojouak, artiste esquimau », sur ONF.ca (consulté le )
  10. « Prix du Gouverneur général - gagnants », sur pggavam.conseildesarts.ca (consulté le )
  11. Kinuajuak Asivak: qui est-elle?, sur technet.ameriquebec.net, 3 octobre 2014.
  12. Bernard Schwartz, Jeanne C. Pond, Susan Hood et Penny Selle, « Instructional Resources: Animals in Art », Art Education, vol. 41, no 1,‎ , p. 25 (DOI 10.2307/3194132, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) Marina Jimenez, « Art is my job and my love », The Globe and Mail,‎
  14. Kinuajuak Asivak, sur encyclopediecanadienne.ca, 15 janvier 2016.
  15. « Kenojuak Ashevak | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )

Liens externes

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