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Kino Montréal

Kino MontrĂ©al (anciennement connu sous le nom Kino 00) est un organisme culturel Ă  but non lucratif fondĂ© Ă  MontrĂ©al en 2001 par un groupe d'Ă©tudiants en cinĂ©ma[1]. Cellule mĂšre d'un mouvement qui s'est Ă©tendu Ă  l'international, Kino cherche initialement Ă  dĂ©fier l’inertie du systĂšme de production et de diffusion des films[2] - [3]. Suivant le slogan « Faites bien avec rien, faites mieux avec peu, faites-le maintenant », son mandat est double : donner Ă  chacun l’occasion d’entreprendre une dĂ©marche artistique de cinĂ©ma dans la plus grande spontanĂ©itĂ© possible et ainsi acquĂ©rir de l'expĂ©rience, sans avoir Ă  dĂ©pendre des infrastructures publiques ou privĂ©es[4] - [5].

Kino Montréal
Faites bien avec rien, faites mieux avec peu, faites-le maintenant
Histoire
Fondation
Organisation
Fondateurs
Christian Laurence (d), Jéricho Jeudy (d), Stéphane Lafleur, Eza Paventi (d)
Site web

Historique

Des projections mensuelles itinérantes...

Le terme Kino, aussi bien en allemand qu'en russe, et plusieurs autres langues slaves, dĂ©signe le cinĂ©ma[6]. Il provient Ă©galement du grec kĂ­nĂȘsis, qui signifie « mouvement Â»[7]. Le collectif de trente jeunes cinĂ©astes, majoritairement issus de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al (UQAM), est fondĂ© en fĂ©vrier 1999 par Christian Laurence, Eza Paventi, StĂ©phane Lafleur et JĂ©richo Jeudy, avant de se constituer en une association Ă  but non lucratif en fĂ©vrier 2002[1] - [8]. À l'instar du Grand thĂ©Ăątre Ă©motif du QuĂ©bec, initiĂ© par Louis Champagne, StĂ©phane CrĂȘte et Gabriel Sabourin, qui conçoit, produit et interprĂšte douze spectacles diffĂ©rents en autant de mois, le collectif se donne comme dĂ©fi de rĂ©aliser et de prĂ©senter un court mĂ©trage Ă  chaque mois jusqu'au bug de l'an 2000[9] - [10].

Le bug n'aura jamais lieu et les délais de production s'assouplissent dÚs la deuxiÚme année, mais les membres de Kino, également appelés kinoïtes, continuent de « jouer » au cinéma en réalisant et en soumettant leurs courts métrages au public dans des espaces à chaque fois différents, divulgués quelques jours à l'avance (taverne, loft, aréna, etc.)[11]. Comme lors des tournois de la Ligue nationale d'improvisation (LNI), l'auditoire peut alors imposer des « blùmes » aux réalisateurs qui ne respectent pas les échéances en les contraignant à réaliser une comédie musicale, un film d'hiver en plein été, ou encore, à inclure des Tortues Ninja dans leur prochain court métrage[12] - [13].

Aux Kino Kabarets

Le dĂ©fi prend de l'ampleur tandis que le regroupement Kino rassemble un nombre croissant de kinoĂŻtes, soit des rĂ©alisateurs, mais aussi des directeurs photo, des preneurs de son, des comĂ©diens ou des directeurs artistiques[2]. DĂ©sormais, les projections annuelles se dĂ©roulent dans des lieux consacrĂ©s au spectacle et font rĂ©guliĂšrement salle comble (CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise, ThĂ©Ăątre Plaza, Ex-Centris...)[14]. Pour Kino, la dĂ©mocratisation des outils de production et de diffusion (camĂ©ra numĂ©rique, format digital vidĂ©o et ordinateurs portables) reprĂ©sente non seulement un potentiel de crĂ©ation et de libertĂ© artistique, mais une façon de dynamiser le rapport entre le crĂ©ateur, son Ɠuvre et le spectateur[5] - [15].

DĂšs 2001, Ă  la suite d'un dĂ©fi lancĂ© par Luc Bourdon, directeur gĂ©nĂ©ral et artistique de ce qui deviendra le Festival du nouveau cinĂ©ma (FNC), le Kino Kabaret est crĂ©Ă©, permettant aux artisans de se rassembler et d'expĂ©rimenter de nouvelles avenues de crĂ©ation, mais aussi Ă  Kino de se faire connaĂźtre et de se multiplier Ă  l'Ă©tranger[16] - [17]. Pendant toute la durĂ©e d'un festival (Les Rendez-vous QuĂ©bec CinĂ©ma, le Festival Regard, le Festival du cinĂ©ma international en Abitibi-TĂ©miscamingue, le Festival Spasm ou Fantasia), des kinoĂŻtes en rĂ©sidence provenant se rĂ©unissent et rĂ©alisent des courts mĂ©trages en 24, 48 ou 72 heures[12]. Jennifer Alleyn dĂ©crit cet happening crĂ©atif ainsi : « Les jours pairs, Ă  9h du matin, ils se rĂ©unissent [...] pour former les Ă©quipes. [...] Quelques minutes plus tard, c'est parti : les capteurs d'images se dispersent dans la ville. En soirĂ©e, tout le monde rentre au bercail et la numĂ©risation commence. Certains passeront la nuit Ă  monter, d'autres dormiront sur les sofas du coin lounge de ce qui ressemble Ă©trangement Ă  la Factory d'Andy Warhol. [...] Quand le temps est Ă©coulĂ©, une boĂźte de carton reçoit les Ɠuvres encore chaudes et tous dĂ©collent en taxi pour assister Ă  la projection »[18].

Structure institutionnelle

Financement

Kino MontrĂ©al Ă©tant entiĂšrement destinĂ© Ă  la production et Ă  la diffusion du microcinĂ©ma, les Ă©vĂšnements et les festivals dans lesquels il s'intĂšgre servent Ă  en faire la promotion, assurant ainsi autant la mise en rĂ©seau des diffĂ©rentes cellules que la perpĂ©tuation de l'Ăąme festive de Kino[14]. En 2008, Kino MontrĂ©al compte sur un budget annuel oscillant entre 80 000 $ Ă  100 000 $ dont la moitiĂ© provient de fonds privĂ©s. Autrement dit, grĂące aux Ă©vĂšnements annuels que sont les soirĂ©es VIP et les Galas Kino, l'organisme s'est constituĂ© un rĂ©seau de mĂ©cĂšnes lui permettant de maintenir ses activitĂ©s courantes[10].

Inaugurée en 2002, la soirée Kino VIP est un évÚnement bénéfice annuel qui permet à Kino Montréal de poursuivre ses activités et notamment, de rembourser une partie des frais de la tournée européenne[19]. Philippe Falardeau, James Hyndman et Rafaël Ouellet figurent parmi les porte-paroles de cette activité de levée de fonds.

Le Gala Kino est l'Ă©vĂ©nement annuel de financement de Kino MontrĂ©al. Le financement s'effectue par la vente de billets individuels et de rĂ©servations de tables corporatives. Le Gala Kino est un gala oĂč plus de 400 personnes issues de l'industrie du cinĂ©ma, de la tĂ©lĂ©vision et des mĂ©dias numĂ©riques sont invitĂ©es. Il s'agit d'une activitĂ© de rĂ©seautage qui permet aux participants de rencontrer diffĂ©rents acteurs du milieu du cinĂ©ma, de dĂ©couvrir des rĂ©alisateurs et de visualiser leurs derniĂšres crĂ©ations.

Équipe

Isabelle Giroux (porte-parole), JĂ©richo Jeudy (cofondateur), Alice BĂ©dard (programmatrice des projections mensuelles) et Christian Laurence (cofondateur)
  • Christian Laurence : direction artistique, 2001-2007
  • JĂ©richo Jeudy : direction artistique, 2001-2008
  • Julie Messier : direction gĂ©nĂ©rale, 2004-2006
  • François Jacob : direction artistique, 2008-2013
  • GeneviĂšve-Isabelle Racine : direction gĂ©nĂ©rale, 2006-2007
  • François Toussaint : direction gĂ©nĂ©rale, 2007-2013[10]
  • Olivier Gilbert : direction artistique, 2007-2011[20]
  • Olivier Godin : direction artistique ...-2011
  • Charles-Louis Thibault : direction artistique, ...-2011
  • Jules Saulnier : direction artistique, 2007-2012[21]
  • Marie-Ève Lavoie : direction gĂ©nĂ©rale, 2012-2015[8]
  • Chantale Lacoste : direction gĂ©nĂ©rale, 2015-2019
  • Isabelle Giroux : direction artistique, 2015-...
  • David Émond-Ferrat : direction artistique, 2015-...
  • Benoit Rodrigue : direction artistique, 2016-2017
  • Jarrett Mann : direction artistique et gĂ©nĂ©rale par intĂ©rim, 2017-2018 - direction gĂ©nĂ©rale, 2020-...
  • RĂ©mi FrĂ©chette et Jesse Malcome Sweet, codirection artistique, 2013-...

Artistes liés à Kino Montréal

Lieux de diffusion

Distinctions

RĂ©compense

Nomination

  • 2008 : 24e Grand Prix du Conseil des arts de MontrĂ©al[33]

Références

  1. Jean, Marcel, Le dictionnaire du cinéma québécois, Montréal, Boréal, , p. 385-386
  2. Bruno Dequen, « Kino : Une nouvelle maniĂšre de faire du cinĂ©ma ? Entretien avec Christian Laurence », Nouvelles vues sur le cinĂ©ma quĂ©bĂ©cois, no 1,‎ , p. 115-121
  3. Hogan, Michael, « Silence, on court ! : complĂštement Kino ! », SĂ©quences, no 230,‎ , p. 34–35 (lire en ligne)
  4. Tardif, Dominique, « Les 20 ans de Kino : Ă  quoi je joue? Je joue au cinĂ©ma. », Le Devoir,‎
  5. IsmaĂ«l Houdassine, I. (2006). Kino Made in QuĂ©bec : « Tant qu’on reste libre de rĂ©aliser ce qui nous passe par la tĂȘte, Kino n’aura pas Ă  craindre pour son avenir... ». SĂ©quences, (243), 27–27., « Kino Made in QuĂ©bec : « Tant qu’on reste libre de rĂ©aliser ce qui nous passe par la tĂȘte, Kino n’aura pas Ă  craindre pour son avenir... » », SĂ©quences, no 243,‎ , p. 27 (ISSN 1923-5100, lire en ligne)
  6. Laurent Mannoni, « Lexique », LibĂ©ration, Paris, SARL LibĂ©ration, no 4306 « Lexique »,‎ 22 mars 1995 (cĂ©lĂ©bration du 22 mars 1895, annĂ©e française de l’invention du cinĂ©ma), p. 3
  7. Yves Rousseau, « Kino, l'enfance de l'art », 24 images,‎ , p. 68-69
  8. Manon Dumais, « Marie-Ève Lavoie et Eza Paventi : passion Kino », Le Devoir,‎ , B7
  9. Manon Dumais, « GĂ©nĂ©ration Kino », Voir,‎ , p. 31
  10. Anabelle Nicoud, « Kino sort de la marge », La Presse,‎ , K10 (lire en ligne)
  11. Mario Bonenfant, « Kino '00 », SĂ©quences, no 205,‎ , p. 16 (ISSN 1923-5100, lire en ligne)
  12. Marie-Christine Blais, « Court toujours », La Presse,‎ , p. C2
  13. Lavoie, AndrĂ©, 1966- et QuĂ©bec (Province). MinistĂšre de l'Ă©ducation., Compilation de courts mĂ©trages quĂ©bĂ©cois : cahier d'accompagnement, MinistĂšre de l'Éducation, (ISBN 2-550-41122-6 et 978-2-550-41122-2, OCLC 154110375, lire en ligne)
  14. Laurent Simon, « Underground, upperground et middle-ground : les collectifs crĂ©atifs et la capacitĂ© crĂ©ative de la ville », Management international / GestiĂČn Internacional / International Management, vol. 13,‎ , p. 37-51 (ISSN 1918-9222, lire en ligne)
  15. Carlo Madolini, « Kino, la crĂ©ation et le spectateur », SĂ©quences, no 220,‎ , p. 32 (ISSN 0037-2412)
  16. Dominique Laurence, « « Shoes night now Â», dit-il », La Presse,‎
  17. AndrĂ© Duchesne, « Kino MontrĂ©al a 20 ans », La Presse,‎ (lire en ligne)
  18. Jennifer Alleyn, « Top Kino ! », La Presse,‎ , p. A4
  19. Émilie CĂŽtĂ©, « 5 questions Ă ... James Hyndman, porte-parole de Kino VIP », La Presse,‎ , p. C16
  20. ValĂ©rie Ouellet, « Faire mieux avec peu », MontrĂ©al Campus,‎ , p. 14
  21. MĂ©lissa Guillemette, « Kino 00 est offert en toute simplicitĂ© volontaire », Le Devoir,‎ , G6
  22. Anastasia Bourlakova, « Les corridors de Saint-PĂ©tersbourg », La Presse,‎ , p. C3
  23. Claude Gauvreau, « Fous de cinĂ©ma », INTER, magazine de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al, vol. 12, no 2,‎ (lire en ligne)
  24. Manon Tourigny, « KINO : le cinĂ©ma comme lieu d’expĂ©rimentation », CinĂ©-Bulles, vol. 20, no 1,‎ , p. 62-63 (ISSN 1923-3221, lire en ligne)
  25. « CinĂ©ma quĂ©bĂ©cois : 27e Rendez-Vous », La Presse,‎ , K12 (lire en ligne)
  26. Bernard Lamarche, « Kino QuĂ©bec », Le Devoir,,‎ , B9
  27. Chantal Guy, « KinoĂŻtes du monde entier, debout ! », La Presse,‎ , p. 21
  28. Anabelle Nicoud, « Kino fĂȘte ses 10 ans », La Presse,‎ , A4 (lire en ligne)
  29. Luc Chaput, « Kino allongĂ© », SĂ©quences, vol. 239,‎ , p. 33 (ISSN 0037-2412)
  30. Anabelle Nicoud, « Souvenirs de KinoĂŻtes », La Presse,‎ , K11 (lire en ligne)
  31. Sophie Chartier, « Sorties week-end », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  32. « Liste des lauréats du grand prix », sur artsmontreal.org, (consulté le )
  33. « Kino00 est offert en toute simplicitĂ© volontaire », Le Devoir,‎ , G6

Liens externes

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