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Kevin Carter

Kevin Carter, né le à Johannesburg, en Afrique du sud, et mort dans la même ville par suicide le , est un reporter photo sud-africain.

Kevin Carter
Image illustrative de l’article Kevin Carter

Naissance
Johannesburg, Afrique du sud
DĂ©cès (Ă  33 ans)
Johannesburg, Afrique du sud
Nationalité Drapeau d'Afrique du Sud Sud-africain
Profession Reporter photo
RĂ©compenses Prix Pulitzer

Il est notamment cĂ©lèbre pour la photo « La fillette et le vautour Â» montrant une fillette soudanaise (en rĂ©alitĂ© un garçon) affamĂ©, prostrĂ© sur le sol et observĂ© Ă  quelques mètres par un vautour, photo pour laquelle il obtient le prix Pulitzer de la meilleure photo en 1994.

Ce prix créera une polémique, Carter étant accusé, à tort, d'avoir abandonné cet enfant face au vautour qui n'attendait qu'une chose, le dévorer. Peu de temps après, déprimé à cause de problèmes personnels, Kevin Carter met fin à ses jours.

Biographie

Ă€ l'issue de son service militaire, Kevin Carter, dĂ©jĂ  engagĂ© contre l'apartheid sud-africain, devient photographe sportif. Dès le milieu des annĂ©es 1980, il abandonne son mĂ©tier pour tĂ©moigner de la rĂ©pression du rĂ©gime contre les Ă©meutes des noirs dans les townships[1]. En 1984, il intègre le Johannesburg Star ; sa dĂ©termination Ă  dĂ©voiler le vrai visage de l'apartheid sud-africain fait peser sur lui les menaces de prison, et mĂŞme d'assassinat.

Dans les annĂ©es 1990, il fonde avec Ken Oosterbroek, Joao Silva et Greg Marinovich le groupe de photojournalistes « Bang-Bang Club Â», une association qui leur permet d'unir leurs forces dans le but de documenter les dernières heures de l'apartheid et de couvrir la pĂ©riode de transition que connaĂ®tra le pays[1]. Ils se fixent alors pour mission de recueillir des tĂ©moignages visuels des exactions commises en Afrique du Sud. Leur histoire est adaptĂ©e au cinĂ©ma en 2010, dans Bang-Bang Club[1].

En 1993, accompagné de son ami Joao Silva, il se rend au Soudan pour montrer l'horreur de la guerre civile soudanaise et de la famine qui frappent le pays[1]. Certains des clichés de Carter feront le tour du monde, notamment la célèbre image prise à Ayod au Soudan en 1993, dite « La fillette et le vautour » (qui était en réalité un garçon)[1], et qui montre un enfant soudanais affamé, observé non loin par un vautour. La photo lui vaudra le prix Pulitzer, mais également une controverse très virulente sur les conditions dans lesquelles elle a été prise[2].

Le , son ami Ken Oosterbroek meurt d'une blessure par balle (probablement un tir ami des Casques bleus durant un reportage dans le township de Thokoza)[1]. Carter, accro à un sédatif, couvert de dettes et souffrant de dépression à la suite des scènes de guerre et d'atrocités dont il a été témoin, choisit de se donner la mort. Le matin du , il se suicide par empoisonnement au monoxyde de carbone dans sa voiture au milieu du désert[1]. Il avait 33 ans. Il laisse un mot :

« I am depressed… without phone… money for rent… money for child support… money for debts… money!!!… I am haunted by the vivid memories of killings and corpses and anger and pain… of starving or wounded children, of trigger-happy madmen, often police, of killer executioners… I have gone to join Ken if I am that lucky.
(Je suis déprimé… sans téléphone… sans argent pour le loyer… sans argent pour la pension alimentaire… sans argent pour mes dettes… sans argent !!! Je suis hanté par les vifs souvenirs de tueries et de cadavres et de colère et de douleur… d'enfants mourant de faim ou blessés, de fous de la gâchette, souvent des policiers, de bourreaux… Je pars rejoindre Ken, si je suis suffisamment chanceux)[1]. »

Ce suicide sera par la suite attribué aux critiques causées par la remise du prix Pulitzer, ce que dément l'une de ses amies, qui précise qu'il avait déjà effectué plusieurs tentatives de suicide avant de prendre cette image.

Controverse et enquĂŞte sur la photo

Pendant longtemps, on a cru Ă  tort que la photo « La fillette et le vautour Â»[1], pour laquelle Carter obtient le prix Pulitzer en 1994, reprĂ©sentait une petite fille agonisante observĂ©e par un vautour. De nombreuses critiques ont ainsi laissĂ© entendre que le charognard n'Ă©tait pas le vautour mais le photographe, après la remise du prix Pulitzer.

Cependant, en 2011, un journaliste d'El Mundo, Alberto Rojas[1], rĂ©vèle après enquĂŞte que l'enfant sur le clichĂ© Ă©tait en fait un petit garçon, qui a survĂ©cu Ă  la famine et qui a fini par mourir en rĂ©alitĂ© 14 ans plus tard, en 2007[3], des suites du paludisme.

Rojas affirme également que le photographe ne pouvait rien faire de plus pour aider l'enfant, qui attendait à quelques mètres de sa famille faisant la queue pour obtenir une ration alimentaire distribuée par Médecins du monde[1]. Le bracelet autour du poignet droit de l'enfant prouve par ailleurs qu'il était pris en charge par une organisation humanitaire[1].

Hommages

Notes et références

  1. « "La fillette et le vautour" : le photographe sur le banc des accusĂ©s Â», Renaud FĂ©vrier, L'Obs.fr, 6 aoĂ»t 2015 (consultĂ© le 8 aoĂ»t 2015).
  2. Elodie Cuzin, « Non, le Lauréat du prix Pulitzer 1994 n'était pas un charognard », sur nouvelobs.com, Rue 89, (consulté le ).
  3. (es) Alberto Rojas, « Kong Nyong, el niño que sobrevivió al buitre », sur www.elmundo.es, El Mundo, (consulté le )

Liens externes

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