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Kevin Anderson (scientifique)

Kevin Anderson, nĂ© le , ingĂ©nieur de formation, est un universitaire anglais dans le domaine des sciences de l’énergie et du climat. Il est connu pour son rĂ©alisme et son franc-parler en matiĂšre de politiques climatiques.

Kevin Anderson (scientifique)
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Fellow of the Institution of Mechanical Engineers (en)

Biographie

À l’ñge de 16 ans, Kevin Anderson s’engage dans la marine en tant que « marine engineer ». Il y apprend des Ă©lĂ©ments d’ingĂ©nierie qui lui permettront d’entamer des Ă©tudes d’ingĂ©nieur. Il travaille ensuite sur des plates-formes pĂ©troliĂšres pendant dix ans, pĂ©riode durant laquelle il s’inscrit Ă©galement Ă  l’universitĂ© pour y prendre des cours de droit, d’économie et de sciences de l’environnement. Il entame ensuite une carriĂšre acadĂ©mique dans le domaine des sciences de l’énergie et du climat.

Il est directeur adjoint du Tyndall Centre for Climate Change Research. Il tient la chaire « Énergie et changement climatique » Ă  la School of Mechanical, Aerospace and Civil Engineering (MACE) de l’universitĂ© de Manchester. Il est Ă©galement professeur invitĂ© Ă  l’universitĂ© d’Uppsala (SuĂšde). Son domaine d’analyse et de recherche regroupe divers sujets liĂ©s aux politiques climatiques tels que les gaz de schiste, le transport aĂ©rien, le transport de marchandises et de maniĂšre plus globale les scĂ©narios d’évolution des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et leurs traductions climatiques.

Il conseille divers gouvernements, dont ceux du Royaume-Uni et de SuĂšde. Son analyse a contribuĂ© Ă  l’élaboration du Climate Change Act (en) au Royaume-Uni et au dĂ©veloppement de budgets carbone nationaux[1].

ThÚses développées

Dans un article Ă©crit avec Alice Bows et prĂ©sentĂ© Ă  la confĂ©rence « 4 degrĂ©s et au-delĂ  » (2009), Kevin Anderson suggĂšre que « malgrĂ© des dĂ©clarations Ă  haut niveau allant en ce sens, il y a maintenant peu de chances voire aucune chance de maintenir la tempĂ©rature moyenne Ă  la surface du globe au niveau ou en dessous de 2 °C d’augmentation. De plus, les impacts associĂ©s aux 2 °C ont Ă©tĂ© corrigĂ©s Ă  la hausse, assez pour que 2 °C reprĂ©sente plutĂŽt le seuil entre un changement climatique dangereux et un changement climatique extrĂȘmement dangereux »[2].

Bien qu’il ne soit pas le seul, notamment au Tyndall Center, Ă  exprimer ces points de vue, Kevin Anderson se montre trĂšs critique envers l’usage de modĂšles d’évaluation intĂ©grĂ©s (Integrated Assessment Models (en)) d’émissions futures de carbone dĂ©veloppĂ©s entre autres par le groupe de travail II du GIEC, ainsi que sur les technologies d’« Ă©missions nĂ©gatives de carbone » (Negative Emission Technologies). Ces techniques consistent Ă  extraire du CO2 de l'atmosphĂšre comme dans la production de bioĂ©nergie avec captage et stockage de dioxyde de carbone) oĂč de la biomasse est utilisĂ©e comme combustible et le CO2 Ă©mis est sĂ©questrĂ© et stockĂ©. Il pointe notamment le fait que, outre qu'elles font reposer la capture du CO2 sur les gĂ©nĂ©rations Ă  venir, ces techniques ont un rendement faible et ne pourraient ĂȘtre pratiquĂ©es Ă  une Ă©chelle aussi grande que celle envisagĂ©e dans les modĂšles, du mĂȘme ordre de grandeur que la captation de CO2 par la biosphĂšre elle-mĂȘme, soit des quantitĂ©s considĂ©rables jugĂ©es peu rĂ©alistes par Anderson[3] - [4].

Utilisant la notion de budget carbone, Anderson souligne au fil de ses publications le fait que les moyens Ă  mettre en Ɠuvre pour limiter Ă  2 °C l’augmentation de la tempĂ©rature moyenne dans la basse atmosphĂšre sont nettement plus exigeants que ne veulent bien l’admettre les politiques et trĂšs souvent les scientifiques[5].

Prises de positions notables

Pour Kevin Anderson, la seule maniĂšre de contenir le rĂ©chauffement climatique Ă  2 °C tout en permettant aux pays pauvres de poursuivre leur croissance est d'arrĂȘter la croissance Ă©conomique dans les pays riches[6]. Les gouvernements de ces pays devraient se concentrer sur les sujets importants pour les gens, comme la santĂ©, la nourriture et le logement, au lieu d'ĂȘtre obsĂ©dĂ©s par la croissance[7].

Il insiste sur l'urgence d'agir dÚs maintenant. Pour cela, il faut faire porter tous les efforts sur la réduction de la consommation, celle de la fraction la plus riche de la population mondiale, et non sur l'offre[7].

Il est favorable Ă  un systĂšme de rationnement similaire Ă  ceux qui furent instituĂ©s pendant la seconde Guerre mondiale, « ce qui ne signifierait pas nĂ©cessairement une rĂ©cession ou une vie plus dure, mais impliquerait des ajustements dans la vie de tous les jours, tels que l’usage des transports en commun, et le port de vĂȘtements plus chauds ». Mais ce rationnement doit ĂȘtre fondĂ© sur l’équitĂ©, c'est-Ă -dire que les plus pauvres aient accĂšs Ă  l’énergie indĂ©pendamment du prix, et que les plus riches qui consomment Ă©normĂ©ment d’énergie fassent des rĂ©ductions significatives de leurs niveaux d’émissions[6] - [8].

Kevin Anderson s'oppose au principe de la compensation carbone[9].

Quelques mois avant la confĂ©rence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques, Anderson prĂ©dit l’échec du sommet, doutant par ailleurs qu’un accord tienne vraiment compte de la science du climat[10].

Mode de vie

Kevin Anderson a fortement réduit son empreinte carbone personnelle[11] :

  • il ne prend plus l'avion depuis 2004. Il est allĂ© Ă  une confĂ©rence des Nations Unies sur le climat en train du Royaume-Uni Ă  Shanghai[12] - [13] ;
  • il a rĂ©duit l'utilisation de la voiture de 70 % et conduit avec plus d'attention, ce qui selon lui permet des Ă©conomies de carburant de 20 Ă  30 % ;
  • il a quittĂ© sa maison pour un appartement et se chauffe peu. Ses factures d'Ă©nergie domestique sont de l'ordre de 1/5 du montant moyen. Il a vĂ©cu 12 ans sans rĂ©frigĂ©rateur ;
  • il est vĂ©gĂ©tarien.

Ouvrages

  • Beyond flying, ouvrage collectif sous la direction de Chris Watson, chapitre 5 Slow and low - the way to go : a system view of travel emissions, Green Books, 2014[13]

Conférences

Notes et références

  1. (en) « Kevin Anderson », Notice biographique, sur Tyndall Centre (consulté le ).
  2. (en) Kevin Anderson et Alice Bows, « Beyond ‘dangerous’ climate change: emission scenarios for a new world », Philosophical Transactions of the Royal Society A., vol. 369, no 1934,‎ (DOI 10.1098/rsta.2010.0290, lire en ligne)
  3. (en) Lola Vallejo, Aleksandar Rankovic, Michel Colombier, SĂ©bastien Treyer et Judith Voss-Stemping, « Carbon neutrality: taking on the global challenge for ambitious climate action », Policy Brief, IDDRI, vol. 2018, no 4,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  4. (en) Kevin Anderson, « Duality in climate science », Nature Geoscience, no 8,‎ , p. 898-900 (lire en ligne).
  5. (en) Nadya Anscombe, « Models guiding climate policy are 'dangerously optimistic' », sur The Guardian, (consulté le ).
  6. (en) Louise Gray, « Cancun climate change summit: scientists call for rationing in developed world », sur Daily Telegraph, (consulté le ).
  7. (en) « Make the rich change their ways to avoid a 2C rise, says top scientist », sur The Guardian, (consulté le ).
  8. (en) Matt McGrath, « UK climate targets 'unachievable' », sur BBC, (consulté le ).
  9. (en) Kevin Anderson, « The inconvenient Truth of Carbon Offsets », Nature, vol. 484,‎ , p. 7 (DOI 10.1038/484007a, lire en ligne).
  10. (en) « Hopes of climate change accord ‘are sinking’ », sur The Times, (consultĂ© le ).
  11. « Courage and Climate », interview, (consulté le ).
  12. (en) « Beyond Flying: Rethinking air travel in a globally connected world », sur The Ecologist, (consulté le ).
  13. (en) Kevin Anderson, « Hypocrites in the air: should climate change academics lead by example? », sur le blog de l'auteur, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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