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Kent (1799)

Le Kent, lancĂ© en 1799, est un Indiaman de la Compagnie britannique des Indes orientales. Lors de son premier voyage en 1800 vers le Bengale et le Bengkulu, il est capturĂ© près de l'embouchure du Gange par le corsaire français Robert Surcouf.

Kent
illustration de Kent (1799)
Capture de kent (peinture par Ambroise Louis Garneray

Autres noms Cronberg
Type Indiaman
Gréement trois-mâts
Histoire
Chantier naval Thomas Pitcher Northfleet (Kent)
Fabrication bois
Lancement 1799
Caractéristiques techniques
Longueur 44,35 m
Longueur de coque 35,94 m
MaĂ®tre-bau 11,05 m
Tirant d'eau 4,50 m
DĂ©placement 1 200 tonneaux
Appendice beaupré
Propulsion voiles
Caractéristiques commerciales
Capacité 100
Caractéristiques militaires
Armement
Carrière
Armateur Henry Bonham
Compagnie britannique des Indes orientales
Pavillon (lancement)
Drapeau du Danemark Danemark (Ă  partir de 1800)

Capture

Le Kent quitte Torbay le . Il est commandé par Robert Rivington, qui navigue en vertu d'une lettre de marque du [1]. À Salvador il embarque 300 personnes, dont des troupes et des passagers, les survivants de l'Indiaman Queen, qui avait pris feu et avait été détruit, avec plus de 100 morts[2]. Le Queen et le Kent quittent Torbay le même jour[3].

Le le Kent rencontre le brick corsaire français La Confiance, (18 canons et 150 hommes), sous le commandement de Robert Surcouf[4].

Terrible abordage du « Kent » par Robineau
Le combat entre le Kent et la Confiance, commandé par le corsaire français Robert Surcouf en , représenté dans une peinture d'Ambroise Louis Garneray

Le récit par les Français

Le Kent venait de sauver l'Ă©quipage et les passagers du Queen, dĂ©truit par le feu, et, par consĂ©quent, avait un abondant renfort[5].  Avec les passagers, parmi lesquels il y avait près de 100 soldats, ils sont 437 personnes Ă  bord. Surcouf rĂ©ussit Ă  aborder son adversaire, beaucoup plus gros et Ă  prendre le contrĂ´le du Kent. Les Britanniques ont 14 hommes tuĂ©s et 44 blessĂ©s, tandis que le français n'a que cinq hommes tuĂ©s et une dizaine de blessĂ©s. Le peintre français Garneray, enseigne Ă  bord de la Confiance, fait le rĂ©cit de l'abordage du Kent par Surcouf[6] et peint la scène[7].

Le récit par les Anglais

RĂ©cit de la prise du Kent , dans Le Gentleman's Magazine, octobre 1800

L'historien anglais William James[8] rapporte que le Kent a combattu pendant près de deux heures et que Rivington a Ă©tĂ© tuĂ© par un tir Ă  la tĂŞte, lors de l'abordage des français. Il affirme que l'armement  du Kent  se composait de vingt canons de 12 livres, et 6 canons de 6 livres, et que l'armement de La Confiance se composait de 20 Ă  22 canons de 8 livres. Il imagine que si le Kent avait portĂ© 18 ou 24 caronades, il aurait peut-ĂŞtre Ă©tĂ© en mesure d'utiliser la mitraille pour dissuader l'abordage. Il signale en outre que, en plus de son Ă©quipage d'environ 100 personnes, il avait aussi 38 passages masculins et trois passagères, y compris les sept ou huit passagers qu'il avait ramassĂ© Ă  Salvador, après un incendie qui avait dĂ©truit le Queen, le . Apparemment, quatre ou cinq passagers figurent parmi les britanniques tuĂ©s, sans compter les passagers parmi les blessĂ©s. Il ne mentionne pas les soldats, quoiqu'il aient très certainement Ă©tĂ© Ă  bord[2]. James attribue la rĂ©ussite de l'abordage Ă  la pĂ©nurie d'Ă©pĂ©es, de haches et de pistolets pour l'Ă©quipage anglais[8].

Une autre estimation évalue le nombre de personnes sur le Kent comme inférieur à 200, et donne comme victimes 11 tués et 44 blessés du côté Britannique, et 16 blessés, (dont trois sont décédés plus tard), du côté français[9].. Parmi les passagers figurent le général St John, sa femme, trois filles, deux autres femmes, et l'aide de camp de St John, le capitaine Pilkington, qui avait été blessé. Surcouf les met sur un bateau marchand arabe de passage, à destination de Calcutta qu'ils rejoignent plus tard.

Suites

Surcouf met son premier officier, Joachim Drieux, sur le Kent, avec un Ă©quipage de 60 hommes. Surcouf abandonne les passagers Ă  un marchand qu'il intercepte quelques jours plus tard[10]. La Confiance et le Kent arrivent Ă  la Rade des Pavillons Ă  Port-Louis, (ĂŽle Maurice), en novembre[11]. La capture de Kent fait sensation, et l'AmirautĂ© britannique promet une rĂ©compense pour la capture de Surcouf.

Ses ravisseurs vendent le Kent pour 30.900 piastres Ă  une Compagnie maritime danoise qui le renomme le Cronberg[12] - [13]. Il reprend la mer le , mais alors qu'il approche du Danemark, des bateaux l'informent de l'attaque de Copenhague par la flotte britannique. Il attend donc quelques semaines Ă  FleckeroĂ« jusqu'Ă  ce qu'il puisse arriver en toute sĂ©curitĂ© Ă  Kristiansand en , et Ă  Copenhague, le [14].

La Compagnie britannique des Indes orientales Ă©value la cargaison perdue du Kent Ă  ÂŁ28,676[15].

Le chant de gaillard d'avant « Au 31 du mois d'août » est basé sur la prise du Kent par Surcouf (bien que la date du 31 août ne corresponde pas à la date réelle de capture du 7 octobre)[16] - [17].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Britain/marque1793-1815.pdf Letter of Marque, p.71 - accessed 25 July 2017.
    2. Naval Chronicle, Vol. 4, pp. 344–5
    3. Hardy & Hardy (1811), p. 202
    4. Levot, p. 495
    5. Hennequin, p. 384
    6. « Voyages de Louis Garneray,... Aventures et combats... », sur Gallica (consulté le )
    7. Combat de la Confiance, commandée par Robert Surcouf, et du Kent, le 7 octobre 1800, Musée d'Histoire de Saint-Malo
    8. James (1837), Vol. 3, p. 31
    9. Laughton (1889), pp. 438–442
    10. Rouvier, p. 527
    11. Cunat, p. 398
    12. Demerliac, p. 326
    13. Review 1842), pp. 178–9
    14. Cleveland (1843), pp. 135, 143–4
    15. Reports... (1830), Vol. 2, p. 977
    16. Julien Covolo, « Au trente et un du mois d’Août », sur CB Philo et Lettres (consulté le )
    17. « Le trente et un du mois d'août », sur Bretagne.com, (consulté le )

    Bibliographie

    • « Voyages de Louis Garneray,... Aventures et combats... », sur Gallica (consultĂ© le ) chap. XV, p. 59.
    • Cleveland, Richard Jeffry (1843) A Narrative of Voyages and Commercial Enterprises. (John Owen).
    • Charles Cunat, Saint-Malo illustrĂ© par ses marins, Imprimerie de F. PĂ©alat, (lire en ligne)
    • Hackman, Rowan (2001) Ships of the East India Company. (Gravesend, Kent: World Ship Society). (ISBN 0-905617-96-7)
    • Hardy, Charles and Horatio Charles Hardy (1811) A register of ships, employed in the service of the Honorable the United East India Company, from the year 1760 to 1810: with an appendix, containing a variety of particulars, and useful information interesting to those concerned with East India commerce. (London: Black, Parry, and Kingsbury).
    • Alain Demerliac, Nomenclature des navires français, vol. 1800–1815, Nice, Éditions A.N.C.R.E., (lire en ligne)
    • Joseph François Gabriel Hennequin, Biographie maritime ou notices historiques sur la vie et les campagnes des marins cĂ©lèbres français et Ă©trangers, vol. 1, Paris, Regnault Ă©diteur, (lire en ligne)
    • William James, The Naval History of Great Britain, from the Declaration of War by France in 1793, to the Accession of George IV., R. Bentley,
    • Laughton, John Knox (1887) Studies in Naval History: Biographies. (Longmans, Green, and Company).
    • Prosper Levot, Les gloires maritimes de la France: notices biographiques sur les plus cĂ©lèbres marins, Bertrand, (lire en ligne)
    • Reports from the Select Committee of the House of Commons appointed to enquire into the present state of the affairs of the East India Company, together with the minutes of evidence, an appendix of documents, and a general index, (1830), Vol. 2.
    • Charles Rouvier, Histoire des marins français sous la RĂ©publique, de 1789 Ă  1803, Arthus Bertrand (lire en ligne)

    Articles connexes

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