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Kedoshim (parasha)

Kedoshim, K’doshim, ou Qedoshim (קדושים — Hébreu pour "saints,” le 14e mot, et premier distinctif de la parasha) est la 30e section hebdomadaire du cycle annuel de lecture de la Torah et la septième du Livre du Lévitique.
Elle correspond à Lv 19,1–20:27. Les Juifs de la Diaspora la lisent généralement en avril ou au début de mai.

Pour le cinquième ordre du Sha"s, voir Kodashim.
Le terme
Kedoshim est Ă©galement quelquefois utilisĂ© pour faire rĂ©fĂ©rence aux six millions de Juifs assassinĂ©s lors de la Shoah, car « morts en sanctifiant le Nom divin Â».

Le calendrier juif luni-solaire comprend jusqu'à 54 semaines, le nombre exact variant selon les années, "pleines" ou "défectives". Dans les années pleines (par exemple, 2008, 2011, et 2014), la parashat Kedoshim est lue indépendamment, le 30e Sabbath suivant Sim'hat Torah. Dans les années de moins de 54 semaines (par exemple, 2007, 2009, 2010, 2012, 2013, et 2015), la lecture de la Torah combine cette parasha et la précédente, A'harei Mot, afin d'atteindre le nombre de lectures hebdomadaires requis.

Résumé

« Soyez saints, car Je suis saint. Â» Dieu Ă©numère en consĂ©quence, par l’intermĂ©diaire de MoĂŻse, une sĂ©rie de prescriptions, dont certaines sont dĂ©jĂ  connues, et d’autres nouvelles. Elles constituent, avec une partie de la parasha prĂ©cĂ©dente, ce qui est dĂ©nommĂ© le Code de saintetĂ© dans les milieux acadĂ©miques des Ă©tudes bibliques.

Il insiste sur l’amour du prochain comme soi-même, de l’étranger, et le respect dû aux sages et aux anciens[1].

Divisions de la parasha lors de la lecture complète

La lecture de la parasha à la synagogue le sabbath est traditionnellement divisée en sept sections, pour lesquelles un membre différent de la congrégation est appelé à lire. La première lecture, le rishon, échoit traditionnellement à un cohen, la seconde, appelée sheni, à un levi, les suivantes à un israël (ni cohen ni levi). La septième section comporte une sous-section, le maftir, qui est lu par la personne qui lira ensuite la haftara.

Les sections de la parashat Kedoshim sont:

  • rishon: "Soyez saints comme Je Suis Saint", en observant le Shabbat, en rĂ©vĂ©rant père et mère, en se dĂ©tournant de l'idolâtrie. Les lois sur la charitĂ©, l'honnĂŞtetĂ© et le payement des salaires au temps dĂ» sont Ă©galement mentionnĂ©es.
  • sheni et shlishi: interdiction de faire montre de dĂ©fĂ©rence dans l'administration de la justice; obligation pour chacun de rĂ©primander proprement son prochain; interdiction de porter un vĂŞtement de laine et de lin, de couper les coins de sa barbe, de se tatouer, d'avoir des relations sexuelles avant le mariage, et de faire appel Ă  des devins ou Ă  l'occultisme.
  • revi'i: traiter adĂ©quatement et de façon Ă©galitaire le prosĂ©lyte; se comporter honnĂŞtement en affaires; interdiction d'honorer Molech.
  • hamishi, shishi et shevi'i: punitions spĂ©cifiques Ă  faire appliquer par le tribunal au contrevenant envers les quinze relations sexuelles interdites mentionnĂ©es dans A'harei.
    • maftir:

Divisions de la parasha lors de la lecture abrégée

Une lecture publique de la parasha fut instaurée par Ezra le Scribe le lundi et le jeudi[2] à la synagogue. Cette lecture, sensiblement plus courte, ne comprend que trois sections, la première réservée au cohen, la seconde au levi, la troisième à un israël

  • Section du cohen: Vayiqra[3]
  • Section du levi: Vayiqra[3]
  • Section de l'israĂ«l: Vayiqra[3]

Maqam

Un maqam est un système de modes musicaux utilisé dans la musique arabe mélodique classique. Les juifs originaires des pays orientaux (Afrique du Nord, Syrie) s'en sont inspirés, et adaptent la mélodie de la liturgie du Shabbat en fonction du contenu de la parasha de cette semaine. Ils emploient 10 maqam différents, possédant chacun son usage propre.

Le maqam utilisé lors du sabbath au cours duquel on lit la parashat Kedoshim est le Maqam Saba, l’alliance prévenant la transgression des interdits sexuels. Lorsque la lecture de la parashat Kedoshim est combinée avec celle d’Aharaei Mot, on applique le Maqam Hijaz, commémorant la mort de Nadav et Abihou[4].

“Tu ne glaneras pas les coins de ton champ.”

Commandements

La Torah comporte, selon la tradition rabbinique, 613 prescriptions. Différents sages ont tenté d'en établir un relevé dans le texte biblique.

Selon l'un de ces computs les plus célèbres, le Sefer HaHinoukh, la parashat Kedoshim comporte 13 prescriptions positives et 38 prescriptions négatives:

  • RĂ©vĂ©rer son père et sa mère (Lv 19,3)
  • Interdiction de s'intĂ©resser au culte des idoles (Lv 19,4)
  • Interdiction de faire une idole (Lv 19,4)
  • Interdiction de consommer ce qui reste d'un sacrifice[5] (Lv 19,8)
“Le vignoble rouge” (tableau de Vincent van Gogh)
  • Interdiction de moissonner entièrement le champ (Lv 19,9)
  • Interdiction de ramasser les Ă©pis tombĂ©s dans les sillons lors de la moisson (Lv 19,9)
  • Obligation de laisser le coin des champs (PĂ©a) (Lv 19,10)
  • Interdiction de moissonner entièrement le champ (Lv 19,9)
  • La PĂ©a du vignoble (Lv 19,10)
  • Interdiction de prendre tous les fruits du vignoble (Lv 19,10)
  • Obligation de laisser les grains Ă©pars dans le vignoble (Lv 19,10)
  • Interdiction de recueillir les grains Ă©pars (Lv 19,10)
  • Interdiction de voler son prochain (Lv 19,11)
  • Interdiction de nier un dĂ©pĂ´t qui nous a Ă©tĂ© confiĂ© (Lv 19,11)
  • Interdiction de faire un serment Ă  l'appui d'une telle dĂ©nĂ©gation (Lv 19,11)
  • Ne pas faire un serment, en invoquant le Nom de Dieu, Ă  l'appui d'un mensonge (Lv 19,12)
  • Interdiction de commettre une extorsion (Lv 19,13)
  • Interdiction de s'emparer de force de ce qui n'appartient pas Ă  soi (Lv 19,13)
  • Interdiction de retenir le salaire du journalier (Lv 19,13)
  • Interdiction de maudire un Juif (Lv 19,14)
  • Interdiction de mettre un obstacle sur le chemin d'un aveugle[6] (Lifnei iver) (Lv 19,14)
  • Interdiction de commettre une iniquitĂ© dans l'exercice de la justice (Lv 19,15)
  • Interdiction de faire dĂ©fĂ©rence aux puissants en justice (Lv 19,15)
  • Juger avec impartialitĂ© (Lv 19,15)
  • Interdiction de mĂ©dire sur autrui (Lv 19,16)
  • Interdiction d'ĂŞtre indiffĂ©rent au danger qui menace autrui (Lv 19,16)
  • Interdiction de haĂŻr son prochain[7] (Lv 19,17)
  • RĂ©primander le prochain qui faute (Lv 19,17)
  • Interdiction d'humilier autrui en public (Lv 19,17)
  • Interdiction de se venger (Lv 19,18)
  • Interdiction de porter rancune (Lv 19,18)
  • Aimer son prochain comme soi-mĂŞme (Lv 19,18)
  • Interdiction d'hybrider des bĂŞtes[8] (Lv 19,19)
  • Interdiction d'hybrider des plantes, en terre d'IsraĂ«l (Lv 19,19)
  • Interdiction de consommer les fruits des arbres au cours des trois premières annĂ©es suivant sa plantation (Lv 19,23)
  • Obligation de sanctifier les fruits de la quatrième annĂ©e (Lv 19,24)
  • Ne pas manger comme un glouton ni s'adonner Ă  la soĂ»lerie (Lv 19,26)
  • Interdiction de pratiquer la divination[9] (Lv 19,26)
  • Interdiction de se livrer Ă  des prĂ©sages (Lv 19,26)
  • Interdiction de tailler les coins de la chevelure (Lv 19,27)
  • Interdiction de se raser les coins de la barbe (Lv 19,27)
  • Interdiction de rĂ©aliser des tatouages (Lv 19,28)
  • Montrer au sanctuaire le respect qui lui est dĂ» (Lv 19,30)
  • Interdiction d'Ă©voquer les morts (Lv 19,31)
  • Interdiction de rĂ©aliser des sortilèges (Lv 19,31)
  • Respecter et honorer les Sages qui enseignent la Torah (Lv 19,32)
  • Interdiction de tromper le prochain dans les poids et les mesures (Lv 19,35)
  • Chacun doit s'assurer de la justesse de ses poids et mesures (Lv 19,36)
  • Interdiction de maudire père ou mère (Lv 20,9)
  • Les tribunaux doivent rĂ©aliser les pesriptions relatives Ă  l'exĂ©cution lĂ©gale par le feu (Lv 20,14)
  • DĂ©fense d'imiter les idolâtres dans leurs coutumes et tenues vestimentaires (Lv 20,23)
Amos (illustration de Gustave Doré)
Ezéchiel (fresque de Michelangelo)

Haftara

La haftara est une portion des livres des Neviim ("Les Prophètes") qui est lue publiquement à la synagogue après la lecture de la Torah. Elle présente généralement un lien thématique avec la parasha qui l'a précédée.

La haftara pour la parashat Kedoshim est:

Lors des années où l'on combine la lecture des parashiyot A'harei et Kedoshim (comme c'est le cas en 2007, 2009, 2010, 2012, 2013, et 2015), la haftara demeure celle de la parashat Kedoshim.


Notes et références

  1. D'après Léon Askénazi, Leçons sur la Torah, éd. Albin Michel, 2007, Coll Spiritualités vivantes, (ISBN 978-2-226-17826-8)
  2. T.B. Baba Kama 82a
  3. Siddour Rinat Israël, p.448-9, éd. Moreshet, Jérusalem, 1983
  4. Sephardic Pizmonim Project
  5. Passé le délai prescrit pour sa consommation
  6. Et par extension de donner un mauvais conseil à une personne qui "n'y voit rien", au sens figuré.
  7. Juif
  8. D'accoupler des espèces différentes.
  9. l'astrologie
  10. Ezéchiel 20:2–20.

Liens externes

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