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Karen Messing

Karen Messing, née à Springfield (Massachusetts) le , est une ergonome et une généticienne québécoise professeure émérite à l'UQAM[1].

Karen Messing
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Titre honorifique
Professeur émérite (d)
depuis

Formation et carrière

Elle obtient son baccalauréat avec mention honorifique en rapports sociaux à l'Université Harvard en . À l'automne de la même année, elle lit La Femme mystifiée de Betty Friedan et réalise que les femmes peuvent être chercheuses en sciences naturelles. Elle prend par la suite des cours du soir en physique, chimie et biologie. Elle déménage à Montréal en et étudie la chimie à l'Université McGill. Elle quitte après un an et elle entreprend de à , toujours à McGill, une maîtrise en génétique des mouches à fruit sous la direction de John Southin[2]. En , elle poursuit ses études à McGill en génétique moléculaire des organismes inférieurs et obtient son doctorat en biologie en [3]. Elle suit une formation en ergonomie au Conservatoire national des arts et métiers en et .

Elle est engagée comme professeure à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) en au département des sciences biologiques. En , elle cofonde avec Donna Mergler le Centre de recherche interdisciplinaire sur la biologie, la santé, la société et l'environnement (Cinbiose)[3] dont elle sera directrice de à , puis de à .

De à , elle sera directrice du programme d’études supérieures en ergonomie de l'UQAM. Elle préside le Comité technique sur le genre et le travail (Technical Committee on Gender and Work) de l'International Ergonomics Association de à [4], puis est coprésidente de à [5].

Domaine de recherche

Dans les années 1970, l'UQAM met en place son Service aux collectivités (SAC) afin de répondre à des besoins de formation et de recherche de « groupes sociaux non traditionnellement desservis par les universités ». Un groupe de travailleurs syndiqués, craignant d'être exposés à des poussières radioactives, font appel au SAC qui les réfère à Karen Messing[6]. Elle sera dans un premier temps appelée à faire une étude sur ces ouvriers d'une raffinerie de phosphate[7] qui aurait été exposés à une source d'émission radioactives[3].

Dans la décennie suivante, elle étudie les gènes endommagés des travailleurs. Elle a une approche multidisciplinaire pour les conditions reliées à la santé, et elle implique directement les travailleurs et les travailleuses à ses travaux de recherche.

Elle développe dans les années suivantes, en compagnie de Donna Mergler, un programme de recherche en santé au travail et en santé environnementale avec la participation des groupes communautaires, ce qui mena à la fondation du centre de recherche Cinbiose en 1990.

À la suite de sa formation en ergonomie, elle fonde, avec Katherine Lippel, l'équipe l'Invisible qui fait mal, qui effectue des recherches sur la santé des femmes au travail en partenariat avec les trois principales centrales syndicales du Québec (FTQ, CSN et CSQ)).

De à , elle s'attarde plus spécifiquement aux problèmes touchant les femmes au travail[2], en travaillant notamment avec l'équipe interdisciplinaire L’invisible qui fait mal[8].

Elle prend sa retraite de sa carrière d'enseignante en et est nommée professeure émérite en .

Publications

Articles scientifiques

Livres

  1. Messing, K. (2021) Le deuxième corps. Femmes au travail, de la honte à la solidarité. [traduit de l'anglais par Geneviève Boulanger, titre original : Bent out of shape: Shame, Solidarity, and Women's Bodies at Work] Montréal. Écosociété. 279 pages.
  2. Messing, K. (2017) Invisible suffering : for a science that listen to workers' voices  [en corĂ©en, traduit par Inah Kim]. Dongnyok Press, SĂ©oul, CorĂ©e du Sud.
  3. Messing, K. (2016) Les souffrances invisibles : Pour une science Ă  l’écoute des gens [traduit par Marianne Champagne] (ÉcosociĂ©tĂ©, 2016). Avec mise Ă  jour et nouvelle conclusion par l'auteure.
  4. Messing, K. (2014) Pain and Prejudice: What Science Can Learn about Work from the People Who Do It.   BTL Books, Toronto. Finaliste (“short list”) pour le Prix Science and Society de la Canadian Science Writers Association.
  5. Messing, K., Ostlin, P. (2006) Gender Equality, Work and Health : A Review Of The Evidence, Organisation mondiale de la santé, Genève
  6. Messing, K. (2000) La santé des travailleuses: La science est-elle aveugle? traduction et mise à jour de One-eyed Science. Éditions du remue-ménage (Montréal) avec Octarès (Toulouse).
  7. Messing, K. (dir.) (1999) Comprendre le travail des femmes pour le transformer. Bruxelles: Institut syndical européen pour la recherche, la formation et la santé-sécurité. (Integrating Gender in Ergonomic Analysis. Brussels: Trades Union Technical Bureau, European Economic Community; Compreender o trabalho das mulheres para o transformar. Lisboa: Commissao para a igualdade no trabalho e no emprego (CITE); Comprendere il lavoro delle donne per trasformarlo. Roma: Istituto Superiore per la Prevenzione e la Sicurezza del Lavoro (ISPESL); Ensomatosi tou fylou stin Ergonomiki Analisi. Stratigikes gia tin metekseliksi tis Ergasias ton Gynaikon Athènes: EDEM; El trabajo de las mujeres: Comprender para transformar. Madrid: Catarata.)
  8. Kilbom, A., Messing, K., Thorbjornsson, C. (eds.) (1998) Women's Health at Work/ Yrkesarbetande kvinnors hälsa. National Institute for Working Life, Sweden. Disponible au
  9. Messing, K. (1998). One-eyed Science: Occupational Health and Women Workers. Philadelphia: Temple University Press.
  10. Messing, K., Seifert, Ana Maria, Escalona, Evelin. (1996) La minute de 120 secondes: Analyse du travail des enseignantes de niveau primaire. Québec: Centrale de l'enseignement du Québec. Traduit en espagnol et en basque par les syndicats d’enseignement de l’Espagne.
  11. Messing, K., Neis, B. and Dumais, L. (eds.) (1995) Invisible: Issues in Women's Occupational Health and Safety/Invisible: La santé des travailleuses. Charlottetown, PEI: Gynergy Books.
  12. Messing, K. (1991). Occupational Health and Safety Concerns of Canadian Women: A review/Santé et sécurité des travailleuses: un document de base. Labour Canada 110 pages.
  13. Messing, K., Simoneau, S., Vanier, D. (1990). Les radiations en milieu de travail. Comité conjoint UQAM-CSN-FTQ. 84 pages.

Prix et distinctions

Galon des officiers de l'Ordre du Canada
  • NommĂ©e officière de l'Ordre du Canada pour ses « recherches novatrices sur l’ergonomie des conditions de travail, en particulier en ce qui a trait Ă  la santĂ© des femmes »[9].
  • - Avec Donna Mergler, parmi les portraits des vingt-et-une MontrĂ©alaises exceptionnelles qui se dĂ©marquent sur les plans social, scientifique et culturel[10]
  • - Prix William P. Yant Award, American Industrial Hygiene Association(en), “for outstanding ccontributions to the industrial hygiene profession”[11]
  • - Prix du Gouverneur gĂ©nĂ©ral en commĂ©moration de l’affaire « personne »[12]
  • - Certificat de mĂ©rite de « Chercheuse pionnière Â» ayant contribuĂ© Ă  la promotion de la recherche francophone sur les femmes en sciences techniques informatique et mathĂ©matique par l'Association de la francophonie Ă  propos des femmes en sciences, technologies, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques (AFFESTIM)[13]
  • - - Bourse de chercheuse chevronnĂ©e, Institut de recherche en santĂ© du Canada[1]
  • - - Bourse d'excellence, Conseil quĂ©bĂ©cois de la recherche sociale[1]
  • - Femme de mĂ©rite (Science et technologie) dĂ©cernĂ© par le YWCA (avec Donna Mergler)[14]
  • - Femme de l'annĂ©e (Environnement), Salon de la femme du QuĂ©bec (avec Donna Mergler)
  • - Prix Acfas Jacques-Rousseau pour la recherche interdisciplinaire de l'ACFAS[15]
  • - Prix Muriel Duckworth accordĂ© par l'Institut canadien de recherches sur les femmes Ă  l'Ă©quipe dirigĂ©e par Karen Messing and Donna Mergler[1].

Références

  1. UQAM, « Répertoire des professeurs », sur professeurs.uqam.ca, (consulté le )
  2. Karen Messing (trad. de l'anglais), Les souffrances invisibles : Pour une science du travail à l'écoute des gens, Montréal/Escalquens, Écosociété, , 232 p. (ISBN 978-2-89719-272-3), chap.8
  3. Karen Messing (trad. de l'anglais), Les souffrances invisibles : Pour une science du travail à l'écoute des gens, Montréal/Escalquens, Écosociété, , 232 p. (ISBN 978-2-89719-272-3), p. 10
  4. IEA, « Les comités techniques de l’IEA », sur www.iea.cc International Ergonomics Association (IEA), (consulté le )
  5. (en) IEA, « Report of IEA Technical Committee for the period 2009 - 2015 », sur International Ergonomics Association (IEA), (consulté le )
  6. Karen Messing (trad. de l'anglais), Les souffrances invisibles : Pour une science du travail à l'écoute des gens, Montréal/Escalquens, Écosociété, , 232 p. (ISBN 978-2-89719-272-3), chap.1
  7. Ginette Francequin, « Sur le livre de Karen Messing : Les souffrances invisibles », sur Entre les lignes entre les mots, Notes de lecture, débats et quelques notes de musique, (consulté le )
  8. « Chercheures universitaires », sur L'invisible qui fait mal (consulté le )
  9. « La gouverneure générale annonce 120 nouvelles nominations au sein de l’Ordre du Canada », sur La gouverneure générale du Canada, (consulté le )
  10. « Ville de Montréal - Arrondissement de Ville-Marie - Exposition Citoyennes inspirantes », sur Ville de Montréal, (consulté le )
  11. « Karen Messing honorée », sur Actualités UQAM, (consulté le )
  12. « La professeure associée Karen Messing, lauréate du Prix du Gouverneur général en commémoration de l'affaire «personne» », sur Actualités UQAM, (consulté le )
  13. « Compte rendu de la 7e assemblée générale annuelle de l’AFFESTIM », sur Association de la francophonie à propos des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, (consulté le )
  14. « LAURÉATES PRIX FEMMES DE MÉRITE », sur Fondation Y des femmes, (consulté le )
  15. « Prix Acfas Jacques-Rousseau », sur Acfas, (consulté le )

Liens externes

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